1.
PRÉSENTATION
Colombie-Britannique,
province de la côte pacifique du Canada, limitée au nord par le
territoire du Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, à l'est par
l'Alberta, au sud par le Montana, l'Idaho et l'État de Washington, au
nord-ouest par l'Alaska. La crête des montagnes Rocheuses forme la
partie sud de la limite orientale. La province inclut l'île de
Vancouver et l'archipel de la Reine-Charlotte, au large de la côte
ouest.
La Colombie-Britannique intégra la Confédération
canadienne le 20 juillet 1871, devenant la sixième province du
pays. La province tire son nom du fleuve Columbia, qui coule vers le sud
jusqu'aux États-Unis. La plus grande ville est Vancouver ;
Victoria est la capitale.
2.
MILIEU
NATUREL
D'une
superficie de 947 800 km2,
la Colombie-Britannique présente une forme à peu près rectangulaire.

2.1.
Relief et
hydrographie

La province canadienne de Colombie-Britannique
possède de nombreux lacs naturels. Le lac McDonald est le plus grand
des lacs du Glacier National Park, l'un des cinq parcs nationaux de la
Colombie-Britannique.
Pat O'Hara Photography
La
Colombie-Britannique présente le relief le plus diversifié de tout le
Canada. Les chaînes de montagnes, qui s'étalent du sud-est au
nord-ouest, forment l'ossature de la province. Toutefois, le quart
nord-est abrite une partie des plaines intérieures (Prairie) du Canada,
au paysage à peine accidenté.
La zone
montagneuse orientale forme un entrelacement de chaînes et de vallées
à modelé glaciaire allant du sud-est au nord-ouest. Cette région est
dominée par les montagnes Rocheuses. Les petites chaînes comprennent
les monts Cassiars et Omineca dans le nord et les monts Cariboo,
Selkirk, Monashee et Purcell (qui se rattachent aux monts Columbia dans
le sud). La vallée la plus imposante de la région est le profond
sillon des Rocheuses, qui sépare les montagnes Rocheuses des monts
Columbia. Plusieurs cols relient le sud-est de la Colombie-Britannique
à l'Alberta.
La région intermontagneuse est également accidentée.
La section centrale présente des zones de plateaux d'une altitude
moyenne de 1 000 m. Les grandes vallées s'étendent du nord
au sud ; beaucoup d'entre elles renferment de grands lacs.
L'ouest est dominé par la Chaîne côtière, à fort
modelé glaciaire, qui abrite le sommet le plus élevé de la province,
le mont Fairweather, 4 663 m, dans les monts Saint-Elias
(frontière avec l'Alaska). De nombreuses îles jalonnent la côte
pacifique qui offre un paysage de fjords très découpé. Les seules
plaines côtières importantes se trouvent dans la partie inférieure de
la vallée du fleuve Fraser et autour de Victoria, dans le sud-est de
l'île de Vancouver.
Les principaux fleuves sont le Fraser, le Skeena, la
Columbia et le Kootenay. Au nord, certaines rivières se rattachent au
bassin du Mackenzie, tributaire des mers arctiques. Le fleuve Fraser
prend sa source dans les Rocheuses et coule sur 1 370 km avant
de finir sa course dans le détroit de Géorgie, près de Vancouver. Le
fleuve Columbia, l'un des plus importants de l'ouest de l'Amérique du
Nord, prend sa source dans le sud-est de la Colombie-Britannique et
parcourt 740 km avant de pénétrer dans le territoire des
États-Unis. Le Stikine draine lui aussi une partie non négligeable de
la province.
La Colombie-Britannique possède de nombreux grands lacs
naturels, particulièrement dans les vallées intérieures du sud et
dans le centre. Parmi les plus étendus figurent les lacs Babine, Atlin,
Kootenay, Okanagan, Quesnel, Upper et Lower Arrow. Les réservoirs
artificiels comptent parmi eux les lacs Williston (le plus étendu de la
province) et Ootsa.
2.2.
Climat
La région
côtière de la Colombie-Britannique subit l'influence maritime et
connaît un climat océanique. Les hivers sont humides et doux, tandis
que les étés sont frais et un peu plus secs, notamment dans le sud. La
température moyenne de la région côtière est de 0 °C en
janvier et de 15 °C en juillet. Les masses d'air océaniques,
chargées d'humidité, apportent d'abondantes précipitations :
entre 1 500 et 2 500 mm. De façon plus ou moins marquée
suivant les secteurs, l'amplitude thermique s'accroît et les
précipitations décroissent à mesure que l'on se déplace de la côte
vers l'intérieur des terres.
L'est et particulièrement le nord-est de la province
ont un climat qui s'apparente davantage à celui de la Prairie de
l'Alberta et de la Saskatchewan, c'est-à-dire de type continental. Les
hivers y sont très froids, les étés chauds voire très chauds et les
précipitations sont modérées. Les températures s'échelonnent entre,
d'une part, - 10 et - 15 °C en janvier et, d'autre
part, entre 15 et 20 °C en juillet. Les précipitations moyennes
à l'intérieur des terres s'échelonnent entre 700 et
1 000 mm et peuvent descendre jusqu'à 250 mm. Les
records de température enregistrés en Colombie-Britannique sont de - 58,9 °C
à Smith River en 1947 et 44,4 °C à Lillooet en 1941.
2.3.
Végétation
et faune
Environ la
moitié du territoire est couverte de forêts. La province possède
près de 40 p. 100 du bois canadien exploité. La forêt
côtière, composée de pruches, de sapins de Douglas, d'épinettes et
de différents pins, s'épanouit sous un climat doux et humide ;
elle produit les plus grands arbres du Canada. Dans la forêt de
l'intérieur, le tremble et le bouleau sont courants, tout comme le
sapin et le pin. Les basses plaines intérieures, méridionales et
centrales, au climat sec, offrent une végétation d'herbes et de pins
caractéristique des steppes. Dans le quart nord-est de la province se
trouve un parc de prairies et de trembles. Au-dessus de
1 800 m s'étale une végétation alpine d'arbrisseaux, de
mousses et d'herbes.
Les grands mammifères abondent en Colombie-Britannique ;
ils comprennent le grizzly, l'ours noir, l'orignal, le caribou, le
wapiti, le daim, le bighorn et la chèvre de montagne. Parmi les autres
mammifères figurent le castor, le lynx, la martre, le vison et la
loutre. La diversité des niches écologiques permet d'abriter un large
éventail d'oiseaux, particulièrement le gibier d'eau. On trouve aussi
diverses espèces de grenouilles, de crapauds et de serpents, dont le
crotale dans le sud, à l'intérieur des terres.
Les eaux côtières regorgent de saumons, de harengs, de
thons, de mollusques et de crustacés. La truite, le brochet et
l'esturgeon sont très appréciés des pêcheurs avertis.
2.4.
Ressources
et contraintes du milieu naturel
Les
montagnes de la Colombie-Britannique recèlent de nombreux gisements
miniers. Si l'or est extrait en de nombreux endroits de la province, la
production minière est aujourd'hui dominée par le charbon et le
cuivre. Sont également exploités le molybdène, le zinc, le plomb,
l'argent, le tantale, le tungstène, le minerai de fer et l'amiante. La
production de pétrole et de gaz naturel est concentrée dans la région
de Fort St. John, tandis que d'importantes réserves de charbon
sont exploitées dans celle de Crowsnest et dans les contreforts du
nord-est. Pour autant, l'extraction minière est en déclin en raison de
la pression publique et d'une réglementation gouvernementale plus
affirmée.
La Colombie-Britannique doit faire face à certaines
contraintes imposées par le relief ; altitude et chaînes de
montagnes escarpées ne favorisent pas l'installation humaine. En outre,
même si le climat demeure généralement favorable à l'exploitation
des terres, certaines régions nécessitent de recourir à l'irrigation.
Le relief montagneux et le type de climat ont donc des répercussions
importantes sur la répartition de la population.
Par ailleurs, l'exploitation des ressources naturelles
est aujourd'hui contrariée par les revendications des écologistes et
des groupes amérindiens. Les médias se sont fait l'écho des
confrontations entre ces derniers et les autorités, comme à propos de
l'exploitation des zones forestières dans l'archipel de la
Reine-Charlotte. Des petites localités vivant de la mono-exploitation
du bois ont payé cher l'application des nouvelles réglementations.
Face à ces changements, le gouvernement provincial, qui possède plus
de 90 p. 100 du territoire de la Colombie-Britannique, a
créé des zones de loisirs et de tourisme sur de vastes secteurs, avec
l'idée de mettre en valeur les ressources naturelles tout en les
préservant.
3.
POPULATION
ET SOCIÉTÉ 3.1.
Démographie
Selon
le recensement de 1991, la Colombie-Britannique comptait
3 282 061 habitants, soit une augmentation de
13,8 p. 100 par rapport à 1986. La densité moyenne de la
population était à peine de 3 habitants au kilomètre carré.
Toutefois, sa répartition est très inégale : la plupart des
habitants vivent dans le sud-ouest et dans les vallées méridionales
centrales de la province.
L'anglais est la langue maternelle de près des quatre
cinquièmes de la population, contre moins de 2 p. 100 pour le
français.
Plus de 83 000 Amérindiens vivent dans la
province, pour la moitié d'entre eux dans des réserves. La plupart des
Amérindiens de Colombie-Britannique appartiennent à six groupes
linguistiques : kootenay, salishan, haida, tlingit, wakashan et
tsimshian. La population d'origine asiatique, notamment les Chinois et
les Indiens, constitue une minorité de plus en plus nombreuse,
essentiellement à Vancouver et dans la région des basses plaines
intérieures. L'immigration britannique continue d'occuper une place
importante.
L'Église unifiée du Canada, de confession protestante,
est la principale communauté religieuse de la province.
3.2.
Villes
principales

La ville de Vancouver est un port très actif du
Canada ouvert sur l'océan Pacifique. Elle représente la
troisième zone métropolitaine du pays, après Toronto et
Montréal.
Pat and Tom Leeson/Photo Researchers, Inc.
Environ
80 p. 100 de tous les habitants de Colombie-Britannique vivent
en zone urbaine. Les principales villes sont Vancouver (cœur de la
troisième agglomération du Canada avec
1 602 502 habitants), Victoria, Richmond, Kelowna et
Prince George. La population est concentrée autour des deux pôles
urbains que constituent Victoria et Vancouver.
3.3.
Éducation
et culture 3.3.1.
Éducation
Les
premières écoles de Colombie-Britannique furent fondées par la
Compagnie de la baie d'Hudson vers 1853, sur l'île de Vancouver. Le
système éducatif public actuel fut institué par la loi du Public
School Act, en 1872.
Les principaux établissements d'éducation supérieure
sont l'University of British Columbia à Vancouver ; le British
Columbia Institute of Technology (1964), la Simon Fraser University
(1965) à Burnaby et l'University of Victoria (1963) dans la capitale.
L'University of Northern British Columbia fut fondée à Prince George
au début des années 1990.
3.3.2.
Institutions
culturelles Si
Vancouver est le cœur culturel de la province, Victoria et d'autres
localités abritent aussi de nombreux lieux d'expression culturelle. Les
principaux musées de la métropole de l'Ouest canadien comprennent le
Vancouver Museum, qui présente des collections historiques et
anthropologiques, et le Maritime Museum, dont certaines pièces
retracent l'histoire du port de la ville. La Pacific National
Exhibition, manifestation consacrée aux mondes agricole et industriel,
se tient à Vancouver tous les ans à la fin du mois d'août.
Les musées de Victoria comprennent le Royal British
Columbia Museum, consacré à l'histoire naturelle et à l'ethnologie,
et un musée qui retrace l'histoire maritime de la région. Le
Thunderbird Park, également à Victoria, présente une très belle
collection de mâts totémiques.
La Colombie-Britannique compte plus de
550 bibliothèques municipales, régionales, universitaires ou
spécialisées. Le plus vaste réseau de bibliothèques publiques se
trouve à Vancouver. La Legislative Library et les Provincial Archives,
qui recèlent des documents sur l'histoire de la province, sont
installés à Victoria.
Vancouver et Victoria disposent toutes deux d'un
orchestre symphonique et de compagnies d'opéra. En outre, Vancouver
abrite une compagnie de ballet.
Les théâtres de la province les plus fameux sont le
Queen Elizabeth Theatre à Vancouver et le McPherson Playhouse à
Victoria.
3.3.3.
Médias À
la fin des années 1980, la Colombie-Britannique comptait
61 stations de radio sur grandes ondes et 21 stations de radio
sur modulation de fréquence. La première station de radio à émettre
fut CKMO à Vancouver en 1922. La province compte aujourd'hui
9 chaînes de télévision.
Au début des années 1990, elle comptait
17 quotidiens pour une diffusion globale journalière d'environ
567 800 exemplaires. Parmi les principaux, on trouve le Vancouver
Sun, la Province, tous deux à Vancouver et le Times-Colonist,
à Victoria. Le premier journal à avoir été publié dans l'actuelle
Colombie-Britannique, la Victoria Gazette, vit le jour à
Victoria en 1858. Voir aussi Canada, art du ; Canada,
littératures du.
3.4.
Gouvernement
et vie politique
La
Colombie-Britannique vit sous un régime parlementaire.
Le chef officiel de l'exécutif est le
lieutenant-gouverneur, qui est nommé par le gouverneur général du
Canada pour une durée de cinq ans en tant que représentant de la
Couronne britannique. Mais le véritable pouvoir exécutif est confié
au Premier ministre, membre du corps législatif et généralement chef
du parti majoritaire. Celui-ci nomme environ 20 ministres au
conseil (cabinet) parmi les membres de son parti.
Le pouvoir législatif de la Colombie-Britannique est
régi par le monocamérisme au travers d'une Assemblée législative qui
compte 75 membres élus normalement pour une durée de cinq ans.
La plus haute juridiction de la province est la cour
d'appel, composée de 22 membres. Viennent ensuite la cour
suprême, qui compte 100 juges, et les cours des comtés et des
provinces.
Au niveau national, la Colombie-Britannique est
représentée par 32 membres à la Chambre des communes et par
6 sénateurs, nommés par le gouverneur général.
Dans la première moitié du XXe siècle,
la vie politique de la province a été dominée par les partis
conservateur et libéral. Le Social Credit Party, conservateur, gouverna
la Colombie-Britannique de 1952 à 1972, date à laquelle le New
Democratic Party, social-démocrate, remporta les élections
législatives. Le Social Credit Party revint au pouvoir de 1975 à 1991
avec les néodémocrates. Les libéraux, les réformateurs, les
néodémocrates et les conservateurs progressistes ont tous représenté
la Colombie-Britannique au Parlement fédéral. Après les élections
d'octobre 1993, les 32 sièges dévolus à la province étaient
répartis entre 24 réformateurs, 6 libéraux et 2 néodémocrates.
4.
ÉCONOMIE Au
cours du XIXe siècle,
l'économie de la Colombie-Britannique fut dominée par l'exploitation
des ressources naturelles : fourrures, or, pêche et bois.
L'industrie, notamment la transformation des matières premières, se
développa progressivement avant de connaître une période de forte
croissance liée aux besoins de la Seconde Guerre mondiale. L'économie
est aujourd'hui diversifiée, et Vancouver, ouverte sur la zone
Pacifique, figure parmi les premiers centres commerciaux du Canada.
Quant à l'agriculture, elle est beaucoup moins importante que dans
toute autre province de la moitié occidentale du Canada, notamment en
raison de la rareté des terres agricoles. L'exploitation forestière,
l'extraction minière et la pêche demeurent des secteurs créateurs à
la fois d'emplois et de richesses. Les régions montagneuses offrent,
pour leur part, d'importantes ressources hydroélectriques.
4.1.
Agriculture,
forêts et pêche
L'agriculture
représente environ 1 p. 100 du produit intérieur brut (PIB)
annuel de la Colombie-Britannique. La province compte environ
19 000 exploitations d'une superficie moyenne de 124 ha.
Seulement 3 p. 100 environ de l'ensemble du territoire est
constitué de terres cultivables. L'élevage et les produits laitiers
représentent 38 p. 100 du revenu agricole annuel.
Les principales zones de culture sont la vallée
inférieure du fleuve Fraser et l'île de Vancouver, où domine le
maraîchage, les vallées de l'Okanagan et de la rivière de Kootenay,
ainsi qu'un petit secteur autour de Creston, dans le sud-est (arbres
fruitiers). La Colombie-Britannique est un important producteur de
pommes, de framboises, de cerises, de canneberges et de prunes. Les
légumes cultivés sont les asperges, les haricots, les choux-fleurs,
les concombres et les tomates (sous serre), les laitues, les pois et les
champignons. Les bulbes de fleur, à l'origine d'une véritable
tradition d'art floral, sont produits dans le sud-ouest, tandis que le
blé est cultivé dans le nord-est.
L'économie de la Colombie-Britannique est, depuis
toujours, portée par le secteur du bois d'œuvre. La province possède
quelque 20 p. 100 du domaine forestier canadien exploité.
L'exploitation forestière représente environ 3 p. 100 du PIB
et fournit la matière première des principales entreprises
industrielles.
Environ 40 p. 100 du bois de charpente abattu
en Colombie-Britannique provient des régions côtières, où
l'exploitation forestière a débuté dans les années 1840, avant de
s'orienter vers les forêts de l'intérieur au début du XXe siècle.
Pratiquement toute la production se compose de bois tendre,
essentiellement de sapin de Douglas, de pruche et de cèdre rouge.
L'abattage annuel de bois d'œuvre représentait 87,4 millions de m3
à la fin des années 1980. La Colombie-Britannique fournit la majeure
partie du contreplaqué et plus de la moitié du bois de sciage
canadiens.
Le secteur de la pêche ne représente pas plus de
1 p. 100 du PIB de la Colombie-Britannique, mais constitue une
activité économique essentielle pour de nombreuses localités
côtières. Le saumon est sans conteste la prise la plus importante.
Viennent ensuite le hareng, l'églefin, la morue, le flétan, le crabe,
le flet et la crevette.
Ces prises sont effectuées sur les cours du fleuve
Fraser, sur la Skeena et sur la rivière de la Paix. Les ports de
Vancouver et de Prince Rupert sont très actifs.
4.2.
Mines et
industries Alors
que le secteur minier produit 3 p. 100 des richesses de la
province, les entreprises industrielles représentent environ
16 p. 100 du PIB de la Colombie-Britannique. Environ
175 000 personnes travaillent dans le secteur secondaire. La
transformation du bois, la principale activité, fournit du travail à
une grande partie de la population active.
Les autres activités importantes sont la fabrication du
papier et des produits connexes, l'alimentation, les produits dérivés
du pétrole et du charbon, les métaux bruts et les alliages,
l'imprimerie et les produits chimiques. Les activités du secteur
secondaire reposent également sur l'extraction minière et sur
l'industrie de transformation.
La région du sud-ouest et plus particulièrement la
métropole de Vancouver représentent la première zone industrielle de
la province, accueillant de nombreuses usines. Victoria et Prince George
sont des sites beaucoup moins importants. Ailleurs, les activités,
essentiellement la transformation du bois et des minerais, sont
réparties dans des petites villes. La mine la plus productive est sans
doute la mine Sullivan, située près de Kimberley, d'où on extrait du
plomb et du zinc.
Les centrales électriques de la Colombie-Britannique
affichent une puissance totale de 12,5 millions de kW et produisent
63 milliards de kWh par an. Environ 95 p. 100 de
l'électricité produite dans la province provient d'installations
hydroélectriques. Les eaux du fleuve Fraser ont permis l'installation
de la centrale hydroélectrique de Kemano à laquelle se sont ajoutés
le complexe de Kitimat et la raffinerie d'aluminium d'Alcan.
Cependant, les conséquences des barrages sur
l'environnement, aujourd'hui bien connues, ont poussé les autorités
canadiennes à faire de l'économie d'énergie une priorité.
4.3.
Secteur
tertiaire

Le Parc national de Pacific Rim se trouve sur l'île de
Vancouver. La richesse des parcs nationaux de Colombie-Britannique est
un facteur important du développement du tourisme, des activités
sportives et des loisirs.
Michael Townsend/ALLSTOCK, INC.
Les
services constituent un secteur particulièrement dynamique de
l'économie de la Colombie-Britannique. Le tourisme est
florissant : chaque année, environ 23 millions de visiteurs
viennent dépenser plus de 5,5 milliards de dollars canadiens dans
la province. Quatre parcs nationaux et 390 parcs provinciaux
permettent de profiter du paysage et de pratiquer des activités de
loisirs et de sports, à la fois le long des côtes et dans les
montagnes.
Les transports représentent également un secteur en
plein essor. Ainsi, à la fin des années 1980, la Colombie-Britannique
comptait environ 65 350 km de routes et de rues. Les
principales routes sont l'autoroute transcanadienne, qui traverse les
montagnes Rocheuses et se termine à Vancouver, et la route de l'Alaska,
qui relie Dawson à Fairbanks. La province est desservie par environ
6 575 km de lignes de chemin de fer principales. Les lignes
transcontinentales s'achèvent à Vancouver et à Prince Rupert.
Le port de Vancouver est sans conteste le plus actif du
Canada (un tiers environ du tonnage exporté). Il s'agit essentiellement
d'un port de fret par lequel transitent les céréales
(particulièrement le blé de la Prairie) et les produits miniers. Parmi
les autres ports de Colombie-Britannique figurent Prince Rupert et East
Vancouver Island. L'aéroport international de Vancouver est l'un des
plus actifs de la Confédération. Victoria possède également un
aéroport international.
5.
HISTOIRE
5.1.
Découverte
du territoire Les
premières explorations européennes sur le territoire qui correspond à
l'actuelle Colombie-Britannique remontent à 1592, avec Juan de Fuca,
qui donna son nom à un détroit situé entre le nord-ouest de l'État
de Washington et le sud de l'île de Vancouver. Les seuls habitants qui
peuplaient la côte Pacifique à cette époque étaient des Indiens.
Puis, ce fut le navigateur danois Vitus Behring qui approcha des côtes
en 1741. En 1774, la zone côtière fut cartographiée par l'explorateur
espagnol Juan Pérez. Les Français participèrent, de façon mineure,
à ce mouvement de découverte avec Joseph Nicolas de L'Isle et Philippe
Buache, envoyés par Louis XV.
Le commerce britannique avec les Amérindiens de la
côte septentrionale fit suite au séjour du capitaine et explorateur
James Cook à Nootka, en 1778. La majeure partie de la cartographie des
côtes et des îles de la région fut ensuite réalisée par deux
expéditions, l'une britannique et l'autre espagnole. Chacune ignorait
la présence de l'autre jusqu'à leur rencontre dans le détroit de
Géorgie en 1792. Les Britanniques étaient placés sous le commandement
d'un officier de marine, George Vancouver. Les deux groupes explorèrent
la côte pacifique à partir du Puget Sound en direction du nord par le
détroit de Géorgie, puis firent route ensemble sur le Nootka Sound
pour négocier la propriété de la côte nouvellement cartographiée.
En 1795, aux termes du traité de Nootka (1790), l'Espagne céda ses
droits sur la région aux Britanniques.
5.2.
De
l'emprise des Compagnies à l'administration britannique
Parallèlement,
les explorations des régions intérieures étaient également en cours.
En 1793, l'explorateur britannique sir Alexander Mackenzie, qui
travaillait pour le compte de la Compagnie du Nord-Ouest, spécialisée
dans le commerce des fourrures, remonta la rivière de la Paix depuis le
lac Athabasca, à la recherche d'une voie vers l'océan Pacifique.
D'autres pelletiers quittèrent l'intérieur du territoire pour lui
emboîter le pas et le premier fort de trappeurs, le fort McLeod, fut
construit en 1805 au nord de l'emplacement actuel de Prince George. À
partir de cette région intérieure, le négociant et explorateur Simon
Fraser, né en Amérique, acheva l'exploration du fleuve, qui porte
aujourd'hui son nom (Fraser) et parvint à son embouchure en juillet
1808. Peu après, l'explorateur canadien David Thompson cartographia les
rivières de la région de Kootenay et, en 1812, explora le fleuve
Columbia jusqu'à son embouchure. À l'époque, cette terre était
connue sous le nom de New Caledonia.

Fort Langley est situé en Colombie-Britannique. Le
tableau représente l'arrivée, en 1858, de James Douglas, premier
gouverneur de la colonie.
Avec l'aimable autorisation de Fort Langley National
Historic Site
Par la suite, la région fut pendant plusieurs
décennies le domaine de la Compagnie de la baie d'Hudson. Fort Langley,
premier comptoir côtier de la compagnie, fut construit en 1827, près
de l'embouchure du fleuve Fraser et son siège pour la côte ouest, Fort
Victoria, fut érigé en 1843. Lorsque le traité de l'Oregon, en 1846,
établit la limite entre le territoire britannique et le territoire des
États-Unis au niveau du 49e parallèle
(voir Nord-Ouest, conflit sur les frontières du), Victoria
devint le centre des intérêts britanniques. Afin de protéger la
région, la Grande-Bretagne proclama l'île de Vancouver colonie royale
en 1849 et désigna Victoria comme capitale. Le premier gouverneur,
Richard Blanshard, eut peu d'autorité sur les responsables de la
Compagnie de la baie d'Hudson. Le gouvernement britannique reconnut cet
état de fait en 1851 en nommant gouverneur de la colonie James Douglas,
le directeur de la Compagnie. La même année, l'archipel de la
Reine-Charlotte devint une dépendance de la colonie de l'île de
Vancouver. L'organisation du pouvoir législatif dans le territoire
reposa sur l'institution d'une Assemblée législative en 1856.
5.3.
La ruée
vers l'or En
1858, la découverte d'or dans les régions centrales du fleuve Fraser
et des montagnes Cariboo marqua le début de la ruée des mineurs de San Francisco.
L'office colonial britannique créa alors une nouvelle colonie royale,
lui donnant le nom de Colombie-Britannique. En 1860, la ville de
Barkerville était devenue la principale ville minière de la région
des monts Cariboo tandis que les ingénieurs du royaume essayaient de
construire une route le long des canyons du fleuve Fraser. Afin de
maîtriser le flux des chercheurs d'or vers le nord, le territoire de
Stikine fut annexé à la Colombie-Britannique en 1862.
Lorsque se fut épuisé l'or alluvionnaire, la ferveur
des fouilles se dissipa et la masse des chercheurs d'or de l'intérieur
se retira de la colonie ou émigra vers la côte. En 1866, les colonies
insulaires et continentales furent fusionnées en une seule entité,
avec New Westminster pour capitale. Mais, en 1868, la capitale fut
de nouveau établie dans l'ancienne colonie de Victoria.
5.4.
Dominion
canadien Lorsque
la Colombie-Britannique rejoignit la Confédération en 1871, le nouveau
dominion du Canada devint une nation transcontinentale. L'une des
conditions de l'union fut la promesse de relier la province au Canada
central par voie ferrée. Cependant, les retards pris dans la
construction irritèrent les responsables provinciaux qui à plusieurs
reprises menacèrent de faire sécession. Finalement, en 1886, les
premiers trains atteignirent la côte ouest. L'emplacement du terminus
occidental devint la ville de Vancouver, passerelle du Canada vers
l'Asie.
La province se développa lentement jusqu'aux années
1890 et ne connut une forte croissance qu'après 1901. La population
passa d'environ 179 000 habitants en 1901 à 525 000 en
1921. À la même époque, Vancouver était devenue la troisième
métropole canadienne. L'expansion économique commença après la
Première Guerre mondiale sous l'effet des nouvelles connexions
ferroviaires, du développement des lignes de transport par bateau à
vapeur et de l'afflux de capitaux étrangers. Les ports de l'est des
États-Unis et du Canada furent ouverts aux produits de la
Colombie-Britannique via le canal de Panamá. Le commerce se
développa également avec l'Orient.
L'économie de la Colombie-Britannique était
essentiellement fondée sur l'exploitation des ressources naturelles
telles que l'extraction minière, l'exploitation forestière et la
pêche, dont les produits étaient exportés. Cette économie était
dominée par de grandes entreprises employant une main-d'œuvre
importante, ce qui suscita de sérieuses tensions sociales.
Celles-ci s'intensifièrent avec l'arrivée d'immigrants
asiatiques, qui avait débuté dès l'époque de la ruée vers l'or et
qui s'intensifia avec l'embauche d'ouvriers dans les chemins de fer.
Après 1890, les Chinois furent rejoints par de nouveaux arrivants
japonais qui alimentèrent de plus en plus le secteur de la pêche. Sous
la pression de la classe ouvrière blanche et des émeutes hostiles aux
Asiatiques, les gouvernements provinciaux prirent dans un premier temps
des mesures de restriction d'immigration, puis parvinrent à faire
pression sur le gouvernement fédéral pour qu'il légiférât. Celui-ci
finit par limiter l'immigration en adoptant des lois telles que le
Chinese Immigration Act (« loi sur l'immigration chinoise »)
en 1923. L'importante population asiatique de la province demeura
néanmoins la cible de l'hostilité blanche. Au cours de la Seconde
Guerre mondiale, le gouvernement fédéral interna les Canadiens
japonais et les exproprièrent (ce dont le gouvernement canadien
s'excusa plus de quarante ans après). Le droit de cité provincial ne
fut étendu aux citoyens chinois et japonais qu'en 1949.
5.5.
Économie
et politique contemporaines La
physionomie générale de l'économie de la Colombie-Britannique a peu
évolué depuis les années 1920. Le traité de la Columbia River,
signé avec les États-Unis en 1961, et un accord conclu avec Ottawa en
1963 marquèrent le début des projets concernant le fleuve Columbia et
la rivière de la Paix. L'énergie hydroélectrique est aujourd'hui
exportée dans l'État de Washington. Depuis 1970, le Japon et Hong Kong
investissent dans l'exploitation des ressources naturelles, notamment à
l'intérieur de la province. Sous l'effet des différents projets, la
population de la Colombie-Britannique est passée d'environ
818 000 habitants en 1941 à 1 629 000 vingt ans
plus tard, pour atteindre plus de 3,2 millions d'habitants en 1991.
La politique menée dans la province s'est
caractérisée par de longues périodes de gouvernement libéral,
entrecoupées par de courtes périodes de gouvernement de gauche. En
1933, au cours de la dépression économique consécutive à la crise de
1929, le chef du Parti libéral, T. Dufferin Pattulo, accéda au
pouvoir. Il essaya d'introduire des réformes s'inspirant du New Deal,
mais les ressources provinciales furent insuffisantes pour soutenir ses
initiatives.
Son équipe fut remplacée en 1941 par une coalition
libérale et conservatrice constituée pour faire barrage à la menace
de la puissante opposition socialiste de la Cooperative Commonwealth
Federation (CCF). Lorsque cette coalition prit fin, William
A. C. Bennett porta au pouvoir en 1952 un nouveau mouvement
politique en faveur de la libre entreprise, le Social Credit Party. Ce
parti se maintint au pouvoir sous son autorité pendant vingt ans, fort
de sa ligne politique antisocialiste et de prévisions de prospérité
durable. À partir de 1972, le New Democratic Party (NDP), successeur de
la CCF dirigea la province en lançant une série de réformes
économiques et sociales.
Ce virement à gauche fut inversé en 1975 lorsque le
Social Credit Party, revigoré et mené par William R. Bennett,
fils de l'ancien Premier ministre, revint au pouvoir par une victoire
écrasante. Bennett s'efforça de faire de la province un havre de libre
entreprise et de réduire les programmes sociaux. Il démissionna de son
poste de Premier ministre en 1986 et fut remplacé par William Vander
Zalm, qui remporta aisément les élections générales de la même
année. Le gouvernement de Vander Zalm fut constamment accusé de
mauvaise gestion et de pratiques douteuses, si bien qu'il démissionna
en 1991. Lors des élections qui suivirent, le NDP, mené par Michael
Harcourt, reprit le contrôle du gouvernement provincial.
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