NOUVELLE-ZELANDE, ÎLE DU SUD: INFORMATIONS


aptéryx
ou kiwi, nom courant donné à trois espèces d'oiseaux coureurs, qui n'habitent que la Nouvelle-Zélande et les petites îles avoisinantes. Après avoir été décimés au XIXe siècle à cause du commerce de leurs plumes et de l'introduction de mammifères prédateurs, ces oiseaux sont aujourd'hui extrêmement protégés.

La femelle du grand aptéryx et de l'aptéryx tacheté, mesure environ 50 cm. Les aptéryx mâles sont plus petits que les femelles. Le bec allongé des aptéryx porte les narines près de l'extrémité, ce qui est unique chez les oiseaux. Le corps est robuste et les pattes courtes mais puissantes, avec trois doigts avant dotés de solides griffes. Les aptéryx sont des oiseaux nocturnes. Leurs yeux sont petits et leur vision faible. Ils cherchent leur nourriture (vers et autres petits invertébrés, graines et baies) au sol en utilisant leur odorat, une caractéristique inhabituelle chez les oiseaux. Les aptéryx n'ont pas de queue et leurs ailes rudimentaires sont cachées sous leur épais plumage.

Les œufs des aptéryx sont, proportionnellement à la taille de la femelle, plus gros que ceux de tout autre oiseau — ils correspondent à environ un quart de la masse du corps. La couvée peut comprendre deux œufs, mais, dans ce cas, une période d'environ un mois doit s'écouler entre la ponte du premier œuf et celle du second pour qu'il ait suffisamment de place pour se développer. L'incubation, généralement assurée par le mâle, dure entre 71 et 84 jours.

Classification : les aptéryx forment la famille des Aptérygidés. Le grand aptéryx a pour nom d'espèce Apteryx australis et l'aptéryx tacheté A. haastii.

Portrait d'un chef maori (1907), Charles Frederick Goldie.

Russell-Cotes Art Gallery and Museum, Bournemouth/Bridgeman Art Library, London/New York

Maoris (peuple), peuple indigène de Nouvelle-Zélande, d'origine polynésienne.

Ce sont des découvertes archéologiques qui ont permis de dater l'arrivée de la première vague de Maoris en Nouvelle-Zélande ; venus des îles Cook ou des îles de la Société, ils débarquèrent vers 800 apr. J.-C. Le peuple maori présente de nombreuses caractéristiques communes à tous les Polynésiens : une hiérarchie sociale composée de trois groupes (tribu, sous-tribu et famille) et de trois classes (chef, peuple et esclaves), ainsi que des concepts comme le tapu (« tabou » ou « sacré »), mana (« prestige » ou « honneur », pour un groupe social ou un individu), mauri (« force de vie »), utu (« revanche ») et makutu (« sorcellerie »).

Les activités communautaires comprennent la cueillette, l'agriculture et la guerre. Les guerres entre les groupes sociaux, grands ou petits, accroissent ou diminuent le mana. Certains individus se spécialisent dans les arts : poésie orale, tatouage et sculpture du bois, des os et de la pierre. Les édifices publics sont, encore aujourd'hui, richement décorés de sculptures de bois, et les ornements personnels des Maoris atteignent souvent une très grande sophistication.

Les portes des maisons maories étaient souvent surmontées d'un linteau sculpté ; celui-ci provient de la demeure d'un chef.

Museum of Mankind, London/Bridgeman Art Library, London/New York

Les Maoris entrèrent en contact avec des Européens pour la première fois avec l'arrivée d'Abel Tasman en 1642 ; quatre des membres de l'équipage de ce dernier furent tués lors d'un affrontement sanglant. En 1796, James Cook parvint pourtant à établir des relations plus pacifiques avec certains Maoris et, en 1800, les bateaux étaient tolérés sur les côtes de leur territoire. Les Maoris apprirent rapidement à lire et à écrire la langue des hommes blancs. Malheureusement, ils s'intéressèrent aussi aux mousquets, dont ils expérimentèrent le pouvoir meurtrier lors des guerres tribales.

C'est en 1840 que le traité de Waitangi fut signé entre la Couronne britannique et les chefs maoris, afin de déterminer les bases officielles des relations entre Maoris et colons. Les dispositions prises dans ce traité sont encore aujourd'hui l'objet de contestations et de discussions et des conflits, qui concernaient la possession de la terre, reprirent de plus belle avec ce traité : le sang coula en 1842 et, pendant les trente années qui suivirent, des conflits sporadiques, parfois très sanglants, éclatèrent entre Maoris et colons. Ces conflits, appelés « guerres de Nouvelle-Zélande » ou « guerres maories », culminèrent entre 1842 et 1846 et entre 1860 et 1868.

En 1856, les Maoris élirent un roi, Te Kooti, qui était le premier dirigeant au-dessus du chef de tribu — notons qu'il y a toujours, aujourd'hui, une reine maorie, respectée par les deux communautés. À l'époque cependant, ce « mouvement royaliste » fut considéré comme une provocation à l'égard de la souveraineté britannique, et la guerre reprit de plus belle. En 1865, Te Kooti échappa à la prison et prit la tête d'une guérilla qui dura jusqu'en février 1872, date à laquelle la résistance des Maoris fut écrasée. À la suite de ces affrontements, les colons victorieux prirent à l'encontre des autochtones des mesures de confiscation des terres qui sont encore contestées aujourd'hui.

La période qui suivit les guerres fut à tous égards une période de répression pour les Maoris. La plupart d'entre eux menaient une vie totalement à l'écart des Européens, installés en petites communautés rurales sur les terres — en grande partie stériles — que les colons leur avaient laissées. Contrairement aux Européens, ils ne reçurent aucune aide du gouvernement pour financer leur agriculture et la plupart d'entre eux vivaient dans la misère. À partir de 1840 et jusque dans les années 1890, la démographie maorie connut un déclin rapide, dû aux guerres d'une part, et d'autre part à la misère et aux maladies apportées par les Européens, comme la grippe, la rougeole et la coqueluche, contre lesquelles ils n'étaient pas immunisés : en 1769, la population maorie comptait environ 120 000 individus ; en 1896, seulement 42 000. Devant ce déclin, les Européens parlaient d'une « race mourante ». Toutefois, de 1890 à 1990, l'effectif de la population maorie augmenta de nouveau, pour atteindre environ 300 000 habitants (un dizième de la population de Nouvelle-Zélande). Un renouveau culturel et politique accompagna naturellement cette croissance. Certains dirigeants maoris, qui étaient imprégnés des deux cultures, européenne et maorie, apparurent dans les années 1910-1930, et formèrent le Young Maori Party. Parmi ces leaders figuraient d'excellents médecins, qui contribuèrent en grande partie à l'amélioration des conditions d'hygiène où vivait leur peuple. Ils avaient pour objectif de se servir des institutions européennes, comme le Parlement, pour atteindre leurs objectifs et faire reconnaître l'existence et la dignité des maoris dans la société. Par ailleurs, ils savaient adopter les habitudes de vie des colons et leurs pratiques, comme l'achat de la terre. Quatre d'entre eux abondèrent dans ce sens et reçurent le titre de chevalier de la Couronne britannique : ils finirent par être rejetés par les Maoris pour avoir abdiqué leur culture au profit de celle des Britanniques.

D'autres dirigeants se tenaient plus à l'écart du gouvernement et des européens. La plupart agissaient exclusivement au sein de leur propre tribu, si bien que l'« unité maorie » devint lettre morte. Ces dirigeants étaient soucieux de contribuer à l'accroissement du prestige (mana) de leur tribu par des actions sociales et culturelles, mais aussi par la réalisation de progrès dans les domaines sanitaire, éducatif et économique. À la fin des années 1920, la sculpture et les autres arts maoris fleurirent. Ceux qui se sentaient mal à l'aise devant l'importance grandissante du tribalisme rejoignirent le Ratana, un mouvement religieux qui développait une idéologie politique centrée sur la défense des Maoris. Ce mouvement conclut une alliance avec le Parti travailliste et contribua de ce fait à la victoire des travaillistes au Parlement. Dès lors, les Maoris pouvaient avoir une influence sur les politiques gouvernementales pour l'amélioration de leurs conditions de vie. Ils tirèrent en outre un nouveau prestige de leur participation aux grandes guerres internationales : leur bravoure et leur habileté au combat leur octroya un plus grand respect de la part des européens et, à leurs propres yeux, un retour de mana. En conséquence, après la Première Guerre mondiale et surtout après la Seconde, la participation des Maoris à la vie du pays s'accrut de manière considérable. La plupart de ceux qui ne s'étaient pas battus s'étaient engagés dans les « industries essentielles » pour participer à l'effort de guerre. Cette mobilisation impliquait bien souvent pour eux le départ du village pour la ville, en un véritable exode qui est devenu, depuis les guerres, un des aspects fondamentaux de la société néo-zélandaise. En 1936, seuls 11 p. 100 des Maoris vivaient dans les centres urbains ; dans les années 1980, ils étaient plus de 90 p. 100. Cet exode rural était dû aux guerres et à la présence d'emplois dans l'industrie urbaine, mais aussi, en grande partie, à la pauvreté de la terre des Maoris, associée à l'absence de subventions gouvernementales. Le mode de vie citadin, plus attrayant et plus varié, contribua sans doute, dans une moindre mesure, à cet abandon des zones rurales.

La promiscuité des Maoris et des Européens dans les zones urbaines eut pour conséquence une conscience accrue des tensions raciales. Pour les Maoris, le problème principal a consisté à développer en ville des structures maories afin de remplacer ou de soutenir le système tribal établi à la campagne. Dans le même temps, l'activité culturelle maorie a pris un tour résolument militant : des revendications toujours plus véhémentes pour une reconnaissance nationale sont diffusées à la radio et à la télévision, et le rejet des systèmes judiciaire et économique britanniques refait surface de façon vigoureuse. Ces questions sont toujours débattues, ainsi que les revendications des Maoris sur les terres qui leur furent injustement confisquées au XIXe siècle. Depuis 1980, ces réclamations sont étudiées par le tribunal de Waitangi. De nombreux Maoris ont réussi à sortir de la marginalité pour participer aujourd'hui à la vie du pays en tant que médecins, avocats, hommes d'affaires et membres du parlement. Mais le pourcentage de Maoris parmi les classes défavorisées est plus élevé que celui des Européens, et ils sont davantage atteints par la délinquance, le chômage et les problèmes de drogue. Pour le moment, aucune solution vraiment efficace n'a été trouvée pour résoudre ces problèmes, qui sont liés en grande partie à l'exode rural et à la dissolution de structures traditionnelles qu'il implique.

 

1. PRÉSENTATION  
Océanie, région de l’océan Pacifique, l’une des cinq parties du monde qui regroupe toutes les terres émergées à l’est et au sud du continent asiatique. En dehors de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, la superficie des terres émergées est d’environ 570 000 km2, pour une population d’environ 8 millions d’habitants (la plus grande ville étant Honolulu, avec 800 000 habitants).


Outre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, l'Océanie représente un ensemble composite de plusieurs milliers d’îles, pour la plupart de petite taille, dispersées au sud de l'équateur, à l'exception d'une partie de la Micronésie et des îles Hawaii. En dépit des distances considérables qui souvent séparent ces îles et ces archipels les uns des autres, certains traits historiques et culturels les rapprochent. Si, au cours des derniers millénaires, un peuplement diversifié s'est mis en place et semble avoir cultivé ses propres différences, son origine renvoie toutefois à un même berceau géographique et culturel, en l’occurrence le Sud-Est asiatique. Pour rendre compte à la fois de cette diversité et de ces similitudes, l’explorateur français Jules Dumont d’Urville a proposé en 1831 de subdiviser l’Océanie en trois ensembles : la Mélanésie (les « îles noires »), la Micronésie (les « petites îles ») et la Polynésie (les « nombreuses îles »). Ce découpage est encore en vigueur aujourd’hui, car il offre des repères au sein de la multitude de ces diverses cultures, cependant la perception moderne de cette pluralité a considérablement évolué ; la traduction du nom donné à chaque grande région notamment fait clairement apparaître que la classification reposait sur une supposée relation directe de cause à effet entre la race, le milieu et la culture, or cette idée n’est plus recevable aujourd’hui.

 

7. HISTOIRE   7.1. Des premiers contacts à la colonisation  
L’Océanie a permis à des sociétés très particulières — sociétés traditionnelles aux relations sociales d’une complexité extraordinaire, ainsi que l’ont démontré des ethnologues comme Bronislaw Malinowski, Margaret Mead ou Maurice Leenhardt — de perdurer.

Ces sociétés sont entrées en contact tardivement avec les Européens. Au XVIe siècle, les navigateurs espagnols et portugais (Magellan en 1520-1521) traversent l’Océanie, avant le Néerlandais Tasman (1642-1643), le Français Bougainville et surtout le Britannique Cook (1768 à 1779), qui effectue trois voyages. Le récit de ces explorateurs fait naître en Europe le mythe des « îles heureuses » où vivent, libres et gentils, de « bons sauvages ». La Polynésie surtout, aux femmes charmantes et aux paysages enchanteurs, fascine les premiers regards européens, qui surnomment notamment Tahiti la « Nouvelle Cythère ».

Si les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles sont des siècles de découverte, le XIXe est celui de l'expansion européenne. Les rivages océaniens attirent d'autres types d'aventuriers : dans un premier temps les missionnaires, qui bâtissent, non sans peine et dangers, de véritables royaumes, protestants ou catholiques, afin de convertir l'Océanie au christianisme ; parallèlement aux missionnaires, des marins déserteurs ou parfois naufragés, forçats en cavale, débarquent sur ces mêmes côtes. Ces Beachcombers, surnommés « batteurs de grève », vérifient, parfois à leurs dépens, l'autre face du mythe océanien : l'isolement, les fièvres, etc. Puis, des hommes d'affaires au regard plus froid leur succèdent : marchands-navigateurs attirés par le bois de santal vendu par la suite en Chine, marchands-recruteurs cherchant à s'emparer dans les îles de la main-d'œuvre qui fait alors défaut sur les plantations du Queensland.

La prise de possession de ces territoires par les grandes puissances colonisatrices — États-Unis, Royaume-Uni, France et plus tard Allemagne — ne commence réellement que vers 1840. Le Commonwealth d’Australie est créé en 1901 et la Nouvelle-Zélande devient un dominion de l’Empire britannique en 1907.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, une partie des archipels océaniens — Nouvelle-Guinée, Salomon, Carolines, Marshall, Gilbert, etc. — est occupée par les Japonais. La reconquête américaine est longue et difficile, néanmoins la guerre du Pacifique fait entrer brutalement la région dans une nouvelle ère de son histoire.

Polynésie, une des trois principales divisions ethnoculturelles (avec la Mélanésie et la Micronésie) de l’ensemble océanien. Ce découpage, couramment admis, relève plus en réalité de considérations pratiques que de vraies raisons.

La Polynésie (littéralement « îles nombreuses ») se caractérise par des terres isolées et fragmentées, soit volcaniques, soit réduites à des atolls sans autre relief que la cime de leurs cocotiers. Ces terres, disséminées dans tout le centre de l’océan Pacifique, forment un immense triangle dont les trois sommets sont constitués par Hawaii au nord, l’île de Pâques à l’est et la Nouvelle-Zélande au sud-ouest. Les autres îles et archipels sont Kiribati, Tuvalu, Tokelau, Tonga, Wallis-et-Futuna, les îles Marquises, les îles Cook, la Polynésie-Française, l’île Pitcairn et Niue. Les descriptions ethnologiques englobent parfois les îles Fidji, en Océanie, en raison de leur importante population de descendance polynésienne. La Polynésie compte également 19 petites îles et atolls polynésiens, les « outliers », qui se situent hors du triangle entre les Carolines et la Nouvelle-Calédonie.

Les sociétés polynésiennes se sont construites dans un moule social défini par une organisation fortement hiérarchisée et de type héréditaire. Certaines de ces chefferies ont pu donner naissance à de véritables royaumes, que l’on a parfois qualifiés de « pré-féodaux » (par exemple dans l’archipel des Tonga). Les langues de la plupart des îles polynésiennes appartiennent au même groupe linguistique malayo-polynésien.

Vers 1500 av. J.-C., à l’époque de la poterie Lapita, la Polynésie a commencé à se peupler. Les traits mongoloïdes de ses habitants ont été immortalisés par le peintre Paul Gauguin. Les Polynésiens réussissent à couvrir une immense zone allant du tropique du Cancer au nord à la zone tempérée australe. Les premières colonisations s’effectuent à Tonga et Samoa entre 1300 et 1000 av. J.-C. La grande expansion vers Hawaii, les Marquises, la Société, Pâques, Cook et la Nouvelle-Zélande a lieu entre les années 200 et 1000 de notre ère. Le centre de dispersion semble avoir été les Marquises. On suppose que, vers l’an 800, les Maoris sont partis de là pour émigrer en Nouvelle-Zélande.

 

Au milieu du XIXe siècle, la pêche à la baleine était très pratiquée aux États-Unis.

THE BETTMANN ARCHIVE

1. PRÉSENTATION  baleine, chasse à la, activité visant à capturer des baleines pour en commercialiser l'huile, les fanons, la viande et différents autres sous-produits. Dès l'âge de pierre, les baleines ont été chassées pour la viande et l'huile qu'elles procuraient. Elles ont ainsi contribué, tout au long de l'histoire, à la richesse de nombreux pays.

La baleine fournit des huiles que l'on hydrogénise et que l'on solidifie pour obtenir des margarines, des savons, des bougies, des crayons et certains cosmétiques. On emploie sa farine d'os comme engrais ; la viande sert de nourriture pour l'homme, les chiens et les chats ; les os permettent de fabriquer de la gélatine.

2. HISTORIQUE   2.1. Essor  
La chasse à la baleine fut introduite en France au Moyen Âge, par les Basques. Des cétacés venaient en effet nombreux dans les eaux claires du golfe de Gascogne à la recherche de bancs de sardines. À l'origine, seuls les cétacés échoués étaient exploités. Toutefois, leur nombre s'est vite révélé insuffisant ; les Basques ont alors installé des observatoires pour surveiller le passage des baleines au large. Une fois les proies repérées, de petites embarcations à rames se lançaient à leur poursuite pour les harponner.

La chasse s'étendit progressivement aux côtes espagnoles, à la mer d'Irlande et au Finistère. Les cétacés, traqués sur tous les fronts, finirent par gagner la haute mer. Les Basques armèrent alors des navires pour se lancer à leur poursuite.

L'essor rapide de cette activité transforma la chasse à la baleine en une véritable industrie, pilier de la richesse du Pays basque pendant près de cinq siècles.

2.2. Apogée  
À l'apogée de l'industrie baleinière basque, au XIIe siècle, il arrivait que plus de 100 navires emportant 9 000 marins partent chaque année vers Terre-Neuve, depuis les ports de Saint-Jean-de-Luz, de Biarritz ou de Bayonne. À cette époque, le roi d'Angleterre, également duc de Guyenne, avait même créé un « impôt baleine ». Par tradition, la queue des cétacés revenait à la reine, la tête, au roi, et quelques fanons, à la cour.

La chasse mena les baleiniers basques jusqu'aux riches eaux de Terre-Neuve, largement exploitées par la suite. En 1610, les chasseurs de baleine basques étendirent leur territoire de chasse aux eaux encore vierges du Spitzberg, redécouvert quinze ans auparavant par le navigateur néerlandais Willem Barents. Ils furent rapidement suivis par des navires venus de tous les grands ports français (Granville, Bordeaux, La Rochelle, Lorient, Saint-Malo, Honfleur, Le Havre et Dunkerque), mais aussi par les flottes hollandaise, espagnole, portugaise, russe, allemande, norvégienne, écossaise et danoise. Ainsi, cent ans après la découverte du Spitzberg, les monstres marins étaient devenus si rares qu'il fallut aller les pourchasser au Groenland (Terre Verte). Le Spitzberg fut entièrement dépeuplé en un siècle.

2.3. Déclin  
Le XVIIe siècle marqua le déclin de la pêche baleinière française. Ce recul fut largement amorcé par la perte de Saint-Jean-de-Luz au profit des Espagnols, en 1636, puis par l'abandon de Terre-Neuve et de l'Acadie aux Anglais, en 1713. Pendant la Révolution et les guerres impériales, la chasse française disparut complètement. En 1817, des primes à la pêche permirent une timide reprise, qui fut de courte durée. En effet, le Mademoiselle, en 1831, puis le Tourville, en 1835, furent les derniers voiliers français à partir pour la chasse à la baleine dans l'océan Arctique. Désormais, Britanniques, Néerlandais et Américains allaient régner en maîtres sur cet océan, dont les derniers troupeaux de baleines, retranchés autour du Groenland, furent rapidement décimés.

 

 

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