P  Ê  C  H  E

SOMMAIRE :
  • Vancouver
  • Terrace
  • Copper
  • La pêche
  • Gitnadoix
  • L'évènement du 11 septembre
  • Kispiox
  • Conclusion

.

Vancouver :                                     

Arrivé le 4 septembre à Vancouver, j'avais juste trois jours avant l'arrivée des autres pêcheurs. Je les ai mis à profit pour visiter la ville (cf. aussi "infos divers"). Ma première impression est des plus positives car Vancouver possède une architecture de dimension raisonnable pour l'Amérique du Nord. Je ne m'y suis pas trop senti perdu. Elle possède surtout dans son giron une petite île des plus pittoresques avec un grand marché et plusieurs petites échoppes. J'ai particulièrement apprécié la visite d'un musée de la pêche à la mouche avec une panoplie impressionnante de cannes et de moulinets, en particulier de la marque Hardy.

Le jour suivant j'ai visité le musée d'anthropologie dans le quartier universitaire. Par hasard, je suis arrivé le jour de la rentrée. C'était drôle de voir tout ces jeunes étudiants un peu perdus dans cet immense complexe de bâtiments mêlant l'ancien au moderne. Il m'est arrivé d'être apostrophé par des étudiants qui me demandaient où se trouve tel bâtiment alors que j'en étais au même stade qu'eux, un diplôme en poche cependant. La différence n'est pas négligeable car ce jour m'a donné l'occasion de réfléchir à mon cursus professionnel et je dois vous avouer mon contentement d'en avoir fini avec les études. Pour rien au monde je ne voudrais repasser par ces années, surtout en considérant les changements dans la formation médicale actuelle à Genève. Pour l'instant, l'ambiance était plutôt à la fête et les hauts parleurs vomissaient une musique techno dans une grande cour pendant que plus loin était organisé un concours de "mountain bike" sur un parcours improvisé.

Pour me rendre au musée, j'ai traversé une paisible roseraie où je me suis dit que les étudiants de cette ville étaient quand même bien traités. Le musée d'anthropologie recèle surtout de magnifiques exemples de totems et d'œuvres artisanales des Amérindiens de la province de Colombie-Britannique. Les Tlingits et les Haidas (cf. "infos divers") étaient passés maître dans cet art qui est en train de renaître de son passé. Le village de Hazelton que nous avons traversé pour aller pêcher sur la Kispiox en possède encore de nombreux dressés.

.

Terrace :                                    

Terrace est une petite ville qui n'offre à mes yeux que peu d'intérêt si ce n'est qu'elle est bien située sur le parcours du fleuve Skeena et de ses affluents. Elle possède aussi un magasin de pêche où nous avons acheté  nos permis.

Cette partie de mon voyage était organisée par Planet Fly Fishing, agence de voyage de pêche française dont j'ai eu l'occasion de discuter avec son gérant, Olivier Lauzanne, à l'occasion de Salons de la Pêche. Leur e-mail est : planetflyfish@aol.com , et leur site Internet : www.planetflyfishing.com . Notre groupe était constitué de deux routiniers de cette région (Stéphane et René) et d'un trio belge (Claude, Valter et Luc). C'était donc un groupe restreint ce qui favorisa notre répartition le long de la rivière. Plus important, Luc nous a préparé des spaghettis al dente qui étaient à la hauteur de ses origines italiennes.

.

Copper :

Le premier jour, j'ai pêché avec René, un spécialiste de la cuillère ondulante qu'il manie avec dextérité dans les courants. Le reste du groupe était bloqué en Europe en raison d'un manque de place dans les avions suite à une grève. Ils n'ont rien perdu car nous n'avons rien pris ce premier jour. La beauté des paysages de la vallée de la Copper nous a largement dédommagé de ce premier déboire. Hélas, je dois bien avouer que notre séjour ne fut pas des meilleurs pour la pêche, soit que le poisson était boudeur, soit que la majorité des steelheads n'étaient pas encore arrivés si haut dans la rivière. La pêche dans la rivière Babine fut également médiocre à cette époque de l'année comme nous l'a raconté un autre pêcheur. Nous avons cependant tous pu prendre quelques poissons, silvers (ou coho) et steelheads, et quelques belles pièces furent même tirées au sec pour être photographiées. Je précise que comme nous ne pêchions pas toujours ensemble, je n'ai pas de photos de tous mes amis avec un poisson en main. Mentionnons également qu'aucun poisson ne fut tué et qu'ils furent tous délicatement remis à l'eau et oxygéné.

René                   en action

Il est difficile de décrire une rivière car c'est un ensemble de plusieurs choses. Certes, les photos vous donnent une idée des paysages mais comment décrire la surprise de découvrir subitement un ours noir s'approchant derrière vous alors que vous pêchez, l'odeur de poissons en décomposition (les saumons meurent après le frais et leur carcasse s'échoue sur les berges de la rivière), le départ brutal d'un steelhead juste après le ferrage... Pour ma part, je dois avouer que la pêche du steelhead m'a beaucoup plu. C'était même une révélation que de découvrir la Colombie-Britannique et cet extraordinaire salmonidé dont la combativité vaut au moins les plus larges saumons d'Alaska. Je l'ai trouvé moins lourd qu'un "King" (chinook) et plus acrobate avec ces sauts spectaculaires. Sa défense m'a rappelé les saumons silvers frais arrivés de la mer à Afogniak (Alaska). Ce n'était pas toujours le cas mais quand cela arrivait, la pêche prend toute ses lettres de noblesses. Ci-dessous, je vous montre mon premier steelhead pêché avec une "leech" (imitation d'une sangsue dont raffole ce poisson). Il n'est pas bien gros et pas très joli mais il restera longtemps gravé dans ma mémoire.

                         

.

La pêche :

Comme je vous l'ai mentionné dans l'index, le steelhead se distingue du saumon par le fait qu'il se nourrit pendant la remontée. Par conséquent, nous utilisons des mouches qui imitent ses proies comme les sangsues, les verres de terre,  les crevettes, les nymphes ou des mouches en surface comme pour la truite. Point n'est besoin cependant d'imiter à la perfection ses appâts préférés comme pour la truite mais une bonne présentation des leurres est par contre importante. 

La rivière Copper est connue pour la pêche à la mouche sèche du steelhead. Dans ce cas de figure, le pêcheur doit quelquefois faire draguer sa mouche en surface. Je ne le savais pas la première fois que j'ai été témoin de gobages mais le jour où Stéphane m'a expliqué l'action de pêche, j'ai pris un steelhead de cette manière dans la minute qui a suivi ! J'ai un peu regretté de ne pas bénéficier plus tôt du jour de pêche guidé avec Rob qui est un vrai spécialiste de cette pêche. Le jour où nous avons pêché avec lui sur la partie amont de la Copper, nous n'avons malheureusement rien pris. La faute n'est pas lié au guide mais probablement au fait que la rivière était trop basse pour offrir suffisamment de cache sûre aux steelheads.

La pêche à la mouche sèche reste cependant une technique secondaire à la pêche à la mouche noyée dont l'action de pêche se rapproche de la pêche du saumon. Malheureusement pour le pêcheur à la mouche, il faut bien reconnaître que la pêche au lancer est bien plus efficace, en particulier parce que le pêcheur couvre plus rapidement une grande surface d'eau et dans des endroits inaccessibles au pêcheur à la mouche. Je me rappelle d'une soirée mémorable où pêchant avec un "ferrailleur", ce dernier piqua sept steelheads là où je n'en pris aucun à la mouche. La raison en était simple : le pool avait été "peigné" matin et après-midi par d'autres pêcheurs à la mouche et les poissons s'étaient réfugiés le long de la falaise en face, hors de portée de mes lancers, alors qu'avec une cuillère de dix-sept grammes, c'était un jeu d'enfant de la faire évoluer à cette distance.

Au risque de déplaire à certains, je dis tout net que pêcheurs à la mouche et au lancer ne devraient pas pêcher ensemble et que certaines rivières de débits moyens comme la Kispiox  ou la Gitnodoix devraient être interdites, en partie ou complètement, à toute pêche autre qu'à la mouche. Cette considération ne concernerait pas les pêcheurs locaux.

.

Gitnadoix :

Pour se remonter le moral, Claude et moi avons eu le plaisir de pêcher la Gitnodoix avec Stan Doll, un guide de la région qui gère le travail d'autre guide également. Son e-mail est le suivant : skeenawilderness@telus.net et son site Internet : www.bc-steelhead.com . Cette rivière est un petit bijou qui coule dans une vallée libre de toute trace de civilisation humaine. Le seul moyen d'y accéder est en bateau et notre guide est le seul à avoir le droit d'y amener ses clients. Inutiles de dires que nous avions la paix, ne partageant la pêche qu'avec les ours. C'est surtout une rivière à saumons et de fait, nous avons fait une superbe pêche de saumons silvers avec encore leur robe argentée et toute leur combativité. Pour les guides, ces poissons sont véritablement leurs lingots d'argent car ils sont plus nombreux que les steelheads et par conséquent plus souvent pris à la ligne. Il faisait grand beau ce jour-là et nous avons regretté avec le guide de ne pas avoir une grille pour en cuire un au bord de l'eau. Au retour, un craintif ours noir s'est rapidement dérobé à notre regard mais de fraîches traces de pas témoignent de leur présence. Peut-être avons-nous été discrètement observé pendant que nous occupions sa place ? Qui sait, ici c'est encore leur monde.

                   

Claude et Stan sur la Gitnadoix

.

L'évènement du 11 septembre :

            

N O    C O M M E N T

C'est en effet beaucoup trop récent pour que je risque un commentaire ici. Par contre cela m'a donné à réfléchir sur la sécurité des transports aériens et la mort. Ce n'est pas tant la peur de mourir qui me gêne mais plutôt de mourir bêtement pour une cause qui n'est pas la mienne. Mourir mangé par un requin, à la toute grande rigueur pourquoi pas, c'est naturel, mais pas dans un stupide acte terroriste.

L'après mort aussi mérite que je prenne mes précautions car je n'ai nullement envie de croupir dans une urne métallique au cinquantième boulevard des os d'un cimetière. Imaginez un peu que vous soyez entouré par de tristes zombies, vous voudriez quand même pas que le festin de mes cendres soient partagé par les mêmes verres de terre ou leurs descendances que ceux qui ont festoyé les restes de je ne sais plus qui ? Que mon repos éternel soit hanté par un bruyant fantôme voisin mal décédé ? Nous sommes déjà numéroté et classé toute notre vie alors au moins que je sois enterré en terrain libre. Pour moi, voyez-vous, je serai simple comme l'ont été mes grands-parents maternels et je souhaite simplement que mes cendres soient dispersées librement au pied d'un saule pleureur au bord d'un plan d'eau peuplé de truites et avec la certitude que cet arbre ne soit pas arraché dans les prochaines années. Comme ça, "remolécularisé" dans cet arbre je pourrai guigner les truites cachées dans les racines et sourire des maladresses d'un pêcheur ayant perdu sa mouche dans la brindille du saule la plus haute et oh combien vicieusement flexible.

Quand à mes biens matériels, je suis surtout préoccupé de savoir qui héritera mes moulinets Fin Nor No 3 et Everglade dont les doux cliquetis ont souvent apaisé  mes plus noires insomnies.

Mais comme dit Hubert Reeves : "il est l'heure de s'enivrer" ,et pour paraphraser Pierre Desproges : "vivons heureux en attendant la mort".

.

Kispiox :

Précisément, avant de subir le sort inéluctable qui nous attend, j'en profite pour prendre au maximum mon pied maintenant et les steelheads et autres poissons n'ont qu'à bien se tenir dorénavant. 

La Kispiox était la dernière rivière de Colombie-Britannique à recevoir nos lancers de soie. Mais quel cours d'eau ! Nous l'avons pêché sous un soleil de plomb quotidiennement et profité de la clémence barométrique pour la descendre tout azimut dans de petites embarcations flottables à rame (cf. photos de droite). Si ce moyen de transport se révèle très profitable pour pêcher les pools inaccessibles à pied et permet de découvrir la rivière sous un autre angle, cela nous a également valu des frayeurs quand la rivière était encombrée d'arbres. Un jour que nous avions été ainsi retardés, nous sommes arrivés bien après la tombée de la nuit au village d'Hazelton et avons inquiété nos amis qui nous cherchaient.

                                    Valter dans le pétrin

Une autre fois c'est un ours qui s'est pris la lubie de traverser la rivière à moins de vingt mètres devant moi.

                       

Ce n'était pas la seule nouveauté pour moi car j'ai aussi conduit pour la première fois un pick-up de la marque Dodge chargé de quatre de ces embarcations.

Cette rivière est célèbre pour ses steelheads géants et de fait beaucoup de pêcheurs passionnés de ce poisson viennent ici pour en prendre "un gros" ( ~10 kilos pour 1 mètre). Nous avons eu ainsi la visite de deux belges qui venaient dans ce but avant d'aller pêcher la rivière Dean. 

C'est à ce moment que j'ai entendu des choses forts déplaisantes sur la pêche du saumon du Pacifique, dénigré car pas aussi combatif et surtout pas aussi beau ! Vous n'avez pas encore lu mon journal d'Alaska mais dire que ces lingots d'argents ne sont pas magnifiques et qu'ils ne sont pas combatifs me paraît méconnaître ces saumons. Même si les steelheads sont effectivement des "beaux" poissons, j'en ai aussi pêché qui portaient de vilaines cicatrices de filets comme c'était le cas de mon premier poisson. Quand à la défense du steelhead, elle est vraiment variable d'un poisson à l'autre mais n'a rien à envier à un saumon silver fraîchement arrivé de la mer qui saute tout autant que lui. Mais ce qui m'a encore le plus déplu, c'est le caractère très fermé et sélect de cette pêche. Môônsieur à ses entrées sur la Dean où n'existent que deux lodges, et l'autre a le privilège de pêcher la Babine ... pour faire chou blanc. D'années en années, les pêcheurs qui ont la chance d'avoir une place dans un de ces lodge doivent y retourner s'ils ne veulent pas perdre leur réservation. Inutile de dire que dans ces conditions, à moins de connaître LA personne clée, vous pouvez attendre longtemps votre tour avant d'y aller un jour. Le saumon est peut-être moins beau mais il a l'avantage d'offrir une pêche plus accessible même si le voyage devient de plus en plus cher.

Par contre, ce qui ne change vraiment pas, c'est la psychologie du pêcheur face à la quantité et la taille des poissons pêchés et du rôle que cela joue dans la relation avec les autres pêcheurs. Franchement, c'est peut-être un psychiatre qui parle, mais je crois vraiment que la taille du poisson est prise autant au sérieux que la longueur du pénis chez l'homme et de la précocité du premier rapport sexuel chez un adolescent. Combien de poissons ont été tués dans le seul but de les ramener au village pour prouver que l'on est quelqu'un ? Je crois que c'est incalculable. Sur la rivière, j'ai souvent entendu des pêcheurs me dire qu'ils en avaient pris deux ou trois. Mais non d'une pipe, quand on en prend si peu en une matinée, j'aime mieux vous dire que l'on s'en rappelle. Pire encore, vous constaterez parfois que votre meilleur ami rechignera à vous prendre en photo avec "un gros", qui de toute façon ne peut pas dépasser la taille de son plus gros poisson ! J'ai déjà été témoin du report mensonger de la taille et du poids d'une truite dans le livre des prises en Terre de Feu qui fut corrigé par le guide ayant pris les mesures. C'est vraiment un sujet hypersensible sur lequel un livre d'anecdotes entier pourrait être écrit.

En parlant de "grosse" prise, je ne résiste pas à vous montrer la dernière en question que j'ai sorti au pool de la falaise. Je serai honnête pour donner le bon exemple en mentionnant que ce n'est pas moi qui l'ai ferré mais notre chevalier de la gaule dans le groupe : Stéphane. Juste après l'avoir ferré, il m'a rendu ma canne qu'il essayait et a filmé la bagarre. Eh bien, c'est peut-être un tout gros poisson mais je vous prie de croire que ce n'était pas la défense la plus puissante que j'ai eu. Après quelques démarrages ce steelhead s'est laissé ramener en godillant dans le courant de manière très curieuse. Comme un king (chinook), il était très lourd cependant, et je ne l'ai pas perdu comme l'emplâtre belge pêchant la Dean à qui la même aventure arriva deux jours plus tôt ! Je vous prie de croire qu'il a été mesuré et pesé soigneusement par Stéphane et qu'il mesurait tout juste un mètre pour 10 kilos 260. Cette aventure montre que le fair-play existe encore à la pêche et je remercie encore Stéphane pour son geste.

               

               

                    

Afin de lui rendre hommage, je vous met une petite ligne avec lui et une de ses belles prises. Il en a cependant pris de plus grosses encore.

                                           Stéphane au pool du câble

.

Conclusion :

A ma manière d'évaluer un voyage de pêche, je distingue trois facteurs de valeur égale : la pêche, le facteur humain et le facteur nature.

La pêche du steelhead était une révélation pour moi. C'est vrai que ce poisson me plaît et que je le repêcherai certainement à l'avenir. Comme c'était une première, mon ambition restait modeste et je suis finalement content du résultat avec tout de même quelques très belles prises. Cependant, de l'avis des habitués, ce n'était pas la meilleure saison qu'ils aient fait. J'ai regretté aussi de ne pas avoir bénéficié d'un guide plus tôt qui aurait pu me révéler les secrets de la pêche à la mouche sèche. Finalement, soit je me mets aussi à la pêche au lancer, soit il est préférable de n'être accompagné que par un pêcheur à la mouche.

Il est toujours difficile d'évaluer le facteur humain mais je dois dire que le groupe a vécu passablement de tensions. Est-ce lié à un manque d'organisation entre nous ? Au peu de poissons pêchés ou aux espoirs frustrés ? En attendant j'ai appris beaucoup de choses de Stéphane qui est vraiment un excellent pêcheur à la mouche. En revanche, j'ai regretté le côté élitiste du milieu de cette pêche. L'organisation du voyage et l'intendance sur place était au point. J'ai apprécié de pouvoir bénéficier des flottables individuels sur les rivières. La nourriture était bonne et copieuse. 

Finalement, le facteur nature est ce qui m'a le plus emballé. Certes, nous avons bénéficié d'exceptionnelles conditions atmosphériques et ces arbres jaunissant environnés de sommets enneigés étaient un décor de toute beauté. Cela m'a donné envie de découvrir plus à fond cette partie de l'Amérique du Nord et pourquoi pas de le parcourir en mobilhome une prochaine fois. J'ai été très impressionné par la quantité d'ours noirs observés et regrettés qu'ils soient aussi craintifs.

Globalement, je dirai que ce voyage m'a donné satisfaction à  80 %.

Vancouver

.

.

.

Terrace

 

.

.

.

.

Copper

 

.

.

.

.

.

Pêche avec Rob

.

.

.

.

.

.

Gitnadoix

 

.

.

.

.

.

.

.

 

.

.

.

.

.

.

Kispiox

 

.

 

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

 

retour à la page du lieu

retour à la page principale