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Sommaire  :  

  • Charles DARWIN

  • Adaptation (biologie)

  • Baron von Alexander HUMBOLDT

  • Amérindiens

  • Amazonie

  • Símon BOLÍVAR

  • Francisco de ORELLANA

  • Pays en voie de développement (au sujet de l'endettement)

  • Pétrole

  • Pollution par les hydrocarbures

  • Tortues terrestres

  • Iguanes

  • Ours à lunette

  • Phasme

  • Vigogne

Fondateur du modèle d'évolution par voie de sélection naturelle, Charles Darwin consacra la majeure partie de sa vie à l'édification et à l'enrichissement de sa théorie. Ses hypothèses soulevèrent de violentes polémiques, qui l'opposèrent notamment aux créationnistes, ou fixistes, pour lesquels les espèces vivantes, fruits de la Création divine, étaient immuables.

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1. PRÉSENTATION  Darwin, Charles (1809-1882), naturaliste britannique qui posa les fondements de la théorie de l'évolution grâce au concept de la sélection naturelle. L'influence de ses travaux et de sa pensée fut énorme dans les domaines des sciences de la vie et de la Terre. De façon plus générale, elle marqua toute la pensée moderne.

2. VIE DE DARWIN  
Né le 12 février 1809, à Shrewsbury, dans le Shropshire, Charles Robert Darwin était le cinquième enfant d'une famille riche et cultivée. Il avait pour grand-père maternel un fabricant de faïence et de poterie, Josiah Wedgwood, et pour grand-père paternel, le médecin et savant Erasmus Darwin. En 1825, Darwin se rendit à l'université d'Édimbourg pour y étudier la médecine. Toutefois, peu motivé pour ce type d'études, il abandonna la faculté de médecine deux ans plus tard pour l'université de Cambridge afin de devenir pasteur de l'Église anglicane. Il y fit la connaissance du géologue Adam Sedgwick et du naturaliste John Stevens Henslow, qui eurent, l'un comme l'autre, beaucoup d'influence sur lui. C'est grâce à Henslow que Darwin devint un observateur méticuleux et appliqué des phénomènes naturels et un collectionneur de spécimens.

Darwin obtint son diplôme en 1831, à l'âge de vingt-deux ans. Il fut alors accepté, grâce à la recommandation de Henslow, à bord du navire d'exploration britannique le Beagle. Ce dernier partait pour une expédition scientifique autour du monde. Darwin y fut embarqué en tant que naturaliste, sans gages. Le voyage dura cinq ans.

À son retour, Darwin décida de continuer dans la voie de la recherche. Un héritage familial confortable et bien géré lui permit de se consacrer à sa vocation de naturaliste sans jamais avoir à se préoccuper de subvenir à ses besoins. En 1839, il épousa sa cousine germaine, Emma Wedgwood, et le couple s'installa trois ans plus tard sur le petit domaine de Down House, dans le Kent, qu'ils ne quittèrent jamais. Ils eurent dix enfants dont trois moururent jeunes.

Darwin mourut le 19 avril 1882. Il fut enterré à Westminster Abbey.

À la fin de ses études, en 1831, alors qu'il était âgé de vingt-deux ans, Darwin s'embarqua, en tant que naturaliste, sur le Beagle, qui appareillait pour une expédition scientifique autour du monde. Ce voyage, qui dura cinq ans, permit à Darwin d'accumuler une grande masse d'observations sur des organismes tant vivants que fossiles, qu'il publia sous forme de notes entre 1840 et 1843. Ses observations eurent une forte incidence sur l'élaboration de sa théorie de l'évolution.

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3. LE VOYAGE DU « BEAGLE »  
Le travail de naturaliste de Darwin à bord du Beagle lui permit de rassembler une énorme masse d'observations géologiques et biologiques, sur lesquelles il travailla toute sa vie. Il s'intéressa aux diverses formations géologiques des îles et des continents visités au cours du voyage, et recensa une grande variété de fossiles et d'êtres vivants. Sur le plan de la géologie, il fut surtout impressionné par l'effet des forces naturelles sur le relief de la surface du globe.


Darwin put comparer ses observations aux idées qui avaient cours à l'époque. En géologie, la théorie couramment acceptée était celle dite catastrophique, inspirée de la Bible. Selon elle, la création des animaux et des plantes avait eu lieu par vagues. Chaque vague avait ensuite été détruite par une catastrophe soudaine, telle qu'un soulèvement ou une modification de la surface terrestre (voir Géologie). D'après cette théorie, la dernière catastrophe, le Déluge, avait fait disparaître toutes les formes de vie, excepté celles qui avaient pris place dans l'arche de Noé. Les autres n'étaient plus visibles que sous forme de fossiles. Les catastrophistes pensaient que les espèces étaient créées individuellement et qu'elles étaient immuables.


Le catastrophisme (mais non l'immuabilité des espèces) avait été contesté par le géologue britannique sir Charles Lyell dans un ouvrage en deux volumes, Principes de géologie (1830-1833). Lyell affirmait que la surface de la Terre est soumise à des changements continuels provenant de l'action des forces naturelles et opérant uniformément pendant de longues périodes.


Durant son voyage sur le Beagle, Darwin s'aperçut que ses observations géologiques correspondaient à la théorie de Lyell. En revanche, ses études sur les fossiles et les êtres vivants jetaient un doute sur la théorie des espèces. Il nota, par exemple, que les fossiles d'espèces supposées éteintes ressemblaient étonnamment à certaines espèces vivantes. Une part importante de ses observations portèrent sur des tortues et oiseaux des îles Galápagos, au large des côtes de l'Équateur (voir Pinson). Il nota que les espèces des diverses îles étaient étroitement apparentées. Les quelques différences qu'il observait correspondaient à des différences dans les ressources alimentaires disponibles. Ces observations amenèrent Darwin à s'interroger sur les liens pouvant exister entre des espèces proches mais distinctes. Pour lui, la seule explication possible était que les espèces, loin d'être immuables, se modifient graduellement.

C'est en 1835, lorsque Charles Darwin découvrit la faune de l'archipel des Galápagos, qu'il ébaucha sa théorie de la sélection naturelle, en observant treize espèces d'oiseaux qu'il baptisa, à tort, « pinsons ». Les « pinsons de Darwin » de chaque île (ici, celui de l'île Santa Fe) sont anatomiquement très proches, mais la forme de leur bec diffère en fonction de leur régime alimentaire. Darwin déduisit que tous étaient issus d'une seule espèce arrivée d'Amérique, qui aurait peu à peu évolué pour s'adapter précisément à ses nouvelles conditions de vie.

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4. LA THÉORIE DE LA SÉLECTION NATURELLE  
À son retour en Angleterre, en 1836, Darwin commença à noter ses idées sur la non-fixité des espèces dans ses Carnets sur la transmutation des espèces. Ces idées furent précisées lorsqu'il lut l'Essai sur le principe de population (1798), de l'économiste britannique Thomas Robert Malthus, étude des populations humaines et de la façon dont celles-ci restent en équilibre. Malthus soutenait qu'aucune augmentation de la quantité disponible d'aliments nécessaires à la survie humaine n'était capable de suivre le taux de croissance naturel des populations. Cette croissance devait donc être freinée par des facteurs naturels tels les famines, les maladies ou des événements comme les guerres.


Darwin appliqua immédiatement les concepts de Malthus aux animaux et aux plantes. En 1838, il avait établi les grandes lignes d'une théorie de l'évolution par la sélection naturelle, qu'il affina pendant les deux décennies suivantes. Il s'intéressa également à d'autres projets d'histoire naturelle.

La théorie de Darwin fut publiée pour la première fois en 1858, en même temps que celle d'Alfred Russel Wallace. Ce jeune naturaliste était arrivé à la même théorie que Darwin sur la sélection naturelle. La théorie complète de Darwin fut publiée en 1859 dans De l'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle. Souvent présentée comme le « livre qui ébranla le monde », l'Origine des espèces fut épuisée dès le premier jour de sa publication et rééditée six fois.

La théorie de Darwin sur l'évolution par la sélection naturelle stipule que les jeunes de chaque espèce entrent en compétition pour leur survie. Les survivants sont, par définition, ceux qui vont donner naissance à la génération suivante. Ils possèdent des caractéristiques naturelles favorables, car elles leur ont permis de survivre. Ces caractéristiques sont transmises à leurs descendants par l'hérédité. Chaque génération est donc mieux adaptée que les précédentes à son environnement. Ce processus continu de variations est la source, pour Darwin, de l'évolution des espèces.

5. LES CONTROVERSES  
Les réactions à l'Origine des espèces furent immédiates. Certains biologistes dirent que Darwin était incapable de prouver son hypothèse. D'autres s'en prirent au concept de variation : comment Darwin expliquait-il l'origine des variations et la façon dont elles sont transmises aux générations suivantes ? Il fallut attendre la naissance de la génétique moderne au début du XXe siècle (avec la redécouverte des lois de Mendel) pour pouvoir répondre à cette objection. En fait, de nombreux scientifiques continuèrent à exprimer des doutes pendant les cinquante à quatre-vingts années qui suivirent.


Les attaques les plus véhémentes ne vinrent cependant pas de scientifiques mais des hommes d'Église. La théorie de Darwin sur l'évolution des êtres vivants par des processus naturels allait à l'encontre de la théorie biblique sur la création de l'Homme. Pis, elle plaçait l'humanité sur le même plan que les animaux, et impliquait que l'Homme descendait du singe. Néanmoins, la quasi-totalité de l'Église admit avant la fin du XIXe siècle qu'il n'y avait pas de contradiction fondamentale entre le concept d'évolution et les théories bibliques.

6. LE RESTE DE SON ŒUVRE  Darwin passa le reste de sa vie à développer différents aspects des questions soulevées dans l'Origine des espèces. Ses ouvrages postérieurs, y compris Variation des animaux et des plantes domestiques (1868), De la descendance de l'Homme (1871) et l'Expression des émotions chez l'Homme et les animaux (1872), sont des exposés détaillés de sujets qui n'avaient été que sommairement traités dans l'Origine des espèces, et contiennent des documents qui n'y avaient pas trouvé leur place. L'importance de l'œuvre de Darwin fut reconnue par ses contemporains et il fut élu à la Royal Society (1839) et à l'Académie des sciences française (1878). Le darwinisme a jeté les bases des principales théories modernes sur l'évolution, et en particulier de son courant majeur : la théorie synthétique de l'évolution, ou néodarwinisme.

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ADAPTATION

1. PRÉSENTATION  adaptation (biologie), ensemble des caractéristiques (et de leurs modifications) qui permettent à une espèce de se maintenir dans un milieu donné, et, lors de changements de cet environnement, de survivre et de continuer à se reproduire. Ces caractéristiques peuvent être anatomiques, physiologiques ou comportementales. Le phénomène d’adaptation est lié au processus d’évolution par sélection naturelle.

2. CARACTÈRES ADAPTATIFS  
L’adaptation est la possibilité pour une espèce de développer de nouvelles armes pour survivre dans un environnement inhabituel. Chaque espèce possède en effet un certain nombre de caractères dits adaptatifs, qui maintiennent l’adéquation entre l’espèce et son milieu, autorisant sa survie et sa reproduction. Les caractères adaptatifs sont l’utilisation optimale des conditions et des ressources de l’environnement, la défense adéquate contre les prédateurs et la protection contre toute autre condition défavorable à la survie de l’espèce.


Les exemples remarquables d’adaptation ne manquent pas. Les bandes que présentent les coquilles des escargots, certaines de couleur sombre, d’autres de couleur claire, en sont un. Les coquilles à dominante sombre absorbent en effet plus d’énergie solaire que les claires : ces escargots, qui semblent pourtant vivre dans le même milieu que ceux à coquille claire, sont avantagés dans les microclimats frais et ombreux (en revanche, ils risquent la mort par choc thermique dans les endroits chauds et ensoleillés). Les divers types d’escargots se cantonnent donc aux endroits dont les conditions climatiques leur conviennent.


De même, certains insectes portent une livrée mouchetée ou aux dessins complexes, qui se confond parfaitement avec leur environnement et les dissimule à leurs prédateurs. C’est le cas, par exemple, de certains papillons de nuit. Les phasmes ont une allure et une couleur qui les font passer pour des brindilles. D’autres animaux, au contraire, arborent de vives couleurs, qui ont un effet répulsif sur les prédateurs potentiels (les insectes toxiques étant vivement colorés, toute espèce présentant une robe similaire est potentiellement toxique ; de même, le serpent corail, aux couleurs vives, est très venimeux). Le monde végétal ne fait pas exception ; certaines orchidées, par exemple, attirent les pollinisateurs par leur ressemblance avec des abeilles femelles et fixent ainsi leur pollen sur le dos du visiteur trompé : la reproduction de l’orchidée en est facilitée. Voir aussi Mimétisme.


Il existe également des adaptations des fonctions corporelles (adaptations physiologiques) à certaines caractéristiques du milieu. Par exemple, dans les déserts chauds, où l’eau est extrêmement rare et les températures élevées, la survie des espèces végétales ou animales est problématique, car elles doivent résister à la fois à la sécheresse et aux températures extrêmes. Ainsi, des animaux comme les dromadaires sont capables de fabriquer de l’eau en oxydant les réserves graisseuses contenues dans leur bosse.


Les exemples ne manquent pas non plus d’adaptations comportementales. Ainsi, le cri d’alarme d’une espèce de singes, les singes vervets, est différent selon que le prédateur repéré est un python, un aigle ou un léopard. La troupe interprète le message et adapte son comportement de fuite : vers la cime des arbres pour un prédateur terrestre, vers le sol pour un prédateur volant. Chez les oiseaux, la femelle du tétras centrocerque repousse les prétendants portant des marques visibles de parasites, et les souris femelles préfèrent l’odeur des mâles non parasités. Les termites ont conçu un remarquable système de conditionnement de l’air dans leurs termitières, qui maintient une température constante en dépit des journées torrides et des nuits froides de la savane. On pourrait multiplier à l’envi ce genre d’exemples. Cependant, contrairement aux adaptations morphologiques et physiologiques, on ne sait pas dans quelle mesure les adaptations comportementales sont génétiquement déterminées.

3. ÉVOLUTION DES ESPÈCES  
La notion d’évolution des espèces fut proposée par Jean-Baptiste de Lamarck en 1809. Fondée sur l’observation des caractéristiques physiologiques des organismes, elle propose une continuité du monde vivant, allant de l’organisation la plus simple à la plus complexe, et pose l’existence d’une parenté entre toutes les espèces. Cette parenté trouve son origine dans le phénomène d’apparition de nouvelles espèces, ou spéciation : une espèce accumule progressivement de nouveaux caractères, et finit par devenir une espèce différente. Lamarck émit l’hypothèse que c’est l’adaptation d’un animal aux nouvelles conditions dans lesquelles il vit qui lui permet d’évoluer. Ainsi, il écrivit dans sa Philosophie zoologique, à propos des escargots qu’il avait étudiés : « Or, si les nouveaux besoins deviennent constants ou très durables, les animaux prennent de nouvelles habitudes, qui sont aussi durables que les besoins qui les ont fait naître. »

Ces théories furent reprises indépendamment, quelque cinquante ans plus tard, par les Britanniques Charles Darwin et Alfred Russel Wallace. Darwin, lors d’une expédition scientifique en Amérique du Sud et aux îles Galápagos, avait remarqué que certaines espèces du continent et des îles étaient très semblables entre elles. C’est en comparant ces espèces qu’il ébaucha la rédaction du livre qui le rendit célèbre, De l’origine des espèces par voie de sélection naturelle. Il posa que, dans un groupe d’animaux appartenant à une même espèce, les individus varient dans leurs caractéristiques anatomiques et physiologiques. Ainsi, les jeunes ne sont jamais totalement identiques aux parents, ni identiques entre eux. Cette « variabilité native » serait différente d’une « variabilité acquise », dans laquelle c’est le milieu qui transforme progressivement l’animal, et ce jusqu’à ce que l’espèce soit adaptée à ses nouvelles conditions de vie.

4. SÉLECTION NATURELLE  
Selon Darwin, c’est par la sélection naturelle que se maintiennent ou disparaissent les adaptations des espèces, sous la pression des forces sélectives de l’environnement qui s’exercent depuis des millions d’années. On ne sait pas, à l’heure actuelle, si c’est l’environnement qui agit directement sur les individus ou si ce sont les variations anatomiques et physiologiques au sein d’une espèce qui favorisent certains individus. Ce serait ensuite à partir de ces individus, mieux armés pour vivre dans leur nouvel environnement (et donc pour se reproduire), qu’apparaîtraient de nouvelles caractéristiques au sein de la population.

Récemment, l’apport de la génétique a permis de mieux comprendre les variations natives constatées chez tous les organismes vivants.

4.1. Génotypes et phénotypes  La reproduction, par l’intermédiaire de la mitose et de la méiose, permet à un ou deux individus d’assurer une descendance. Celle-ci garde la totalité des caractéristiques de forme, de taille et de fonctions de ses parents. Cette transmission est assurée par le transfert du matériel génétique du ou des parents (leur ADN) aux enfants. Les gènes, entités élémentaires situées dans les chromosomes, déterminent la présence de caractères anatomiques (queue, poils, muscles, coquille, etc.) et physiologiques (caractéristique du système immunitaire, de la fréquence des battements cardiaques, du mode de reproduction, etc.). L’ensemble des gènes qui caractérisent un individu est appelé génotype, alors que l’expression des gènes, l’ensemble des caractères observables, s’appelle phénotype.

4.2. Modifications du génotype et du phénotype  Deux gènes très peu différents, et tous deux impliqués, par exemple, dans la détermination de la couleur des yeux, auront des effets différents sur le phénotype. À cause des mécanismes de la réplication (qui ne sont pas fiables à cent pour cent), il peut arriver qu’un gène change (on dit qu’il mute) ; ce changement de génotype peut affecter le phénotype, c’est-à-dire une caractéristique particulière propre à un organisme vivant. Cette petite mutation, portée sur un gène, induit donc une variation native dans l’espèce.

5. MÉCANISMES DE LA SÉLECTION NATURELLE  
Sans pression de l’environnement, pratiquement tous les individus d’une même espèce pourraient à la fois muter sans contraintes (avec apparition des caractères phénotypiques correspondants) et survivre. Mais le climat, la végétation, la nourriture ou même la position géographique (près de la mer ou en montagne) avantagent un certain nombre d’individus dont le phénotype se révèle mieux adapté. Par exemple, les animaux montagnards survivent mieux s’ils ont des poils longs, les fleurs si elles attirent les insectes (pour favoriser la pollinisation), etc. Ainsi, la sélection naturelle agit sur les individus par le biais de leur phénotype.

Le résultat direct de cette constatation est que les individus les moins viables se reproduiront beaucoup moins, et que, de fait, leur génotype ne sera pas transmis à la descendance. Ainsi il se produit une sélection du génotype par l’environnement. Les gènes sont ainsi représentés au cours des générations successives en proportion de la valeur sélective de leurs effets phénotypiques (c’est-à-dire des avantages ou des désavantages qu’ils procurent). Il arrive également que des gènes n’aient aucune influence sur la sélection des individus d’une population donnée, mais puissent néanmoins favoriser son adaptation si, soudain, son milieu de vie change (on parle alors de préadaptation). Une mutation qui ne confère à un individu ni avantage ni désavantage est dite mutation neutre.

6. SÉLECTION NATURELLE ET ADAPTATION   6.1. Exigences contradictoires  Le phénomène d’adaptation est un compromis entre des exigences contradictoires, qui peuvent être, par exemple, la nécessité pour les membres d’une espèce d’être reconnaissables par leurs partenaires, associée à l’impératif de se protéger des prédateurs. Certains poissons qui présentent des colorations très vives en période de reproduction, ce qui favorise leur reconnaissance par leurs partenaires sexuels, se trouvent par là même exposés face à leurs prédateurs. Il en est de même pour certaines espèces des abysses, qui possèdent de petites excroissances lumineuses pour attirer leurs proies. Ainsi une adaptation bénéfique pour une exigence donnée aura-t-elle des effets négatifs sur un autre aspect de la vie de l’animal. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines espèces conservent des caractéristiques qui semblent les désavantager : celles-ci, impliquées dans une autre fonction, peuvent très bien contribuer à un bilan finalement positif pour l’espèce.

6.2. Changements environnementaux  Lorsque l’environnement change, la plupart des adaptations développées par les espèces dans leur milieu précédent ne sont plus valables. Leur survie est donc compromise. Seuls les individus qui, par hasard, possèdent certaines caractéristiques adaptées au nouvel environnement pourront perpétuer l’espèce. De génération en génération, les individus les plus adaptés seront sélectionnés. C’est le cas, par exemple, des résistances bactériennes aux antibiotiques. La plupart des individus d’une population de bactéries soumises à un antibiotique vont mourir. Mais il se peut que quelques individus possèdent un gène de résistance. Ils seront les seuls à survivre et à se reproduire, donnant cette fois une population en majorité résistante à l’antibiotique (la seule solution est alors de recourir à un nouvel antibiotique).

Les changements environnementaux et les adaptations conséquentes des espèces sont des phénomènes en général lents. Qu’une espèce soit parfaitement adaptée à son milieu peut prendre des millions d’années. Or, depuis quelques décennies, l’Homme introduit dans l’environnement des changements d’une extrême soudaineté, qui « prennent de court » les processus évolutifs. L’exemple des lémuriens de Madagascar qui, privés de leur seul lieu de vie actuel (la forêt tropicale), disparaissent de façon alarmante en est une illustration bien connue.

6.3. Adaptations convergentes  
Face à un même milieu et à des conditions de vie identiques, des espèces totalement différentes et très éloignées d’un point de vue évolutif peuvent présenter des adaptations tout à fait similaires, dites convergentes. Ainsi, les pattes de la courtilière (ou taupe-grillon), insecte fouisseur, ont un allure semblable à celles de la taupe (larges, munies de griffes, évacuant la terre vers l’arrière, etc.). De même, les oiseaux (vertébrés à sang chaud), les chauves-souris (mammifères) et les insectes volants telles les libellules (invertébrés) ont, parallèlement, développé des ailes et occupé les airs.

6.4. Inné et acquis  Il ne faudrait pas, cependant, considérer l’adaptation des espèces uniquement comme le fruit de modifications génétiques avantageuses. Effectivement, le caractère génétique modifie, au premier chef, l’anatomie et la physiologie d’un organisme vivant : ainsi, des mutations peuvent provoquer un changement de la longueur du pelage, une augmentation ou une diminution de la longueur des feuilles d’une plante, une augmentation de la sensibilité à certaines maladies, une résistance accrue aux antibiotiques (pour les bactéries) ou aux insecticides (pour les insectes). Selon la conception moderne du vivant, seul un nouvel environnement révèle la « valeur » de ces modifications génétiques.

Cependant, la possibilité d’apprentissage et de développement d’un comportement conditionné chez la plupart des organismes est également un important facteur d’adaptation (en l’occurrence, comportementale). Un individu qui aura appris à développer un nouveau savoir face à de nouvelles conditions de vie pourra, dans une certaine mesure, le transmettre à sa descendance, qui sera ainsi avantagée, par un phénomène similaire de sélection. Ainsi il est possible, théoriquement, de distinguer l’inné, transmis génétiquement par un individu à sa descendance, de l’acquis, appris au fur et à mesure que le milieu change. Mais, en pratique, il n’est pas aussi aisé de trancher et de déterminer la composante génétique d’un comportement.

7. ÉTUDIER LES ADAPTATIONS  
La recherche moderne vise à évaluer le plus précisément possible les filiations entre les espèces, à comprendre les mécanismes des phénomènes adaptatifs et, enfin, à décrypter les différentes étapes de ce long et lent travail évolutif.

Par un travail d’observation sur le terrain, et en laboratoire, l’éthologie et les sciences cognitives visent à déterminer si l’acquisition de tel caractère adaptatif est innée ou acquise. La méthode de l’ingénierie inverse, quant à elle, part du résultat de l’adaptation, à savoir les caractéristiques anatomiques ou physiologiques d’une espèce. Elle explique, par exemple, pourquoi l’aile de tel oiseau présente telle forme. Ainsi l’analyse aérodynamique des ailes des aigles montre que leur conformation est idéale pour la pratique du vol plané (qui fait partie intégrante de la technique de chasse de ces rapaces).

Les méthodes de l’ingénierie inverse ont ouvert la voie à un certain nombre de découvertes. On connaissait, par exemple, l’existence dans le cerveau humain de récepteurs spécifiques de la morphine, une substance calmant la douleur extraite de l’opium. On supposa dès lors qu’il devait exister une substance naturelle, produite par l’organisme, qui se fixerait sur ces récepteurs. C’est ainsi que furent découvertes les endorphines, neurotransmetteurs de structure similaire à la morphine.

La reconstitution environnementale essaie d’évaluer l’importance relative des paramètres du milieu qui ont participé à la création de nouvelles espèces par le biais des processus évolutifs. Il faut considérer les organismes comme des produits des environnements dans lesquels ont vécu leurs ancêtres successifs. Étudier les caractères adaptatifs permet donc de reconstruire les conditions dans lesquelles évoluaient ces ancêtres. Ces recherches mettent en valeur les caractéristiques stables et persistantes des environnements passés, dans leurs aspects à la fois physiques, chimiques, écologiques et sociaux.

Cela dit, toutes les caractéristiques des organismes ne sont pas pour autant des adaptations aux environnements actuels. Il se produit, en effet, des décalages dans le temps : les organismes montrent des adaptations qui ne sont pas conditionnées par leur propre environnement mais par celui des générations précédentes. On observe, par exemple, chez certaines espèces animales, des vestiges d’organes dont la fonction a disparu depuis longtemps. L’appendice vermiforme de l’Homme est l’exemple classique d’organe atrophié hérité des générations antérieures.

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Humboldt, Alexander, baron von (1769-1859), naturaliste allemand et explorateur, principalement connu pour ses précieuses contributions à l'étude de la géophysique, de la météorologie et de l'océanographie.

Humboldt naquit à Berlin et fit ses études dans plusieurs universités et à l'École des mines de Fribourg. Bien qu'il soit connu comme naturaliste, diplomate, astronome, minéralogiste et anatomiste, il a également à son actif l'exploration de l'Amérique latine. En 1799, il partit d'Espagne en bateau, fit une brève escale aux îles Canaries, pour finalement débarquer à Cumanà, au Venezuela. Humboldt explora la région de l'Orénoque, parcourant toute la longueur du fleuve, et une grande partie du fleuve Amazone. Il parcourut également l'île de Cuba, le bassin du fleuve Magdalena en Colombie, et la cordillère des Andes, en Équateur, où il fit l'ascension du volcan Chimborazo, qui culmine à plus de 6 272 mètres d'altitude. Il étudia les courants océaniques, les températures en fonction de l'altitude et de l'intensité du champ magnétique par rapport à l'équateur, ainsi que les minéraux, les végétaux et la vie animale. Il passa la fin de ses cinq années d'exploration de l'Amérique latine au Mexique. En 1804, il revint en Europe, et en 1829, il fit un voyage scientifique d'exploration dans l'Oural et dans l'Altaï, chaînes montagneuses de Russie. Au cours des dernières années de sa vie, Humboldt écrivit un ouvrage en cinq volumes, Kosmos (le Cosmos, 1845-1862), dans lequel il rassemblait non seulement ses propres connaissances scientifiques, très étendues, mais aussi une grande partie des données scientifiques de l'époque en géographie et en géologie. On a dit de Kosmos qu'il était le premier manuel de géophysique. Humboldt est mort à Potsdam en mai 1859.

En juillet 1799, Alexander von Humboldt arrive à Cumaná. Il dépeint son étonnement quant à la multiplicité de la flore luxuriante des forêts du nord-est du Venezuela. Il décrit dans cet extrait le mode de vie du village San Fernando, où il fit une halte avant de repartir vers la région du fleuve Orénoque.

Les forêts d'Amérique du Sud

Lorsque le voyageur fraîchement arrivé d’Europe entre pour la première fois dans une forêt d’Amérique du Sud, il est confronté à une image de la nature à laquelle il ne s’attend pas du tout. Il ne peut dire ce qui suscite le plus son étonnement : le calme solennel de la solitude, la beauté des formes multiples et leurs contrastes, ou la force et l’abondance de la vie végétale, comme si le sol surchargé de plantes ne disposait pas d’assez de place pour se développer. Partout, les troncs d’arbre se cachent derrière un tapis vert, et s’il l’on voulait transplanter soigneusement toutes les orchidées, les espèces de poivriers et les autres espèces végétales qui poussent sur un seul arbre à sauterelles ou figuier américain, une large superficie de pays en serait couverte. Cette succession végétale extraordinaire, des forêts aux parois des falaises en passant par les montagnes, étend le royaume de la nature organique. Ces mêmes lianes, qui rampent au sol, grimpent vers la cime des arbres et oscillent, à plus de 30 m de haut, en se touchant l’une l’autre. C’est ainsi que le botaniste court le danger, étant donné la profusion des plantes parasites qui s’interpénètrent dans tous les sens, de confondre les fleurs, les fruits et les feuilles qui appartiennent à différentes espèces.

Près de San Fernando, l’évaporation sous l’effet des rayons du soleil était si forte que nous nous sommes retrouvés aussi complètement trempés que dans un bain de vapeur, d’autant plus que nous n’étions que très légèrement vêtus. Aux bords des chemins pousse une espèce de bambou, appelé par les Indiens Jagua ou Guadua, mesurant plus de 13 m de hauteur. Rien n’est plus gracile que cette espèce d’herbe arborescente. La forme et la position des feuilles donnent une impression de légèreté qui contraste agréablement avec leur haute taille. Le tronc lisse et brillant du Jagua est, la plupart du temps, incliné vers les rives des ruisseaux et oscille de-ci de-là au moindre souffle de vent. Même si l’on se réfère à la taille que peuvent atteindre les roseaux d’Europe méridionale, il est impossible de s’imaginer l’aspect de ces herbes arborescentes et, pour ne laisser parler que ma propre expérience, j’affirmerais que, de toutes les formes de plantes des tropiques, aucune ne stimule plus l’imagination du voyageur que le bambou et la fougère arborescente.

Le chemin parsemé de buissons de bambous nous a menés au petit village de San Fernando, qui se situe dans une étroite plaine entourée de parois calcaires très abruptes. C’était la première mission que nous rencontrions en Amérique. Les maisons, ou plutôt les huttes, des Indiens Chaymas sont adossées les unes aux autres, sans jardin de séparation. Les larges rues rectilignes se croisent à angles droits; les murs très fins et fragiles se composent d’argile et de rameaux de liane. L’uniformité des constructions, l’attitude grave et silencieuse des habitants, la propreté extraordinaire des maisons, tout rappelle les communautés des frères moraves. Chaque famille indienne gère à l’extérieur du village son propre jardin dans le Conuco de la communidad (petite exploitation agricole appartenant à la communauté). Les adultes des deux sexes y travaillent une heure matin et soir. Dans les missions situées sur la côte, le jardin communautaire est le plus souvent une plantation d’indigotiers ou de cannes à sucre, dont le missionnaire est responsable et dont le produit, lorsque la loi est respectée strictement, ne doit servir qu’au maintien de l’église et à l’achat de parements. Sur la place principale située au milieu du village se dressent l’église, la maison du missionnaire et le bâtiment modeste qui porte le titre pompeux de Casa del Rey (la maison royale). Il s’agit d’une sorte de caravansérail où les voyageurs trouvent un abri et qui, comme nous l’avons expérimenté souvent, est un véritable bienfait dans un pays où le mot «auberge» est encore inconnu. On trouve des Casa del Rey dans toutes les colonies espagnoles; on pourrait dire qu’elles sont une imitation des tambos (auberges rustiques) construits conformément à la loi Manco-Capacs au Pérou.

Source : Humboldt (Alexander), Abenteuer eines Weltreisenden [Aventures d’un voyageur], Vienne, Reinhold Santner, 1980. Traduction par L&H Mendez France.

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AMÉRINDIENS (cf. "infos amérindiens" dans Colombie-Britannique)

1. PRÉSENTATION  Amérindiens, peuples indigènes des Amériques, également appelés Indiens d’Amérique. Le terme d’Indien fut employé la première fois par Christophe Colomb qui, en abordant le continent et les îles d’Amérique, croyait à tort avoir atteint les Indes, en Asie. Le terme Amérindien désigne les peuples originaires d’Amérique du Nord, de Méso-Amérique (Mexique et Amérique centrale) et d’Amérique du Sud.


De nombreux anthropologues pensent aujourd'hui que les Indiens descendent de peuples asiatiques parvenus en Amérique du Nord par le détroit de Béring.

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2. PREMIERS HABITANTS  
On pense qu’à l’époque où les premiers colons européens débarquèrent aux Amériques, le continent comptait plus de 90 millions de personnes : environ 10 millions habitaient au nord du Mexique actuel, 30 millions vivaient au Mexique, 11 millions en Amérique centrale, 445 000 dans les îles des Caraïbes, 30 millions dans la région andine sud-américaine et 9 millions dans le reste de l’Amérique du Sud. Il s’agit d’estimations : certains avancent des chiffres bien inférieurs.

3. PEUPLEMENT ET PREMIÈRES MIGRATIONS  
Il est généralement admis que le peuplement de l’Amérique commença pendant la période glaciaire qui débuta il y a environ 30 000 ans : des tribus originaires d’Asie, pratiquant la chasse, la pêche et la cueillette et disposant d’outils de pierre et d’os typiques de la fin du Paléolithique, franchirent le détroit de Béring alors émergé et se dispersèrent vers le sud à la poursuite du gibier. La présence humaine est attestée en 22000 av. J.-C. au Canada (Yukon), en 21000 av. J.-C. au Mexique, en 18000 av. J.-C. au Pérou. Il semble que le sud du continent fut atteint en 10000 av. J.-C.

Certaines caractéristiques physiques des populations amérindiennes, d’origine asiatique commune, se différencièrent en fonction de l’environnement et des habitudes alimentaires.

Vers 7000 av. J.-C. eut lieu un réchauffement climatique qui modifia les conditions de vie et permit l’apparition des premières pratiques agricoles. Néanmoins, le mode de vie des chasseurs-cueilleurs nomades ne disparut pas pour autant et resta même majoritaire dans certaines régions.

4. PRINCIPALES ZONES CULTURELLES  
Une zone culturelle est avant tout une région géographique avec un climat, une topographie et une population biologique, faune et flore, caractéristiques. Les êtres humains peuplant la région doivent s’adapter à cet environnement particulier pour en tirer leurs moyens de subsistance.

4.3.2. Centre et sud des Andes  
De 900 à 300 av. J.-C., une civilisation, concentrée dans la ville de montagne de Chavín de Huantar, rayonna dans le nord du Pérou. Sa religion avait pour symboles l’aigle, le jaguar, le serpent (vraisemblablement un anaconda) et le caïman, symbole de l’eau et de la fertilité des plantes. Vers 300 av. J.-C., la civilisation de Mochica fit son apparition sur la côte nord du Pérou, celle de Nazca sur la côte sud. Toutes deux construisirent d’immenses systèmes d’irrigation, des villes et des temples tout en procédant à un commerce intensif, dont l’exportation de céramiques.

En 600 apr. J.-C., deux nouvelles puissantes civilisations émergèrent au Pérou : les Huaris dans le centre des Andes et les Tiahuanacus, plus au sud, sur le lac Titicaca, qui ne vécurent que quelques siècles ; après 1000, d’autres civilisations se développèrent, dont celle des Chimú dans le nord du pays. L’ensemble du Pérou fut finalement colonisé par une civilisation apparue dans le centre des Andes, à Cuzco ; il s’agissait des Quechuas, régis par le peuple des Incas. L’empereur inca de l’époque, Pachacuti Inca Yupanqui, entama l’expansion de son empire au XVe siècle. En 1525, celui-ci s’étendait de l’Équateur jusqu’au Chili et en Argentine. Lorsque le conquistador espagnol Francisco Pizarro débarqua au Pérou, il ne lui fut pas difficile de conquérir l’Empire inca dévasté par la guerre civile.

4.3.3. L’Amazonie  Parmi les nombreux petits groupes de cette zone culturelle peuplée vers 3000 av. J.-C., citons les Makiritares, Yanomamos, Mundurucus, Tupinambas, Shipibos et Cayapós. Les familles linguistiques arawak et caraïbe — parents linguistiques des peuples caraïbes — vivaient également dans la région nord de l’Amazonie. Les peuples de l’Amazonie ont préservé une grande part de leur mode de vie traditionnel mais assistent aujourd’hui à la destruction progressive de leur territoire par l’élevage, l’agriculture, l’exploitation du bois et les mines.

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1. PRÉSENTATION  Amazonie, vaste région de l’Amérique du Sud qui s’étend des plateaux de Guyane à la chaîne des Andes et au Brésil septentrional (couvrant ainsi 57 p. 100 du territoire brésilien) et traverse 8 pays : Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Guyane, Pérou, Suriname et Venezuela. L’Amazonie correspond à l’immense région drainée par le fleuve Amazone et ses affluents, sur plus de 4,5 millions de km2.


2. ASPECTS PHYSIQUES  
De climat tropical et humide, l’Amazonie est presque entièrement recouverte de forêt équatoriale humide, ce qui lui vaut parfois le surnom d’« enfer vert » : forêt de type zaïrois à l’ouest, caractérisée par la très grande hauteur de ses arbres ; forêt amazonienne à l’est, moins haute et abritant une plus grande diversité d’espèces. Les précipitations s’élèvent à plus de 2 m sur 6 à 7 mois, tandis que la température moyenne annuelle avoisine les 24 °C à 27 °C.

Les précipitations abondantes, la forte radiation solaire et la chaleur font de la forêt dense amazonienne la formation biologique la plus productive au monde. En raison des différentes strates de végétation, pas moins de six niveaux d'habitat pour les hôtes de la forêt s'étagent depuis le sol, où les débris végétaux sont décomposés en permanence, jusqu'à la canopée des plus grands arbres (60 m). Cette forêt peut être marécageuse. Ici, au premier plan, se développe Victoria amazonica, le plus grand nénuphar du monde.

Will and Deni McIntyre/ALLSTOCK, INC.

3. POPULATION  
L’Amazonie compte 7 millions d’habitants (dont 4 p. 100 seulement de la population brésilienne) et possède l’une des plus faibles densités de population au monde, due à la présence de la forêt dense sur une immense partie du territoire et au manque de terres fertiles (3 p. 100 de la superficie totale), situées pour l’essentiel dans les vallées jouxtant le fleuve Amazone.

Ville de négoce située sur le delta de l’Amazone et directement accessible aux navires de haute mer, Belém dessert en produits de la mer et manufacturiers le sud du Brésil grâce à la récente route qui relie la ville à Brasilia.

Will and Deni McIntyre/Photo Researchers, Inc.

La population est majoritairement constituée d’Indiens — concentrés dans les interfluves non inondés —, qui font perdurer leur mode de vie traditionnel fait de cueillette (fruits et racines sauvages), de chasse et de pêche.

4. HISTOIRE  
L’Amazonie a toujours été le lieu de diverses exploitations. De 1800 à 1912, la découverte et l’exploitation du caoutchouc (issu du latex récolté par saignée sur les arbres) a favorisé l’émigration européenne et la migration brésilienne. Les marques de pneumatiques Pirelli et Goodyear ont depuis lancé des plantations industrielles dans l’État du Pará, particulièrement bien desservi par les infrastructures routières.


L’arrivée des militaires au pouvoir au Brésil en 1964 a relancé l’intérêt pour l’Amazonie, le gouvernement s’attachant à exploiter de façon systématique et massive les immenses richesses du sous-sol afin de développer les échanges commerciaux avec l’étranger. Le minerai de fer (plateau des Carajás) est notamment extrait sur une surface de 900 000 km2, ce qui fait du Brésil le deuxième producteur mondial. Parmi les exploitations de minerai les plus importantes, figurent le bauxite (dont le Brésil est le 15e producteur mondial), le manganèse, la cassitérite, l’étain, le quartz, le béryllium, le chrome, le zirconium, le gaz naturel et le mica. Enfin, depuis 1979, l’Amazonie est le théâtre d’une véritable ruée vers l’or qui place ainsi le Brésil au 1er rang des producteurs aurifères du monde.

Ces activités n’auraient pu exister ni se développer sans la création d’infrastructures routières destinées à soulager le trafic fluvial et à desservir des lieux jusqu’alors inaccessibles, ces routes ayant en effet pour principal objectif de désenclaver l’Amazonie. Les années soixante-dix ont vu la construction de la Transamazonienne, longue de 5 000 km, qui relie le Pérou à l’Atlantique, de la Marginale, qui relie la Colombie à la Bolivie, et de la route qui relie Belém, au Brésil, à la capitale Brasilia.

La déforestation — 8 000 000 d’ha par an — participe par ailleurs de la conquête de l’Amazonie ; elle est destinée à libérer des terres pour augmenter les surfaces disponibles pour l’élevage de bovins, l’extraction minière, l’agriculture (manioc, jute, cacao et poivre) et la production de bois. Mise en place et organisée par la SUDAM (Surintendance du développement de l’Amazonie), créée en 1966, la déforestation est l’objet de nombreuses polémiques. Le bilan est en effet aujourd’hui mitigé, puisque le déboisement n’a pas eu les résultats économiques escomptés, les sols s’épuisant rapidement. Plus graves, la disparition des Amérindiens (Yanomanis) et la menace perpétuelle contre l’écosystème continuent d’inquiéter l’opinion internationale.

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Bolívar, Simón (1783-1830), général et homme d’État sud-américain, surnommé le Libertador en raison de sa participation à la lutte pour l’indépendance de l’Amérique du Sud contre les forces espagnoles.

Né à Caracas, au Venezuela, Bolívar, instruit par des précepteurs dans sa ville natale, voyage ensuite en Europe, notamment en France, en Espagne et en Italie, et s’ouvre ainsi à la philosophie des Lumières, qui va nourrir son idéal révolutionnaire. C’est à Rome qu’il conçoit un projet politique ambitieux : il se jure de libérer l’Amérique du joug colonial. En 1807, il retourne au Venezuela et prend part aux premières conspirations contre l’occupant, qui dans un premier temps sont principalement le fait d’une aristocratie créole qui, par des actions de guérilla, tente de fomenter une rébellion. Ce n’est que trois ans plus tard que Bolívar participe véritablement, aux côtés de Francisco Miranda, à l’insurrection contre les Espagnols. Les rebelles sont vaincus par les troupes loyalistes et si Bolívar ne participe pas directement à ces combats, il est envoyé en Grande-Bretagne au nom de la junte afin de négocier un soutien anglais. Il retourne dans son pays d’origine en 1811 et seconde Miranda dans ses efforts pour proclamer l’indépendance du Venezuela, prononcée le 5 juillet 1811. En 1812, il conduit de nouvelles expéditions militaires et, en 1813, à la suite de sa victoire à Taguanes, prend la ville de Caracas, qui lui décerne le titre de Libertador. Les forces coloniales mènent une contre-offensive victorieuse l’année suivante, le contraignant à l’exil en Jamaïque puis à Haïti (1815).

Bolívar, que cet échec renforce dans sa détermination, unit ses forces à celles de José Antonio Páez et de volontaires européens, et, en 1817, revient au Venezuela. Il instaure un gouvernement révolutionnaire dans la ville d’Angostura (actuelle Ciudad Bolívar) et se rend peu à peu maître de toute la région de l’Orénoque. La même année, avec son armée, il traverse les Andes pour arriver en Nouvelle-Grenade (actuelle Colombie), et remporte une victoire décisive contre les Espagnols à Boyacá, mettant ainsi un terme à la présence coloniale dans cette région (août 1819). Quelques mois plus tard, le 17 décembre 1819, la république de Colombie, constituée du Venezuela et de la Nouvelle-Grenade, est déclarée indépendante. Bolívar en devient le président. Il assure l’indépendance du Venezuela en remportant, avec l’armée qu’il conduit, une victoire écrasante sur les Espagnols près de Carabobo, le 24 juin 1821.

Le 7 août 1819, les troupes indépendantistes de Simón Bolívar infligent une sévère défaite aux armées royales de José Maria Barreiro. Cette bataille, qui a lieu sur le pont de Boyacá, est l'une des plus décisives de l'indépendance sud-américaine face au pouvoir colonial espagnol.

Détail de la bataille de Boyacá par J. W. Cañarete. Musée national de Bogotá (Colombie).

Archivo Fotografico Oronoz

L’espoir que nourrit Bolívar de voir l’Amérique latine unie le pousse à obtenir l’indépendance de Quito (l’actuel Équateur) en 1822, qui est alors rattaché à la Colombie. En 1824, il prend la tête des forces révolutionnaires péruviennes dans leur lutte pour l’indépendance contre l’Espagne. Victorieux, Bolívar est élu président du Pérou en février 1825, et, en mai de la même année, il instaure une nouvelle république dans le sud du Pérou, qui reçoit le nom de Bolivie en son honneur.

Bolívar, qui compte alors de nombreuses victoires militaires, tente de convertir celles-ci en succès politique afin de préserver l’unité et l’indépendance de la région. Il organise une série de conférences au Panamá en juin 1826 et défend l’idée qui lui est chère d’un grand mouvement panaméricain. Toutefois, son action politique est marquée par un échec : il ne parvient pas à fédérer les États qu’il préside et, dès 1827, doit renoncer au pouvoir au Pérou et en Bolivie. Deux ans plus tard, il assiste sans pouvoir s’y opposer à l’éclatement de la confédération de la Grande Colombie, qui réunit le Venezuela, la Colombie, l’Équateur et le Panamá. Il abandonne le pouvoir le 27 avril 1830. Il meurt le 17 décembre de la même année, vaincu, déçu, se sentant rejeté par ceux pour lesquels il se battait. De nos jours cependant, la mémoire de Bolívar est honorée dans toute l’Amérique latine, et, au Venezuela comme en Bolivie, le jour anniversaire de sa naissance est un jour férié.

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Orellana, Francisco de (v. 1500-1545), explorateur et soldat espagnol, navigateur de l'Amazone, né à Trujillo. Il partit pour le Pérou en 1535. En 1540, il fut commandant en second de l'explorateur espagnol Gonzalo Pizarro lors de son expédition à travers les Andes vers l'est du pays qui rapporta d'immenses richesses en or, en argent et en cannelle.

Après quelques infortunes, l'expédition atteignit le Napo. Lorsque les vivres furent épuisés, Orellana reçut l'ordre (1541) de descendre le Napo avec 50 hommes d'équipage à la recherche de vivres et de trésors. Il descendit cette rivière jusqu'à l'endroit où elle se jette dans l'Amazone, dans le nord-est de l'actuel Pérou ; au lieu de rebrousser chemin, il descendit l'Amazone jusqu'à l'océan Atlantique. Le voyage vers l'embouchure de l'Amazone dura près de huit mois, puis Orellana rentra en Espagne. La description qu'il fit d'une merveilleuse race de guerrières, qu'il nomma d'après les Amazones de la mythologie grecque, donna au fleuve son nom. Orellana fut chargé par le gouvernement espagnol d'y retourner et de poursuivre ses exploits. En 1544, il se lança dans une seconde expédition, lors de laquelle il mourut cette même année.

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AU SUJET DE L'ENDETTEMENT

1. PRÉSENTATION  développement, pays en voie de, pays dont les structures économiques, politiques et sociales ne permettent pas de satisfaire les besoins fondamentaux des populations et qui se caractérisent principalement par une pauvreté massive ainsi qu’une faible insertion dans l’économie mondiale.

Historiquement, la distinction entre pays du tiers-monde, selon une expression, recouvrant également une dimension politique, popularisée par l’économiste Alfred Sauvy en 1954, et pays développés, riches et anciennement industrialisés, s’est opérée avec le mouvement de décolonisation amorcé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Depuis, les premiers se sont engagés de manière inégale dans la voie du développement, enjeu majeur des rapports Nord-Sud. Le monde en voie de développement, où vivent plus des trois quarts de la population mondiale, recouvre aujourd’hui une réalité très contrastée.

2. INDICATEURS ET INDICES DU DÉVELOPPEMENTS   2.1. Des évolutions contrastées  
Depuis le début des années 1960, le développement du Sud s’est effectué à un rythme extrêmement rapide : les progrès économiques et sociaux réalisés sont à la mesure de ceux que connurent en un siècle les nations aujourd’hui les plus riches. Après une période de décollage économique, une rupture est cependant intervenue en 1973, avec le premier choc pétrolier. Le processus de développement s’est en grande partie enrayé avec la crise de la dette, en 1982, qui provoqua un tarissement des financements privés et qui fut aggravée par une détérioration continue des termes de l’échange. Après cette « décennie perdue du développement », la croissance économique a certes repris, mais le retard accumulé explique que l’écart entre Nord et Sud ait globalement continué de s’accroître.

Les situations sont cependant très différentes d’une région à l’autre, comme le souligne le rapport 1996 de la Banque mondiale. L’ensemble constitué par l’Asie de l’Est et le Pacifique, bénéficiant d’une forte croissance économique et de la majeure partie des flux de capitaux privés, est aujourd’hui davantage intégré à l’économie mondiale tandis que recule la pauvreté. Ces avancées globales dissimulent toutefois le fait que 80 p. 100 de la population de cette vaste région vit dans des pays à faible revenu, confrontés à des problèmes de développement importants. Le contraste est le même en Amérique latine et dans les Caraïbes, ensemble le plus lourdement endetté : au sein même des nouveaux pays industrialisés (NPI) comme le Brésil ou l’Argentine, les inégalités économiques et sociales n’ont cessé de se creuser. Le continent africain, malgré une récente amélioration en terme de croissance du produit intérieur brut (PIB), cumule les handicaps : sur fond d’extrême pauvreté, tous les indicateurs sociaux y demeurent inférieurs à ceux des autres régions ; l’investissement et l’épargne y sont toujours insuffisants pour susciter un développement endogène, et l’aide internationale, en recul ces dernières années, ne suffit pas à pallier ces carences.

2.2. Pauvreté et endettement  
Le revenu constitue le premier indicateur de développement (ou de sous-développement). Selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), les habitants des pays en développement, soit 76 p. 100 de la population mondiale, se partagent seulement 16 p. 100 du revenu mondial. Si le rythme d’accroissement du revenu par tête est plus rapide au Sud qu’au Nord, l’inégalité se perpétue en raison d’un décalage mécanique : l’écart de revenu, entre les 20 p. 100 les plus pauvres et les 20 p. 100 les plus riches, a doublé entre 1960 et 1990. En 1996, un habitant des pays riches avait en moyenne un revenu dix-huit fois supérieur à celui d’un habitant des pays pauvres.

Les institutions financières et les organismes économiques intergouvernementaux opèrent une classification des pays en développement à partir du produit national brut (PNB) par habitant, sur la base de l’année 1992. En 1996, celui-ci était inférieur à 675 dollars dans 64 pays à faible revenu (PFR), parmi lesquels la Chine, l’Égypte et l’Inde, la majorité des pays les moins avancés (PMA) se situant en Afrique subsaharienne. Une cinquantaine de pays d’Afrique, du Proche-Orient, d’Amérique du Sud et des Antilles se situent dans la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire, pour lesquels le PNB par habitant est supérieur à 676 dollars et inférieur à 2 695 dollars. Trente pays, dont l’Argentine et l’Arabie Saoudite, et de nombreux pays d’Asie de l’Est, se classent dans la tranche supérieure de cette catégorie, avec un PNB par habitant compris entre 2 696 dollars et 8 355 dollars. Quinze pays figurent parmi les pays à revenus élevés, dont le PNB par habitant dépasse 8 355 dollars.

Ne disposant pas des ressources en capitaux nécessaires à leur développement, ces pays l’ont en grande partie financé en s’endettant à l’extérieur. À la fin de l’année 1995, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) chiffrait la dette extérieure totale des pays en développement à 1 940 milliards de dollars. Cette dette, qui a augmenté plus rapidement dans la seconde moitié des années 1990, est inégalement répartie, l’Amérique latine et les Caraïbes en supportant près du tiers, l’Asie et le Pacifique 22,9 p. 100.

L’endettement constitue une entrave à la poursuite du développement. Outre le fait que les sommes consacrées au remboursement de la dette sont détournées de l’investissement productif, les pays endettés sont contraints de privilégier les secteurs économiques tournés vers l’exportation au détriment de la satisfaction des besoins internes, notamment en ce qui concerne l’agriculture. Depuis 1983, en raison du remboursement de la dette, les flux financiers entre le Nord et le Sud se sont inversés, les pays en voie de développement transférant en moyenne vers leurs créanciers du Nord une somme nette de 40 milliards de dollars par an. En 1996, ils consacraient globalement un cinquième de leurs recettes d’exportation au service de la dette.

2.3. Place dans l’économie mondiale  
Les structures de production reflètent également le décalage entre pays anciennement industrialisés et pays en développement, où le secteur agricole, peu productif, employait encore, en 1995, 60 p. 100 de la population. Entre 1960 et 1990, la contribution de l’agriculture au PIB des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les moins industrialisés, a diminué d’un tiers, au profit du secteur secondaire.

L’essor de l’industrie manufacturière a permis aux pays d’Asie d’améliorer leur insertion dans le commerce mondial. En vingt ans, leur poids dans les échanges internationaux a doublé, essentiellement grâce aux exportations de produits manufacturés. Dans le même temps, la part des pays les moins avancés, toujours spécialisés à l’exportation dans les produits agricoles et les matières premières, dont le prix n’a cessé de baisser depuis le début des années 1980, était divisée par deux. Or, la participation aux échanges commerciaux constitue un facteur nécessaire du développement. Mais le commerce mondial demeure dominé par les pays de l’OCDE, à l’origine des deux tiers des échanges internationaux, dont ils définissent également les règles. Les exportations des pays en développement ne représentent qu’un cinquième du total des exportations mondiales, mais la moitié pour les produits primaires.

2.4. Mesure du développement humain  
Les indicateurs économiques ne donnent qu’une vision partielle de la situation des pays du Sud. Aussi, le PNUD calcule-t-il, depuis 1990, un indice de développement humain (IDH), qui prend en compte non seulement le niveau de revenu, mais également l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’alphabétisation des plus de quinze ans. Les progrès sanitaires et sociaux ont permis de resserrer l’écart entre Nord et Sud : depuis les années 1960, l’espérance de vie moyenne a augmenté de dix-sept ans dans les pays en voie de développement, et le taux de scolarisation dans le primaire et le secondaire a été multiplié par 1,5, ce qui a provoqué un recul relatif de l’analphabétisme.

En 1996, cependant, l’IDH atteignait 0,916 pour les pays industrialisés contre 0,570 pour les pays en développement. Cette moyenne masque à nouveau de fortes disparités, entre d’une part l’Afrique subsaharienne (0,389) et l’Asie du Sud (0,453), d’autre part l’Amérique latine et Caraïbes (0,823), et l’ensemble constitué par l’Asie de l’Est et le Pacifique (0,874 sans la Chine).

L’ensemble des pays en voie de développement connaît un accroissement démographique, rapide et soutenu, même si les prévisions pour le XXe siècle ont récemment été revues à la baisse. Si un certain nombre de pays, tels les « dragons » asiatiques, la Chine ou le Brésil ont amorcé leur transition démographique, la baisse de la fécondité accompagnant celle de la mortalité, le taux de fécondité demeure très élevé dans les pays à revenu faible et intermédiaire. En Afrique subsaharienne, il atteint ainsi 6,1 enfants par femme.

Cette croissance de la population engendre des coûts supplémentaires en matière de développement humain et accroît la pression sur les ressources naturelles, alors même que les pays en développement ne sont pas encore parvenus à l’autosuffisance alimentaire et que les infrastructures sanitaires et sociales demeurent défaillantes. Plus des deux tiers des enfants sont aujourd’hui frappés de maladies ou d’incapacités dues à la malnutrition ou aggravées par elle, et le taux de mortalité infantile est de 3 à 10 fois supérieur à celui des pays industrialisés ; près de 40 p. 100 des habitants des pays en développement n’ont toujours pas accès à l’eau potable.

L’insuffisance des structures sanitaires est particulièrement frappante dans les grandes villes du Sud, qui se développent de manière anarchique, attirant en masse des paysans chassés par la raréfaction des terres cultivables ou pâturables. Entre 1950 et 1990, la population urbaine des pays en développement a quadruplé lorsque celle des pays industrialisés doublait.

3. THÉORIES ET POLITIQUES DU DÉVELOPPEMENT   3.1. Approches économistes  
Théories et politiques du développement ont longtemps négligé les facteurs socioculturels, le développement étant essentiellement pensé en termes de croissance du revenu. La révolution industrielle servait de référence. Pour des économistes tels Walt Rostow ou Arthur Lewis, le retard du tiers-monde par rapport aux pays riches s’analysait par une insuffisance de l’épargne intérieure, entraînant celle de l’investissement productif.

Rostow proposa ainsi dans les années 1950 un modèle du processus de développement en cinq étapes, de la société traditionnelle à celle de la consommation de masse. Le décollage de l’économie ne pouvait intervenir qu’après une période de transition, correspondant à l’accumulation de capital et à la diffusion des connaissances technologiques. Dans ce contexte, l’aide internationale devait se substituer à l’épargne intérieure et fournir les ressources nécessaires au décollage. Elle s’orienta en priorité vers les infrastructures économiques et les « industries industrialisantes ».

Les théoriciens du dualisme et de la dépendance, tels Raul Prebisch ou François Perroux, ne remirent pas en cause la nécessité de l’aide internationale. Mais celle-ci constituait un juste retour de ressources vers des pays dont les matières premières étaient achetées à bas prix par les pays industrialisés, qui les transformaient en produits finis revendus à des prix supérieurs. Cette thématique de l’échange inégal fonda la revendication d’un nouvel ordre économique international, qui domina les rapports Nord-Sud durant les années 1970.

Ces économistes mettaient également l’accent sur la spécificité des économies du Sud, caractérisée par un dualisme entre un secteur traditionnel négligé et un secteur moderne tourné vers l’extérieur, renforçant la dépendance à l’égard du Nord. Pour mettre fin à cette inégalité et à cette dépendance, les pays du Nord devaient accepter d’ouvrir largement leurs marchés et contribuer à la stabilisation du prix des matières premières ; les ressources dégagées par des échanges plus équitables devaient être consacrées à un développement autocentré, afin de permettre la substitution progressive de produits nationaux aux importations.

Le courant tiers-mondiste, représenté par Samir Amin ou Gunter Frank, défendait une politique plus radicale de rupture avec le capitalisme, considéré comme un modèle imposé par le Nord dominant, et de déconnexion du marché mondial. Les pays qui adoptèrent le modèle socialiste développèrent en priorité l’industrie lourde.

Dès les années 1960, des critiques avaient été émises à l’encontre des deux types de théorie. Albert Hirshman avait ainsi mis en doute la capacité d’absorption de l’aide par les économies sous-développées. En l’absence de cadre institutionnel adéquat, une grande partie de l’aide fut en effet gaspillée, et la priorité absolue donnée aux infrastructures lourdes donna parfois le jour à des complexes coûteux et parfaitement improductifs.

En Asie, l’accent avait davantage été mis sur l’amélioration de la production agricole, avec pour double objectif de réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur et de dégager, par l’augmentation du niveau de vie paysan, une épargne mobilisable pour l’industrialisation. Si une politique protectionniste permit, dans la phase de décollage, de protéger les industries nationales naissantes, la réussite des « dragons asiatiques », confrontée à l’échec des expériences autarciques, a démontré que l’insertion dans l’économie mondiale était une condition essentielle du développement.

3.2. Pour un développement de qualité  L’échec des politiques fondées sur une vision mécaniste du développement, le renforcement des inégalités, y compris celles engendrées par la croissance économique dans certains pays en voie de développement, contribuèrent à réorienter la réflexion en la matière. À partir des années 1970, les programmes de développement, sous l’impulsion du PNUD, prirent davantage en considération les spécificités culturelles et sociales des pays concernés ainsi que leurs structures institutionnelles.

L’accent fut mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux des populations. Il ne pouvait y avoir de développement sans que fût résolu le problème de l’insécurité alimentaire et sanitaire, sans élévation du niveau d’éducation des hommes et des femmes, acteurs du développement local. À la notion d’un modèle imposé de l’extérieur se substitua l’idée que le développement devait être un processus endogène, favorisé par la mise en place d’un cadre politique, financier et juridique favorable à l’initiative économique. Les populations devaient être plus étroitement associées aux projets de développement : leur participation fut notamment encouragée par les organisations non gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées sur le terrain.

La mise en œuvre des politiques d’ajustement structurel, à partir des années 1980, a cependant marqué un retour à la primauté de l’économie. Elle a eu pour conséquence immédiate de renforcer l’influence des institutions financières intergouvernementales au détriment des organismes spécialisés des Nations unies. Ces politiques ont incontestablement contribué, en Amérique latine et en Asie, à rétablir les grands équilibres financiers, et partant, à restaurer la confiance des investisseurs et prêteurs étrangers. Mais elles ont eu un coût social extrêmement élevé. Leur efficacité est davantage contestée dans les pays les moins avancés, notamment africains. Là, le processus d’industrialisation et de diversification de l’économie est à peine amorcé. Les possibilités de croissance sont hypothéquées par l’existence de multiples goulets d’étranglement (infrastructures inconsistantes ou défaillantes, segmentation des marchés internes et absence d’intégration régionale), handicaps aggravés par la corruption, la bureaucratie et l’instabilité politique.

En fait, ces facteurs de blocage sont désormais mieux intégrés aux stratégies de développement et au cours des années 1990, les approches de la Banque mondiale, voire du Fonds monétaire international, ont tendu à rejoindre celles d’organismes tels que le PNUD. Un consensus tend à se dégager quant aux priorités : la transformation des modes de production, que doivent accélérer les transferts de technologie, doit s’accompagner d’une réforme de l’État et d’un changement des structures sociales. Il n’en demeure pas moins que l’évolution des pays en voie de développement dépend étroitement du contexte international, à plus forte raison lorsque s’opère une mondialisation de l’économie.

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PÉTROLE

1. PRÉSENTATION  pétrole, liquide brun plus ou moins visqueux d'origine naturelle, mélange complexe d'hydrocarbures, principalement utilisé comme source d'énergie. Le pétrole contient des hydrocarbures saturés, à chaînes linéaires, ramifiés ou cycliques, ainsi que des traces de soufre, d'azote, d'oxygène, d'eau salée et de métaux (fer, nickel). On le trouve en grandes quantités dans des gisements enfouis sous la surface des continents ou au fond des mers.

2. HISTORIQUE  
Les dépôts de surface de pétrole brut sont connus depuis très longtemps. La Bible mentionne le bitume, employé pour recouvrir l'arche de Noé. Le pétrole, remonté à la surface sous forme de suintement de bitume, était utilisé par les peuples de Mésopotamie, il y a plus de trois mille ans, comme mortier dans la construction des remparts, pour le calfatage des coques des navires et pour assurer l'étanchéité des citernes et conduites d'eau, comme source d'énergie et même comme médicament.

Connues depuis l'Antiquité, les utilisations du pétrole à des fins médicinales se sont développées dès le XVe siècle. On attribuait alors au pétrole toutes les vertus.

Au Moyen Âge, on utilisait des sortes de grenades en terre cuite remplies de pétrole et de salpêtre, appelées « feux grégeois », qui furent la hantise des marins : lancées d'un navire, elles explosaient en laissant échapper le pétrole, qui s'enflammait, se répandait sur l'eau et propageait le feu aux autres navires.

La révolution industrielle entraîna la recherche de nouveaux combustibles ; les bouleversements sociaux qu'elle occasionna créèrent le besoin d'un pétrole peu onéreux et de bonne qualité pour les lampes. Toutefois, l'huile de baleine n'était accessible qu'aux riches, les bougies de suif avaient une odeur désagréable et les becs de gaz n'existaient que dans les maisons et appartements modernes des zones urbaines.

La recherche d'un meilleur combustible de lampe entraîna une forte demande d'« huile de roche » — c'est-à-dire de pétrole brut — et, vers le milieu du XIXe siècle, de nombreux scientifiques mirent au point des procédés permettant d'en faire un usage commercial. C'est ainsi que James Young, en Angleterre, commença à fabriquer différents produits à partir de pétrole brut, mais il s'orienta par la suite vers la distillation du charbon et l'exploitation des schistes bitumeux. Le physicien et géologue canadien Abraham Gessner déposa, en 1852, un brevet pour obtenir, à partir du pétrole brut, un combustible peu onéreux pour lampe, brûlant sans résidu, appelé pétrole lampant ; en 1855, le chimiste américain Benjamin Silliman publia un rapport indiquant la gamme de produits utiles pouvant être obtenus par distillation du pétrole.

C'est ainsi que débuta la recherche de plus importantes sources d'approvisionnement en pétrole brut. On savait que les puits creusés pour l'eau et le sel présentent parfois des infiltrations de pétrole. L'idée de forages pétroliers fit donc naturellement son chemin. Les premiers puits furent forés en Allemagne, en 1857. L'initiative qui rencontra le plus grand retentissement fut cependant celle d'Edwin L. Drake, le 27 août 1859, à Titusville, en Pennsylvanie. Drake procéda à des forages pour trouver la « nappe mère », origine des affleurements de pétrole de Pennsylvanie occidentale. Si Drake ne put extraire qu'un pétrole d'écoulement aisé et facile à distiller et si le puits était peu profond — 23 m seulement —, sa réussite n'en marquait pas moins le début de l'industrie pétrolière moderne. Cette découverte déclencha une véritable ruée vers l'« or noir ».

Depuis, on a découvert du pétrole sur tous les continents, sauf en Antarctique. Le pétrole fit rapidement l'objet de toute l'attention de la communauté scientifique, et des hypothèses cohérentes furent émises quant à sa formation, sa remontée à travers les couches terrestres et son emprisonnement. Avec l'invention de l'automobile, en 1880, et les besoins en énergie issus de la Première Guerre mondiale, l'industrie du pétrole devint l'un des fondements de la société industrielle.

3. FORMATION ET ACCUMULATION   

3.1. Le kérogène  
Le pétrole s'est formé sous la surface de la Terre à la suite de la décomposition d'organismes marins. Il y a plusieurs millions d'années, d'innombrables végétaux, micro-organismes et espèces planctoniques, vivaient dans les océans. Lorsque les générations successives mouraient, leurs restes se déposaient au fond des océans. Pendant des millions d'années, ils s'accumulèrent et se mélangèrent à la boue et au limon, pour former des couches de sédiments riches en matières organiques, le kérogène.


L'accumulation continue de sédiments enfouit ces couches organiques à de grandes profondeurs ; sous l'effet de la compression, celles-ci se transformèrent en roches qui devinrent des réservoirs de pétrole. Les roches contenant la matière première du pétrole sont appelées « roches mères ». L'épaisseur de ces couches sédimentaires augmentant, la température s'éleva, entraînant une transformation des matières organiques d'origine en substances plus simples, les hydrocarbures, composés de carbone et d'hydrogène. Ainsi se constitua le pétrole.

3.2. Migration et pièges  
Le pétrole, léger, a naturellement tendance à remonter vers la surface. Lorsque cela est possible, il s'échappe sous forme de suintements. Contrairement à une croyance très répandue, un réservoir de pétrole n'est pas un immense lac souterrain. Il s'agit bien souvent d'une roche apparemment solide mais très poreuse. En se déplaçant d'un pore à l'autre ou en s'écoulant par des fractures, le pétrole migre lentement vers la surface. Lorsqu'il rencontre une couche de roche imperméable, une accumulation se forme.

Le plus courant des « pièges à pétrole » est l'anticlinal, qui résulte du plissement convexe de roches stratifiées. Sous le dôme ainsi formé, on peut trouver du pétrole, prisonnier d'une couche rocheuse imperméable. Le gaz s'amasse à la partie supérieure, tandis que la roche réservoir située sous le pétrole est remplie d'eau.

Si l'on fore un puits pour percer la roche imperméable, on peut alors ramener le pétrole à la surface. L'exploration pétrolière consiste essentiellement à repérer les sites susceptibles, de par leur structure géologique, de retenir du pétrole ou du gaz.

3.3. Réserves  
L'estimation des réserves de pétrole et de gaz naturel dans le monde est l'objet de discussions continuelles. Il n'existe pas de définition des réserves admise par tous. Cependant, les experts retiennent généralement quatre catégories.

3.3.1. Les réserves prouvées  Les réserves prouvées correspondent aux quantités d'hydrocarbures récupérables avec une quasi-certitude, à partir de réservoirs connus, forés aux conditions économiques et technologiques du moment. À la fin de l'année 1995, les réserves prouvées atteignaient 137,4 milliards de t, soit l'équivalent de quarante-cinq ans de production au rythme actuel. Le Proche-Orient possède 65,5 p. 100 des réserves mondiales, l'Amérique latine, 12,8 p. 100, l'Europe, 7,4 p. 100, l'Afrique, 7,3 p. 100, l'Extrême-Orient, 4,4 p. 100 et les États-Unis, 2,7 p. 100. Au total, la part de l'OPEP atteignait 77,2 p. 100 du total mondial au début de 1996.

3.3.2. Les réserves probables et les réserves possibles  Les réserves probables sont les quantités potentiellement récupérables des réservoirs connus. Les réserves possibles sont les quantités d'hydrocarbures susceptibles d'être découvertes à partir de réservoirs encore inconnus, et extraites à des conditions techniques et économiques envisageables pour les trente années à venir.

3.3.3. Les réserves ultimes  Les réserves ultimes sont constituées par l'addition des réserves prouvées, probables et possibles. Des études récentes évaluent ces réserves à 215 milliards de t de pétrole brut, et à environ 278 000 milliards de m3 de gaz naturel.

3.3.4. Les réserves non conventionnelles  Les réserves non conventionnelles correspondent aux schistes bitumineux, aux sables asphaltiques et aux pétroles extra-lourds. Le potentiel théorique de ces réserves est de l'ordre de grandeur des réserves précédentes. Les réserves de pétroles extra-lourds et de sables asphaltiques ont été estimées, au congrès mondial de Buenos Aires en 1991, à environ 176 milliards de t, réparties principalement entre le Canada, la CEI et le Venezuela.

Le risque à court terme de pénurie physique est donc à écarter. Il faut néanmoins apporter une attention soutenue au renouvellement des réserves mondiales et surtout à leur répartition géographique. Les derniers événements de la guerre du Golfe ont rappelé le caractère stratégique de cette matière première dans les économies modernes.

4. INDUSTRIE DU PÉTROLE   4.1. Exploration  Pour trouver le pétrole brut sous la surface de la Terre, les géologues doivent rechercher un bassin sédimentaire dans lequel le pétrole et le gaz ont pu se former. Ces derniers doivent en outre avoir eu la possibilité de migrer à travers des porosités capables de retenir de grandes quantités de liquide. L'apparition du pétrole brut dans la croûte terrestre est limitée par ces deux conditions, qui doivent être remplies simultanément, en plus des dizaines de millions d'années nécessaires à sa formation.

Aux premiers temps de l'industrie pétrolière, la prospection était très aléatoire. Sauf quand le pétrole affleurait à la surface, les puits étaient généralement forés sur la base de vagues présomptions, et les résultats étaient bien souvent décevants. Aujourd'hui, l'exploration pétrolière est devenue une activité beaucoup plus scientifique, mais malgré les techniques modernes et la haute qualification des géologues et géophysiciens, il s'agit toujours d'une activité très incertaine. En effet, la surface de la Terre a connu une histoire complexe, faite de déplacements de continents et d'océans entiers, de puissants mouvements tectoniques donnant naissance à des chaînes montagneuses.

Toutefois, les géologues et les géophysiciens disposent de plusieurs outils pour identifier les zones potentielles de forage. Dans une première phase, l'équipe de recherche étudie toutes les informations géologiques et géographiques recueillies sur une zone et établit des cartes détaillées. La photographie aérienne est souvent utilisée ; actuellement, on se sert davantage de l'imagerie par satellite.

Certaines zones sont ensuite sélectionnées en vue d'une étude plus détaillée. Les géologues étudient les affleurements rocheux et analysent des échantillons de roches et les fossiles qu'ils contiennent pour déterminer leur origine et leur âge. Des études géophysiques fournissent des informations complémentaires sur les formations rocheuses situées au-dessous de la surface. Ces études incluent des mesures de la gravité et du champ magnétique, car ces paramètres sont affectés par les différents types de roches qui composent l'écorce terrestre et par leur répartition.

Les études sismiques fournissent des informations extrêmement précieuses. Cette méthode consiste à envoyer dans le sol des ondes sonores, réfléchies par les différentes surfaces rocheuses. On mesure alors le temps que mettent les ondes pour revenir à la surface. Ces études peuvent également indiquer la nature des roches, car des roches différentes auront des vitesses de transmission différentes. On peut produire ces ondes sismiques en faisant exploser une charge de dynamite à quelques mètres de profondeur, à l'aide de camions vibrateurs ou bien encore de décharges d'air comprimé en mer. Les études sismiques les plus complexes sont les études tridimensionnelles, qui permettent, grâce à une meilleure connaissance du sous-sol, la découverte de pièges complexes ou de petite taille et un plus grand taux de réussite en matière de forage d'exploration. Les données enregistrées sont traitées par des ordinateurs puissants qui donnent une image tridimensionnelle, très précise, des formations rocheuses et de la structure du sous-sol dans la zone étudiée.

Malgré toutes ces techniques sophistiquées, seul un forage permettra de confirmer la présence de pétrole.

4.2. Forage  
Le premier puits foré dans une zone est appelé « puits d'exploration ». Si l'on découvre du pétrole, d'autres puits sont forés pour délimiter le gisement. Ce sont des « puits d'évaluation ». Si le gisement est exploité, certains de ces puits peuvent être utilisés comme puits de production.

La plupart des puits de pétrole ont été forés par rotation d'un outil, le trépan. Un train de tiges de forage supporté par une tour métallique, le derrick, est mis en rotation par la table de rotation (procédé rotary). À son extrémité, le trépan, outil de coupe muni de dents en acier et parfois en diamant, permet de percer les roches les plus dures. La boue de forage, un mélange particulier d'argile, d'eau et de produits chimiques est injectée en permanence à l'intérieur des tiges pour ressortir par le trépan et remonter à la surface par l'espace annulaire compris entre les tiges et les parois du trou. La circulation de la boue refroidit le trépan et permet d'évacuer les débris de forage. À la surface, la boue est filtrée et réinjectée. L'analyse des débris fournit des informations précieuses sur la nature et la composition des roches traversées. La vitesse de forage peut varier de 25 cm/h à 50 m/h selon la dureté de la roche.

Avant de mettre un gisement en exploitation, on évalue la rentabilité économique du projet, qui dépend des coûts de production, de la proximité des marchés potentiels et de la qualité du pétrole brut. Le coût de production d'une tonne de pétrole brut peut varier dans un rapport de 1 à 50. Une fois la rentabilité économique du projet validée, on peut démarrer la production.

4.3. Production  
En 1995, la production de pétrole brut mondiale a atteint 3 234,6 millions de tonnes. Cette même année, la France a importé plus de 80 millions de t de pétrole brut. La production de pétrole brut extrait du sol national s'est élevée à 2,5 millions de t.

4.3.1. Récupération naturelle  Après avoir démonté les derricks, on équipe la tête de puits d'un jeu de vannes appelé « arbre de Noël », destiné à contrôler le débit du pétrole. Lorsque la différence de pression est suffisante, le pétrole remonte naturellement vers la surface. Le plus souvent, il est nécessaire d'installer des pompes à balancier. Cette extraction dite « primaire » permet de récupérer de 20 à 30 p. 100 du pétrole présent dans le réservoir. Le pétrole est ensuite acheminé à une station de traitement, où il est débarrassé de l'eau, du gaz et des impuretés qu'il contient.

4.3.2. Récupération assistée  La récupération de type « secondaire » est obtenue par l'injection, au moyen de puits spéciaux, de fluides tels que le gaz extrait du puits associé au pétrole et fortement comprimé ou du gaz de pétrole liquéfié (butane / propane) ou encore de l'eau, cette dernière pratique étant courante, mais moins efficace.

La récupération de type « tertiaire » agit sur les caractéristiques physiques du pétrole. On peut employer des méthodes thermiques, des méthodes par entraînement par fluide miscible, des méthodes chimiques ou des méthodes de forage. Les méthodes thermiques consistent à réduire, par la chaleur, la viscosité du pétrole pour faciliter sa migration dans les roches poreuses. On l'obtient par injection de vapeur ou par combustion souterraine. Pour l'entraînement par fluide miscible, on utilise le gaz carbonique ou des hydrocarbures légers (butane / propane). Dans les méthodes chimiques, l'objectif est de réduire les forces capillaires qui contribuent à retenir les hydrocarbures dans la roche. On utilise des polymères ou des « micro-émulsions » (mélange d'huile, d'eau, d'alcool et de tensioactifs).

Les progrès dans les outils et les techniques de forage sont aussi mis à profit. On peut citer, à titre d'exemple, le forage en petit diamètre (slim hole), le forage dévié, appelé aussi forage horizontal, et le forage multidrains, qui permettent de réaliser des architectures de puits de plus en plus complexes.

4.3.3. Production en mer  
On estime que 30 p. 100 du pétrole produit dans le monde provient des gisements en mer (gisements offshore). La première plate-forme de forage en mer a été construite en 1947, dans le golfe du Mexique, par 7 m de profondeur. Aujourd'hui, il existe des plates-formes ancrées au fond de la mer par 400 m de profondeur. Elles pèsent des milliers de tonnes et peuvent accueillir des centaines de techniciens. Pour les plus petits gisements, on a mis au point des systèmes de production flottants. Ce sont des navires qui sont utilisés pour traiter et stocker le pétrole provenant de tubes prolongateurs qui relient le fond à la surface. Avec les systèmes de production sous-marine, le pétrole est acheminé par des collecteurs qui courent au fond de la mer jusqu'à la plate-forme d'un gisement voisin. Voir aussi Forage, plate-forme de.

4.4. Transport du pétrole brut  Le pétrole brut est acheminé vers les raffineries par oléoduc (pipeline) ou par navire. Le pétrole représente près de la moitié du commerce maritime mondial et on trouve des réseaux d'oléoducs sur la plupart des continents.

4.4.1. Par navire  
À l'origine, le transport du pétrole s'effectuait dans des barils en bois que l'on chargeait dans les cales des navires. Le baril (159 l) est d'ailleurs encore l'unité de mesure utilisée. Ensuite, on eut l'idée de construire des navires qui étaient des réservoirs flottants : les pétroliers.

La principale caractéristique d'un pétrolier est le compartimentage en citernes séparées, ce qui autorise le transport de différents types de pétrole et participe à la stabilité du navire. L'ensemble des aménagements et des machines est installé à l'arrière du navire pour des raisons évidentes de sécurité. L'équipage est constitué d'environ 25 hommes dont la vie se déroule à l'arrière dans la partie appelée « château ».

Les plus grands pétroliers peuvent transporter jusqu'à 400 000 tonnes de pétrole brut du golfe Persique à l'Europe, après avoir contourné l'Afrique, en trente jours. Voir Pétrolier.

4.4.2. Par oléoduc  
La solution la plus simple et la plus sûre pour transporter un liquide est le tuyau. Dans l'industrie pétrolière, on l'appelle oléoduc ou pipeline. Néanmoins, l'installation d'un oléoduc est coûteuse : dans des conditions difficiles, le coût d'un kilomètre peut être aussi élevé que celui de la construction d'un kilomètre d'autoroute.

Cet oléoduc de 1 270 km de long relie la côte arctique à la côte occidentale de l'Alaska et transporte 2 millions de barils de pétrole par jour.

Pat and Tom Leeson/Photo Researchers, Inc.


Les oléoducs de pétrole brut ont souvent un diamètre supérieur à un mètre. Des stations de pompage sont installées à intervalles réguliers permettant ainsi de maintenir une vitesse d'acheminement de 5 km/h.

4.5. Raffinage  
L'objectif du raffinage est de transformer par des opérations physico-chimiques des pétroles bruts d'origines diverses en carburants, combustibles, lubrifiants, bitumes et de plus en plus en produits de base pour la pétrochimie. Le commerce international porte sur plus de 100 qualités de pétrole brut différentes.

4.5.1. Distillation  Le procédé de base du raffinage est la distillation atmosphérique. Le pétrole brut est tout d'abord chauffé dans un four à 370 °C, où il se vaporise partiellement, et est amené dans la tour de distillation, appelée aussi colonne de fractionnement.

Les fractions les plus légères sont en haut de colonne. Il s'agit du gaz de raffinerie, qui sera utilisé sur place comme combustible. Parmi les autres fractions légères, on trouve le butane et le propane, les essences et le naphta, qui est la matière première de la pétrochimie. Ensuite vient le kérosène utilisé dans les moteurs à réaction, le gazole et le fioul domestique. Les produits lourds — les résidus — sont soutirés en bas de la colonne, puis redistillés sous vide pour permettre l'obtention des fiouls lourds, des lubrifiants et des bitumes.

Pour satisfaire aux besoins du marché actuel, il faut obtenir de plus grandes quantités d'essences avec des indices d'octanes élevés. D'autre part, on doit diminuer la teneur en soufre des gazoles (voir Carburants). Il est alors nécessaire de procéder à des traitements de conversion des produits issus de la distillation.

4.5.2. Craquage et reformage  Le craquage consiste à fractionner les grosses molécules des fractions lourdes en molécules plus petites. Dans le craquage thermique, la transformation des molécules est effectuée par l'action de la chaleur. Le craquage catalytique permet de décomposer les fractions lourdes en présence d'un catalyseur, qui active la rupture des liaisons entre les atomes de carbone. L'hydrocraquage consiste à faire agir de l'hydrogène à forte pression (de 50 à 150 bars) et à des températures allant de 250 à 400 °C. Enfin, au cours du vapocraquage, les réactions ont lieu en présence d'eau à très haute température (de l'ordre de 900 °C). Voir aussi Craquage.

Le reformage permet de convertir le naphta ou les essences provenant de la distillation en des essences de qualité supérieure, à haut indice d'octane. Ce procédé permet aussi d'obtenir des bases pour la pétrochimie.

4.5.3. Autres procédés  Il existe d'autres procédés de raffinage, comme l'isomérisation et l'alkylation, qui permettent d'obtenir des essences à indice d'octane élevé, indispensable pour les essences sans plomb. Les produits subissent d'autres traitements permettant d'agir sur leur couleur, leur stabilité, leur odeur (élimination des mercaptans) et leur teneur en hétéroatomes, comme le soufre et l'azote.

5. UTILISATIONS ET IMPORTANCE DU PÉTROLE  
On emploie le pétrole comme matière première dans l'industrie chimique et dans la production de carburants. Le pétrole et ses dérivés sont utilisés dans la production de médicaments, de produits agrochimiques et alimentaires, de matières plastiques, de matériaux de construction, de peintures et de fibres synthétiques, de détergents et de caoutchouc, ainsi que dans la production électrique.

En fait, notre civilisation industrielle moderne dépend du pétrole et de ses dérivés ; la structure physique et le mode de vie des communautés urbaines entourant les grandes villes sont le résultat d'un approvisionnement en pétrole à grande échelle et peu coûteux. C'est la première source d'énergie mondiale ; il fournit près de la moitié de la demande totale d'énergie primaire. Voir aussi Nucléaire, énergie ; Solaire, énergie.

Le pétrole est devenu une arme politique, comme l'ont démontré les deux chocs pétroliers des années 1970 (voir Crise économique). L'offre et la demande de pétrole, son prix, les solutions de remplacement et les économies d'énergie sont des questions constamment débattues. Les taxes qui frappent la production du brut et la vente des produits pétroliers participent de façon importante au budget des États. À titre d'exemple, la taxe intérieure sur les produits pétroliers est la troisième ressource fiscale de la France.

Voir aussi Hydrocarbures, pollution par les.

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POLLUTION   PAR   LES   HYDROCARBURES

9. POLLUTIONS NON MARINES  Sur la terre ferme aussi, une importante pollution est causée par l’exploration et la production des hydrocarbures. Dans la plupart des cas, cette pollution est due à une mauvaise administration, ainsi qu’à des accidents techniques dus au manque d’entretien et au contrôle déficient des machines. Par exemple, les sols et les cours d’eau d’Amazonie équatoriale sont pollués par de mauvaises pratiques d’exploitation, par l’élimination peu scrupuleuse des déchets pétroliers et par les pannes chroniques des séparateurs huile-eau. En Russie, la corrosion et le manque d’entretien des oléoducs a causé une importante pollution en octobre 1994, quand plus de 60 000 t de pétrole ont jailli d’une canalisation brisée, près de Usinsk, au sud du cercle polaire Arctique. À ces hautes latitudes, la toundra et la taïga sont extrêmement sensibles à la pollution pétrolière et la décomposition biologique et physique des polluants est très lente.

Les tropiques aussi sont touchés : au Nigeria, les fuites sont fréquentes sur les oléoducs qui serpentent à travers les terres agricoles, et dont la construction et l’entretien laissent à désirer. Une fois les résidus volatils brûlés, il ne reste souvent plus sur ces zones sinistrées qu’une croûte de terre stérile de près de 2 m de profondeur qui rend le sol inutilisable : les effets de tels épanchements perdurent pendant plusieurs décennies..

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Chez les reptiles, comme ces tortues géantes des Galápagos, la fécondation de l'ovule par le spermatozoïde est interne, grâce à l'existence, chez le mâle, d'un organe génital spécialisé. Au cours de l'accouplement, le mâle introduit son pénis dans les voies communes, génitales et excrétrices (cloaque), de la femelle.

Tui De Roy/Oxford Scientific Films

TORTUES TERRESTRES  
Les reptiles connus sous le nom de tortues terrestres sont généralement groupés dans une seule famille. La carapace des tortues terrestres est haute et bombée. Les plaques supérieure et inférieure de certaines d'entre elles possèdent une charnière qui permet une fermeture totale. Les tortues géantes des îles Galápagos appartiennent à ce groupe.

Parce que leur carapace et les grosses écailles recouvrant leurs membres leur offrent une protection efficace, les tortues terrestres sont généralement pacifiques. Les pattes avant des tortues fouisseuses sont particulièrement bien adaptées pour creuser des trous profonds où elles se réfugient en cas de forte chaleur. Avec le développement de l'urbanisation, les populations de tortues diminuent fortement, non seulement parce qu'elles sont faciles à capturer, mais aussi parce que leur habitat est bouleversé. Plusieurs milliers de tortues géantes des îles Galápagos furent massacrées par les chasseurs de baleines et par les pirates afin de charger leurs navires de viande fraîche. Les quelques spécimens ayant survécu sont maintenant sérieusement menacés par les chèvres, introduites dans ces îles et qui ont détruit la végétation. Un peu partout dans le monde, la canalisation des rivières, l'assèchement des marais et la construction d'autoroutes au cours des dernières années ont réduit l'habitat des tortues et empêché leur migration pendant la période de reproduction.

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Iguane, nom courant désignant de grands lézards du continent américain, de Madagascar et des îles Fidji. Ces reptiles sont connus pour leur taille, qui peut atteindre presque 2 m, leur parade nuptiale caractéristique et leur comportement défensif impressionnant au cours duquel ils dressent leur corps et secouent la tête vigoureusement.

Les iguanes ont un corps compact avec une rangée d'écailles épineuses allant du cou à la queue. La queue, longue et puissante est en général légèrement aplatie. Les iguanes ont des paupières mobiles et de grands tympans externes. Chaque patte possède cinq doigts terminés par des griffes acérées. Contrairement à la plupart des autres lézards, les iguanes sont végétariens. Leur habitat est varié : certains vivent dans les arbres, d'autres dans l'eau ou en dehors de l'eau.

L'iguane commun ou iguane vert abonde en Amérique tropicale ; il vit dans des arbres souvent au-dessus d'une étendue d'eau. Le mâle est gris avec une crête rouge clair. La femelle est généralement brune. La chair et les œufs de cette espèce sont des mets appréciés. L'iguane rhinocéros est une espèce terrestre vivant à Haïti et Porto Rico, et elle tire son nom des trois cornes qu'elle porte sur le front. Deux espèces ne vivent qu'aux Galapagos, dont l'iguane marin, unique lézard marin. Il vit sur les plages et plonge pour se nourrir d'algues. Les varans sont parfois appelés iguanes (voir Varan).

Classification  : les iguanes appartiennent à la famille des Iguanidés. L'iguane commun a pour nom latin Iguana iguana, l'iguane rhinocéros Cyclura cornuta et l'iguane marin Amblyrhynchus cristatus.

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Habitant des Andes, l'ours à lunettes (Tremarctos ornatus) est le seul ours d'Amérique du Sud, et, en fait, de tout l'hémisphère Sud. Il forme deux populations isolées, qui se nourrissent de fruits, de végétaux, de petits animaux et d'insectes.

Mark Moffett/Minden Pictures

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Célèbres pour leur remarquable capacité à se fondre dans la végétation, les phasmes sont des insectes majoritairement tropicaux. Ce spécimen, qui ressemble à s'y méprendre à une brindille, est originaire d'Inde. L'extrême lenteur de ses déplacements ajoute à l'illusion.

G. I. Bernard/Animals Animals

Phasme, insecte appellé aussi insecte-brindille parce qu'il ressemble beaucoup aux brindilles des plantes sur lesquelles vivent la plupart des espèces. Le corps de ces insectes est long et mince, les pattes elles-aussi sont comme des bâtons et les ailes sont soit absentes, soit rudimentaires, soit en forme de feuille. Les phasmes vivent surtout dans les climats tropicaux où certaines espèces peuvent atteindre plus de 30 cm. Voir aussi Phyllie.

Si les phasmes ressemblent à des brindilles, les phyllies, qui appartiennent au même ordre (Phasmidés), ont l'apparence de feuilles. Leur couleur varie du vert au brun en fonction de la végétation dans laquelle elles évoluent. Les phyllies sont souvent des prédateurs se nourrissant d'autres insectes.

Ray Coleman/Photo Researchers, Inc.

Classification : les phasmes appartiennent à l'ordre des Phasmides.

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Contrairement au lama et à l'alpaga, depuis longtemps domestiqués, les vigognes vivent en petits groupes uniquement à l'état sauvage. Elles sont chassées pour leur laine.

Rob Cousins/Oxford Scientific Films

Vigogne, mammifère ruminant, appartenant à la famille du chameau, ou camélidés. Cet animal est originaire des Andes équatoriennes, péruviennes et boliviennes ; c'est un proche parent du lama domestique. Les vigognes sont des animaux petits et minces à la fourrure rouge orangé. Elles errent généralement en troupeaux de petite taille et n'ont jamais pu être domestiquées. Elles sont abondamment chassées pour leur peau et leur laine qui est appréciée pour le tissage. Le terme de vigogne est appliqué aux tissus fabriqués avec la laine de la vigogne, ainsi qu'aux textiles fabriqués avec la laine du mouton mérinos et qui imitent la vigogne naturelle. Ces tissus ressemblent en général à la serge tissée mais sont plus épais et plus doux, et ont un poil caractéristique.

Classification : la vigogne appartient à la famille des Camélidés. Elle a pour nom latin Vicugna vicugna.

Le lama appartient au genre Lama, au sein de la famille des Camélidés qui comprend quatre espèces : le lama, l'alpaga, la vigogne et le guanaco. Le lama proprement dit a pour nom d'espèce Lama glama, le guanaco L. guanicoe.

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