INFORMATIONS SUR LE PAYS


1. PRÉSENTATION  Galápagos, archipel des, groupe d'îles de l'Équateur, dans l'océan Pacifique, constituant une province du pays, à environ 1 050 km au large de la côte ouest. L'archipel comprend quinze grandes îles et plusieurs centaines de petites îles s'étendant sur ou près de l'équateur. Isabela, San Cristóbal, San Salvador, Santa María et Santa Cruz en sont les principales îles. La superficie totale des terres est de 7 844 km2.

2. LES TERRES  
Les îles sont d'origine volcanique, avec des rivages plats et un intérieur montagneux dont les cratères élevés du centre constituent les points culminants, certains atteignant plus de 1 520 m. Plusieurs volcans sont en activité. Les îles sont bordées de mangliers ; plus à l'intérieur des terres, bien que toujours dans les régions côtières, où il tombe peu de pluie, la végétation se compose principalement d'épineux, de cactus et de mesquite. Dans les hautes terres, qui sont exposées à une brume assez dense, la végétation est plus luxuriante. Le climat et la température des eaux entourant les îles sont modifiés par le courant froid de Humboldt venant de l'Antarctique.


Les îles Galápagos sont remarquables pour leur faune, qui comprend bon nombre d'animaux se trouvant uniquement sur l'archipel et différentes sous-espèces sur les différentes îles. Six espèces de tortues géantes de l'archipel sont uniques au monde (en espagnol galápago, d'où le nom des îles). Deux espèces de grands lézards de la famille des iguanes — un lézard fouisseur et un lézard marin peu commun qui plonge dans l'océan pour chercher des algues — font partie des autres reptiles présents sur les îles. Les îles regroupent quatre-vingt-cinq espèces différentes d'oiseaux, dont des flamants, des cormorans qui ne volent pas, des fringillidés et des pingouins. Les otaries sont présentes en nombre, tout comme plusieurs espèces de poissons côtiers. Les Galápagos sont, en partie, un sanctuaire de la vie sauvage.

3. POPULATION ET ÉCONOMIE  
L'île a une population totale de 9 785 habitants (1990), principalement constituée d'Équatoriens. Le centre administratif est Baquerizo Moreno sur l'île San Cristobal. On y cultive des légumes, des fruits tropicaux et du café. La pêche au thon, au mérou et à la langouste est une activité importante.

4. HISTOIRE  
Les îles étaient inhabitées à l'époque où elles furent explorées par les Espagnols en 1535. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l'île devint un lieu de rendez-vous pour les pirates et les boucaniers. Les navires de guerre anglais et américains, ainsi que les baleiniers accostaient souvent aux Galápagos au XIXe siècle. Les îles ne furent peuplées qu'après avoir été annexées par l'Équateur en 1832. En 1835, Charles Darwin qui voyageait à bord du Beagle, passa six semaines à étudier la faune des Galápagos. Ses observations lui permirent d'élaborer sa théorie sur l'Origine des espèces. Une station d'observation de satellites se trouve sur les Galápagos depuis 1967.

 

 

1. PRÉSENTATION  
Équateur (pays), officiellement république de l’Équateur, pays du nord-ouest de l’Amérique du Sud, bordé par la Colombie au nord-est, par le Pérou à l’est et au sud, et par l’océan Pacifique à l’ouest. Le pays comprend également l’archipel des Galápagos, situé dans le Pacifique, à environ 965 km à l’ouest du continent. Ce pays, dont la capitale est Quito, a été baptisé ainsi du fait que l’équateur le traverse ; sa superficie est de 272 045 km².

2. LE PAYS ET SES RESSOURCES  
2.1. Relief et hydrographie  
L’Équateur est divisé en trois régions géographiques :

— la Costa qui comprend une plaine littorale sédimentaire et une chaîne de faible altitude (800 m). C’est une des régions les plus fertiles et les plus riches du pays ; elle couvre un peu plus du quart de la superficie du pays ;

— la Sierra, ou hautes terres centrales, est composée d’une double cordillère parallèle de montagnes élevées et massives. Elle comprend la Cordillère occidentale (avec le sommet le plus élevé du pays, le Chimborazo, qui culmine à 6 310 m) et la Cordillère orientale ou royale. Elle contient plus d’une douzaine de pics volcaniques d’une altitude supérieure à 5 000 m, dont le Cotopaxi (5 897 m), l’un des plus hauts volcans du monde en activité. Elles sont séparées par un fossé médian « le couloir andin » qui est une succession de bassins de remblaiement comme celui de Quito ;

— enfin, l’Oriente, ou jungle orientale, qui couvre environ la moitié du territoire et forme la partie amazonienne de l’Équateur. Il occupe l’est des Andes.

Les îles Galápagos comportent six îles principales et une douzaine d’îles plus petites qui sont les parties émergées d’édifices volcaniques, éteints pour la plupart.

2.2. Climat  
Bien qu’il soit situé au niveau de l’équateur, le pays dispose d’une grande variété de climats, en raison des différences d’altitude. La Costa est généralement chaude et humide, avec une température annuelle moyenne d’environ 26 °C. Dans la Sierra, les températures s’échelonnent entre 7 °C et 21 °C. La ville de Quito, située à 2 850 m au-dessus du niveau de la mer, connaît une température annuelle moyenne de 13 °C. La région de l’Oriente est encore plus chaude et plus humide que la Costa : les températures avoisinent 38 °C et les précipitations annuelles atteignent 4 000 mm.

2.3. Flore et faune  
La forêt dense recouvre la partie septentrionale de la côte de l’Équateur ainsi que la côte méridionale. Elle s’étend parfois jusqu’aux versants des Andes, sous forme de forêt pluviale sempervirente. Les flancs des cordillères et l’Oriente sont eux aussi densément boisés, jusqu’à une altitude d’environ 3 000 m.

La faune de l’Équateur est variée. On y trouve de grands mammifères : l’ours, le jaguar, le puma, l’ocelot et le chat sauvage. Les reptiles comme le lézard, le serpent et le crocodile vivent sur les versants des Andes et le long des plaines côtières. Les oiseaux constituent le groupe animal le plus varié. En effet, de nombreux oiseaux en provenance d’Amérique du Nord migrent vers l’Équateur pendant l’hiver. L’archipel des Galápagos possède de nombreuses espèces animales et constitue une réserve naturelle.

2.4. Ressources naturelles  
La forêt, une des principales ressources de l’Équateur, couvre une grande partie du territoire. Les autres ressources du pays sont le pétrole (19 millions de t en 1994), l’or, l’argent, le plomb, le zinc, le sel, le cuivre, le fer, le charbon, le gaz naturel et le soufre.

3. POPULATION ET SOCIÉTÉ   3.1. Démographie  En 1998, la population équatorienne représentait 12,3 millions d'habitants, ce qui représente une densité moyenne de 45,3 habitants au km². Le taux de fécondité était de 3,6 enfants par femme et l’espérance de vie de 68,8 ans. La répartition de la population est inégale : la moitié des Équatoriens habite sur la Costa et environ 46 p. 100 vivent dans la Sierra. L’Oriente regroupe à peine 5 p. 100 de la population. Environ 80 p. 100 d’entre eux sont des Amérindiens et des métis, 10 p. 100 sont des Blancs créoles — principalement d’origine espagnole — et 10 p. 100 sont des Noirs. Les populations indiennes se sont regroupées en 1986 en une Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie). Elle regroupe les Shuars (Jivaros), les Zaparos, les Saraguros, les Secoyas, les Huaoranis, les Cofanes, les Awas, les Salasacas, les Colorados (Tsachilas), les Otavaleños et les Cayapas.

3.2. Découpage administratif et principales villes  
L’Équateur est divisé en 21 provinces, elles-mêmes subdivisées en cantons et en communes urbaines et rurales.


Quito, la capitale, est située dans les Andes septentrionales. Guayaquil se trouve dans le sud-ouest : c’est un centre commercial et financier et le principal port du pays. Cuenca, centre industriel, commercial et touristique, ainsi que Machala, ville commerciale, agricole et portuaire sont également des villes importantes.

3.3. Langues et religions  La langue officielle et la plus largement utilisée dans le pays est l’espagnol. De nombreux Amérindiens des régions rurales de la Sierra parlent également le quechua, une langue originaire de l’Empire inca.

La plupart des Amérindiens ont été convertis à la religion catholique après la colonisation du pays par les Espagnols. Le catholicisme devint religion d’État en 1863. Cependant, dès 1889, un mouvement libéral eut pour résultat une séparation partielle entre l’Église et l’État, et un décret de 1904 plaça l’Église sous le contrôle de l’État. Les biens du clergé furent alors confisqués et une liberté totale de culte fut instituée. De nos jours, le catholicisme est la religion de 95 p. 100 de la population. Les Amérindiens de l’Oriente conservent cependant d’anciennes religions et une minorité d’Équatoriens sont de confession protestante.

3.4. Éducation  Une campagne destinée à réduire le taux élevé d’analphabétisme en Équateur commença après la Seconde Guerre mondiale ; en 1995, le taux d’alphabétisation atteignait 90,1 p. 100. En principe, l’école est gratuite et obligatoire pour tous les enfants âgés de 5 à 15 ans. Cependant, de nombreuses zones rurales sont souvent dépourvues d’écoles.

Les principaux établissements d’enseignement supérieur du pays sont l’université centrale d’Équateur (1769) et l’université catholique pontificale d’Équateur (1946), à Quito ; Cuenca possède également une université (1868) ainsi que Guayaquil (1867).

3.5. Culture  
L’Équateur est un pays aux modèles culturels contrastés. Les Améridiens des Andes cultivent leurs traditions : ainsi, en musique, ils utilisent encore des flûtes de Pan, héritage de leur passé (Voir Latino-américaine, musique). Le long des côtes, c’est un mélange des caractéristiques culturelles espagnoles et africaines qui domine chez les descendants des colons espagnols et des esclaves noirs, originaires d’Afrique.

Les grandes villes du pays possèdent des bibliothèques publiques. La Bibliothèque nationale, fondée à Quito en 1792, est l’une des plus anciennes d’Équateur ; on trouve également des bibliothèques universitaires à Quito et à Cuenca. (voir Hispano-américaine, littérature).

Le pays possède également de nombreux musées qui abritent de précieux vestiges archéologiques de l’époque inca, ainsi que des musées historiques.

3.6. Institutions et vie politique  L’Équateur est administré conformément à la Constitution de 1978. Le pouvoir exécutif est détenu par un président, élu au suffrage universel pour un mandat de quatre ans non renouvelable. Le président de la République nomme les gouverneurs des provinces et il est commandant en chef des forces armées. Le pouvoir législatif et le contrôle des actes de l’exécutif sont exercés par un Congrès national, doté d’une chambre et composé de 72 membres (65 sont élus au niveau provincial tous les deux ans et 12 au niveau national tous les quatre ans). Le pouvoir judiciaire est indépendant. Le droit de vote, jusqu’alors réservé à une élite, a été accordé en 1979 à la population non alphabétisée.

La république de l’Équateur compte de nombreux partis politiques, entre autres : le Parti social-chrétien, le parti de l’Union républicaine, le Parti conservateur, le parti de la Gauche démocratique, le parti de la Démocratie populaire, le Parti socialiste équatorien et le Parti communiste.

Pour assurer la défense du pays, une période de conscription de douze mois est obligatoire pour tous les citoyens de sexe masculin. Au début des années quatre-vingt-dix, les forces armées comprenaient une armée de terre, une marine et une aviation représentant globalement 60 000 hommes.

4. ÉCONOMIE  
L’agriculture est la base traditionnelle de l’économie équatorienne. En 1965, cependant, l’adoption d’une loi de développement industriel entraîna l’essor du secteur secondaire. Dans les années soixante-dix, des quantités substantielles de pétrole commencèrent à être exploitées et exportées, en particulier grâce à l’achèvement de l’oléoduc transandin offrant une liaison entre les gisements de pétrole et le port d’Esmeraldas. En 1997, le produit intérieur brut représentait 19,8 milliards de dollars, soit 1 660 dollars par habitant.

4.1. Agriculture  
Les surfaces cultivables sont situées principalement sur la Sierra et sur la Costa ; l’agriculture occupe un tiers de la population active. Les bananes sont la principale culture et constituent une part essentielle des exportations. Les productions de canne à sucre, de manioc, de maïs, de riz, de pommes de terre, de café, de cacao (huitième producteur mondial avec 88 000 t) et de citron sont également importantes.


L’Équateur est l’un des premiers producteurs mondiaux de bois de balsa. Parmi les autres produits de ses forêts, il faut citer l’écorce de palétuvier et le caoutchouc.

Les eaux entourant l’archipel des Galápagos constituent l’une des plus riches zones de pêche de thon au monde ; on y trouve aussi des crevettes en abondance (quatrième producteur mondial). De manière générale, les eaux de la plate-forme continentale sont riches en poisson du fait de la remontée du courant de Humboldt.

4.2. Mines et industries  L’or, l’argent, le plomb, le gaz naturel, le zinc et le sel sont exploités en Équateur, mais c’est principalement le pétrole qui constitue la richesse du pays. En 1994, la production pétrolière représentait 18,8 millions de t. L’Équateur a également un grand potentiel hydroélectrique ; en 1997, la production d’électricité représentait 10,1 milliards de kWh.

L’industrie équatorienne repose essentiellement sur l’agroalimentaire, le textile, l’industrie du pétrole, la chimie, la métallurgie et les produits dérivés du bois.

4.3. Échanges  L’unité monétaire de l’Équateur est le sucre, divisé en 100 centavos ; ce nom lui fut donné en hommage au héros national Antonio José de Sucre.

Plus de la majorité des recettes d’exportation provient du pétrole et de ses dérivés, du cacao, du café et des bananes. Les principales importations sont des équipements de transport, des métaux, des produits chimiques et des denrées alimentaires. Les États-Unis représentent le premier partenaire commercial de l’Équateur. Un commerce important est aussi mené avec l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud, les Antilles et les pays de l’Union européenne.

Le réseau de transport est constitué de divers axes routiers où circulent des autobus, des taxis et des colectivos (des minibus, plus confortables et plus rapides que les autobus). La grande route panaméricaine traverse le pays du nord au sud. Les chemins de fer nationalisés transportent des voyageurs et des marchandises à travers le territoire. Les aéroports internationaux sont situés près de Quito et de Guayaquil. L’Équateur possède plusieurs ports de mer : à Guayaquil, à Libertad, ainsi qu’à Esmeraldas et Manta. De nombreux cours d’eau, dont le río Guayas, le Daule et le Vinces, ont été dragués et sont maintenant navigables.

Les réseaux de communications fonctionnent assez bien, quoique l’Équateur soit moins bien équipé en téléphones que la plupart des pays d’Amérique du Sud. Les quotidiens les plus influents sont El Comercio et Ultimas Noticias à Quito et El Universo à Guayaquil.

5. HISTOIRE   5.1. Les origines  Des vestiges architecturaux d’anciennes civilisations remontant à des milliers d’années, en particulier des objets en poterie et des sculptures remontant de 3 000 ans av. J.-C., ont été découverts dans la région de l’actuel Équateur ; cette civilisation dite de Valdivia se serait éteinte vers 1500 av. J.-C. Les différentes tribus d’Amérindiens qui vivaient sur ce territoire formèrent ensuite, vers le VIIIe siècle, avant d’être conquises et intégrées à partir du XVe siècle à l’Empire inca, qui s’étendait autour de Cuzco et dans la région du lac Titicaca.

5.2. La conquête espagnole  Les Espagnols débarquèrent pour la première fois sur les côtes du pays au début du XVIe siècle et profitèrent de l’affaiblissement du pouvoir inca. Les conquistadores, sous la direction de Francisco Pizarro, envahirent le pays en 1532 ; deux années plus tard, ils devinrent maîtres de la région, qui prit le nom de royaume de Quito. L’Équateur — ou Audiencia de Quito — fut d’abord un territoire directement placé sous l’autorité du vice-roi du Pérou. Puis, de 1717 à 1723, celui-ci fut intégré au vice-royaume de la Nouvelle-Grenade, dont le centre était à Bogotá. Par la suite, il fut placé sous l’autorité de Lima jusqu’en 1739, puis de nouveau à la Nouvelle-Grenade.

Les premières mouvements d’indépendance se produisent au début du XIXe siècle ; la première insurrection équatorienne contre l’Espagne eut lieu en 1809. Il fallut douze ans de combats au général Antonio José de Sucre, l’un des lieutenants de Simón Bolívar pour remporter une victoire décisive le 24 mai 1822 à Pichincha et obtenir la capitulation des troupes fidèles à l’Espagne. La région devint alors partie intégrante de la Fédération de Colombie, ou Grande-Colombie, fondée et dirigée par Bolívar, qui incluait aussi le Venezuela, le Panamá et la Colombie.

5.3. De l’indépendance aux mandats de Velasco Ibarra  
En 1830, le pays obtint son indépendance sous le nom de république de l’Équateur. Le premier président fut le général Juan José Flores, un héros de la guerre d’indépendance, qui ouvrit la voie par sa dictature personnelle à l’instabilité politique chronique de l’Équateur. De 1830 à 1948, l’Équateur a connu plus de 62 gouvernements successifs, de type présidentiel, militaire ou dictatorial. Le pouvoir alterna entre les partis conservateurs et les partis libéraux représentant la bourgeoisie créole. L’histoire politique fut marquée par certaines personnalités dont Gabriel García Moreno, président de 1860 à 1875 et le général Eloy Alfaro, un libéral radical qui dirigea le pays au cours de deux mandats et périt assassiné en 1912.

La fin de la Seconde Guerre mondiale coïncida avec le déclin de l’influence libérale. Ainsi, le président libéral Carlos Alberto Arroyo del Río fut démis de ses fonctions par un coup d’État et remplacé par José María Velasco Ibarra — une des figures emblématiques du pouvoir équatorien, qui avait assumé cette fonction entre 1934 et 1935, avec le soutien de la faction conservatrice. Le pays orienta sa politique vers une coopération avec les autres États du continent et, en 1948, il devint l’un des membres signataires de la charte de l’Organisation des États américains. Mais ce qui marqua surtout la politique extérieure de l’Équateur fut un conflit frontalier avec le Pérou, qui avait débuté dès 1941. En effet, à cette époque, le Pérou avait envahi l’Équateur au sud de la région amazonienne ; la guerre qui s’ensuivit s’acheva par la signature d’un traité à Rio de Janeiro en 1942, qui attribua au Pérou la moitié du territoire équatorien et presque la totalité de sa forêt amazonienne. Le conflit ressuscita brièvement en 1950 et en 1960.


En 1952, Velasco Ibarra, à la tête d’une coalition, fut de nouveau candidat à la présidence de la République ; il dirigea le pays pour la troisième fois entre 1952 et 1956, puis entre 1960 et 1961.

Lors des premières élections organisées après le règne des militaires, en juin 1968, Velasco Ibarra fut élu une nouvelle fois. Sa présidence prit l’allure d’une nouvelle dictature. En février 1972, il fut une fois encore renversé par un coup d’État, mené par le général Guillermo Rodríguez Lara.

5.4. Des années soixante-dix à nos jours  
Parmi les premières mesures du nouveau régime figurèrent l’établissement d’un plan économique quinquennal, qui se concentrait en priorité sur l’agriculture, le logement et l’industrie. Les années soixante-dix virent l’apogée de l’exploitation des gisements pétroliers équatoriens. Le pays devint le deuxième plus grand exportateur de pétrole d’Amérique latine, après le Venezuela. Ses revenus pétroliers lui procurèrent les devises étrangères et les fonds d’investissement dont il avait besoin, mais ils stimulèrent également l’inflation et augmentèrent les inégalités sociales.

Un référendum sur le projet d’une nouvelle constitution et la mise en place d’une élection présidentielle future se déroula en 1978. En 1979, Jaime Roldós Aguilera, leader de la Concentration des forces populaires, fut élu président et la nouvelle Constitution prit effet. Il s’attaqua au problème majeur de l’Équateur, la structure agraire archaïque du pays : 40 p. 100 des terres cultivables étaient possédées par 1 p. 100 de la population. Décidée dès 1975, la réforme agraire se mit en place en 1980. À l’extérieur, des incidents de frontière dégénérèrent en conflit armé avec le Pérou et s’achevèrent, en mars 1981, par un arbitrage international.

En mai 1984, León Febres Cordero Rivadeneira devint le nouveau chef de l’État équatorien ; il orienta sa politique économique vers un certain libéralisme. Mais son gouvernement dut faire face, en 1986, à la mutinerie avortée du général d’aviation Franck Vargas et, en 1987, à un terrible séisme dans l’Oriente qui fit 3 000 morts.

Élu président de la République en 1988, le social-démocrate Rodrigo Borja eut à faire face en juin 1990, au mouvement pacifique des Indiens pour la reconnaissance de leurs droits sur la terre. Regroupées au sein d’une Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie), les tribus indiennes paralysèrent la vie du pays par une grève pacifique. Le Levantamiento indien fut un véritable électrochoc politique pour le pouvoir politique. Malgré l’opposition de l’armée et de la plupart des partis politiques, le président Borja accorda à la confédération des Shuars la propriété de 11 000 km2 en Amazonie, tandis qu’une répression discrète menée par des groupes paramilitaires éliminait certains leaders indiens.


En 1992, Sixto Duran Bellen accéda à la présidence. Son mandat fut marqué, en janvier 1995, par de nouvelles tensions avec le Pérou, qui s’intensifièrent lorsque des combats éclatèrent de janvier à mars, entre les forces militaires de chaque pays. Le territoire disputé, la cordillère du Condor couvre une superficie de 340 km2 dans une région montagneuse qui constitue un débouché sur l’Amazonie et qui est surtout une région potentiellement riche en pétrole. Un cessez-le-feu fut signé en mars, sous l’égide du Brésil, des États-Unis, du Chili et de l’Argentine, afin de permettre la tenue de négociations pacifiques. Une zone de démilitarisation fut créée, mais des tensions persistent. Sur le plan économique, Sixto Duran Ballen institua une loi de développement agraire ; la situation s’améliora, en particulier grâce au maintien de la croissance économique.

Élu à la présidence de la République en juillet 1996, Abdala Bucarám Ortiz afficha un comportement personnel pour le moins excentrique et mit en œuvre un programme d’austérité qui entraîna une croissance vertigineuse des prix. Le 5 février 1997, les syndicats déclenchèrent une grève générale et, deux jours plus tard, le Parlement, cédant à la pression des manifestants, destitua Bucarám pour incapacité « mentale et physique » ; il élut Fabian Alarcón président par intérim, tandis que la vice-présidente Rosalia Arteaga s’autoproclamait présidente. Les chefs des forces armées organisèrent alors les négociations entre les deux parties et le Congrès approuva le compromis qui accordait la présidence à Rosalia Arteaga pour quelques jours. Le 11 février, cependant, c’est Fabian Alarcón qui fut élu président par intérim pour dix-huit mois lors d’une session extraordinaire du Congrès. Il s’engagea à organiser des élections générales et à mettre en œuvre une réforme constitutionnelle.

En juillet 1998, le chrétien-démocrate Jamil Mahuad (ancien maire de Quito) fut élu président. Il dut faire face à une situation économique difficile liée notamment à la crise asiatique. En mars 1999, une grève générale amena à la déclaration de l’état d’urgence. Par ailleurs, un accord de paix signé le 26 octobre 1998 entre l’Équateur et le Pérou a mis fin à un litige frontalier à l’origine de trois conflits.

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Je me permet de rajouter un fait important : le président Jamil Mahuad  a annoncé la dolarización le 9 janvier 2000 afin d'éviter la fluctuation du sucre. En conséquence le sucre est désormais remplacé par le dollar américain avec un taux de change bloqué à 25 000 sucres.

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