2.
LE PAYS ET SES
RESSOURCES
2.1.
Relief et
hydrographie
La Thaïlande
fait partie de la péninsule indochinoise, à l'exception de la pointe sud qui
occupe une partie de la péninsule malaise. Le pays s'étend sur
1 770 km du nord au sud et sur 805 km d'est en ouest. Une vaste
plaine centrale, la plaine alluviale du Menam Chao Phraya, le plus grand
fleuve thaïlandais, occupe le centre du pays. Cette plaine centrale est la
région la plus densément peuplée et la plus riche du point de vue agricole.
Bangkok est située à proximité du fertile delta du Menam Chao Phraya. Sur
le pourtour de ce bassin s'élèvent des massifs montagneux. Les sommets les
plus élevés se trouvent dans les massifs qui longent la frontière birmane
et culminent à 2 595 m au Doi Inthanon. La région péninsulaire,
bordée d'étroites plaines côtières, atteint son point culminant au Khao
Luang à 1 786 m. À l'est du bassin du Menam se déploie une autre
chaîne montagneuse, d'axe nord-sud. Ce relief culmine au Doi Pia Fai
(1 270 m). Au nord et à l'est de cette chaîne s'étend un plateau
bas et aride, le plateau de Korat, qui occupe le tiers oriental du pays et
borde la vallée du Mékong, à la frontière du Laos.
2.2.
Climat
Le climat de la
Thaïlande est humide et tropical, principalement placé sous l'influence des
vents de mousson. D'avril à octobre, ces vents proviennent dans l'ensemble du
sud-ouest et sont chargés d'humidité, faisant grimper les températures qui
s'échelonnent alors entre 25,6 et 36,7 °C. Le reste de l'année, ils
soufflent du nord-est et les températures oscillent entre 13,3 et 33,3 °C.
À altitude égale, les températures sont plus élevées dans l'intérieur du
pays que le long des côtes.
Les précipitations annuelles sont de l'ordre de
1 525 mm dans les régions du Nord, de l'Ouest et du Centre, de
2 540 mm ou plus dans la partie thaïlandaise de la péninsule
malaise et de 1 270 mm ou moins sur le plateau de Korat. C'est en
été (de juin à octobre) que les pluies sont les plus abondantes.
2.3.
Faune et flore
Les jungles et
marais qui parsèment les régions côtières de la Thaïlande comportent de
vastes forêts où poussent le rotang, le bois de fer, le bois de sappan, le
bois de rose et l'ébène. La mangrove occupe les rivages. Les hautes terres
comptent également de nombreuses forêts où l'on trouve notamment du teck et
des chênes. La flore thaïlandaise est par ailleurs extrêmement variée et
riche en plantes tropicales (orchidée, gardénia, hibiscus, bananier,
manguier et cocotier). Les jungles et les forêts thaïlandaises sont le
domaine de nombreuses espèces d'animaux. Les éléphants sont légion ;
ils sont employés comme animal de trait. On rencontre aussi le rhinocéros,
le tigre, le léopard, le gaur (buffle sauvage), le buffle et le singe gibbon.
La Thaïlande compte plus de cinquante espèces de serpents, dont plusieurs
venimeuses. On trouve par ailleurs dans le pays de nombreux crocodiles et de
multiples espèces de poissons et d'oiseaux.
3.
POPULATION ET
SOCIÉTÉ 3.1.
Démographie
80 p. 100
des Thaïlandais sont des Thaïs, un ensemble de peuples originaires du
sud-ouest de la Chine et qui se seraient déplacés vers l'Asie du Sud-Est au
début du Ier millénaire
apr. J.-C. On distingue généralement les Thaïs vrais, qui habitent
dans le centre du pays, des Laos qui vivent dans le Nord et l'Est. Les Thaïs
représentent environ 53 p. 100 de la population et les Laos
27 p. 100. Les Chinois constituent la minorité la plus importante
de la Thaïlande. Ils représentent environ 12 p. 100 de la
population totale. Parmi les autres minorités figurent les musulmans malais
qui vivent dans le Sud, les « tribus » montagnardes du Nord et
les réfugiés vietnamiens et cambodgiens (Khmers). 79 p. 100 de la
population thaïlandaise vivent dans les campagnes.
En 1998, la Thaïlande comptait 60 millions d'habitants, soit
une densité de population d'environ 117 habitants au km². La population
n'est pas uniformément répartie et se concentre principalement dans le
centre du pays.
3.2.
Villes
principales
Bangkok est la
capitale, le premier port et la plus grande ville du pays avec une population
(banlieue comprise) estimée à 5 876 000 habitants en 1990.
Parmi les autres villes importantes figurent Chiang Maï
(101 594 habitants au recensement de 1980), la plus grande ville du
nord de la Thaïlande ; Songkhla (172 604 habitants
dénombrés lors du recensement de 1980) situé dans la péninsule malaise ;
et Nakhon Si Thammarat (102 123 habitants en 1980) qui se trouve
également dans la péninsule malaise.
3.3.
Langue et
religion Le
thaï, qui appartient à la famille des langues sino-tibétaines, est la
première langue du pays (voir Sino-tibétaines, langues). Il existe
quatre dialectes régionaux. Le laotien, le chinois, le môn-khmer et le
malais sont également parlés en Thaïlande. L'anglais est enseigné dans
certaines écoles et dans les collèges d'enseignement secondaire ; il
est également utilisé pour le commerce et la diplomatie.
Le bouddhisme est la première religion de la Thaïlande. Au
sommet de la hiérarchie bouddhiste se trouve le patriarche suprême qui fait
généralement partie de la famille royale. Environ 95 p. 100 des
Thaïlandais sont bouddhistes et le pays compte quelque
18 000 temples bouddhiques et 140 000 prêtres
bouddhistes. Les musulmans, qui vivent pour la plupart dans la région située
au nord de la Malaisie, représentent 4 p. 100 de la population. Le
pays compte également de petites communautés chrétiennes et hindouistes.
3.4.
Éducation L'école
est obligatoire et gratuite pour tous les enfants âgés de 7 à 15 ans
mais le nombre d'écoles, tant laïques que bouddhiques, ne permet pas de
dispenser un enseignement primaire à tous les enfants. Le taux
d'alphabétisation du pays (93,8 p. 100) est le plus élevé de
l'Asie du Sud-Est.
À la fin des années quatre-vingt, on dénombrait
34 100 écoles primaires et 1 400 collèges secondaires.
La Thaïlande compte diverses universités, les plus
importantes étant l'université de Chulalongkorn (1917) située à Bangkok et
l'université de Chiang Maï (1964) qui se trouve dans le nord du pays. Un
Institut de technologie asiatique est également implanté à Bangkok depuis
1959.
3.5.
Culture
La Thaïlande
présente la particularité — parmi les autres pays de l'Asie du
Sud-Est — de n'avoir jamais été colonisée. Aucune culture unique n'a
jamais dominé l'ensemble du territoire. La période de Sukhothaï (1238-1378)
fut la plus féconde sur le plan culturel, dans la mesure où c'est à cette
époque que les Thaïs ont intégré à leur culture des éléments empruntés
aux diverses civilisations, indienne et chinoise, par exemple, avec lesquelles
ils étaient alors en contact.
La littérature
thaïlandaise classique repose sur la tradition et l'histoire. Le Ramakien,
version thaïlandaise du Ramayana, grand poème épique hindou, est un
classique et l'une des sources de l'art et de la musique thaïlandais. La
littérature moderne s'apparente au style occidental et la Thaïlande compte
de nombreuses romancières parmi ses auteurs de romans populaires.
Parmi les
œuvres architecturales les plus célèbres de la Thaïlande figurent les wats,
c'est-à-dire les monastères bouddhiques de Bangkok. La sculpture
thaïlandaise, qui remonte au XIVe siècle,
s'est formée à partir d'éléments chinois, birmans, hindous et khmers.
C'est dans les temples et les statues de Bouddha qu'elle est le mieux
représentée.
La musique
thaïlandaise est extrêmement complexe et accompagne généralement les
pièces de théâtre. La danse est tout aussi élaborée. Elle s'inspire des
danses indiennes et se caractérise par les jeux de bras et les balancements
du corps qui accompagnent un récit. Le moindre mouvement a sa signification
et trouve sa place dans le déroulement de l'histoire. Les artistes sont
revêtus de costumes et de coiffes élaborés.
3.6.
Institutions et
vie politique Après
la révolution de 1932, la Thaïlande est devenue une monarchie
constitutionnelle après avoir été placée, des siècles durant, sous
l'autorité de monarques. Depuis lors, le pays a été à maintes reprises
dominé par les militaires : 17 coups d'État depuis 1945. Le pays a
changé de constitution en janvier 1995, pour la quinzième fois depuis 1932.
Le roi de Thaïlande est le chef de l'État et le commandant
en chef des forces armées. Le chef du gouvernement est le Premier ministre,
qui peut prendre les mesures qui s'imposent pour préserver la stabilité du
trône, faire respecter l'ordre public ou veiller au bon fonctionnement de
l'économie. Dans la pratique, toutefois, les militaires de haut rang jouent
un rôle prépondérant au sein du gouvernement.
En Thaïlande, le pouvoir législatif incombe à l'Assemblée
nationale, qui est composée de deux chambres : la Chambre des
représentants qui compte 360 membres élus pour un mandat de quatre ans,
et le Sénat qui est constitué de 240 membres nommés par le corps
militaire pour un mandat de quatre ans.
La plus haute juridiction du pays est la Cour suprême (Sarn
Dika) qui siège à Bangkok et qui est l'instance de dernier recours pour
toutes les affaires civiles, pénales et commerciales. Seule une cour d'appel
(Sarn Uthorn) est compétente pour réexaminer tous les cas qui lui sont
présentés. La Constitution de 1991 reconnaît l'indépendance de la justice.
Chacune des 73 provinces que compte la Thaïlande,
appelées changwads, est placée sous le contrôle d'un gouverneur
nommé par le gouvernement national. Les responsables des 655 districts (amphur)
sont également nommés. Les villes les plus importantes sont administrées
par des personnes élues ou nommées et des élus locaux sont responsables des
villes de moindre envergure.
Le service militaire dure deux ans et est obligatoire pour
tous les hommes valides âgés de 21 à 30 ans. En 1997, les forces
armées comptaient 306 000 hommes : 190 000 soldats,
43 000 membres de l'armée de l'air et 73 000 marins.
4.
ÉCONOMIE
L'agriculture,
la transformation et l'exportation de produits agricoles, notamment du riz,
ont formé l'ossature de l'économie thaïlandaise. Bien que la Thaïlande ait
toujours compté parmi les pays les plus prospères d'Asie, le fait qu'elle
dépende d'une monoculture l'a rendue extrêmement sensible aux fluctuations
des cours mondiaux du riz et aux variations de la production. L'État s'est
efforcé d'atténuer cette fragilité en cherchant à diversifier l'économie
et à promouvoir des méthodes de culture scientifiques, notamment
l'irrigation contrôlée des rizières, de façon à stabiliser la production
même lorsque les précipitations sont insuffisantes. Grâce aux
investissements japonais, la Thaïlande s'est rapidement industrialisée dans
les années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix. Au cours
de la dernière décennie, le tourisme a également joué un rôle majeur dans
le développement économique du pays. La croissance annuelle de la Thaïlande
a été exceptionnelle entre 1985 et 1993 (de l'ordre de 10 p. 100).
Elle a encore été de 8 p. 100 en 1993. Le PIB, en 1997, était de
153,9 milliards de dollars. Les principaux partenaires commerciaux de la
Thaïlande sont le Japon, les États-Unis, Singapour, l'Allemagne, la
Malaisie, la Chine et les Pays-Bas.
4.1.
Agriculture
La Thaïlande
est l'un des premiers producteurs et le premier exportateur mondial de riz,
bien que le rendement par hectare soit faible. À la fin des années
quatre-vingt, la production annuelle de riz s'élevait approximativement à
20,8 millions de tonnes, soit une hausse annuelle de quelque
11,3 millions de tonnes par rapport aux années soixante. Le caoutchouc,
qui provient principalement des plantations de la péninsule malaise, est la
seconde grande production du pays (la Thaïlande est aussi le premier
exportateur mondial de caoutchouc). À la fin des années quatre-vingt, sa
production annuelle s'élevait à environ 860 000 tonnes. Les
Thaïlandais cultivent également le maïs, le sorgho, le manioc, la canne à
sucre, le coton, le tabac, le café, la noix de coco et le kenaf, une fibre
servant à la fabrication de la toile. En 1998, le cheptel se compose de 4,20
millions de buffles, 7,50 millions de bovins et 4,21 millions de porcs.
Les forêts couvrent 22,8 p. 100 du territoire
thaïlandais. Le bois dur, notamment le teck, est le produit le plus précieux
des forêts. La production annuelle de bois s'élevait, en 1997, à 39,7
millions de m³. Mais le pouvoir réduit sensiblement les exportations car la
forêt a été surexploitée.
La pêche est également un secteur important de l'économie,
et la prise annuelle de crevettes, poisson et crustacés atteignait 3,65
millions de t en 1996.
L'ensemble du secteur agricole emploie 59 p. 100 de
la population active.
4.2.
Mines et
industries La
Thaïlande était l'un des principaux producteurs d'étain
(21 000 tonnes en 1984). Les cours de ce métal ont chuté des deux
tiers environ depuis une quinzaine d'années et, en 1993, la production
thaïlandaise ne dépassait pas 4 700 tonnes. La principale
production minière est maintenant le lignite (156 millions de tonnes),
à quoi s'ajoutent le gypse, le zinc, le tungstène, l'antimoine, le
manganèse et le plomb.
Quelque 13 p. 100 de la population active
travaillent dans le secteur de l'industrie. Les industries de transformation
alimentaire (riz et sucre), les industries du textile et de l'habillement et
l'électronique sont les activités dominantes. Parmi les autres grands
produits manufacturés figurent le ciment, les véhicules motorisés, les
cigarettes ainsi que divers produits chimiques et pétroliers. S'y ajoutent
depuis peu les ordinateurs et les composants électroniques.
En 1997, la production annuelle d'électricité s'élevait à
94,5 milliards de kWh (contre 3 milliards en 1968), provenant pour
l'essentiel de centrales thermiques alimentées par le charbon local. La
Thaïlande importait son pétrole jusqu'il y a peu, mais, en 1994, elle en a
produit 2,7 millions de tonnes, ainsi que 9,7 milliards de mètres
cubes de gaz naturel.
4.3.
Échanges Le
réseau ferroviaire thaïlandais, qui compte 4 041 km de voies ferrées,
appartient et est géré par l'État. Le Menam Chao Phraya est navigable sur
80 km à partir de son embouchure et constitue une importante voie
navigable intérieure. Le réseau routier a été amélioré dans les années
soixante-dix et couvre à l'heure actuelle 64 600 km de routes. La
compagnie aérienne Thaï Airways propose des vols intérieurs et
longs-courriers. Le port de Bangkok, l'un des plus modernes de toute l'Asie du
Sud-Est, est également utilisé par le Laos qui est enclavé à l'intérieur
des terres.
Bangkok compte plus de 20 quotidiens, dont 2 en anglais
et 6 en chinois, qui tirent à plus de 2,3 millions d'exemplaires. Les
périodiques sont publiés en thaïlandais, en anglais et en chinois.
La monnaie thaïlandaise est le baht, divisé en
100 satang (le baht vaut environ 22 centimes français). La
monnaie est émise par la Banque de Thaïlande (fondée en 1942). Le pays
compte de nombreuses banques commerciales ainsi que plusieurs banques
étrangères.
5.
HISTOIRE Le
peuple thaï, originaire de Chine occidentale, s'est installé dans le Yunnan
au IIe
ou Ier siècle
av. J.-C. Profitant de la confusion qui régnait après l'effondrement de
la dynastie Han en 220 apr. J.-C., les dirigeants thaïs
fondèrent le royaume de Nan Chao, qui gouverna jusqu'à la conquête du pays
par les Mongols au milieu du XIIIe siècle
Nanzhao. C'est néanmoins bien avant cette époque que les Thaïs avaient
commencé à émigrer en direction du sud jusqu'au-delà de la péninsule
malaise et aux confins du Cambodge. C'est alors qu'ils furent soumis à
l'influence indienne et adoptèrent la religion bouddhiste. Dès la fin du
XIIIe siècle,
les Thaïs (connus sous le nom de Siam) avaient constitué une entité
politique et formaient une nation. En 1350, un royaume thaï unifié fut
établi sous l'égide du dirigeant auquel fut attribué le nom posthume de
Ramathibodi. Ce dernier créa le royaume d'Ayuthya. Malgré les luttes
intermittentes qui l'opposaient aux Khmers et aux Birmans, le royaume d'Ayuthya
prospéra durant les quatre siècles qui suivirent. Les Thaïs étaient
parallèlement entrés en contact, pas toujours fraternels, avec divers pays
européens et asiatiques, dont le Portugal, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne
et la Chine.
5.1.
Lutte pour la
souveraineté
En 1767, après
un siège de quatre ans, les troupes birmanes s'emparèrent d'Ayuthya et
détruisirent la ville. La domination birmane sur le Siam fut de courte durée
et prit fin lors d'un soulèvement thaï mené par le général Phya Taksin,
qui s'autoproclama roi. À son décès, la couronne revint au général Phya
Chakri, fondateur de l'actuelle dynastie des rois thaïs, qui régna de 1782
à 1809 sous le nom de Rama Ier.
Les gouvernements britannique et thaï conclurent un traité commercial en
1826 octroyant à la Grande-Bretagne divers droits et privilèges qui
contribuèrent à accroître son influence dans l'ensemble du Siam au cours du
XIXe siècle.
C'est parce que
deux de ses dirigeants furent de grands hommes d'État que le Siam ne fut pas
colonisé comme ses voisins. Passionné par la civilisation et la science
occidentales, le roi Mongkut, qui régna de 1851 à 1868 sous le nom de
Rama IV, invita de nombreux conseillers européens à l'aider à
moderniser son pays. Son fils, le roi Chulalongkorn (Rama V), qui
gouvernait au moment où le colonialisme européen était à son apogée,
poursuivit les vastes efforts de modernisation déployés par son père et
parvint à conserver l'indépendance du pays au prix, toutefois, de lourdes
concessions territoriales. En 1893, le Siam fut impliqué dans une querelle de
frontière avec la France, qui était alors le principal pouvoir en place en
Cochinchine, dans l'Annam, le Tonkin et au Cambodge. Les Français envoyèrent
des navires de guerre à Bangkok et obligèrent les Siamois à leur céder le
Cambodge et toute la partie du Laos située à l'est du Mékong. La France
obtint d'autres territoires siamois à l'ouest du Mékong en 1904 et en 1907.
Le Siam abandonna par ailleurs quatre États de la péninsule malaise au
Royaume-Uni en 1909. En contrepartie, les Britanniques renoncèrent à la
plupart de leurs droits extraterritoriaux dans le reste du royaume. Le
gouvernement siamois engagea le pays dans la Première Guerre mondiale
(1914-1918) aux côtés des Alliés en juillet 1917. Le Siam devint ensuite
membre fondateur de la Société des Nations.
Le 27 juin 1932, pendant le règne du roi Prachadhipok
(Rama VII), un coup d'État militaire emmené par Pridi Phanomyong et le
colonel Phibun Songkram proclama la monarchie constitutionnelle. L'opposition
royaliste fut vaincue en octobre 1933. En mars 1935, le roi Prachadhipok
abdiqua en faveur de son neveu, le prince Ananda Mahidol. Le Siam invalida en
novembre 1936 tous les traités qu'il avait signés avec des pays étrangers.
Aux termes des clauses des nouveaux traités conclus l'année suivante, le
gouvernement obtenait sa totale indépendance. En 1938, le chef du
gouvernement, Phibun Songkram, donnait au pays le nom de Thaïlande.
5.2.
Seconde Guerre
mondiale Encouragé
et soutenu par le Japon, le gouvernement Phibun demanda à la France, à
partir de 1940, les territoires qui lui avaient été cédés en 1893 et au
cours des années suivantes. Le différend fut résolu, avec la médiation du
Japon, en mai 1941. Aux termes de l'accord qui fut signé, la Thaïlande
obtenait 54 000 km de territoire, y compris une partie du Cambodge
occidental et la totalité de la région du Laos située à l'ouest du
Mékong. À compter de cette date, les relations entre la Thaïlande et le
Japon devinrent de plus en plus amicales. Le 8 décembre 1941, quelques
heures après l'attaque japonaise sur Pearl Harbor, le gouvernement
thaïlandais permit aux troupes japonaises de traverser le pays pour atteindre
la frontière malaise. La Thaïlande déclara la guerre aux États-Unis et au
Royaume-Uni le 25 janvier 1942. Le gouvernement Phibun, projaponais, fut
néanmoins renversé en juillet 1944 ; Pridi prit le contrôle du pays
et, sous la conduite, le peuple thaïlandais se montra solidaire des Alliés.
La Thaïlande conclut un traité avec le Royaume-Uni et l'Inde
en janvier 1946 par lequel elle renonçait, entre autres, à ses prétentions
sur les territoires malais qui lui avaient été cédés pendant la guerre.
Les relations diplomatiques du pays avec les États-Unis furent renouées le
même mois. En novembre 1946, la Thaïlande parvint à un accord avec la
France : celle-ci devait reprendre possession des territoires cédés en
1941. La Thaïlande fut admise à siéger à l'Organisation des Nations unies
(ONU) le 15 décembre 1946, devenant ainsi son 55e membre.
Entre-temps, le 9 juin 1946, le roi Ananda Mahidol décédait dans de
mystérieuses circonstances. Une régence fut nommée lorsque son frère, le
roi Rama IX, encore mineur, lui succéda.
5.3.
Instabilité
intérieure
Le
9 novembre 1947, une junte militaire menée par Phibun prit le contrôle
du gouvernement et resta au pouvoir, hormis un bref interlude au début de
l'année 1948, jusqu'en 1957. Sous son autorité dictatoriale, la politique
étrangère du pays eut pour objectif principal d'entretenir d'étroites
relations avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Le roi Rama IX accéda
au trône le 5 mai 1950. Lorsque la guerre de Corée éclata en juin
1950, la Thaïlande envoya 4 000 soldats rejoindre les rangs des
forces armées des Nations unies.
Le 29 novembre 1951, un groupe d'officiers de l'armée
s'empara du pouvoir à l'occasion d'un coup d'État sans effusion de sang qui
restaura la sévère Constitution de 1932, en lui apportant toutefois quelques
modifications. Phibun fut nommé Premier ministre. Parallèlement s'était
formé en Chine un mouvement thaïlandais libre (Free Thai Movement), soutenu
par les communistes chinois et officiellement mené par Pridi.
Des représentants thaïlandais prirent part en avril 1954 à
la conférence de Genève qui mettait provisoirement fin à la guerre
d'Indochine. En septembre 1954, la Thaïlande devint membre fondateur et
Bangkok le siège de l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE).
En septembre 1957, le gouvernement Phibun fut renversé lors
d'un coup d'État militaire mené par le maréchal Sarit Thanarat, commandant
en chef des forces armées thaïlandaises. Un gouvernement de coalition fut
formé en janvier 1958 et placé sous la houlette du Premier ministre, le
général de corps d'armée Thanom Kittikachorn. Un nouveau coup d'État,
survenu en octobre 1958 et une nouvelle fois mené par Sarit, renversa le
gouvernement Thanom. La Constitution fut suspendue, la loi martiale proclamée
et tous les partis politiques furent interdits. Au début des années
soixante, le gouvernement commença sérieusement à s'inquiéter d'un
mouvement de guérilla communiste qui gagnait en importance dans le Nord. La
multiplication des actes terroristes fut l'un des principaux problèmes
auxquels Thanom, devenu de nouveau Premier ministre à la mort de Sarit en
décembre 1963, dut faire face. La dégradation de la position adoptée par le
gouvernement pro-occidental du Laos et la guerre du Viêt Nam (1959-1975)
éveillèrent également les craintes du gouvernement.
5.4.
Lutte pour la
démocratie
Sur le plan
politique, le gouvernement prit progressivement des dispositions pour
rétablir les droits politiques qui avaient été suspendus en 1958. Pour la
première fois depuis une décennie, des élections municipales furent
organisées en décembre 1967. Une Constitution permanente fut promulguée en
juin 1968. Des élections législatives eurent lieu en février 1969 et l'United
Thai People's Party emporta 75 sièges à la Chambre des représentants.
Le principal groupe d'opposition, le Democratic Party, obtint 56 sièges.
À partir de 1969, les États-Unis commencèrent à adopter
une nouvelle position en Asie du Sud-Est, retirant progressivement leurs
troupes du Viêt Nam et s'efforçant de nouer des relations amicales avec
la Chine. Cette évolution de la situation permit à la Thaïlande d'assouplir
sa politique extérieure, notamment à l'égard de la Chine et du Viêt Nam-du-Nord.
Parallèlement, la Thaïlande continua d'être confrontée à des actes de
guérilla dans le nord du pays ainsi que le long de la frontière malaise. Le
départ des troupes américaines d'Asie du Sud-Est eut des effets
défavorables sur l'économie thaïlandaise. Cette conjoncture défavorable
favorisa l'établissement d'un gouvernement militaire en novembre 1971. Les
militaires, sous la houlette du général Thanom, abolirent alors la
Constitution et procédèrent à la dissolution du Parlement. En décembre
1972, une nouvelle Constitution fut proclamée.
En 1973, une série de manifestations organisées par des
étudiants opposés au gouvernement militaire contraignirent Thanom à
démissionner et aboutirent à la nomination d'un cabinet civil. Fin 1974, une
nouvelle Constitution fut approuvée et un gouvernement librement élu fut
formé au début de l'année 1975. La stabilité n'en demeura pas moins
difficile à rétablir et les élections organisées en avril 1976 ne
suscitèrent guère de bouleversements. En septembre de la même année, le
retour de l'ancien Premier ministre Thanom, qui était en exil à Singapour,
donna lieu à Bangkok à des luttes sanglantes entre étudiants de gauche et
partisans de Thanom, favorables à la droite. Début octobre, alors que les
troubles gagnaient en ampleur, un groupe militaire, mené par l'amiral Sangad
Chaloryu, prit le contrôle du pays et mit en place un gouvernement
conservateur. L'année suivante, toutefois, ce gouvernement fut renversé par
Sangad et son groupe. Sangad instaura un nouveau cabinet pour essayer de
panser les divisions de la société thaïlandaise et d'améliorer les
relations avec les régimes communistes des pays voisins. Une nouvelle
Constitution fut promulguée en décembre 1978 et, en avril 1979, des
élections furent organisées pour nommer une nouvelle Chambre des
représentants. Le gouvernement mis en place par les militaires resta
néanmoins au pouvoir jusqu'en mars 1980, date à laquelle il fut remplacé
par un nouveau cabinet, mené par le général Prem Tinsulanond. Aux
élections de 1983, le général Prem se retrouva à la tête d'un nouveau
gouvernement de coalition. Il procéda à la dissolution de l'Assemblée
nationale en 1986 et organisa de nouvelles élections. Son parti l'emporta
mais, n'obtenant pas la majorité des voix, il dut reformer un gouvernement de
coalition. Après les élections de juillet 1988, Chatchaï Choonhavan devint
Premier ministre. Une junte militaire renversa le cabinet en février 1991 et
lui substitua un gouvernement civil provisoire. La victoire aux élections de
mars 1992 de partis promilitaires suscita à Bangkok une vague de
manifestations exigeant la mise en place de réformes démocratiques qui
furent réprimées dans la violence. Les élections organisées en septembre
aboutirent à la formation d'un nouveau gouvernement de coalition dirigé par
un vétéran de la politique, Chuan Leekpai, chef du parti démocrate.
En janvier 1995 le pays a, encore une fois, changé de
Constitution. Cette modification a entraîné une nouvelle instabilité et une
refonte des alliances politiques. Devant la précarité de la situation, Chuan
Leekpai a dissous le Parlement le 19 mai 1995. Les élections qui
suivirent ne lui ont pas permis de se maintenir au pouvoir. Une alliance de
six partis, le Front de développement thaï, lui a succédé, Banharn Silpa
Archa devenant Premier ministre. Ce scrutin a vu la montée en puissance des
hommes d'affaires sur la scène politique, ceux-ci représentant
36 p. 100 des candidats.
Accusé de corruption et tenu pour responsable des
difficultés économiques du pays, Banharn Silpa Archa démissionna en
septembre 1996. À l'issue d'une campagne électorale qui figure parmi les
plus violentes de l'histoire du pays, une coalition hétéroclite de six
partis, dirigée par le général Chavalit Yongchaiyudh, a remporté les
élections législatives.
La vie politique du pays fut secouée par de nouveaux
scandales, et des alliances — parfois contre nature — furent
entreprises entre les partis et au sein de la coalition au pouvoir. Une
nouvelle réforme de la Constitution fut mise en chantier (26 décembre
1996) afin de remédier à l'instabilité gouvernementale qui gangrène la vie
politique du pays.
Le jubilé des cinquante ans de règne du roi Bhumibol
Adulyadej, autorité morale incontestée, donnèrent lieu en 1996 à des
fêtes grandioses dans le pays. Elles furent mises à profit pour tenter de
positionner la Thaïlande sur la scène internationale et régionale. Celle-ci
accueillit deux importantes rencontres : le cinquième sommet des chefs
d'État de l'Ansea (14-15 décembre 1995), et la première rencontre
Europe-Asie (ASEM) les 1er
et 2 mars 1996. La réunion de l'Ansea, à laquelle furent associés la
Birmanie, le Cambodge et le Laos, déboucha sur la signature d'un traité de
dénucléarisation de l'Asie du Sud-Est. La coordination des pays de l'Ansea,
qu'elle assura à partir de juillet 1997, lui firent mener une diplomatie
prudente (notamment avec la Chine). Elle démontra également son souci de
normaliser les relations avec les États voisins — bien que la
sécurité à ses frontières ne fut pas acquise : conflit opposant la
guérilla karen à la Birmanie, camps de réfugiés cambodgiens à la
frontière — avec lesquels elle chercha à développer une coopération
économique régionale. Elle s'investit également dans les institutions
internationales attachées à la libération des échanges (OMC, APEC, AFTA,
etc.).
La situation économique plutôt favorable jusqu'en 1996 se
détériora en 1997 pour devenir catastrophique, tant pour la Thaïlande que
pour l'ensemble du sud-est asiatique. La crise financière qui s'ouvrit en
mars 1997 trouve son origine dans l'endettement chronique du secteur
financier. En juillet, le gouvernement décida de laisser flotter la monnaie
qui perdit rapidement 30 p. 100 de sa valeur. Devant la gravité de
cette crise monétaire, le FMI imposa en août un programme de coupes
budgétaires, de réforme du système bancaire et d'augmentation d'impôt en
contrepartie d'un crédit de 17,1 milliards de dollars. De plus, la
situation économique fut aggravée par le phénomène climatique El Niño
qui a fortement touché la pays entraînant une hausse des prix agricoles. La
crise ne fut pas pour autant enrayée et toucha d'autre pays, comme la Corée
et l'Indonésie.
Sur le plan intérieur, elle provoqua en octobre la démission
de plusieurs ministres, et des personnalités du monde des affaires, pas ou
peu impliquées dans le politique, furent placées aux postes clefs. Le
9 novembre 1997, le leader de l'opposition, Chuan Leekpai, fut nommé
Premier ministre en remplacement du général Chavalit Yongchaiyudh
démissionnaire. pour faire face à la crise, le gouvernement décida, en
janvier 1998, l'expulsion de 300 000 travailleurs immigrés,
première phase d'un programme visant un million de personnes.
1.
PRÉSENTATION
Birmanie, officiellement Myanmar, pays d’Asie du Sud-Est, limité au
nord par la région autonome du Tibet (Chine), à l’est par la Chine, le
Laos et la Thaïlande, au sud par la mer d’Andaman et à l’ouest par le
golfe du Bengale, le Bangladesh et l’Inde. La Birmanie est une union
fédérale composée de sept États peuplés en principe de non-Birmans
(Arakan, Chin, Kachin, Karen, Kayah, Shan et Môn) et de sept « divisions »
habitées par des Birmans (Rangoun, Irrawaddy, Mandalay, Sagaing, Tenasserim,
Magway et Pégou). La région côtière est connue sous le nom de basse
Birmanie et la région de l’intérieur sous celui de haute Birmanie. La
superficie totale du pays est de 676 552 km², et sa capitale est Rangoun.
C’est le plus vaste des pays de l’Indochine.
2.
LE PAYS ET SES
RESSOURCES
2.1.
Relief et
hydrographie
La Birmanie présente trois régions naturelles distinctes. Deux ensembles de
massifs montagneux à l’ouest, au nord et à l’est, encerclent une longue
dépression centrale parcourue par l’Irrawaddy (2 100 km). À l’ouest,
l’Arakan Yoma est un ensemble de reliefs qui s’étend jusqu’en Assam, d’altitude
comprise entre 1 500 m et 2 000 m, culminant à 3 053
m dans les monts Chin et Naga. Le plateau Shan, à l’est de la dépression,
est un immense canyon traversé par la Salouen, qui se jette dans l’océan
Indien (golfe de Martaban). C’est une région de collines ménageant des
vallées et des bassins favorables aux établissements humains. Entre le
rebord du plateau Shan et les premiers contreforts de l’Arakan se trouve la
région centrale, une plaine qui est le berceau historique de la Birmanie
drainée par l’Irrawaddy, la Chindwin et la Sitang. Le pays est très
étiré et sa partie la plus large ne dépasse pas 960 km. Dans l’extrême-nord
du pays, le Hkakabo Razi (5 881 m) est le plus haut sommet d’Asie du
Sud-Est. Les côtes (2 500 km) sont très variées :
rectilignes à l’ouest, jusqu’au delta de l’Irrawaddy qui avance de
50 m par an, elles forment un littoral de submersion au Tenasserim.
2.2.
Climat
La Birmanie, située sous le tropique du Cancer, est soumise à un climat
tropical avec une période de mousson, de mai à novembre, qui frappe surtout
les régions de l’Arakan (4 000 mm d’eau par an) et du
Tenasserim. Le bassin de haute Birmanie bénéficie, quant à lui, d’un
climat plus sec, aux pluies irrégulières. Ainsi, les précipitations
annuelles moyennes peuvent varier entre les deux régions de
2 000 mm à 800 mm. Les températures moyennes varient de 21 °C
en hiver à près de 40 °C en été.
2.3.
Flore et faune
La forêt couvre près de 57 p. 100 du territoire
(68 p. 100 il y a trente ans). Les régions très exposées à la
mousson abritent ainsi de vastes réserves de tecks (70 p. 100 des
réserves mondiales), de bois de fer ou d’hévéas. Mais le reste du pays
compte également de nombreuses autres essences, comme l’acacia, le bambou,
le palétuvier, le cocotier, le chêne ou le pin et plusieurs variétés de
rhododendrons. Les agrumes, les bananes, les mangues et les goyaves poussent
dans les régions côtières.
Une faune sauvage habite les plateaux de haute Birmanie. On y
trouve des éléphants (souvent domestiqués), des rhinocéros, des buffles
sauvages, des sangliers et plusieurs espèces de cerfs et d’antilopes. Mais
le pays possède également une multitude de singes, de tigres, de léopards,
de chats sauvages et de tapirs, plus de 1 200 variétés d’oiseaux
(perroquets, paons, faisans, corbeaux, hérons, etc.), de nombreuses espèces
comestibles de poissons d’eau douce, sans oublier les crocodiles, les
lézards, les cobras, les pythons et les tortues.
2.4.
Ressources
naturelles
Les principales ressources naturelles sont agricoles et minières. La forêt,
avec ses quelque 250 essences, présente un intérêt commercial certain,
et la région de basse Birmanie offre des conditions climatiques
exceptionnellement favorables à la culture du riz. Le sous-sol est riche et
le pays compte d’importants gisements de plomb, zinc, argent, tungstène,
charbon, pétrole, mais également rubis, jade et saphir.
3.
POPULATION ET
SOCIÉTÉ 3.1.
Démographie
La population de la Birmanie était estimée en 1998 à 47,3 millions
d'habitants (soit une densité de 70 habitants au km2),
le dernier recensement remontant à 1983. L’unité du pays est mal
réalisée : les Birmans proprement dits représentent environ
80 p. 100 de la population, mais plusieurs minorités indigènes
avec leur langue, leur culture et leur État propres revendiquent leurs
différences. Il s’agit principalement des Chins (dans les montagnes du
Nord-Ouest), des Kachins (à l’extrême-nord), des Karens (en basse
Birmanie), des Shans (le long de la frontière thaïlandaise) et des Môns
(dans la région du delta de l’Irrawaddy). La Birmanie abrite également
quelques centaines de milliers de Chinois, d’Indiens et de métis. La
population est rurale à plus de 73 p. 100.
3.2.
Villes
principales
La capitale et principal port de mer Rangoun, appelée officiellement Yangon
depuis 1989, compte 2 870 000 habitants. Mandalay
(532 949 habitants), en Birmanie centrale, est un centre commercial
essentiel et la capitale culturelle du pays. Moulmein, devenue officiellement
Mawlamyne en 1989 (250 000 habitants environ), et Sittwe
(150 000 habitants environ) sont deux ports importants.
3.3.
Langues et
religions
Le birman, la langue officielle, appartient à la famille des langues
sino-tibétaines. Elle est parlée par près des deux tiers de la population.
Son alphabet repose sur le sanskrit et le pali, les deux langues sacrées du
bouddhisme. La plupart des minorités ethniques utilisent des langues et des
dialectes (126 au total) appartenant aux rameaux des langues tibéto-birmanes
et môn-khmer. L’anglais et le chinois sont également utilisés.
Plus de 85 p. 100 des Birmans pratiquent le bouddhisme du petit
véhicule (doctrine Theravada), parfois teinté d’animisme (culte des
génies). Les Karens et les Chins ont été tardivement christianisés (XIXe siècle).
On trouve également en Birmanie un petit nombre d’hindous et de musulmans.
3.4.
Éducation La
civilisation birmane a été fortement marquée par l’influence indienne,
mais elle a su cependant développer une langue et une littérature
originales. L’éducation est libre et l’école primaire est obligatoire. L’instruction
se fait en birman, mais l’anglais est la seconde langue et on le pratique
dans un grand nombre d’établissements secondaires. 83,1 p. 100 de
la population est alphabétisée. Les principales universités de Birmanie
sont l’université de Rangoun (fondée en 1920) et l’université de
Mandalay (fondée en 1925).
3.5.
Culture
La Birmanie est l’un des pays d’Asie où le bouddhisme est le plus
profondément enraciné. On compte par milliers les temples (ou pagodes) où
sont conservés de nombreux livres et objets d’art religieux. La gigantesque
pagode dorée de Schwedagon à Rangoun, haute de 112 m, avec son sommet orné
d’une boule en or incrusté de plus de 2 500 pierres précieuses
est, de loin, l’édifice le plus célèbre, avec le Bouddha couché
(78 m de long) vénéré dans tout le pays. Le pays est également
empreint d’une longue tradition de poésie historique et religieuse, alors
que les œuvres en prose ne prirent de l’importance qu’à la fin du XIXe siècle.
Le premier écrit en langue birmane remonte à 1113 apr. J.-C. Le
théâtre apparut au début du XVIIIe siècle.
U Ponnya, dit Ponnya de Salé (1812-1866), est considéré comme le plus
grand dramaturge birman. L’art profane est rare, et la sculpture et la
peinture se pratiquent essentiellement dans le cadre du bouddhisme. Les
artisans sont réputés pour leurs laques et leurs tissages de soie.
3.6.
Institutions et
vie politique La Constitution adoptée à l’accession à l’indépendance
de la Birmanie en 1948 a été abolie lors du coup d’État de mars 1962. À
partir de 1974, une nouvelle Constitution régit le pays en tant que
république socialiste, jusqu’au coup d’État militaire de septembre 1988.
Depuis cette date, le chef de l’État et du gouvernement exerce l’autorité
législative et exécutive avec l’aide d’une Assemblée constituante de
485 membres élus. Le tribunal le plus important est le Conseil des juges
du peuple. Tous les tribunaux civils ont été suspendus à l’arrivée des
militaires au pouvoir. La Birmanie est administrée de façon centralisée
depuis Rangoun.
Après le coup d’État de 1962, la Birmanie a été soumise
au BSPP (Parti du programme socialiste birman), reconnu comme le seul parti
politique légal. Jusqu’en 1988, le groupe d’opposition dominant était le
Parti pour l’unité nationale, remplacé aujourd’hui par la Ligue
nationale pour la démocratie de Mme Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la
paix en 1991.
En 1993, les forces armées de Birmanie comprenaient quelque
286 000 personnes. Le pays compte également deux unités
paramilitaires : la force de police du peuple (50 000 hommes)
et la milice du peuple (35 000 hommes).
4.
ÉCONOMIE
La Birmanie est avant tout un pays agricole. Le développement de l’industrie,
presque inexistante avant la Seconde Guerre mondiale, s’est accéléré dans
les années soixante et soixante-dix, et beaucoup d’entreprises privées ont
été nationalisées. Dans les années quatre-vingt-dix, le pays a
radicalement orienté son économie vers une ouverture aux investissements des
voisins asiatiques (Chine, Thaïlande, Singapour) et des États-Unis.
4.1.
Agriculture
La Birmanie est l’un des premiers producteurs mondiaux de riz : en
1998, on en récoltait près de 16,6 millions de t (provenant essentiellement
du delta de l’Irrawaddy) par an. Les autres cultures importantes,
pratiquées majoritairement dans de petites exploitations des plaines
centrales, sont le maïs, le blé, le millet, le sésame, la canne à sucre, l’arachide,
le coton, le tabac, les fruits et les légumes. Le pavot est cultivé dans le
Triangle d’Or, dans l’État Shan, et permettrait la production d’environ
2 200 t d’opium, soit 220 t d’héroïne par an.
Les forêts de Birmanie sont une importante source de
richesse, en particulier pour le teck et le caoutchouc naturel sans oublier la
production de quinine et de cachou (utilisé pour la teinture).
Les poissons d’eau douce sont principalement pêchés pour
la consommation locale et offrent une importante source de protéines. Le
gouvernement encourage aujourd’hui la pêche en mer.
4.2.
Mines et
industries La plupart des gisements minéraux sont situés dans
les régions montagneuses de l’ouest et le long de la côte du Tenasserim.
On y exploite des pierres précieuses (jade, rubis, saphirs), ainsi que le
cuivre, le nickel, l’argent, le plomb et le zinc. La production minérale
comprend également de l’argent, du plomb raffiné, des concentrés de zinc,
de cuivre, du gaz naturel et du minerai de fer. L’exploitation des gisements
de pétrole est freinée par la pauvreté des moyens de communication et les
réserves ne dépasseraient pas 7 millions de t.
L’industrie du pays concerne essentiellement le traitement
des produits agricoles (riz, sucre, céréales) et du bois (scieries,
contreplaqué), le textile (filatures de coton), le ciment et le raffinage du
pétrole.
La Birmanie a un important potentiel de production d’hydroélectricité,
notamment grâce au barrage de Kinda. En 1997, près de 38 p. 100 de
son électricité provenait d’installations hydroélectriques, le reste
étant généré par des centrales thermiques fonctionnant au charbon ou au
pétrole raffiné (en tout 4,2 milliards de kWh).
4.3.
Échanges L’ensemble
du commerce extérieur est contrôlé par le gouvernement mais une
participation directe des entreprises est possible depuis 1990. Les
principales exportations (d’une valeur totale de 732 millions de dollars en
1996) sont le bois (surtout le teck), les produits de l’agriculture (riz,
légumes secs, coton) et les minéraux et pierres précieuses. Les
importations (1,36 milliard de dollars en 1996) comprennent surtout les biens
d’équipement industriel, les matériels de transport, les produits
chimiques, les textiles et les denrées alimentaires. Les principaux
partenaires commerciaux de la Birmanie sont le Japon, la Chine, Singapour, l’Indonésie,
l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Il est à noter que la
contrebande est importante et le trafic de drogue particulièrement actif
(Triangle d’Or).
Le réseau ferré (3 336 km de voies), détenu et
exploité par le gouvernement, relie toutes les villes importantes du pays
mais n’offre aucune connexion avec l’étranger. La navigation fluviale,
avec 5 800 km de fleuves et de canaux navigables, reste un moyen de
transport privilégié. Le réseau routier représente 28 200 km, dont un
sixième seulement est goudronné. Plusieurs routes traversent la frontière,
en particulier la route de Birmanie, qui mène en Chine. Une compagnie
aérienne gouvernementale offre des liaisons intérieures et internationales.
En Birmanie, la poste, le télégraphe, le téléphone et la
radio sont contrôlés par le gouvernement. L’unité monétaire est le kyat.
Toutes les banques ont été nationalisées en 1963, puis fusionnées pour
former l’Union de Banques de Birmanie, qui gère les opérations bancaires,
contrôle la monnaie et sert d’agent bancaire au gouvernement.
5.
HISTOIRE
5.1. Les
trois empires birmans Le peuple Pyu est le premier à s’établir
en Birmanie, dans la vallée centrale, dès le VIIe siècle,
tandis que les Môns s’installent en basse Birmanie trois siècles plus
tard. Ces derniers ne jouent pas un rôle politique de premier plan mais
culturel. Ce sont eux qui introduisent le bouddhisme theravada et la culture
du riz. Le premier empire birman unifié est fondé par le roi Anawratha
(1044-1077) à Pagan, en haute Birmanie. Il conquiert la capitale môn de
Thaton. La structure de l’État est celle d’un royaume financé par des
impôts directs et des obligations de services pour les villages, dirigés par
les myothugis (« chefs de municipalité »). Au fil du
temps, de plus en plus de terres sont données à des monastères bouddhistes,
puis transformées en villages consacrés à l’entretien du sangha
(« clergé »). La royauté est légitimée à la fois par l’idéologie
religieuse et le rôle de défenseur de la foi tenu par le roi. Après deux
cent cinquante ans de paix relative, le royaume tombe en 1287 aux mains des
armées mongoles. Il s’ensuit une période de turbulences au cours de
laquelle la haute Birmanie subit la domination des Shans, tandis que la basse
Birmanie tombe sous le contrôle des Môns. L’unité du pays est rétablie,
avec l’aide d’aventuriers portugais, par Bayinnaung (1515-1581),
troisième roi de la dynastie Toungoo. Cette dynastie est renversée peu de
temps après par une rébellion môn. En 1752, Alaungpaya fonde la dynastie
Konbaung en restaurant la domination birmane puis en conquérant Ayuthya, l’Arakan,
le Manipur et l’Assam.
5.2.
Les guerres
anglo-birmanes La pression commerciale et politique croissante
des Européens provoque la chute de la dernière dynastie birmane : en
effet, les Britanniques, les Néerlandais et les Français ont des intérêts
concurrents dans le pays. Les Britanniques accusent les Birmans d’exactions
dans leurs territoires de l’Inde et déclenchent ainsi la première guerre
anglo-birmane (1824-1826). Le traité de Yandabo laisse aux Britanniques le
contrôle de l’Arakan, de l’Assam, du Manipur et du Tenasserim. La
production de riz et de bois d’œuvre prospère dans ces deux zones sous
contrôle britannique, tandis que la stabilité politique relative amène une
croissance massive de la population. Ce schéma se répète après que le
reste du delta eut été annexé à l’issue de la seconde guerre
anglo-birmane (1852-1855). L’ambition commerciale et les prétextes
politiques, aiguisés par les rivalités régionales anglo-françaises,
précipitent l’annexion finale au cours de la troisième guerre de 1885. Le
1er janvier
1886, la Birmanie est proclamée province de l’empire des Indes.
5.3.
La domination
britannique
Sous la domination coloniale, les liens entre le gouvernement et la religion
se perdent, les ordres monastiques tombent en déconfiture et leurs écoles,
qui ont donné à la Birmanie un taux d’alphabétisation plus élevé que
celui de l’Angleterre à la même époque, déclinent au fur et à mesure
que l’anglais devient la langue de la promotion sociale. Néanmoins, la
culture indigène persiste à travers le monde magique du pwe (« théâtre »),
la pratique du bouddhisme et l’animisme.
Rangoun, promue capitale du pays, devient le point d’appui d’une
administration où les dirigeants locaux maintiennent la loi et l’ordre,
collectent les recettes et administrent la justice. La Birmanie devient le
premier exportateur mondial de riz (de 0,5 million de tonnes avant la
chute de Mandalay à 3 millions avant le début de la Seconde Guerre
mondiale). En 1937, la Birmanie est séparée de l’Inde, mais la domination
britannique a déjà provoqué l’émergence d’un mouvement nationaliste.
En 1941, Ba Maw, Aung San, U Nu et le général Ne Win tentent de
conquérir l’indépendance : le mouvement Thakin (« maître »)
forme une Armée d’indépendance de la Birmanie (BIA) avec l’aide des
Japonais qui, en mai 1942, occupent presque tout le pays. Le 1er août
1943, l’indépendance est proclamée. Mais, comme dans les autres pays d’Asie
occupés, le pillage systématique par les Japonais des ressources de la
Birmanie au nom de la sphère de coprospérité asiatique leur aliène le
soutien des nationalistes. Le mouvement nationaliste profite de la faiblesse
du gouvernement installé par les Japonais pour fonder en 1944 la Ligue
antifasciste pour la liberté du peuple (AFPFL) et résister à la domination
nippone.
Après la guerre, les Britanniques découvrent que l’AFPFL,
dirigée par Aung San, a la mainmise sur le pouvoir politique indigène. L’AFPFL
négocie avec la Grande-Bretagne et obtient l’indépendance pour la Birmanie
le 4 janvier 1948, tout en refusant de faire partie du Commonwealth. Les
groupes ethniques des Shans et des Karens sont inclus dans la république « fédérale »
et Aung San obtient une écrasante majorité de sièges à l’Assemblée
constitutionnelle. En juillet 1947, U Saw, un rival politique
nationaliste, fait assassiner Aung San et six de ses ministres. U Nu,
ancien leader des étudiants nationalistes, est appelé à diriger l’AFPFL
et le gouvernement.
5.4.
La démocratie
constitutionnelle
Le gouvernement de l’AFPFL dirigé par U Nu est rapidement confronté
à de nombreuses insurrections de la part des Karens et des Shans. Au cours
des années cinquante, une révolte des Karens est écartée et les insurgés
communistes sont forcés de se retirer dans les collines. La Birmanie met
alors en place une politique étrangère rigoureusement non-alignée. Le pays
connaît par la suite une période de relative prospérité économique. La
domination de l’AFPFL est renforcée lors des élections nationales de
1951-1952 et de 1956, mais en 1958, une scission du parti nécessite l’intervention
constitutionnelle d’un gouvernement intérimaire militaire pendant dix-huit
mois, sous la direction du général Ne Win. Son gouvernement resserre la
discipline administrative et contient les prétentions séparatistes des
États shans. Les élections de 1960 offrent une victoire retentissante à la
faction de U Nu. Mais sa décision de promouvoir le bouddhisme au rang de
religion d’État et sa tolérance vis-à-vis du séparatisme ethnique
précipitent un coup d’État sans effusion de sang qui rétablit la
domination militaire de Ne Win en mars 1962.
5.5.
Le régime Ne
Win Pendant les années soixante et soixante-dix, Ne Win tente de
bâtir un gouvernement totalitaire efficace, d’établir sa légitimité
auprès des Birmans et de maintenir l’autonomie du pays sur la scène
internationale. Le pays s’engage alors sur la « voie birmane du
socialisme » avec le Parti du programme socialiste de Birmanie, ce qui
a pour conséquence une catastrophe économique sans précédent, accompagnée
d’une diminution des libertés personnelles. Les principaux secteurs de l’économie
sont étatisés. La nouvelle Constitution de 1974 transfère le pouvoir du
parti unique du Conseil révolutionnaire militaire à une Assemblée du Peuple
dirigée par Ne Win et d’autres anciens dirigeants militaires.
Les insurrections ethniques qui éclatent dans les États
kachin et shan isolent d’importantes régions (surtout la partie birmane du
Triangle d’Or, fournisseur essentiel du marché mondial de l’opium) qui
échappent au contrôle du gouvernement. L’insurrection du Parti communiste
de Birmanie garde le soutien officiel de la Chine. U Nu, réfugié en
Thaïlande, tente sans succès d’appeler au renversement du gouvernement Ne
Win. En 1980, il est autorisé à revenir en Birmanie comme simple citoyen. En
1981, Ne Win abandonne la présidence du pays à San Yu, un général, mais
garde la direction du parti.
Durant cette période, le gouvernement met l’accent sur l’autonomie
de la Birmanie, en réduisant sa dépendance vis-à-vis de l’aide
étrangère et en différant son adhésion à la Banque de développement
asiatique. La Birmanie rompt même ses liens avec le groupe des pays
non-alignés en 1979 pour protester contre ses inclinations prosoviétiques ;
elle y est réadmise en août 1992.
5.6.
Le coup d’État
militaire
Les émeutes antigouvernementales de mars et de juin 1988 amènent Ne Win à
démissionner de la présidence du parti en juillet, déclenchant une période
de forte instabilité politique. En septembre, le général Saw Maung, chef d’état-major
sous Ne Win, sort vainqueur d’une lutte sanglante pour le pouvoir et
instaure un gouvernement militaire : le Conseil de restauration de la loi
et de l’ordre de l’État (SLORC). En juin 1989, le nom du pays est
officiellement changé en Union du Myanmar et le nom de la capitale de Rangoun
en Yangon. Les élections législatives de mai 1990 voient la victoire
écrasante du parti d’opposition, la Ligue nationale pour la démocratie,
dirigé par Mme Aung San Suu Kyi (fille de Aung San, assignée à
résidence dès 1989 et prix Nobel de la paix 1991), mais le SLORC refuse la
tenue de la convention de l’Assemblée du Peuple et poursuit sa politique de
répression. Malade, Saw Maung est remplacé à la tête du SLORC par le
général Than Shwe en avril 1992. Mme Aung San Suu Kyi retrouve la
liberté le 10 juillet 1995, et la Birmanie connaît alors une relative
libéralisation de son économie. Après de nouvelles émeutes étudiantes en
décembre 1996 et en 1997, Mme Aung San Suu Kyi est de nouveau placée en
résidence surveillée. La rébellion Karen connaît des défections à la
suite du ralliement de la DBKA (l’Armée démocratique bouddhiste karen) au
gouvernement militaire. Dans les États shan, où les militaires birmans et
thais collaborent étroitement, un accord est passé entre le gouvernement
birman et l’armée hmong-thaï du général Khun Sa. Le rôle du trafic de
drogue dans la vie politique et économique du pays explique l’interdiction
américaine et les réserves de l’Union européenne quant aux
investissements à destination de la Birmanie. Pourtant, ce relatif isolement
a été rompu depuis juillet 1997 avec l’adhésion du pays à l’ASEAN
(Association des nations du Sud-Est asiatique). Cependant, cette adhésion n’entraîne
pas de vrais échanges commerciaux et économiques. L'objectif visé est plus
de s'affranchir de la pression occidentale et de soustraire le pays à
l'influence de la République populaire de Chine. Si une détente des
relations s’est opérée avec les pays membres de l'ASEAN, les rapports avec
la Thaïlande sont restés très tendus. Ainsi, en janvier 1998, le
gouvernement thaïlandais a procédé au rapatriement vers la Birmanie de
300 000 travailleurs immigrés illégaux.
Les mesures à l’encontre de Aung San Suu Kyi se sont
poursuivies toute l’année. Le 6 septembre 1998, la junte militaire a
fait arrêter 110 membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LNP)
afin d'éviter la réunion du Parlement élu en 1990. En juin 1999, la
Birmanie a été exclue de facto de l’OIT (Organisation
internationale du Travail) pour recours au travail forcé.