INFORMATIONS DIVERSES
Sommaire :
-
Charles DARWIN
-
Adaptation (biologie)
-
Baron von Alexander
HUMBOLDT
-
Amérindiens
-
Amazonie
-
Símon BOLÍVAR
-
Francisco de ORELLANA
-
Pays en voie de
développement (au sujet de l'endettement)
-
Pétrole
-
Pollution par les
hydrocarbures
-
Tortues terrestres
-
Iguanes
-
Ours à lunette
-
Phasme
-
Vigogne
Fondateur du modèle d'évolution par voie de
sélection naturelle, Charles Darwin consacra la majeure partie de sa
vie à l'édification et à l'enrichissement de sa théorie. Ses
hypothèses soulevèrent de violentes polémiques, qui l'opposèrent
notamment aux créationnistes, ou fixistes, pour lesquels les espèces
vivantes, fruits de la Création divine, étaient immuables.
Culver Pictures
1.
PRÉSENTATION
Darwin,
Charles
(1809-1882), naturaliste britannique qui posa les fondements de la
théorie de l'évolution grâce au concept de la sélection naturelle.
L'influence de ses travaux et de sa pensée fut énorme dans les
domaines des sciences de la vie et de la Terre. De façon plus
générale, elle marqua toute la pensée moderne.
2.
VIE DE
DARWIN
Né le
12 février 1809, à Shrewsbury, dans le Shropshire, Charles
Robert Darwin était le cinquième enfant d'une famille riche et
cultivée. Il avait pour grand-père maternel un fabricant de faïence
et de poterie, Josiah Wedgwood, et pour grand-père paternel, le
médecin et savant Erasmus Darwin. En 1825, Darwin se rendit à
l'université d'Édimbourg pour y étudier la médecine. Toutefois,
peu motivé pour ce type d'études, il abandonna la faculté de
médecine deux ans plus tard pour l'université de Cambridge afin de
devenir pasteur de l'Église anglicane. Il y fit la connaissance du
géologue Adam Sedgwick et du naturaliste John Stevens Henslow, qui
eurent, l'un comme l'autre, beaucoup d'influence sur lui. C'est grâce
à Henslow que Darwin devint un observateur méticuleux et appliqué
des phénomènes naturels et un collectionneur de spécimens.
Darwin obtint son diplôme en 1831, à l'âge de
vingt-deux ans. Il fut alors accepté, grâce à la recommandation de
Henslow, à bord du navire d'exploration britannique le Beagle.
Ce dernier partait pour une expédition scientifique autour du monde.
Darwin y fut embarqué en tant que naturaliste, sans gages. Le voyage
dura cinq ans.
À son retour, Darwin décida de continuer dans la
voie de la recherche. Un héritage familial confortable et bien géré
lui permit de se consacrer à sa vocation de naturaliste sans jamais
avoir à se préoccuper de subvenir à ses besoins. En 1839, il
épousa sa cousine germaine, Emma Wedgwood, et le couple s'installa
trois ans plus tard sur le petit domaine de Down House, dans le Kent,
qu'ils ne quittèrent jamais. Ils eurent dix enfants dont trois
moururent jeunes.
Darwin mourut le 19 avril 1882. Il fut enterré
à Westminster Abbey.
À la fin de ses études, en 1831, alors qu'il
était âgé de vingt-deux ans, Darwin s'embarqua, en tant que
naturaliste, sur le Beagle, qui appareillait pour une
expédition scientifique autour du monde. Ce voyage, qui dura cinq
ans, permit à Darwin d'accumuler une grande masse d'observations
sur des organismes tant vivants que fossiles, qu'il publia sous
forme de notes entre 1840 et 1843. Ses observations eurent une forte
incidence sur l'élaboration de sa théorie de l'évolution.
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3.
LE
VOYAGE DU « BEAGLE »
Le
travail de naturaliste de Darwin à bord du Beagle lui permit
de rassembler une énorme masse d'observations géologiques et
biologiques, sur lesquelles il travailla toute sa vie. Il s'intéressa
aux diverses formations géologiques des îles et des continents
visités au cours du voyage, et recensa une grande variété de
fossiles et d'êtres vivants. Sur le plan de la géologie, il fut
surtout impressionné par l'effet des forces naturelles sur le relief
de la surface du globe.
Darwin
put comparer ses observations aux idées qui avaient cours à
l'époque. En géologie, la théorie couramment acceptée était celle
dite catastrophique, inspirée de la Bible. Selon elle, la création
des animaux et des plantes avait eu lieu par vagues. Chaque vague
avait ensuite été détruite par une catastrophe soudaine, telle
qu'un soulèvement ou une modification de la surface terrestre (voir
Géologie). D'après cette théorie, la dernière catastrophe, le
Déluge, avait fait disparaître toutes les formes de vie, excepté
celles qui avaient pris place dans l'arche de Noé. Les autres
n'étaient plus visibles que sous forme de fossiles. Les
catastrophistes pensaient que les espèces étaient créées
individuellement et qu'elles étaient immuables.
Le
catastrophisme (mais non l'immuabilité des espèces) avait été
contesté par le géologue britannique sir Charles Lyell dans un
ouvrage en deux volumes, Principes de géologie (1830-1833).
Lyell affirmait que la surface de la Terre est soumise à des
changements continuels provenant de l'action des forces naturelles et
opérant uniformément pendant de longues périodes.
Durant
son voyage sur le Beagle, Darwin s'aperçut que ses
observations géologiques correspondaient à la théorie de Lyell. En
revanche, ses études sur les fossiles et les êtres vivants jetaient
un doute sur la théorie des espèces. Il nota, par exemple, que les
fossiles d'espèces supposées éteintes ressemblaient étonnamment à
certaines espèces vivantes. Une part importante de ses observations
portèrent sur des tortues et oiseaux des îles Galápagos, au large
des côtes de l'Équateur (voir Pinson). Il nota que les
espèces des diverses îles étaient étroitement apparentées. Les
quelques différences qu'il observait correspondaient à des
différences dans les ressources alimentaires disponibles. Ces
observations amenèrent Darwin à s'interroger sur les liens pouvant
exister entre des espèces proches mais distinctes. Pour lui, la seule
explication possible était que les espèces, loin d'être immuables,
se modifient graduellement.
C'est en 1835, lorsque Charles Darwin découvrit la
faune de l'archipel des Galápagos, qu'il ébaucha sa théorie de la
sélection naturelle, en observant treize espèces d'oiseaux qu'il
baptisa, à tort, « pinsons ». Les « pinsons de
Darwin » de chaque île (ici, celui de l'île Santa Fe) sont
anatomiquement très proches, mais la forme de leur bec diffère en
fonction de leur régime alimentaire. Darwin déduisit que tous étaient
issus d'une seule espèce arrivée d'Amérique, qui aurait peu à peu
évolué pour s'adapter précisément à ses nouvelles conditions de
vie.
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4.
LA
THÉORIE DE LA SÉLECTION NATURELLE
À son
retour en Angleterre, en 1836, Darwin commença à noter ses idées
sur la non-fixité des espèces dans ses Carnets sur la
transmutation des espèces. Ces idées furent précisées
lorsqu'il lut l'Essai sur le principe de population (1798), de
l'économiste britannique Thomas Robert Malthus, étude des
populations humaines et de la façon dont celles-ci restent en
équilibre. Malthus soutenait qu'aucune augmentation de la quantité
disponible d'aliments nécessaires à la survie humaine n'était
capable de suivre le taux de croissance naturel des populations. Cette
croissance devait donc être freinée par des facteurs naturels tels
les famines, les maladies ou des événements comme les guerres.
Darwin
appliqua immédiatement les concepts de Malthus aux animaux et aux
plantes. En 1838, il avait établi les grandes lignes d'une théorie
de l'évolution par la sélection naturelle, qu'il affina pendant les
deux décennies suivantes. Il s'intéressa également à d'autres
projets d'histoire naturelle.
La théorie de Darwin fut publiée pour la première
fois en 1858, en même temps que celle d'Alfred Russel Wallace. Ce
jeune naturaliste était arrivé à la même théorie que Darwin sur
la sélection naturelle. La théorie complète de Darwin fut publiée
en 1859 dans De l'origine des espèces au moyen de la sélection
naturelle. Souvent présentée comme le « livre qui
ébranla le monde », l'Origine des espèces fut
épuisée dès le premier jour de sa publication et rééditée six
fois.
La théorie de Darwin sur l'évolution par la
sélection naturelle stipule que les jeunes de chaque espèce entrent
en compétition pour leur survie. Les survivants sont, par
définition, ceux qui vont donner naissance à la génération
suivante. Ils possèdent des caractéristiques naturelles favorables,
car elles leur ont permis de survivre. Ces caractéristiques sont
transmises à leurs descendants par l'hérédité. Chaque génération
est donc mieux adaptée que les précédentes à son environnement. Ce
processus continu de variations est la source, pour Darwin, de
l'évolution des espèces.
5.
LES
CONTROVERSES
Les
réactions à l'Origine des espèces furent immédiates.
Certains biologistes dirent que Darwin était incapable de prouver son
hypothèse. D'autres s'en prirent au concept de variation :
comment Darwin expliquait-il l'origine des variations et la façon
dont elles sont transmises aux générations suivantes ? Il
fallut attendre la naissance de la génétique moderne au début du XXe siècle
(avec la redécouverte des lois de Mendel) pour pouvoir répondre à
cette objection. En fait, de nombreux scientifiques continuèrent à
exprimer des doutes pendant les cinquante à quatre-vingts années qui
suivirent.
Les
attaques les plus véhémentes ne vinrent cependant pas de
scientifiques mais des hommes d'Église. La théorie de Darwin sur
l'évolution des êtres vivants par des processus naturels allait à
l'encontre de la théorie biblique sur la création de l'Homme. Pis,
elle plaçait l'humanité sur le même plan que les animaux, et
impliquait que l'Homme descendait du singe. Néanmoins, la
quasi-totalité de l'Église admit avant la fin du XIXe siècle
qu'il n'y avait pas de contradiction fondamentale entre le concept
d'évolution et les théories bibliques.
6.
LE RESTE
DE SON ŒUVRE Darwin
passa le reste de sa vie à développer différents aspects des
questions soulevées dans l'Origine des espèces. Ses ouvrages
postérieurs, y compris Variation des animaux et des plantes
domestiques (1868), De la descendance de l'Homme (1871) et l'Expression
des émotions chez l'Homme et les animaux (1872), sont des
exposés détaillés de sujets qui n'avaient été que sommairement
traités dans l'Origine des espèces, et contiennent des
documents qui n'y avaient pas trouvé leur place. L'importance de l'œuvre
de Darwin fut reconnue par ses contemporains et il fut élu à la
Royal Society (1839) et à l'Académie des sciences française (1878).
Le darwinisme a jeté les bases des principales théories modernes sur
l'évolution, et en particulier de son courant majeur : la
théorie synthétique de l'évolution, ou néodarwinisme.
.
ADAPTATION
1.
PRÉSENTATION
adaptation
(biologie),
ensemble des caractéristiques (et de leurs modifications) qui
permettent à une espèce de se maintenir dans un milieu donné, et,
lors de changements de cet environnement, de survivre et de continuer
à se reproduire. Ces caractéristiques peuvent être anatomiques,
physiologiques ou comportementales. Le phénomène d’adaptation est
lié au processus d’évolution par sélection naturelle.
2.
CARACTÈRES
ADAPTATIFS
L’adaptation
est la possibilité pour une espèce de développer de nouvelles armes
pour survivre dans un environnement inhabituel. Chaque espèce
possède en effet un certain nombre de caractères dits adaptatifs,
qui maintiennent l’adéquation entre l’espèce et son milieu,
autorisant sa survie et sa reproduction. Les caractères adaptatifs
sont l’utilisation optimale des conditions et des ressources de l’environnement,
la défense adéquate contre les prédateurs et la protection contre
toute autre condition défavorable à la survie de l’espèce.
Les
exemples remarquables d’adaptation ne manquent pas. Les bandes que
présentent les coquilles des escargots, certaines de couleur sombre,
d’autres de couleur claire, en sont un. Les coquilles à dominante
sombre absorbent en effet plus d’énergie solaire que les
claires : ces escargots, qui semblent pourtant vivre dans le
même milieu que ceux à coquille claire, sont avantagés dans les
microclimats frais et ombreux (en revanche, ils risquent la mort par
choc thermique dans les endroits chauds et ensoleillés). Les divers
types d’escargots se cantonnent donc aux endroits dont les
conditions climatiques leur conviennent.
De
même, certains insectes portent une livrée mouchetée ou aux dessins
complexes, qui se confond parfaitement avec leur environnement et les
dissimule à leurs prédateurs. C’est le cas, par exemple, de
certains papillons de nuit. Les phasmes ont une allure et une couleur
qui les font passer pour des brindilles. D’autres animaux, au
contraire, arborent de vives couleurs, qui ont un effet répulsif sur
les prédateurs potentiels (les insectes toxiques étant vivement
colorés, toute espèce présentant une robe similaire est
potentiellement toxique ; de même, le serpent corail, aux
couleurs vives, est très venimeux). Le monde végétal ne fait pas
exception ; certaines orchidées, par exemple, attirent les
pollinisateurs par leur ressemblance avec des abeilles femelles et
fixent ainsi leur pollen sur le dos du visiteur trompé : la
reproduction de l’orchidée en est facilitée. Voir aussi
Mimétisme.
Il
existe également des adaptations des fonctions corporelles
(adaptations physiologiques) à certaines caractéristiques du milieu.
Par exemple, dans les déserts chauds, où l’eau est extrêmement
rare et les températures élevées, la survie des espèces
végétales ou animales est problématique, car elles doivent
résister à la fois à la sécheresse et aux températures extrêmes.
Ainsi, des animaux comme les dromadaires sont capables de fabriquer de
l’eau en oxydant les réserves graisseuses contenues dans leur
bosse.
Les
exemples ne manquent pas non plus d’adaptations comportementales.
Ainsi, le cri d’alarme d’une espèce de singes, les singes
vervets, est différent selon que le prédateur repéré est un
python, un aigle ou un léopard. La troupe interprète le message et
adapte son comportement de fuite : vers la cime des arbres pour
un prédateur terrestre, vers le sol pour un prédateur volant. Chez
les oiseaux, la femelle du tétras centrocerque repousse les
prétendants portant des marques visibles de parasites, et les souris
femelles préfèrent l’odeur des mâles non parasités. Les termites
ont conçu un remarquable système de conditionnement de l’air dans
leurs termitières, qui maintient une température constante en dépit
des journées torrides et des nuits froides de la savane. On pourrait
multiplier à l’envi ce genre d’exemples. Cependant, contrairement
aux adaptations morphologiques et physiologiques, on ne sait pas dans
quelle mesure les adaptations comportementales sont génétiquement
déterminées.
3.
ÉVOLUTION
DES ESPÈCES
La
notion d’évolution des espèces fut proposée par Jean-Baptiste de
Lamarck en 1809. Fondée sur l’observation des caractéristiques
physiologiques des organismes, elle propose une continuité du monde
vivant, allant de l’organisation la plus simple à la plus complexe,
et pose l’existence d’une parenté entre toutes les espèces.
Cette parenté trouve son origine dans le phénomène d’apparition
de nouvelles espèces, ou spéciation : une espèce accumule
progressivement de nouveaux caractères, et finit par devenir une
espèce différente. Lamarck émit l’hypothèse que c’est l’adaptation
d’un animal aux nouvelles conditions dans lesquelles il vit qui lui
permet d’évoluer. Ainsi, il écrivit dans sa Philosophie
zoologique, à propos des escargots qu’il avait étudiés :
« Or, si les nouveaux besoins deviennent constants ou très
durables, les animaux prennent de nouvelles habitudes, qui sont aussi
durables que les besoins qui les ont fait naître. »
Ces
théories furent reprises indépendamment, quelque cinquante ans plus
tard, par les Britanniques Charles Darwin et Alfred Russel Wallace.
Darwin, lors d’une expédition scientifique en Amérique du Sud et
aux îles Galápagos, avait remarqué que certaines espèces du
continent et des îles étaient très semblables entre elles. C’est
en comparant ces espèces qu’il ébaucha la rédaction du livre qui
le rendit célèbre, De l’origine des espèces par voie de
sélection naturelle. Il posa que, dans un groupe d’animaux
appartenant à une même espèce, les individus varient dans leurs
caractéristiques anatomiques et physiologiques. Ainsi, les jeunes ne
sont jamais totalement identiques aux parents, ni identiques entre
eux. Cette « variabilité native » serait différente d’une
« variabilité acquise », dans laquelle c’est le
milieu qui transforme progressivement l’animal, et ce jusqu’à ce
que l’espèce soit adaptée à ses nouvelles conditions de vie.
4.
SÉLECTION
NATURELLE
Selon
Darwin, c’est par la sélection naturelle que se maintiennent ou
disparaissent les adaptations des espèces, sous la pression des
forces sélectives de l’environnement qui s’exercent depuis des
millions d’années. On ne sait pas, à l’heure actuelle, si c’est
l’environnement qui agit directement sur les individus ou si ce sont
les variations anatomiques et physiologiques au sein d’une espèce
qui favorisent certains individus. Ce serait ensuite à partir de ces
individus, mieux armés pour vivre dans leur nouvel environnement (et
donc pour se reproduire), qu’apparaîtraient de nouvelles
caractéristiques au sein de la population.
Récemment, l’apport de la génétique a permis de
mieux comprendre les variations natives constatées chez tous les
organismes vivants.
4.1.
Génotypes
et phénotypes La
reproduction, par l’intermédiaire de la mitose et de la méiose,
permet à un ou deux individus d’assurer une descendance. Celle-ci
garde la totalité des caractéristiques de forme, de taille et de
fonctions de ses parents. Cette transmission est assurée par le
transfert du matériel génétique du ou des parents (leur ADN) aux
enfants. Les gènes, entités élémentaires situées dans les
chromosomes, déterminent la présence de caractères anatomiques
(queue, poils, muscles, coquille, etc.) et physiologiques
(caractéristique du système immunitaire, de la fréquence des
battements cardiaques, du mode de reproduction, etc.). L’ensemble
des gènes qui caractérisent un individu est appelé génotype, alors
que l’expression des gènes, l’ensemble des caractères
observables, s’appelle phénotype.
4.2.
Modifications
du génotype et du phénotype Deux
gènes très peu différents, et tous deux impliqués, par exemple,
dans la détermination de la couleur des yeux, auront des effets
différents sur le phénotype. À cause des mécanismes de la
réplication (qui ne sont pas fiables à cent pour cent), il peut
arriver qu’un gène change (on dit qu’il mute) ; ce
changement de génotype peut affecter le phénotype, c’est-à-dire
une caractéristique particulière propre à un organisme vivant.
Cette petite mutation, portée sur un gène, induit donc une variation
native dans l’espèce.
5.
MÉCANISMES
DE LA SÉLECTION NATURELLE
Sans
pression de l’environnement, pratiquement tous les individus d’une
même espèce pourraient à la fois muter sans contraintes (avec
apparition des caractères phénotypiques correspondants) et survivre.
Mais le climat, la végétation, la nourriture ou même la position
géographique (près de la mer ou en montagne) avantagent un certain
nombre d’individus dont le phénotype se révèle mieux adapté. Par
exemple, les animaux montagnards survivent mieux s’ils ont des poils
longs, les fleurs si elles attirent les insectes (pour favoriser la
pollinisation), etc. Ainsi, la sélection naturelle agit sur les
individus par le biais de leur phénotype.
Le résultat direct de cette constatation est que les
individus les moins viables se reproduiront beaucoup moins, et que, de
fait, leur génotype ne sera pas transmis à la descendance. Ainsi il
se produit une sélection du génotype par l’environnement. Les
gènes sont ainsi représentés au cours des générations successives
en proportion de la valeur sélective de leurs effets phénotypiques
(c’est-à-dire des avantages ou des désavantages qu’ils
procurent). Il arrive également que des gènes n’aient aucune
influence sur la sélection des individus d’une population donnée,
mais puissent néanmoins favoriser son adaptation si, soudain, son
milieu de vie change (on parle alors de préadaptation). Une mutation
qui ne confère à un individu ni avantage ni désavantage est dite
mutation neutre.
6.
SÉLECTION
NATURELLE ET ADAPTATION 6.1.
Exigences
contradictoires Le
phénomène d’adaptation est un compromis entre des exigences
contradictoires, qui peuvent être, par exemple, la nécessité pour
les membres d’une espèce d’être reconnaissables par leurs
partenaires, associée à l’impératif de se protéger des
prédateurs. Certains poissons qui présentent des colorations très
vives en période de reproduction, ce qui favorise leur reconnaissance
par leurs partenaires sexuels, se trouvent par là même exposés face
à leurs prédateurs. Il en est de même pour certaines espèces des
abysses, qui possèdent de petites excroissances lumineuses pour
attirer leurs proies. Ainsi une adaptation bénéfique pour une
exigence donnée aura-t-elle des effets négatifs sur un autre aspect
de la vie de l’animal. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines
espèces conservent des caractéristiques qui semblent les
désavantager : celles-ci, impliquées dans une autre fonction,
peuvent très bien contribuer à un bilan finalement positif pour l’espèce.
6.2.
Changements
environnementaux Lorsque
l’environnement change, la plupart des adaptations développées par
les espèces dans leur milieu précédent ne sont plus valables. Leur
survie est donc compromise. Seuls les individus qui, par hasard,
possèdent certaines caractéristiques adaptées au nouvel
environnement pourront perpétuer l’espèce. De génération en
génération, les individus les plus adaptés seront sélectionnés. C’est
le cas, par exemple, des résistances bactériennes aux antibiotiques.
La plupart des individus d’une population de bactéries soumises à
un antibiotique vont mourir. Mais il se peut que quelques individus
possèdent un gène de résistance. Ils seront les seuls à survivre
et à se reproduire, donnant cette fois une population en majorité
résistante à l’antibiotique (la seule solution est alors de
recourir à un nouvel antibiotique).
Les changements environnementaux et les adaptations
conséquentes des espèces sont des phénomènes en général lents.
Qu’une espèce soit parfaitement adaptée à son milieu peut prendre
des millions d’années. Or, depuis quelques décennies, l’Homme
introduit dans l’environnement des changements d’une extrême
soudaineté, qui « prennent de court » les processus
évolutifs. L’exemple des lémuriens de Madagascar qui, privés de
leur seul lieu de vie actuel (la forêt tropicale), disparaissent de
façon alarmante en est une illustration bien connue.
6.3.
Adaptations
convergentes
Face à
un même milieu et à des conditions de vie identiques, des espèces
totalement différentes et très éloignées d’un point de vue
évolutif peuvent présenter des adaptations tout à fait similaires,
dites convergentes. Ainsi, les pattes de la courtilière (ou
taupe-grillon), insecte fouisseur, ont un allure semblable à celles
de la taupe (larges, munies de griffes, évacuant la terre vers l’arrière,
etc.). De même, les oiseaux (vertébrés à sang chaud), les
chauves-souris (mammifères) et les insectes volants telles les
libellules (invertébrés) ont, parallèlement, développé des ailes
et occupé les airs.
6.4.
Inné et
acquis Il
ne faudrait pas, cependant, considérer l’adaptation des espèces
uniquement comme le fruit de modifications génétiques avantageuses.
Effectivement, le caractère génétique modifie, au premier chef, l’anatomie
et la physiologie d’un organisme vivant : ainsi, des mutations
peuvent provoquer un changement de la longueur du pelage, une
augmentation ou une diminution de la longueur des feuilles d’une
plante, une augmentation de la sensibilité à certaines maladies, une
résistance accrue aux antibiotiques (pour les bactéries) ou aux
insecticides (pour les insectes). Selon la conception moderne du
vivant, seul un nouvel environnement révèle la « valeur »
de ces modifications génétiques.
Cependant, la possibilité d’apprentissage et de
développement d’un comportement conditionné chez la plupart des
organismes est également un important facteur d’adaptation (en l’occurrence,
comportementale). Un individu qui aura appris à développer un
nouveau savoir face à de nouvelles conditions de vie pourra, dans une
certaine mesure, le transmettre à sa descendance, qui sera ainsi
avantagée, par un phénomène similaire de sélection. Ainsi il est
possible, théoriquement, de distinguer l’inné, transmis
génétiquement par un individu à sa descendance, de l’acquis,
appris au fur et à mesure que le milieu change. Mais, en pratique, il
n’est pas aussi aisé de trancher et de déterminer la composante
génétique d’un comportement.
7.
ÉTUDIER
LES ADAPTATIONS
La
recherche moderne vise à évaluer le plus précisément possible les
filiations entre les espèces, à comprendre les mécanismes des
phénomènes adaptatifs et, enfin, à décrypter les différentes
étapes de ce long et lent travail évolutif.
Par un travail d’observation sur le terrain, et en
laboratoire, l’éthologie et les sciences cognitives visent à
déterminer si l’acquisition de tel caractère adaptatif est innée
ou acquise. La méthode de l’ingénierie inverse, quant à elle,
part du résultat de l’adaptation, à savoir les caractéristiques
anatomiques ou physiologiques d’une espèce. Elle explique, par
exemple, pourquoi l’aile de tel oiseau présente telle forme. Ainsi
l’analyse aérodynamique des ailes des aigles montre que leur
conformation est idéale pour la pratique du vol plané (qui fait
partie intégrante de la technique de chasse de ces rapaces).
Les méthodes de l’ingénierie inverse ont ouvert la
voie à un certain nombre de découvertes. On connaissait, par
exemple, l’existence dans le cerveau humain de récepteurs
spécifiques de la morphine, une substance calmant la douleur extraite
de l’opium. On supposa dès lors qu’il devait exister une
substance naturelle, produite par l’organisme, qui se fixerait sur
ces récepteurs. C’est ainsi que furent découvertes les
endorphines, neurotransmetteurs de structure similaire à la morphine.
La reconstitution environnementale essaie d’évaluer
l’importance relative des paramètres du milieu qui ont participé
à la création de nouvelles espèces par le biais des processus
évolutifs. Il faut considérer les organismes comme des produits des
environnements dans lesquels ont vécu leurs ancêtres successifs.
Étudier les caractères adaptatifs permet donc de reconstruire les
conditions dans lesquelles évoluaient ces ancêtres. Ces recherches
mettent en valeur les caractéristiques stables et persistantes des
environnements passés, dans leurs aspects à la fois physiques,
chimiques, écologiques et sociaux.
Cela dit, toutes les caractéristiques des organismes
ne sont pas pour autant des adaptations aux environnements actuels. Il
se produit, en effet, des décalages dans le temps : les
organismes montrent des adaptations qui ne sont pas conditionnées par
leur propre environnement mais par celui des générations
précédentes. On observe, par exemple, chez certaines espèces
animales, des vestiges d’organes dont la fonction a disparu depuis
longtemps. L’appendice vermiforme de l’Homme est l’exemple
classique d’organe atrophié hérité des générations
antérieures.
.
Humboldt, Alexander, baron von
(1769-1859), naturaliste allemand et explorateur, principalement connu
pour ses précieuses contributions à l'étude de la géophysique, de
la météorologie et de l'océanographie.
Humboldt
naquit à Berlin et fit ses études dans plusieurs universités et à
l'École des mines de Fribourg. Bien qu'il soit connu comme
naturaliste, diplomate, astronome, minéralogiste et anatomiste, il a
également à son actif l'exploration de l'Amérique latine. En 1799,
il partit d'Espagne en bateau, fit une brève escale aux îles
Canaries, pour finalement débarquer à Cumanà, au Venezuela.
Humboldt explora la région de l'Orénoque, parcourant toute la
longueur du fleuve, et une grande partie du fleuve Amazone. Il
parcourut également l'île de Cuba, le bassin du fleuve Magdalena en
Colombie, et la cordillère des Andes, en Équateur, où il fit
l'ascension du volcan Chimborazo, qui culmine à plus de
6 272 mètres d'altitude. Il étudia les courants
océaniques, les températures en fonction de l'altitude et de
l'intensité du champ magnétique par rapport à l'équateur, ainsi
que les minéraux, les végétaux et la vie animale. Il passa la fin
de ses cinq années d'exploration de l'Amérique latine au Mexique. En
1804, il revint en Europe, et en 1829, il fit un voyage scientifique
d'exploration dans l'Oural et dans l'Altaï, chaînes montagneuses de
Russie. Au cours des dernières années de sa vie, Humboldt écrivit
un ouvrage en cinq volumes, Kosmos (le Cosmos, 1845-1862), dans
lequel il rassemblait non seulement ses propres connaissances
scientifiques, très étendues, mais aussi une grande partie des
données scientifiques de l'époque en géographie et en géologie. On
a dit de Kosmos qu'il était le premier manuel de géophysique.
Humboldt est mort à Potsdam en mai 1859.
En juillet 1799, Alexander von Humboldt arrive à Cumaná. Il
dépeint son étonnement quant à la multiplicité de la flore luxuriante des
forêts du nord-est du Venezuela. Il décrit dans cet extrait le mode de vie
du village San Fernando, où il fit une halte avant de repartir vers la
région du fleuve Orénoque.
Les
forêts d'Amérique du Sud
Lorsque le voyageur fraîchement arrivé d’Europe entre pour
la première fois dans une forêt d’Amérique du Sud, il est confronté à
une image de la nature à laquelle il ne s’attend pas du tout. Il ne peut
dire ce qui suscite le plus son étonnement : le calme solennel de la
solitude, la beauté des formes multiples et leurs contrastes, ou la force et
l’abondance de la vie végétale, comme si le sol surchargé de plantes ne
disposait pas d’assez de place pour se développer. Partout, les troncs d’arbre
se cachent derrière un tapis vert, et s’il l’on voulait transplanter
soigneusement toutes les orchidées, les espèces de poivriers et les autres
espèces végétales qui poussent sur un seul arbre à sauterelles ou figuier
américain, une large superficie de pays en serait couverte. Cette succession
végétale extraordinaire, des forêts aux parois des falaises en passant par
les montagnes, étend le royaume de la nature organique. Ces mêmes lianes,
qui rampent au sol, grimpent vers la cime des arbres et oscillent, à plus de
30 m de haut, en se touchant l’une l’autre. C’est ainsi que le
botaniste court le danger, étant donné la profusion des plantes parasites
qui s’interpénètrent dans tous les sens, de confondre les fleurs, les
fruits et les feuilles qui appartiennent à différentes espèces.
Près de San Fernando, l’évaporation sous l’effet
des rayons du soleil était si forte que nous nous sommes retrouvés aussi
complètement trempés que dans un bain de vapeur, d’autant plus que nous n’étions
que très légèrement vêtus. Aux bords des chemins pousse une espèce de
bambou, appelé par les Indiens Jagua ou Guadua, mesurant plus
de 13 m de hauteur. Rien n’est plus gracile que cette espèce d’herbe
arborescente. La forme et la position des feuilles donnent une impression de
légèreté qui contraste agréablement avec leur haute taille. Le tronc lisse
et brillant du Jagua est, la plupart du temps, incliné vers les rives des
ruisseaux et oscille de-ci de-là au moindre souffle de vent. Même si l’on
se réfère à la taille que peuvent atteindre les roseaux d’Europe
méridionale, il est impossible de s’imaginer l’aspect de ces herbes
arborescentes et, pour ne laisser parler que ma propre expérience, j’affirmerais
que, de toutes les formes de plantes des tropiques, aucune ne stimule plus l’imagination
du voyageur que le bambou et la fougère arborescente.
Le chemin parsemé de buissons de bambous nous a menés au
petit village de San Fernando, qui se situe dans une étroite plaine
entourée de parois calcaires très abruptes. C’était la première mission
que nous rencontrions en Amérique. Les maisons, ou plutôt les huttes, des
Indiens Chaymas sont adossées les unes aux autres, sans jardin de
séparation. Les larges rues rectilignes se croisent à angles droits ;
les murs très fins et fragiles se composent d’argile et de rameaux de
liane. L’uniformité des constructions, l’attitude grave et silencieuse
des habitants, la propreté extraordinaire des maisons, tout rappelle les
communautés des frères moraves. Chaque famille indienne gère à l’extérieur
du village son propre jardin dans le Conuco de la communidad (petite
exploitation agricole appartenant à la communauté). Les adultes des deux
sexes y travaillent une heure matin et soir. Dans les missions situées sur la
côte, le jardin communautaire est le plus souvent une plantation d’indigotiers
ou de cannes à sucre, dont le missionnaire est responsable et dont le
produit, lorsque la loi est respectée strictement, ne doit servir qu’au
maintien de l’église et à l’achat de parements. Sur la place principale
située au milieu du village se dressent l’église, la maison du
missionnaire et le bâtiment modeste qui porte le titre pompeux de Casa del
Rey (la maison royale). Il s’agit d’une sorte de caravansérail où
les voyageurs trouvent un abri et qui, comme nous l’avons expérimenté
souvent, est un véritable bienfait dans un pays où le mot « auberge »
est encore inconnu. On trouve des Casa del Rey dans toutes les colonies
espagnoles ;
on pourrait dire qu’elles sont une imitation des tambos (auberges
rustiques) construits conformément à la loi Manco-Capacs au Pérou.
Source :
Humboldt (Alexander), Abenteuer eines Weltreisenden [Aventures d’un
voyageur], Vienne, Reinhold Santner, 1980. Traduction par L&H Mendez
France.
.
AMÉRINDIENS
(cf. "infos
amérindiens" dans Colombie-Britannique)
1. PRÉSENTATION
Amérindiens,
peuples indigènes des Amériques, également appelés Indiens d’Amérique.
Le terme d’Indien fut employé la première fois par Christophe
Colomb qui, en abordant le continent et les îles d’Amérique,
croyait à tort avoir atteint les Indes, en Asie. Le terme Amérindien
désigne les peuples originaires d’Amérique du Nord, de
Méso-Amérique (Mexique et Amérique centrale) et d’Amérique du
Sud.
De nombreux anthropologues pensent aujourd'hui que
les Indiens descendent de peuples asiatiques parvenus en Amérique
du Nord par le détroit de Béring.
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2.
PREMIERS
HABITANTS
On pense
qu’à l’époque où les premiers colons européens débarquèrent
aux Amériques, le continent comptait plus de 90 millions de
personnes : environ 10 millions habitaient au nord du
Mexique actuel, 30 millions vivaient au Mexique, 11 millions
en Amérique centrale, 445 000 dans les îles des Caraïbes,
30 millions dans la région andine sud-américaine et
9 millions dans le reste de l’Amérique du Sud. Il s’agit d’estimations :
certains avancent des chiffres bien inférieurs.
3.
PEUPLEMENT
ET PREMIÈRES MIGRATIONS
Il est
généralement admis que le peuplement de l’Amérique commença
pendant la période glaciaire qui débuta il y a environ
30 000 ans : des tribus originaires d’Asie,
pratiquant la chasse, la pêche et la cueillette et disposant d’outils
de pierre et d’os typiques de la fin du Paléolithique, franchirent
le détroit de Béring alors émergé et se dispersèrent vers le sud
à la poursuite du gibier. La présence humaine est attestée en
22000 av. J.-C. au Canada (Yukon), en
21000 av. J.-C. au Mexique, en 18000 av. J.-C. au
Pérou. Il semble que le sud du continent fut atteint en
10000 av. J.-C.
Certaines caractéristiques physiques des populations
amérindiennes, d’origine asiatique commune, se différencièrent en
fonction de l’environnement et des habitudes alimentaires.
Vers 7000 av. J.-C. eut lieu un
réchauffement climatique qui modifia les conditions de vie et permit
l’apparition des premières pratiques agricoles. Néanmoins, le mode
de vie des chasseurs-cueilleurs nomades ne disparut pas pour autant et
resta même majoritaire dans certaines régions.
4.
PRINCIPALES
ZONES CULTURELLES
Une zone
culturelle est avant tout une région géographique avec un climat,
une topographie et une population biologique, faune et flore,
caractéristiques. Les êtres humains peuplant la région doivent s’adapter
à cet environnement particulier pour en tirer leurs moyens de
subsistance.
4.3.2.
Centre
et sud des Andes
De 900
à 300 av. J.-C., une civilisation, concentrée dans la
ville de montagne de Chavín de Huantar, rayonna dans le nord du
Pérou. Sa religion avait pour symboles l’aigle, le jaguar, le
serpent (vraisemblablement un anaconda) et le caïman, symbole de l’eau
et de la fertilité des plantes. Vers 300 av. J.-C., la
civilisation de Mochica fit son apparition sur la côte nord du
Pérou, celle de Nazca sur la côte sud. Toutes deux construisirent d’immenses
systèmes d’irrigation, des villes et des temples tout en procédant
à un commerce intensif, dont l’exportation de céramiques.
En 600 apr. J.-C., deux nouvelles puissantes
civilisations émergèrent au Pérou : les Huaris dans le centre
des Andes et les Tiahuanacus, plus au sud, sur le lac Titicaca, qui ne
vécurent que quelques siècles ; après 1000, d’autres
civilisations se développèrent, dont celle des Chimú dans le nord
du pays. L’ensemble du Pérou fut finalement colonisé par une
civilisation apparue dans le centre des Andes, à Cuzco ; il s’agissait
des Quechuas, régis par le peuple des Incas. L’empereur inca de l’époque,
Pachacuti Inca Yupanqui, entama l’expansion de son empire au XVe siècle.
En 1525, celui-ci s’étendait de l’Équateur jusqu’au Chili et
en Argentine. Lorsque le conquistador espagnol Francisco Pizarro
débarqua au Pérou, il ne lui fut pas difficile de conquérir l’Empire
inca dévasté par la guerre civile.
4.3.3.
L’Amazonie
Parmi
les nombreux petits groupes de cette zone culturelle peuplée vers
3000 av. J.-C., citons les Makiritares, Yanomamos,
Mundurucus, Tupinambas, Shipibos et Cayapós. Les familles
linguistiques arawak et caraïbe — parents linguistiques des
peuples caraïbes — vivaient également dans la région nord de
l’Amazonie. Les peuples de l’Amazonie ont préservé une grande
part de leur mode de vie traditionnel mais assistent aujourd’hui à
la destruction progressive de leur territoire par l’élevage, l’agriculture,
l’exploitation du bois et les mines.
.
1.
PRÉSENTATION Amazonie,
vaste région de l’Amérique du Sud qui s’étend des plateaux de Guyane à
la chaîne des Andes et au Brésil septentrional (couvrant ainsi
57 p. 100 du territoire brésilien) et traverse 8 pays :
Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Guyane, Pérou, Suriname et Venezuela. L’Amazonie
correspond à l’immense région drainée par le fleuve Amazone et ses
affluents, sur plus de 4,5 millions de km2.
2.
ASPECTS PHYSIQUES
De climat tropical
et humide, l’Amazonie est presque entièrement recouverte de forêt
équatoriale humide, ce qui lui vaut parfois le surnom d’« enfer vert » :
forêt de type zaïrois à l’ouest, caractérisée par la très grande hauteur
de ses arbres ; forêt amazonienne à l’est, moins haute et abritant une
plus grande diversité d’espèces. Les précipitations s’élèvent à plus
de 2 m sur 6 à 7 mois, tandis que la température moyenne annuelle
avoisine les 24 °C à 27 °C.
Les précipitations abondantes, la forte radiation solaire et
la chaleur font de la forêt dense amazonienne la formation biologique la plus
productive au monde. En raison des différentes strates de végétation, pas
moins de six niveaux d'habitat pour les hôtes de la forêt s'étagent depuis
le sol, où les débris végétaux sont décomposés en permanence, jusqu'à
la canopée des plus grands arbres (60 m). Cette forêt peut être
marécageuse. Ici, au premier plan, se développe Victoria amazonica,
le plus grand nénuphar du monde.
Will and Deni McIntyre/ALLSTOCK, INC.
3.
POPULATION
L’Amazonie
compte 7 millions d’habitants (dont 4 p. 100 seulement de la
population brésilienne) et possède l’une des plus faibles densités de
population au monde, due à la présence de la forêt dense sur une immense
partie du territoire et au manque de terres fertiles (3 p. 100 de la
superficie totale), situées pour l’essentiel dans les vallées jouxtant le
fleuve Amazone.
Ville de négoce située sur le delta de l’Amazone et
directement accessible aux navires de haute mer, Belém dessert en produits de
la mer et manufacturiers le sud du Brésil grâce à la récente route qui
relie la ville à Brasilia.
Will and Deni McIntyre/Photo Researchers, Inc.
La
population est majoritairement constituée d’Indiens — concentrés dans
les interfluves non inondés —, qui font perdurer leur mode de vie
traditionnel fait de cueillette (fruits et racines sauvages), de chasse et de
pêche.
4.
HISTOIRE
L’Amazonie a
toujours été le lieu de diverses exploitations. De 1800 à 1912, la
découverte et l’exploitation du caoutchouc (issu du latex récolté par
saignée sur les arbres) a favorisé l’émigration européenne et la migration
brésilienne. Les marques de pneumatiques Pirelli et Goodyear ont depuis lancé
des plantations industrielles dans l’État du Pará, particulièrement bien
desservi par les infrastructures routières.
L’arrivée des
militaires au pouvoir au Brésil en 1964 a relancé l’intérêt pour l’Amazonie,
le gouvernement s’attachant à exploiter de façon systématique et massive
les immenses richesses du sous-sol afin de développer les échanges commerciaux
avec l’étranger. Le minerai de fer (plateau des Carajás) est notamment
extrait sur une surface de 900 000 km2,
ce qui fait du Brésil le deuxième producteur mondial. Parmi les exploitations
de minerai les plus importantes, figurent le bauxite (dont le Brésil est le 15e producteur
mondial), le manganèse, la cassitérite, l’étain, le quartz, le béryllium,
le chrome, le zirconium, le gaz naturel et le mica. Enfin, depuis 1979, l’Amazonie
est le théâtre d’une véritable ruée vers l’or qui place ainsi le Brésil
au 1er rang
des producteurs aurifères du monde.
Ces
activités n’auraient pu exister ni se développer sans la création d’infrastructures
routières destinées à soulager le trafic fluvial et à desservir des lieux
jusqu’alors inaccessibles, ces routes ayant en effet pour principal objectif
de désenclaver l’Amazonie. Les années soixante-dix ont vu la construction de
la Transamazonienne, longue de 5 000 km, qui relie le Pérou à l’Atlantique,
de la Marginale, qui relie la Colombie à la Bolivie, et de la route qui relie
Belém, au Brésil, à la capitale Brasilia.
La déforestation — 8 000 000 d’ha par
an — participe par ailleurs de la conquête de l’Amazonie ; elle
est destinée à libérer des terres pour augmenter les surfaces disponibles
pour l’élevage de bovins, l’extraction minière, l’agriculture (manioc,
jute, cacao et poivre) et la production de bois. Mise en place et organisée par
la SUDAM (Surintendance du développement de l’Amazonie), créée en 1966, la
déforestation est l’objet de nombreuses polémiques. Le bilan est en effet
aujourd’hui mitigé, puisque le déboisement n’a pas eu les résultats
économiques escomptés, les sols s’épuisant rapidement. Plus graves, la
disparition des Amérindiens (Yanomanis) et la menace perpétuelle contre l’écosystème
continuent d’inquiéter l’opinion internationale.
.
Bolívar,
Simón
(1783-1830), général et homme d’État sud-américain, surnommé le Libertador
en raison de sa participation à la lutte pour l’indépendance de l’Amérique
du Sud contre les forces espagnoles.
Né
à Caracas, au Venezuela, Bolívar, instruit par des précepteurs dans sa
ville natale, voyage ensuite en Europe, notamment en France, en Espagne et en
Italie, et s’ouvre ainsi à la philosophie des Lumières, qui va nourrir son
idéal révolutionnaire. C’est à Rome qu’il conçoit un projet politique
ambitieux : il se jure de libérer l’Amérique du joug colonial. En
1807, il retourne au Venezuela et prend part aux premières conspirations
contre l’occupant, qui dans un premier temps sont principalement le fait d’une
aristocratie créole qui, par des actions de guérilla, tente de fomenter une
rébellion. Ce n’est que trois ans plus tard que Bolívar participe
véritablement, aux côtés de Francisco Miranda, à l’insurrection contre
les Espagnols. Les rebelles sont vaincus par les troupes loyalistes et si
Bolívar ne participe pas directement à ces combats, il est envoyé en
Grande-Bretagne au nom de la junte afin de négocier un soutien anglais. Il
retourne dans son pays d’origine en 1811 et seconde Miranda dans ses efforts
pour proclamer l’indépendance du Venezuela, prononcée le 5 juillet
1811. En 1812, il conduit de nouvelles expéditions militaires et, en 1813, à
la suite de sa victoire à Taguanes, prend la ville de Caracas, qui lui
décerne le titre de Libertador. Les forces coloniales mènent une
contre-offensive victorieuse l’année suivante, le contraignant à l’exil
en Jamaïque puis à Haïti (1815).
Bolívar,
que cet échec renforce dans sa détermination, unit ses forces à celles de
José Antonio Páez et de volontaires européens, et, en 1817, revient au
Venezuela. Il instaure un gouvernement révolutionnaire dans la ville d’Angostura
(actuelle Ciudad Bolívar) et se rend peu à peu maître de toute la région
de l’Orénoque. La même année, avec son armée, il traverse les Andes pour
arriver en Nouvelle-Grenade (actuelle Colombie), et remporte une victoire
décisive contre les Espagnols à Boyacá, mettant ainsi un terme à la
présence coloniale dans cette région (août 1819). Quelques mois plus tard,
le 17 décembre 1819, la république de Colombie, constituée du
Venezuela et de la Nouvelle-Grenade, est déclarée indépendante. Bolívar en
devient le président. Il assure l’indépendance du Venezuela en remportant,
avec l’armée qu’il conduit, une victoire écrasante sur les Espagnols
près de Carabobo, le 24 juin 1821.
Le 7 août 1819, les troupes indépendantistes de
Simón Bolívar infligent une sévère défaite aux armées royales de José
Maria Barreiro. Cette bataille, qui a lieu sur le pont de Boyacá, est l'une
des plus décisives de l'indépendance sud-américaine face au pouvoir
colonial espagnol.
Détail de la bataille de Boyacá par J. W. Cañarete.
Musée national de Bogotá (Colombie).
Archivo Fotografico Oronoz
L’espoir
que nourrit Bolívar de voir l’Amérique latine unie le pousse à obtenir l’indépendance
de Quito (l’actuel Équateur) en 1822, qui est alors rattaché à la
Colombie. En 1824, il prend la tête des forces révolutionnaires péruviennes
dans leur lutte pour l’indépendance contre l’Espagne. Victorieux,
Bolívar est élu président du Pérou en février 1825, et, en mai de la
même année, il instaure une nouvelle république dans le sud du Pérou, qui
reçoit le nom de Bolivie en son honneur.
Bolívar,
qui compte alors de nombreuses victoires militaires, tente de convertir
celles-ci en succès politique afin de préserver l’unité et l’indépendance
de la région. Il organise une série de conférences au Panamá en juin 1826
et défend l’idée qui lui est chère d’un grand mouvement panaméricain.
Toutefois, son action politique est marquée par un échec : il ne
parvient pas à fédérer les États qu’il préside et, dès 1827, doit
renoncer au pouvoir au Pérou et en Bolivie. Deux ans plus tard, il assiste
sans pouvoir s’y opposer à l’éclatement de la confédération de la
Grande Colombie, qui réunit le Venezuela, la Colombie, l’Équateur et le
Panamá. Il abandonne le pouvoir le 27 avril 1830. Il meurt le
17 décembre de la même année, vaincu, déçu, se sentant rejeté par
ceux pour lesquels il se battait. De nos jours cependant, la mémoire de
Bolívar est honorée dans toute l’Amérique latine, et, au Venezuela comme
en Bolivie, le jour anniversaire de sa naissance est un jour férié.
.
Orellana,
Francisco de (v. 1500-1545),
explorateur et soldat espagnol, navigateur de l'Amazone, né à Trujillo. Il
partit pour le Pérou en 1535. En 1540, il fut commandant en second de
l'explorateur espagnol Gonzalo Pizarro lors de son expédition à travers les
Andes vers l'est du pays qui rapporta d'immenses richesses en or, en argent et
en cannelle.
Après
quelques infortunes, l'expédition atteignit le Napo. Lorsque les vivres
furent épuisés, Orellana reçut l'ordre (1541) de descendre le Napo avec
50 hommes d'équipage à la recherche de vivres et de trésors. Il
descendit cette rivière jusqu'à l'endroit où elle se jette dans l'Amazone,
dans le nord-est de l'actuel Pérou ; au lieu de rebrousser chemin, il
descendit l'Amazone jusqu'à l'océan Atlantique. Le voyage vers l'embouchure
de l'Amazone dura près de huit mois, puis Orellana rentra en Espagne. La
description qu'il fit d'une merveilleuse race de guerrières, qu'il nomma
d'après les Amazones de la mythologie grecque, donna au fleuve son nom.
Orellana fut chargé par le gouvernement espagnol d'y retourner et de
poursuivre ses exploits. En 1544, il se lança dans une seconde expédition,
lors de laquelle il mourut cette même année.
.
AU SUJET DE L'ENDETTEMENT
1.
PRÉSENTATION développement,
pays en voie de,
pays dont les structures économiques, politiques et sociales ne permettent
pas de satisfaire les besoins fondamentaux des populations et qui se
caractérisent principalement par une pauvreté massive ainsi qu’une faible
insertion dans l’économie mondiale.
Historiquement,
la distinction entre pays du tiers-monde, selon une expression, recouvrant
également une dimension politique, popularisée par l’économiste Alfred
Sauvy en 1954, et pays développés, riches et anciennement industrialisés, s’est
opérée avec le mouvement de décolonisation amorcé au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale. Depuis, les premiers se sont engagés de manière
inégale dans la voie du développement, enjeu majeur des rapports Nord-Sud.
Le monde en voie de développement, où vivent plus des trois quarts de la
population mondiale, recouvre aujourd’hui une réalité très contrastée.
2.
INDICATEURS ET
INDICES DU DÉVELOPPEMENTS 2.1.
Des évolutions
contrastées
Depuis le début
des années 1960, le développement du Sud s’est effectué à un rythme
extrêmement rapide : les progrès économiques et sociaux réalisés
sont à la mesure de ceux que connurent en un siècle les nations aujourd’hui
les plus riches. Après une période de décollage économique, une rupture
est cependant intervenue en 1973, avec le premier choc pétrolier. Le
processus de développement s’est en grande partie enrayé avec la crise
de la dette, en 1982, qui provoqua un tarissement des financements privés
et qui fut aggravée par une détérioration continue des termes de l’échange.
Après cette « décennie perdue du développement », la
croissance économique a certes repris, mais le retard accumulé explique que
l’écart entre Nord et Sud ait globalement continué de s’accroître.
Les situations sont cependant très différentes d’une
région à l’autre, comme le souligne le rapport 1996 de la Banque mondiale.
L’ensemble constitué par l’Asie de l’Est et le Pacifique, bénéficiant
d’une forte croissance économique et de la majeure partie des flux de
capitaux privés, est aujourd’hui davantage intégré à l’économie
mondiale tandis que recule la pauvreté. Ces avancées globales dissimulent
toutefois le fait que 80 p. 100 de la population de cette vaste
région vit dans des pays à faible revenu, confrontés à des problèmes de
développement importants. Le contraste est le même en Amérique latine et
dans les Caraïbes, ensemble le plus lourdement endetté : au sein même
des nouveaux pays industrialisés (NPI) comme le Brésil ou l’Argentine, les
inégalités économiques et sociales n’ont cessé de se creuser. Le
continent africain, malgré une récente amélioration en terme de croissance
du produit intérieur brut (PIB), cumule les handicaps : sur fond d’extrême
pauvreté, tous les indicateurs sociaux y demeurent inférieurs à ceux des
autres régions ; l’investissement et l’épargne y sont toujours
insuffisants pour susciter un développement endogène, et l’aide
internationale, en recul ces dernières années, ne suffit pas à pallier ces
carences.
2.2.
Pauvreté et
endettement
Le revenu
constitue le premier indicateur de développement (ou de sous-développement).
Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les
habitants des pays en développement, soit 76 p. 100 de la
population mondiale, se partagent seulement 16 p. 100 du revenu
mondial. Si le rythme d’accroissement du revenu par tête est plus rapide au
Sud qu’au Nord, l’inégalité se perpétue en raison d’un décalage
mécanique : l’écart de revenu, entre les 20 p. 100 les plus
pauvres et les 20 p. 100 les plus riches, a doublé entre 1960 et
1990. En 1996, un habitant des pays riches avait en moyenne un revenu dix-huit
fois supérieur à celui d’un habitant des pays pauvres.
Les institutions financières et les organismes économiques
intergouvernementaux opèrent une classification des pays en développement à
partir du produit national brut (PNB) par habitant, sur la base de l’année
1992. En 1996, celui-ci était inférieur à 675 dollars dans
64 pays à faible revenu (PFR), parmi lesquels la Chine, l’Égypte et l’Inde,
la majorité des pays les moins avancés (PMA) se situant en Afrique
subsaharienne. Une cinquantaine de pays d’Afrique, du Proche-Orient, d’Amérique
du Sud et des Antilles se situent dans la tranche inférieure des pays à
revenu intermédiaire, pour lesquels le PNB par habitant est supérieur à
676 dollars et inférieur à 2 695 dollars. Trente pays, dont l’Argentine
et l’Arabie Saoudite, et de nombreux pays d’Asie de l’Est, se classent
dans la tranche supérieure de cette catégorie, avec un PNB par habitant
compris entre 2 696 dollars et 8 355 dollars. Quinze pays
figurent parmi les pays à revenus élevés, dont le PNB par habitant dépasse
8 355 dollars.
Ne disposant pas des ressources en capitaux nécessaires à
leur développement, ces pays l’ont en grande partie financé en s’endettant
à l’extérieur. À la fin de l’année 1995, l’Organisation de
coopération et de développement économique (OCDE) chiffrait la dette
extérieure totale des pays en développement à 1 940 milliards de
dollars. Cette dette, qui a augmenté plus rapidement dans la seconde
moitié des années 1990, est inégalement répartie, l’Amérique latine et
les Caraïbes en supportant près du tiers, l’Asie et le Pacifique
22,9 p. 100.
L’endettement constitue une entrave à la poursuite du
développement. Outre le fait que les sommes consacrées au remboursement
de la dette sont détournées de l’investissement productif, les pays
endettés sont contraints de privilégier les secteurs économiques tournés
vers l’exportation au détriment de la satisfaction des besoins internes,
notamment en ce qui concerne l’agriculture. Depuis 1983, en raison du
remboursement de la dette, les flux financiers entre le Nord et le Sud
se sont inversés, les pays en voie de développement transférant en moyenne
vers leurs créanciers du Nord une somme nette de 40 milliards de dollars
par an. En 1996, ils consacraient globalement un cinquième de leurs recettes
d’exportation au service de la dette.
2.3.
Place dans l’économie
mondiale
Les structures
de production reflètent également le décalage entre pays anciennement
industrialisés et pays en développement, où le secteur agricole, peu
productif, employait encore, en 1995, 60 p. 100 de la population.
Entre 1960 et 1990, la contribution de l’agriculture au PIB des pays à
faible revenu et à revenu intermédiaire, les moins industrialisés, a
diminué d’un tiers, au profit du secteur secondaire.
L’essor de l’industrie manufacturière a permis aux pays d’Asie
d’améliorer leur insertion dans le commerce mondial. En vingt ans, leur
poids dans les échanges internationaux a doublé, essentiellement grâce aux
exportations de produits manufacturés. Dans le même temps, la part des pays
les moins avancés, toujours spécialisés à l’exportation dans les
produits agricoles et les matières premières, dont le prix n’a cessé de
baisser depuis le début des années 1980, était divisée par deux. Or, la
participation aux échanges commerciaux constitue un facteur nécessaire du
développement. Mais le commerce mondial demeure dominé par les pays de l’OCDE,
à l’origine des deux tiers des échanges internationaux, dont ils
définissent également les règles. Les exportations des pays en
développement ne représentent qu’un cinquième du total des exportations
mondiales, mais la moitié pour les produits primaires.
2.4.
Mesure du
développement humain
Les indicateurs
économiques ne donnent qu’une vision partielle de la situation des pays du
Sud. Aussi, le PNUD calcule-t-il, depuis 1990, un indice de développement
humain (IDH), qui prend en compte non seulement le niveau de revenu, mais
également l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’alphabétisation
des plus de quinze ans. Les progrès sanitaires et sociaux ont permis de
resserrer l’écart entre Nord et Sud : depuis les années 1960, l’espérance
de vie moyenne a augmenté de dix-sept ans dans les pays en voie de
développement, et le taux de scolarisation dans le primaire et le secondaire
a été multiplié par 1,5, ce qui a provoqué un recul relatif de l’analphabétisme.
En 1996, cependant, l’IDH atteignait 0,916 pour les pays
industrialisés contre 0,570 pour les pays en développement. Cette moyenne
masque à nouveau de fortes disparités, entre d’une part l’Afrique
subsaharienne (0,389) et l’Asie du Sud (0,453), d’autre part l’Amérique
latine et Caraïbes (0,823), et l’ensemble constitué par l’Asie de l’Est
et le Pacifique (0,874 sans la Chine).
L’ensemble des pays en voie de développement connaît un
accroissement démographique, rapide et soutenu, même si les prévisions pour
le XXe siècle
ont récemment été revues à la baisse. Si un certain nombre de pays, tels
les « dragons » asiatiques, la Chine ou le Brésil ont amorcé
leur transition démographique, la baisse de la fécondité accompagnant celle
de la mortalité, le taux de fécondité demeure très élevé dans les pays
à revenu faible et intermédiaire. En Afrique subsaharienne, il atteint ainsi
6,1 enfants par femme.
Cette croissance de la population engendre des coûts
supplémentaires en matière de développement humain et accroît la pression
sur les ressources naturelles, alors même que les pays en développement ne
sont pas encore parvenus à l’autosuffisance alimentaire et que les
infrastructures sanitaires et sociales demeurent défaillantes. Plus des deux
tiers des enfants sont aujourd’hui frappés de maladies ou d’incapacités
dues à la malnutrition ou aggravées par elle, et le taux de mortalité
infantile est de 3 à 10 fois supérieur à celui des pays
industrialisés ; près de 40 p. 100 des habitants des pays en
développement n’ont toujours pas accès à l’eau potable.
L’insuffisance des structures sanitaires est
particulièrement frappante dans les grandes villes du Sud, qui se
développent de manière anarchique, attirant en masse des paysans chassés
par la raréfaction des terres cultivables ou pâturables. Entre 1950 et 1990,
la population urbaine des pays en développement a quadruplé lorsque celle
des pays industrialisés doublait.
3.
THÉORIES ET
POLITIQUES DU DÉVELOPPEMENT 3.1.
Approches
économistes
Théories et
politiques du développement ont longtemps négligé les facteurs
socioculturels, le développement étant essentiellement pensé en termes de
croissance du revenu. La révolution industrielle servait de référence. Pour
des économistes tels Walt Rostow ou Arthur Lewis, le retard du tiers-monde
par rapport aux pays riches s’analysait par une insuffisance de l’épargne
intérieure, entraînant celle de l’investissement productif.
Rostow proposa ainsi dans les années 1950 un modèle du
processus de développement en cinq étapes, de la société traditionnelle à
celle de la consommation de masse. Le décollage de l’économie ne pouvait
intervenir qu’après une période de transition, correspondant à l’accumulation
de capital et à la diffusion des connaissances technologiques. Dans ce
contexte, l’aide internationale devait se substituer à l’épargne
intérieure et fournir les ressources nécessaires au décollage. Elle s’orienta
en priorité vers les infrastructures économiques et les « industries
industrialisantes ».
Les théoriciens du dualisme et de la dépendance, tels Raul
Prebisch ou François Perroux, ne remirent pas en cause la nécessité de l’aide
internationale. Mais celle-ci constituait un juste retour de ressources vers
des pays dont les matières premières étaient achetées à bas prix par les
pays industrialisés, qui les transformaient en produits finis revendus à des
prix supérieurs. Cette thématique de l’échange inégal fonda la
revendication d’un nouvel ordre économique international, qui domina les
rapports Nord-Sud durant les années 1970.
Ces économistes mettaient également l’accent sur la
spécificité des économies du Sud, caractérisée par un dualisme entre un
secteur traditionnel négligé et un secteur moderne tourné vers l’extérieur,
renforçant la dépendance à l’égard du Nord. Pour mettre fin à cette
inégalité et à cette dépendance, les pays du Nord devaient accepter d’ouvrir
largement leurs marchés et contribuer à la stabilisation du prix des
matières premières ; les ressources dégagées par des échanges plus
équitables devaient être consacrées à un développement autocentré, afin
de permettre la substitution progressive de produits nationaux aux
importations.
Le courant tiers-mondiste, représenté par Samir Amin ou
Gunter Frank, défendait une politique plus radicale de rupture avec le
capitalisme, considéré comme un modèle imposé par le Nord dominant, et de
déconnexion du marché mondial. Les pays qui adoptèrent le modèle
socialiste développèrent en priorité l’industrie lourde.
Dès les années 1960, des critiques avaient été émises à
l’encontre des deux types de théorie. Albert Hirshman avait ainsi mis en
doute la capacité d’absorption de l’aide par les économies
sous-développées. En l’absence de cadre institutionnel adéquat, une
grande partie de l’aide fut en effet gaspillée, et la priorité absolue
donnée aux infrastructures lourdes donna parfois le jour à des complexes
coûteux et parfaitement improductifs.
En Asie, l’accent avait davantage été mis sur l’amélioration
de la production agricole, avec pour double objectif de réduire la
dépendance vis-à-vis de l’extérieur et de dégager, par l’augmentation
du niveau de vie paysan, une épargne mobilisable pour l’industrialisation.
Si une politique protectionniste permit, dans la phase de décollage, de
protéger les industries nationales naissantes, la réussite des « dragons
asiatiques », confrontée à l’échec des expériences autarciques, a
démontré que l’insertion dans l’économie mondiale était une condition
essentielle du développement.
3.2.
Pour un
développement de qualité L’échec
des politiques fondées sur une vision mécaniste du développement, le
renforcement des inégalités, y compris celles engendrées par la croissance
économique dans certains pays en voie de développement, contribuèrent à
réorienter la réflexion en la matière. À partir des années 1970, les
programmes de développement, sous l’impulsion du PNUD, prirent davantage en
considération les spécificités culturelles et sociales des pays concernés
ainsi que leurs structures institutionnelles.
L’accent fut mis sur la satisfaction des besoins
fondamentaux des populations. Il ne pouvait y avoir de développement sans que
fût résolu le problème de l’insécurité alimentaire et sanitaire, sans
élévation du niveau d’éducation des hommes et des femmes, acteurs du
développement local. À la notion d’un modèle imposé de l’extérieur se
substitua l’idée que le développement devait être un processus endogène,
favorisé par la mise en place d’un cadre politique, financier et juridique
favorable à l’initiative économique. Les populations devaient être plus
étroitement associées aux projets de développement : leur
participation fut notamment encouragée par les organisations non
gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées sur le terrain.
La mise en œuvre des politiques d’ajustement structurel, à
partir des années 1980, a cependant marqué un retour à la primauté de l’économie.
Elle a eu pour conséquence immédiate de renforcer l’influence des
institutions financières intergouvernementales au détriment des organismes
spécialisés des Nations unies. Ces politiques ont incontestablement
contribué, en Amérique latine et en Asie, à rétablir les grands
équilibres financiers, et partant, à restaurer la confiance des
investisseurs et prêteurs étrangers. Mais elles ont eu un coût social
extrêmement élevé. Leur efficacité est davantage contestée dans les pays
les moins avancés, notamment africains. Là, le processus d’industrialisation
et de diversification de l’économie est à peine amorcé. Les possibilités
de croissance sont hypothéquées par l’existence de multiples goulets d’étranglement
(infrastructures inconsistantes ou défaillantes, segmentation des marchés
internes et absence d’intégration régionale), handicaps aggravés par la
corruption, la bureaucratie et l’instabilité politique.
En fait, ces facteurs de blocage sont désormais mieux
intégrés aux stratégies de développement et au cours des années 1990, les
approches de la Banque mondiale, voire du Fonds monétaire international, ont
tendu à rejoindre celles d’organismes tels que le PNUD. Un consensus tend
à se dégager quant aux priorités : la transformation des modes de
production, que doivent accélérer les transferts de technologie, doit s’accompagner
d’une réforme de l’État et d’un changement des structures sociales. Il
n’en demeure pas moins que l’évolution des pays en voie de développement
dépend étroitement du contexte international, à plus forte raison lorsque s’opère
une mondialisation de l’économie.
.
PÉTROLE
1.
PRÉSENTATION
pétrole,
liquide brun plus ou moins visqueux d'origine naturelle, mélange
complexe d'hydrocarbures, principalement utilisé comme source
d'énergie. Le pétrole contient des hydrocarbures saturés, à
chaînes linéaires, ramifiés ou cycliques, ainsi que des traces de
soufre, d'azote, d'oxygène, d'eau salée et de métaux (fer, nickel).
On le trouve en grandes quantités dans des gisements enfouis sous la
surface des continents ou au fond des mers.
2.
HISTORIQUE
Les
dépôts de surface de pétrole brut sont connus depuis très
longtemps. La Bible mentionne le bitume, employé pour recouvrir
l'arche de Noé. Le pétrole, remonté à la surface sous forme de
suintement de bitume, était utilisé par les peuples de Mésopotamie,
il y a plus de trois mille ans, comme mortier dans la construction des
remparts, pour le calfatage des coques des navires et pour assurer
l'étanchéité des citernes et conduites d'eau, comme source
d'énergie et même comme médicament.
Connues depuis l'Antiquité, les utilisations du
pétrole à des fins médicinales se sont développées dès le XVe siècle.
On attribuait alors au pétrole toutes les vertus.
Au Moyen Âge, on utilisait des sortes de grenades en
terre cuite remplies de pétrole et de salpêtre, appelées « feux
grégeois », qui furent la hantise des marins : lancées
d'un navire, elles explosaient en laissant échapper le pétrole, qui
s'enflammait, se répandait sur l'eau et propageait le feu aux autres
navires.
La révolution industrielle entraîna la recherche de
nouveaux combustibles ; les bouleversements sociaux qu'elle
occasionna créèrent le besoin d'un pétrole peu onéreux et de bonne
qualité pour les lampes. Toutefois, l'huile de baleine n'était
accessible qu'aux riches, les bougies de suif avaient une odeur
désagréable et les becs de gaz n'existaient que dans les maisons et
appartements modernes des zones urbaines.
La recherche d'un meilleur combustible de lampe
entraîna une forte demande d'« huile de roche » — c'est-à-dire
de pétrole brut — et, vers le milieu du XIXe siècle,
de nombreux scientifiques mirent au point des procédés permettant
d'en faire un usage commercial. C'est ainsi que James Young, en
Angleterre, commença à fabriquer différents produits à partir de
pétrole brut, mais il s'orienta par la suite vers la distillation du
charbon et l'exploitation des schistes bitumeux. Le physicien et
géologue canadien Abraham Gessner déposa, en 1852, un brevet pour
obtenir, à partir du pétrole brut, un combustible peu onéreux pour
lampe, brûlant sans résidu, appelé pétrole lampant ; en
1855, le chimiste américain Benjamin Silliman publia un rapport
indiquant la gamme de produits utiles pouvant être obtenus par
distillation du pétrole.
C'est ainsi que débuta la recherche de plus
importantes sources d'approvisionnement en pétrole brut. On savait
que les puits creusés pour l'eau et le sel présentent parfois des
infiltrations de pétrole. L'idée de forages pétroliers fit donc
naturellement son chemin. Les premiers puits furent forés en
Allemagne, en 1857. L'initiative qui rencontra le plus grand
retentissement fut cependant celle d'Edwin L. Drake, le
27 août 1859, à Titusville, en Pennsylvanie. Drake procéda à
des forages pour trouver la « nappe mère », origine des
affleurements de pétrole de Pennsylvanie occidentale. Si Drake ne put
extraire qu'un pétrole d'écoulement aisé et facile à distiller et
si le puits était peu profond — 23 m seulement —,
sa réussite n'en marquait pas moins le début de l'industrie
pétrolière moderne. Cette découverte déclencha une véritable
ruée vers l'« or noir ».
Depuis, on a découvert du pétrole sur tous les
continents, sauf en Antarctique. Le pétrole fit rapidement l'objet de
toute l'attention de la communauté scientifique, et des hypothèses
cohérentes furent émises quant à sa formation, sa remontée à
travers les couches terrestres et son emprisonnement. Avec l'invention
de l'automobile, en 1880, et les besoins en énergie issus de la
Première Guerre mondiale, l'industrie du pétrole devint l'un des
fondements de la société industrielle.
3.
FORMATION
ET ACCUMULATION
3.1.
Le
kérogène
Le
pétrole s'est formé sous la surface de la Terre à la suite de la
décomposition d'organismes marins. Il y a plusieurs millions
d'années, d'innombrables végétaux, micro-organismes et espèces
planctoniques, vivaient dans les océans. Lorsque les générations
successives mouraient, leurs restes se déposaient au fond des
océans. Pendant des millions d'années, ils s'accumulèrent et se
mélangèrent à la boue et au limon, pour former des couches de
sédiments riches en matières organiques, le kérogène.
L'accumulation
continue de sédiments enfouit ces couches organiques à de grandes
profondeurs ; sous l'effet de la compression, celles-ci se
transformèrent en roches qui devinrent des réservoirs de pétrole.
Les roches contenant la matière première du pétrole sont appelées
« roches mères ». L'épaisseur de ces couches
sédimentaires augmentant, la température s'éleva, entraînant une
transformation des matières organiques d'origine en substances plus
simples, les hydrocarbures, composés de carbone et d'hydrogène.
Ainsi se constitua le pétrole.
3.2.
Migration
et pièges
Le
pétrole, léger, a naturellement tendance à remonter vers la
surface. Lorsque cela est possible, il s'échappe sous forme de
suintements. Contrairement à une croyance très répandue, un
réservoir de pétrole n'est pas un immense lac souterrain. Il s'agit
bien souvent d'une roche apparemment solide mais très poreuse. En se
déplaçant d'un pore à l'autre ou en s'écoulant par des fractures,
le pétrole migre lentement vers la surface. Lorsqu'il rencontre une
couche de roche imperméable, une accumulation se forme.
Le plus courant des « pièges à pétrole »
est l'anticlinal, qui résulte du plissement convexe de roches
stratifiées. Sous le dôme ainsi formé, on peut trouver du pétrole,
prisonnier d'une couche rocheuse imperméable. Le gaz s'amasse à la
partie supérieure, tandis que la roche réservoir située sous le
pétrole est remplie d'eau.
Si l'on fore un puits pour percer la roche
imperméable, on peut alors ramener le pétrole à la surface.
L'exploration pétrolière consiste essentiellement à repérer les
sites susceptibles, de par leur structure géologique, de retenir du
pétrole ou du gaz.
3.3.
Réserves
L'estimation
des réserves de pétrole et de gaz naturel dans le monde est l'objet
de discussions continuelles. Il n'existe pas de définition des
réserves admise par tous. Cependant, les experts retiennent
généralement quatre catégories.
3.3.1.
Les
réserves prouvées Les
réserves prouvées correspondent aux quantités d'hydrocarbures
récupérables avec une quasi-certitude, à partir de réservoirs
connus, forés aux conditions économiques et technologiques du
moment. À la fin de l'année 1995, les réserves prouvées
atteignaient 137,4 milliards de t, soit l'équivalent de
quarante-cinq ans de production au rythme actuel. Le Proche-Orient
possède 65,5 p. 100 des réserves mondiales, l'Amérique
latine, 12,8 p. 100, l'Europe, 7,4 p. 100,
l'Afrique, 7,3 p. 100, l'Extrême-Orient,
4,4 p. 100 et les États-Unis, 2,7 p. 100. Au
total, la part de l'OPEP atteignait 77,2 p. 100 du total
mondial au début de 1996.
3.3.2.
Les
réserves probables et les réserves possibles Les
réserves probables sont les quantités potentiellement récupérables
des réservoirs connus. Les réserves possibles sont les quantités
d'hydrocarbures susceptibles d'être découvertes à partir de
réservoirs encore inconnus, et extraites à des conditions techniques
et économiques envisageables pour les trente années à venir.
3.3.3.
Les
réserves ultimes Les
réserves ultimes sont constituées par l'addition des réserves
prouvées, probables et possibles. Des études récentes évaluent ces
réserves à 215 milliards de t de pétrole brut, et à environ
278 000 milliards de m3
de gaz naturel.
3.3.4.
Les
réserves non conventionnelles Les
réserves non conventionnelles correspondent aux schistes bitumineux,
aux sables asphaltiques et aux pétroles extra-lourds. Le potentiel
théorique de ces réserves est de l'ordre de grandeur des réserves
précédentes. Les réserves de pétroles extra-lourds et de sables
asphaltiques ont été estimées, au congrès mondial de Buenos Aires
en 1991, à environ 176 milliards de t, réparties principalement
entre le Canada, la CEI et le Venezuela.
Le risque à court terme de pénurie physique est donc
à écarter. Il faut néanmoins apporter une attention soutenue au
renouvellement des réserves mondiales et surtout à leur répartition
géographique. Les derniers événements de la guerre du Golfe ont
rappelé le caractère stratégique de cette matière première dans
les économies modernes.
4.
INDUSTRIE
DU PÉTROLE 4.1.
Exploration
Pour
trouver le pétrole brut sous la surface de la Terre, les géologues
doivent rechercher un bassin sédimentaire dans lequel le pétrole et
le gaz ont pu se former. Ces derniers doivent en outre avoir eu la
possibilité de migrer à travers des porosités capables de retenir
de grandes quantités de liquide. L'apparition du pétrole brut dans
la croûte terrestre est limitée par ces deux conditions, qui doivent
être remplies simultanément, en plus des dizaines de millions
d'années nécessaires à sa formation.
Aux premiers temps de l'industrie pétrolière, la
prospection était très aléatoire. Sauf quand le pétrole affleurait
à la surface, les puits étaient généralement forés sur la base de
vagues présomptions, et les résultats étaient bien souvent
décevants. Aujourd'hui, l'exploration pétrolière est devenue une
activité beaucoup plus scientifique, mais malgré les techniques
modernes et la haute qualification des géologues et géophysiciens,
il s'agit toujours d'une activité très incertaine. En effet, la
surface de la Terre a connu une histoire complexe, faite de
déplacements de continents et d'océans entiers, de puissants
mouvements tectoniques donnant naissance à des chaînes montagneuses.
Toutefois, les géologues et les géophysiciens
disposent de plusieurs outils pour identifier les zones potentielles
de forage. Dans une première phase, l'équipe de recherche étudie
toutes les informations géologiques et géographiques recueillies sur
une zone et établit des cartes détaillées. La photographie
aérienne est souvent utilisée ; actuellement, on se sert
davantage de l'imagerie par satellite.
Certaines zones sont ensuite sélectionnées en vue
d'une étude plus détaillée. Les géologues étudient les
affleurements rocheux et analysent des échantillons de roches et les
fossiles qu'ils contiennent pour déterminer leur origine et leur
âge. Des études géophysiques fournissent des informations
complémentaires sur les formations rocheuses situées au-dessous de
la surface. Ces études incluent des mesures de la gravité et du
champ magnétique, car ces paramètres sont affectés par les
différents types de roches qui composent l'écorce terrestre et par
leur répartition.
Les études sismiques fournissent des informations
extrêmement précieuses. Cette méthode consiste à envoyer dans le
sol des ondes sonores, réfléchies par les différentes surfaces
rocheuses. On mesure alors le temps que mettent les ondes pour revenir
à la surface. Ces études peuvent également indiquer la nature des
roches, car des roches différentes auront des vitesses de
transmission différentes. On peut produire ces ondes sismiques en
faisant exploser une charge de dynamite à quelques mètres de
profondeur, à l'aide de camions vibrateurs ou bien encore de
décharges d'air comprimé en mer. Les études sismiques les plus
complexes sont les études tridimensionnelles, qui permettent, grâce
à une meilleure connaissance du sous-sol, la découverte de pièges
complexes ou de petite taille et un plus grand taux de réussite en
matière de forage d'exploration. Les données enregistrées sont
traitées par des ordinateurs puissants qui donnent une image
tridimensionnelle, très précise, des formations rocheuses et de la
structure du sous-sol dans la zone étudiée.
Malgré toutes ces techniques sophistiquées, seul un
forage permettra de confirmer la présence de pétrole.
4.2.
Forage
Le
premier puits foré dans une zone est appelé « puits
d'exploration ». Si l'on découvre du pétrole, d'autres puits
sont forés pour délimiter le gisement. Ce sont des « puits
d'évaluation ». Si le gisement est exploité, certains de ces
puits peuvent être utilisés comme puits de production.
La plupart des puits de pétrole ont été forés par
rotation d'un outil, le trépan. Un train de tiges de forage supporté
par une tour métallique, le derrick, est mis en rotation par la table
de rotation (procédé rotary). À son extrémité, le trépan, outil
de coupe muni de dents en acier et parfois en diamant, permet de
percer les roches les plus dures. La boue de forage, un mélange
particulier d'argile, d'eau et de produits chimiques est injectée en
permanence à l'intérieur des tiges pour ressortir par le trépan et
remonter à la surface par l'espace annulaire compris entre les tiges
et les parois du trou. La circulation de la boue refroidit le trépan
et permet d'évacuer les débris de forage. À la surface, la boue est
filtrée et réinjectée. L'analyse des débris fournit des
informations précieuses sur la nature et la composition des roches
traversées. La vitesse de forage peut varier de 25 cm/h à
50 m/h selon la dureté de la roche.
Avant de mettre un gisement en exploitation, on
évalue la rentabilité économique du projet, qui dépend des coûts
de production, de la proximité des marchés potentiels et de la
qualité du pétrole brut. Le coût de production d'une tonne de
pétrole brut peut varier dans un rapport de 1 à 50. Une fois la
rentabilité économique du projet validée, on peut démarrer la
production.
4.3.
Production
En 1995,
la production de pétrole brut mondiale a atteint
3 234,6 millions de tonnes. Cette même année, la France a
importé plus de 80 millions de t de pétrole brut. La production
de pétrole brut extrait du sol national s'est élevée à
2,5 millions de t.
4.3.1.
Récupération
naturelle Après
avoir démonté les derricks, on équipe la tête de puits d'un jeu de
vannes appelé « arbre de Noël », destiné à
contrôler le débit du pétrole. Lorsque la différence de pression
est suffisante, le pétrole remonte naturellement vers la surface. Le
plus souvent, il est nécessaire d'installer des pompes à balancier.
Cette extraction dite « primaire » permet de récupérer
de 20 à 30 p. 100 du pétrole présent dans le réservoir.
Le pétrole est ensuite acheminé à une station de traitement, où il
est débarrassé de l'eau, du gaz et des impuretés qu'il contient.
4.3.2.
Récupération
assistée La
récupération de type « secondaire » est obtenue par
l'injection, au moyen de puits spéciaux, de fluides tels que le gaz
extrait du puits associé au pétrole et fortement comprimé ou du gaz
de pétrole liquéfié (butane / propane) ou encore de
l'eau, cette dernière pratique étant courante, mais moins efficace.
La récupération de type « tertiaire »
agit sur les caractéristiques physiques du pétrole. On peut employer
des méthodes thermiques, des méthodes par entraînement par fluide
miscible, des méthodes chimiques ou des méthodes de forage. Les
méthodes thermiques consistent à réduire, par la chaleur, la
viscosité du pétrole pour faciliter sa migration dans les roches
poreuses. On l'obtient par injection de vapeur ou par combustion
souterraine. Pour l'entraînement par fluide miscible, on utilise le
gaz carbonique ou des hydrocarbures légers (butane / propane).
Dans les méthodes chimiques, l'objectif est de réduire les forces
capillaires qui contribuent à retenir les hydrocarbures dans la
roche. On utilise des polymères ou des « micro-émulsions »
(mélange d'huile, d'eau, d'alcool et de tensioactifs).
Les progrès dans les outils et les techniques de
forage sont aussi mis à profit. On peut citer, à titre d'exemple, le
forage en petit diamètre (slim hole), le forage dévié,
appelé aussi forage horizontal, et le forage multidrains, qui
permettent de réaliser des architectures de puits de plus en plus
complexes.
4.3.3.
Production
en mer
On
estime que 30 p. 100 du pétrole produit dans le monde
provient des gisements en mer (gisements offshore). La première
plate-forme de forage en mer a été construite en 1947, dans le golfe
du Mexique, par 7 m de profondeur. Aujourd'hui, il existe des
plates-formes ancrées au fond de la mer par 400 m de profondeur.
Elles pèsent des milliers de tonnes et peuvent accueillir des
centaines de techniciens. Pour les plus petits gisements, on a mis au
point des systèmes de production flottants. Ce sont des navires qui
sont utilisés pour traiter et stocker le pétrole provenant de tubes
prolongateurs qui relient le fond à la surface. Avec les systèmes de
production sous-marine, le pétrole est acheminé par des collecteurs
qui courent au fond de la mer jusqu'à la plate-forme d'un gisement
voisin. Voir aussi Forage, plate-forme de.
4.4.
Transport
du pétrole brut Le
pétrole brut est acheminé vers les raffineries par oléoduc
(pipeline) ou par navire. Le pétrole représente près de la moitié
du commerce maritime mondial et on trouve des réseaux d'oléoducs sur
la plupart des continents.
4.4.1.
Par
navire
À
l'origine, le transport du pétrole s'effectuait dans des barils en
bois que l'on chargeait dans les cales des navires. Le baril
(159 l) est d'ailleurs encore l'unité de mesure utilisée.
Ensuite, on eut l'idée de construire des navires qui étaient des
réservoirs flottants : les pétroliers.
La principale caractéristique d'un pétrolier est le
compartimentage en citernes séparées, ce qui autorise le transport
de différents types de pétrole et participe à la stabilité du
navire. L'ensemble des aménagements et des machines est installé à
l'arrière du navire pour des raisons évidentes de sécurité.
L'équipage est constitué d'environ 25 hommes dont la vie se
déroule à l'arrière dans la partie appelée « château ».
Les plus grands pétroliers peuvent transporter
jusqu'à 400 000 tonnes de pétrole brut du golfe Persique
à l'Europe, après avoir contourné l'Afrique, en trente jours. Voir
Pétrolier.
4.4.2.
Par
oléoduc
La
solution la plus simple et la plus sûre pour transporter un liquide
est le tuyau. Dans l'industrie pétrolière, on l'appelle oléoduc ou
pipeline. Néanmoins, l'installation d'un oléoduc est
coûteuse : dans des conditions difficiles, le coût d'un
kilomètre peut être aussi élevé que celui de la construction d'un
kilomètre d'autoroute.
Cet oléoduc de 1 270 km de long relie la
côte arctique à la côte occidentale de l'Alaska et transporte
2 millions de barils de pétrole par jour.
Pat and Tom Leeson/Photo Researchers, Inc.
Les
oléoducs de pétrole brut ont souvent un diamètre supérieur à un
mètre. Des stations de pompage sont installées à intervalles
réguliers permettant ainsi de maintenir une vitesse d'acheminement de
5 km/h.
4.5.
Raffinage
L'objectif
du raffinage est de transformer par des opérations physico-chimiques
des pétroles bruts d'origines diverses en carburants, combustibles,
lubrifiants, bitumes et de plus en plus en produits de base pour la
pétrochimie. Le commerce international porte sur plus de
100 qualités de pétrole brut différentes.
4.5.1.
Distillation
Le
procédé de base du raffinage est la distillation atmosphérique. Le
pétrole brut est tout d'abord chauffé dans un four à 370 °C,
où il se vaporise partiellement, et est amené dans la tour de
distillation, appelée aussi colonne de fractionnement.
Les fractions les plus légères sont en haut de
colonne. Il s'agit du gaz de raffinerie, qui sera utilisé sur place
comme combustible. Parmi les autres fractions légères, on trouve le
butane et le propane, les essences et le naphta, qui est la matière
première de la pétrochimie. Ensuite vient le kérosène utilisé
dans les moteurs à réaction, le gazole et le fioul domestique. Les
produits lourds — les résidus — sont soutirés en bas
de la colonne, puis redistillés sous vide pour permettre l'obtention
des fiouls lourds, des lubrifiants et des bitumes.
Pour satisfaire aux besoins du marché actuel, il faut
obtenir de plus grandes quantités d'essences avec des indices
d'octanes élevés. D'autre part, on doit diminuer la teneur en soufre
des gazoles (voir Carburants). Il est alors nécessaire de
procéder à des traitements de conversion des produits issus de la
distillation.
4.5.2.
Craquage
et reformage Le
craquage consiste à fractionner les grosses molécules des fractions
lourdes en molécules plus petites. Dans le craquage thermique, la
transformation des molécules est effectuée par l'action de la
chaleur. Le craquage catalytique permet de décomposer les fractions
lourdes en présence d'un catalyseur, qui active la rupture des
liaisons entre les atomes de carbone. L'hydrocraquage consiste à
faire agir de l'hydrogène à forte pression (de 50 à 150 bars)
et à des températures allant de 250 à 400 °C. Enfin, au
cours du vapocraquage, les réactions ont lieu en présence d'eau à
très haute température (de l'ordre de 900 °C). Voir aussi
Craquage.
Le reformage permet de convertir le naphta ou les
essences provenant de la distillation en des essences de qualité
supérieure, à haut indice d'octane. Ce procédé permet aussi
d'obtenir des bases pour la pétrochimie.
4.5.3.
Autres
procédés Il
existe d'autres procédés de raffinage, comme l'isomérisation et
l'alkylation, qui permettent d'obtenir des essences à indice d'octane
élevé, indispensable pour les essences sans plomb. Les produits
subissent d'autres traitements permettant d'agir sur leur couleur,
leur stabilité, leur odeur (élimination des mercaptans) et leur
teneur en hétéroatomes, comme le soufre et l'azote.
5.
UTILISATIONS
ET IMPORTANCE DU PÉTROLE
On
emploie le pétrole comme matière première dans l'industrie chimique
et dans la production de carburants. Le pétrole et ses dérivés sont
utilisés dans la production de médicaments, de produits
agrochimiques et alimentaires, de matières plastiques, de matériaux
de construction, de peintures et de fibres synthétiques, de
détergents et de caoutchouc, ainsi que dans la production
électrique.
En fait, notre civilisation industrielle moderne
dépend du pétrole et de ses dérivés ; la structure physique
et le mode de vie des communautés urbaines entourant les grandes
villes sont le résultat d'un approvisionnement en pétrole à grande
échelle et peu coûteux. C'est la première source d'énergie
mondiale ; il fournit près de la moitié de la demande totale
d'énergie primaire. Voir aussi Nucléaire, énergie ;
Solaire, énergie.
Le pétrole est devenu une arme politique, comme l'ont
démontré les deux chocs pétroliers des années 1970 (voir
Crise économique). L'offre et la demande de pétrole, son prix, les
solutions de remplacement et les économies d'énergie sont des
questions constamment débattues. Les taxes qui frappent la production
du brut et la vente des produits pétroliers participent de façon
importante au budget des États. À titre d'exemple, la taxe
intérieure sur les produits pétroliers est la troisième ressource
fiscale de la France.
Voir aussi Hydrocarbures, pollution par les.
.
POLLUTION
PAR LES HYDROCARBURES
9. POLLUTIONS
NON MARINES Sur
la terre ferme aussi, une importante pollution est causée par l’exploration
et la production des hydrocarbures. Dans la plupart des cas, cette
pollution est due à une mauvaise administration, ainsi qu’à des
accidents techniques dus au manque d’entretien et au contrôle
déficient des machines. Par exemple, les sols et les cours d’eau d’Amazonie
équatoriale sont pollués par de mauvaises pratiques d’exploitation,
par l’élimination peu scrupuleuse des déchets pétroliers et par
les pannes chroniques des séparateurs huile-eau. En Russie, la
corrosion et le manque d’entretien des oléoducs a causé une
importante pollution en octobre 1994, quand plus de 60 000 t
de pétrole ont jailli d’une canalisation brisée, près de Usinsk,
au sud du cercle polaire Arctique. À ces hautes latitudes, la toundra
et la taïga sont extrêmement sensibles à la pollution pétrolière
et la décomposition biologique et physique des polluants est très
lente.
Les tropiques aussi sont touchés : au Nigeria,
les fuites sont fréquentes sur les oléoducs qui serpentent à
travers les terres agricoles, et dont la construction et l’entretien
laissent à désirer. Une fois les résidus volatils brûlés, il ne
reste souvent plus sur ces zones sinistrées qu’une croûte de terre
stérile de près de 2 m de profondeur qui rend le sol
inutilisable : les effets de tels épanchements perdurent pendant
plusieurs décennies..
.
Chez les reptiles, comme ces tortues géantes des
Galápagos, la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde est
interne, grâce à l'existence, chez le mâle, d'un organe génital
spécialisé. Au cours de l'accouplement, le mâle introduit son
pénis dans les voies communes, génitales et excrétrices
(cloaque), de la femelle.
Tui De Roy/Oxford Scientific Films
TORTUES TERRESTRES
Les
reptiles connus sous le nom de tortues terrestres sont généralement
groupés dans une seule famille. La carapace des tortues terrestres
est haute et bombée. Les plaques supérieure et inférieure de
certaines d'entre elles possèdent une charnière qui permet une
fermeture totale. Les tortues géantes des îles Galápagos
appartiennent à ce groupe.
Parce
que leur carapace et les grosses écailles recouvrant leurs membres
leur offrent une protection efficace, les tortues terrestres sont
généralement pacifiques. Les pattes avant des tortues fouisseuses
sont particulièrement bien adaptées pour creuser des trous profonds
où elles se réfugient en cas de forte chaleur. Avec le développement
de l'urbanisation, les populations de tortues diminuent fortement, non
seulement parce qu'elles sont faciles à capturer, mais aussi parce
que leur habitat est bouleversé. Plusieurs milliers de tortues
géantes des îles Galápagos furent massacrées par les chasseurs de
baleines et par les pirates afin de charger leurs navires de viande
fraîche. Les quelques spécimens ayant survécu sont maintenant
sérieusement menacés par les chèvres, introduites dans ces îles et
qui ont détruit la végétation. Un peu partout dans le monde, la
canalisation des rivières, l'assèchement des marais et la
construction d'autoroutes au cours des dernières années ont réduit
l'habitat des tortues et empêché leur migration pendant la période
de reproduction.
.
Iguane,
nom courant désignant de grands lézards du continent américain,
de Madagascar et des îles Fidji. Ces reptiles sont connus pour leur
taille, qui peut atteindre presque 2 m, leur parade nuptiale
caractéristique et leur comportement défensif impressionnant au
cours duquel ils dressent leur corps et secouent la tête
vigoureusement.
Les
iguanes ont un corps compact avec une rangée d'écailles épineuses
allant du cou à la queue. La queue, longue et puissante est en
général légèrement aplatie. Les iguanes ont des paupières
mobiles et de grands tympans externes. Chaque patte possède cinq
doigts terminés par des griffes acérées. Contrairement à la
plupart des autres lézards, les iguanes sont végétariens. Leur
habitat est varié : certains vivent dans les arbres, d'autres
dans l'eau ou en dehors de l'eau.
L'iguane
commun ou iguane vert abonde en Amérique tropicale ; il vit
dans des arbres souvent au-dessus d'une étendue d'eau. Le mâle est
gris avec une crête rouge clair. La femelle est généralement
brune. La chair et les œufs de cette espèce sont des mets
appréciés. L'iguane rhinocéros est une espèce terrestre vivant
à Haïti et Porto Rico, et elle tire son nom des trois cornes
qu'elle porte sur le front. Deux espèces ne vivent qu'aux Galapagos,
dont l'iguane marin, unique lézard marin. Il vit sur les plages et
plonge pour se nourrir d'algues. Les varans sont parfois appelés
iguanes (voir Varan).
Classification
:
les iguanes appartiennent à la famille des Iguanidés. L'iguane
commun a pour nom latin Iguana iguana, l'iguane rhinocéros Cyclura
cornuta et l'iguane marin Amblyrhynchus cristatus.
.
Habitant des Andes, l'ours à lunettes (Tremarctos
ornatus) est le seul ours d'Amérique du Sud, et, en fait, de
tout l'hémisphère Sud. Il forme deux populations isolées, qui
se nourrissent de fruits, de végétaux, de petits animaux et
d'insectes.
Mark Moffett/Minden Pictures
.
Célèbres pour leur remarquable capacité à se
fondre dans la végétation, les
phasmes
sont des insectes
majoritairement tropicaux. Ce spécimen, qui ressemble à s'y
méprendre à une brindille, est originaire d'Inde. L'extrême
lenteur de ses déplacements ajoute à l'illusion.
G. I. Bernard/Animals Animals
Phasme,
insecte appellé aussi insecte-brindille parce qu'il ressemble
beaucoup aux brindilles des plantes sur lesquelles vivent la
plupart des espèces. Le corps de ces insectes est long et
mince, les pattes elles-aussi sont comme des bâtons et les
ailes sont soit absentes, soit rudimentaires, soit en forme de
feuille. Les phasmes vivent surtout dans les climats tropicaux
où certaines espèces peuvent atteindre plus de 30 cm. Voir
aussi Phyllie.
Si les phasmes ressemblent à des brindilles,
les phyllies, qui appartiennent au même ordre (Phasmidés),
ont l'apparence de feuilles. Leur couleur varie du vert au
brun en fonction de la végétation dans laquelle elles
évoluent. Les phyllies sont souvent des prédateurs se
nourrissant d'autres insectes.
Ray Coleman/Photo Researchers, Inc.
Classification :
les phasmes appartiennent à l'ordre des Phasmides.
.
Contrairement au lama et à l'alpaga, depuis
longtemps domestiqués, les vigognes vivent en petits groupes
uniquement à l'état sauvage. Elles sont chassées pour leur
laine.
Rob Cousins/Oxford Scientific Films
Vigogne,
mammifère ruminant, appartenant à la famille du chameau, ou
camélidés. Cet animal est originaire des Andes équatoriennes,
péruviennes et boliviennes ; c'est un proche parent du
lama domestique. Les vigognes sont des animaux petits et minces
à la fourrure rouge orangé. Elles errent généralement en
troupeaux de petite taille et n'ont jamais pu être
domestiquées. Elles sont abondamment chassées pour leur peau
et leur laine qui est appréciée pour le tissage. Le terme de
vigogne est appliqué aux tissus fabriqués avec la laine de la
vigogne, ainsi qu'aux textiles fabriqués avec la laine du
mouton mérinos et qui imitent la vigogne naturelle. Ces tissus
ressemblent en général à la serge tissée mais sont plus
épais et plus doux, et ont un poil caractéristique.
Classification :
la vigogne appartient à la famille des Camélidés. Elle a pour
nom latin Vicugna vicugna.
Le
lama appartient au genre Lama, au sein de la famille des
Camélidés qui comprend quatre espèces : le lama,
l'alpaga, la vigogne et le guanaco. Le
lama proprement dit a pour nom d'espèce Lama glama, le
guanaco L. guanicoe.
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