NOUVELLE-ZELANDE, ÎLE DU NORD: INFORMATIONS SUR LE PAYS


1. PRÉSENTATION  
Nouvelle-Zélande, pays insulaire du Pacifique Sud, membre du Commonwealth, à environ 1 600 km au sud-est de l'Australie. Le pays est formé de deux grandes îles, l'île du Nord et l'île du Sud, séparées par le détroit de Cook, et de nombreuses petites îles : l'île Stewart, Tokelau, ou les îles Cook, qui bénéficient du statut de territoire extérieur. La superficie globale du pays est de 270 534 km2. La capitale est Wellington, située dans l'île du Nord.

L'île du Nord  
L'île du Nord s'étend sur près de 114 600 km2, présente un potentiel économique plus grand que l'île du Sud et concentre la majorité de la population. Au centre de l'île se trouve un plateau, zone d'activité volcanique et théâtre de fréquentes secousses sismiques. Il existe trois volcans en activité dans la région du plateau dont le mont Ruapehu (2 797 m), point culminant de l'île, ainsi que des geysers, des boues bouillonnantes et des sources chaudes. À l'est et au sud du plateau, des montagnes s'étendent de l'East Cape au détroit de Cook. Le versant oriental domine des plaines côtières, et le versant occidental un pays vallonné connu pour ses produits laitiers et ses élevages de moutons. À l'ouest du plateau volcanique, le paysage assez montagneux laisse place à des terres agricoles fertiles, dans la région de Taranaki.

4. ÉCONOMIE  
Le produit intérieur brut (PIB) de la Nouvelle-Zélande approchait 64,57 milliards de dollars en 1997, soit un revenu moyen par habitant de 17 170 dollars. Le secteur primaire représente aujourd'hui moins de 7,4 p. 100 du PIB, contre 26 p. 100 pour le secondaire et environ 66,6 p. 100 pour le tertiaire. Depuis le milieu des années quatre-vingt, la Nouvelle-Zélande est passée d'une économie protectionniste et réglementée à l'une des économies les plus libérales et déréglementées des pays industrialisés. Les changements avaient pour but de restaurer la croissance économique après deux décennies de stagnation, de contrôler l'inflation et de réduire le déficit budgétaire et l'énorme dette publique. Au milieu des années quatre-vingt-dix, plusieurs de ces objectifs semblent être ou sur le point d'être atteints. Le taux d'inflation a été réduit à 1,8 p. 100 en 1996, alors qu'il était de 11 p. 100 à la fin des années quatre-vingt. La croissance économique atteignait environ 6 p. 100 en 1994 (par rapport à environ 2 p. 100 au cours des années quatre-vingt) est retombée à 2 p. 100 en 1997. La dette publique est passée de plus de 50 p. 100 du PIB à 38 p. 100. Elle devrait être réduite à 18 p. 100 d'ici 1998. Les dépenses publiques devraient à nouveau augmenter dans les trois prochaines années dans les secteurs de l'éducation et de la santé. En 1997, le taux de chômage atteignait 6 p. 100 seulement.

4.1. Population active  Environ 11 p. 100 de la population active travaille dans le secteur primaire et 16 p. 100 dans le secteur secondaire. La majorité travaille dans le secteur tertiaire : environ 28 p. 100 dans les services sociaux et communautaires, 11 p. 100 dans le secteur financier et 21 p. 100 dans le commerce de gros et de détail, l'hôtellerie et la restauration. Jusque dans les années quatre-vingt, le taux de chômage était généralement bas, et le niveau de vie relativement élevé grâce au système de protection sociale. Cependant, les réformes économiques introduites au milieu des années quatre-vingt ont contribué à la hausse du chômage. Début 1991, près de 11 p. 100 de la population active, estimée à 1,64 million de personnes, étaient au chômage. En 1997, cependant, ce chiffre est revenu à 6 p. 100. Au début des années quatre-vingt-dix, la Nouvelle-Zélande comptait environ 80 syndicats rassemblant plus de 600 000 membres. En 1991, la syndicalisation obligatoire dans certains secteurs de l'économie a été abolie, et le système de négociations collectives, en place depuis longtemps, a été remplacé par un système de contrats individuels et d'accords salariaux locaux.

4.2. Agriculture  
L'agriculture est toujours importante en raison de son poids dans le commerce extérieur : 60 p. 100 des recettes d'exportations. Les fermes de Nouvelle-Zélande sont parmi les plus productives du monde, grâce à la mécanisation intensive et au climat humide tempéré du pays. Ce climat donne au pays de riches pâturages où paissaient, en 1998, quelque 8,77 millions de bovins et près de 47,6 millions d’ovins.


La production arable concerne essentiellement le blé (265 000 tonnes en 1998), le maïs (176 000 tonnes) et l'orge (340 000 tonnes). Les fruits, les agrumes, la pomme de terre et l'avoine sont également des productions importantes. Depuis les années soixante-dix, les agriculteurs se tournent vers de nouveaux produits, afin de trouver d'autres marchés. L'élevage du cerf connaît ainsi une croissance rapide avec un cheptel de 1,1 million de têtes. La Nouvelle-Zélande est aujourd'hui le plus gros exportateur de kiwis dans le monde. La viticulture se développe également, située autour de Marlborough, dans l'île du Sud, et à Wairarapa et Manuwato, dans l'île du Nord.


Les exportations de viande, de produits laitiers et de laine sont encore vitales pour l'économie. Elles représentaient environ un tiers des recettes à l'exportation au début des années quatre-vingt-dix. La Nouvelle-Zélande est le plus gros exportateur du monde de beurre et de fromage, l'un des plus gros exportateurs de viande, et deuxième derrière l'Australie pour la production et l'exportation de laine. Le pays possède une importante industrie du bois. La production en 1997 se montait à environ 17 millions de m3 annuels, dont environ 40 p. 100 sont utilisés pour la fabrication du papier. Plus de 96 p. 100 du bois proviennent des plantations de conifères de l'île du Sud.


Le secteur de la pêche est également très actif et progresse rapidement. Les prises de poissons et de crustacés ont augmenté d'environ 15 p. 100 depuis le début des années quatre-vingt-dix, pour atteindre 612 223 tonnes en 1996. Les principales espèces pêchées sont la morue, le merlan bleu, le maquereau, l'orange roughy, le barracuda et le calmar.

4.3. Mines et industries  La production de minerais est centrée sur le charbon (3,09 millions de tonnes en 1997), les sables ferreux (2,3 millions de tonnes), le calcaire (2,7 millions de tonnes), la bentonite (1,4 million de tonnes), la pierre ponce (52 644 tonnes) et l'or. Dans les années soixante-dix, le secteur minier s'est énormément développé, lorsque des gisements de pétrole et de gaz naturel ont commencé à être exploités. La production annuelle au début des années quatre-vingt-dix avoisinait 13,7 millions de barils de brut, 6,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel et 265 500 m3 de gaz de pétrole transformé à partir de gaz naturel.

La transformation des produits agricoles et alimentaires fait partie des activités industrielles les plus importantes. D'autres secteurs non négligeables sont le papier et la papeterie, les produits chimiques, les métaux, les machines, l'habillement, le bois de construction, les véhicules motorisés, les machines électriques, le raffinage du pétrole et l'imprimerie. Le secteur de la transformation s'est continuellement développé, soutenu durant les années quatre-vingt par le gouvernement qui protégeait les industries nationales. Au début des années quatre-vingt-dix, l'économie de la Nouvelle-Zélande a été déréglementée et librement ouverte aux importations, ce qui a particulièrement touché certains secteurs, comme l'industrie automobile et le secteur des biens de consommation des ménages. La pénurie de matières premières et le coût élevé de leur importation a freiné le développement de l'industrie lourde.

Environ les trois quarts de l'électricité néo-zélandaise proviennent des installations hydroélectriques. Le reste est produit dans des usines de charbon et de gaz naturel. En outre, la vapeur géothermique du plateau volcanique central de l'île du Nord devient une source d'énergie de plus en plus importante. Les principales installations hydroélectriques se trouvent sur la rivière Waikato, dans l'île du Nord, et sur les rivières Clutha et Waitaki, dans l'île du Sud. Un câble passant sous le détroit de Cook assure le transport de l'électricité de l'île du Sud vers l'île du Nord, plus peuplée.

4.4. Échanges  Lorsque le système monétaire décimal a été instauré en Nouvelle-Zélande en 1967, le dollar néo-zélandais a remplacé la livre néo-zélandaise. Le dollar néo-zélandais est divisé en 100 cents (1,56 $NZ = 1 $US en 1995). La Banque nationale de Nouvelle-Zélande, créée en 1934, est la banque émettrice, responsable de l'application et de la formulation de la politique monétaire. Au début des années quatre-vingt-dix, elle est devenue indépendante du gouvernement, avec pour contrat de maintenir l'inflation en dessous de 2 p. 100. Jusqu'au début des années quatre-vingt, le secteur financier était dominé par quelques banques nationalisées et établissements étrangers. Il a été déréglementé dans le cadre du programme de restructuration économique. Depuis, ce secteur est devenu très concurrentiel avec des banques commerciales et d'affaires privées mais aussi des caisses régionales d'épargne.

L'économie de la Nouvelle-Zélande dépend énormément de ses relations commerciales. Jusqu'au début des années soixante-dix, son premier partenaire commercial était la Grande-Bretagne et ses exportations étaient dominées par la viande, le fromage et le beurre. Cependant, en 1973, le pays a vu son principal marché perdre de son potentiel lorsque la Grande-Bretagne est entrée dans la Communauté européenne (aujourd'hui Union européenne). La Nouvelle-Zélande a également dû affronter le protectionnisme croissant des pays industrialisés face à ses exportations agricoles. En conséquence, le pays a dû revoir fondamentalement l'orientation de son commerce, et élargir sa gamme d'exportations. L'Australie, le Japon et les États-Unis assurent aujourd'hui environ la moitié de tous les échanges commerciaux de la Nouvelle-Zélande en valeur, la Grande-Bretagne environ 6 p. 100. En outre, le commerce avec d'autres pays du Pacifique, comme la Chine, l'Indonésie, la Malaisie et Taiwan, s'est rapidement développé au cours des années quatre-vingt-dix. En 1997, les exportations de la Nouvelle-Zélande atteignaient 18,5 milliards de dollars, pour un volume d'importation de 19,2 milliards de dollars.

4.5. Transports  Les transports publics sont de bonne qualité, même dans les régions les plus éloignées. En 1996, la Nouvelle-Zélande comptait environ 92 200 km de routes et 4 029 km de voies ferrées exploitées par New Zealand Rail, privatisée en 1993. On comptait, à la même période, plus de 2,3 millions de véhicules immatriculés, dont environ 1,5 million de voitures particulières. Les principaux ports du pays sont Auckland, Wellington, Tauranga et Lyttelton (près de Christchurch). Les transports aériens sont largement utilisés, avec des aéroports dans tout le pays, pour les pilotes privés.

4.6. Communications et médias  Jusqu'à la fin des années quatre-vingt, les services de communication étaient pour la plupart assurés par des entreprises subventionnées par l'État. Cependant, en 1991, la Telecom Corporation a été privatisée. Un an auparavant, la télévision par satellite avait fait son apparition en sus des deux chaînes de Television New Zealand et de TV3 lancée en 1989. En 1991, Canterbury Television, la première télévision régionale privée, a commencé à émettre. Au début des années quatre-vingt-dix, il y avait en Nouvelle-Zélande, environ 1,5 million d'abonnés au téléphone, 3,1 millions de radios, et 1,1 million de foyers possédaient la télévision. On compte en Nouvelle-Zélande 28 quotidiens avec un tirage total d'environ 1 million d'exemplaires. Le New Zealand Herald à Auckland est cependant le seul à avoir une couverture nationale.

5. HISTOIRE   

5.1. La colonisation  Les îles de la Nouvelle-Zélande sont découvertes et habitées pour la première fois, mille ans avant l'arrivée d'Abel Tasman, par un peuple originaire de l'est de la Polynésie, probablement des îles Cook ou de Tahiti. Les plus vieux sites polynésiens découverts sur l'île du Nord remontent au XIe siècle. Le terme « Maori » remonterait quant à lui au milieu du XVIIIe siècle, lorsque les descendants des premiers colons l'ont adopté pour se différencier des pakeha (Européens) ; il signifie « ordinaire » ou « normal ». Selon une légende maorie, la découverte du pays revient à Kupe, qui lui a donné le nom d'Aotearoa (« terre du long nuage blanc »). Les premiers colons vivaient essentiellement dans les régions côtières chaudes de l'île du Nord.

Le navigateur hollandais Abel Janszoon Tasman est le premier Européen à atteindre ces îles en décembre 1642. Elles sont baptisées Nouvelle-Zélande par un cartographe hollandais inconnu. Il est suivi par l'explorateur britannique James Cook, qui les visite en 1769 et les revendique au nom de la Grande-Bretagne. À l'époque de l'arrivée de Cook, on pense que la population de Nouvelle-Zélande atteignait environ 125 000 habitants.

Les Français, avec à leur tête le capitaine Marion du Fresne, suivent les traces de Cook et visitent les îles en 1772. Cependant, ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe que des Européens, essentiellement des Britanniques, des missionnaires et des baleiniers, établissent des colonies et des comptoirs de commerce, principalement dans la Bay of Islands sur l'île du Nord. Malgré une certaine opposition, les Maoris jouent généralement un rôle actif dans cet établissement, profitant notamment des possibilités de commerce. En 1814, les premiers missionnaires de la Church Missionary Society de Samuel Marsden débarquent dans l'île. Une immigration systématique débute en 1839 et 1840, sous les auspices de la New Zealand Company créée en 1839 à Londres par Edward Gibbon Wakefield.

5.2. La souveraineté britannique  
Inquiet de la présence de navires de guerre français dans cette partie du Pacifique, le gouvernement britannique envoie en 1840 le capitaine William Hobson en Nouvelle-Zélande comme consul, avec le pouvoir de négocier avec les chefs maoris. Aux termes du traité de Waitangi, rédigé par Hobson, les Maoris cèdent leur souveraineté à la Couronne en échange de garanties sur leurs terres et de la protection britannique. Ils acceptent également de ne vendre leurs terres qu'à la Couronne et non à la New Zealand Company. Le 6 février 1840, 45 chefs du Nord signent le traité, 500 autres font de même au cours des semaines suivantes. Le 21 mai, sur la base des signatures, Hobson proclame la souveraineté britannique sur l'île du Nord et revendique l'île du Sud. L'année suivante, la Nouvelle-Zélande est créée comme colonie britannique, avec Auckland comme capitale. À cette date, les Européens sont au nombre de 2 500 en Nouvelle-Zélande. La colonisation se poursuit très rapidement au cours des décennies suivantes, avec l'établissement de deux grandes colonies dans l'île du Sud : Otago (aujourd'hui, Dunedin), en 1848, et Canterbury (aujourd'hui, Christchurch), en 1850. En 1854, le nombre de colons est de 31 000 sur l'île du Nord et de 20 000 sur l'île du Sud. Des conflits entre les nouveaux arrivants et les Maoris pour la possession des terres déclenchent finalement des guerres dans l'île du Nord entre 1845 et 1848 puis de 1860 à 1872. Ce dernier conflit est le plus grave, exacerbé par la confiscation par les Britanniques de la terre des Maoris rebelles. Cependant, les autorités coloniales dirigées par sir George Grey adoptent une attitude conciliante qui permet finalement l'établissement d'une paix permanente entre Européens et Maoris.

Dans l'île du Sud, épargnée par les combats et avec une faible population maorie concentrée sur la côte, la colonisation se poursuit sans interruption. La découverte d'or alluvionnaire dans la péninsule d'Otago vers 1860 entraîne un nouveau flux d'immigrants, qui se reconvertissent dans l'agriculture lorsque les filons aurifères sont épuisés. L'élevage du mouton dans les plaines du Sud et l'exploitation aurifère sont les principales sources de richesse du pays dans la dernière partie du XIXe siècle. L'apparition des premiers navires frigorifiques en 1882 permet à la Nouvelle-Zélande d'exporter de la viande fraîche et donc de stimuler l'immigration et une agriculture plus intensive.

5.3. Le gouvernement parlementaire  Un gouvernement central, avec un Parlement élu et un cabinet est officiellement créé, mais le gouvernement ne commence à fonctionner qu'en 1856. Au XIXe siècle, le pouvoir politique est détenu à tour de rôle par différents groupes de libéraux qui instaurent le vote des hommes et l'éducation obligatoire, et de conservateurs, généralement de grands propriétaires terriens. En 1891, après l'échec, l'année précédente, d'une grève maritime, les leaders syndicaux soutiennent la faction libérale. Plusieurs gouvernements du Parti libéral se succèdent au pouvoir jusqu'en 1912, soutenus par les travailleurs jusqu'à la création d'un Parti travailliste en 1910. Ces gouvernements, dirigés tout d'abord par le journaliste John Ballance puis, à sa mort, par Richard John Seddon et sir Joseph George Ward, mettent en place un programme de réforme agraire et une législation sociale fondée sur un salaire minimum et une procédure d'arbitrage obligatoire dans les conflits du travail. En 1893, la Nouvelle-Zélande devient le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes. C'est au cours de cette période de pouvoir libéral-travailliste que s'établissent les bases du système de sécurité sociale.

5.4. D'une guerre à l'autre  En 1907, la Nouvelle-Zélande devient officiellement un dominion de l'Empire britannique. Les conservateurs, qui font campagne sous le nom de Parti de la réforme, reprennent le pouvoir en 1912. Pendant la Première Guerre mondiale, le pays est gouverné par une coalition du Parti de la réforme et du Parti libéral et 124 211 Néo-Zélandais servent dans l'armée britannique. Ces troupes se battent en Égypte et pendant la campagne de Gallipoli de 1915. Les corps d'armée australiens et néo-zélandais deviennent célèbres sous le nom d'Anzac. En 1916, les unités néo-zélandaises sont réorganisées dans une division séparée et arrivent en France au moment de la bataille de la Somme ; la cavalerie légère sert ensuite pendant la campagne de Palestine. La Nouvelle-Zélande perd plus de 16 000 hommes pendant la guerre et 40 000 sont blessés.

La fin de la vague de spéculations foncières d'après-guerre est une cause essentielle de la récession économique de 1921 à 1926, aggravée par la crise des années trente. Lors des élections parlementaires de 1935, le Parti travailliste remporte une première victoire sur le Parti national créé en 1931 à partir d'une coalition entre le Parti libéral et le Parti de la réforme. Le nouveau gouvernement, dirigé par Michael Joseph Savage, nationalise certains secteurs de l'économie et instaure un système complet de protection sociale. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande est le pays qui envoie au front le plus gros pourcentage de sa population parmi les Alliés, hormis le Royaume-Uni. L'armée de terre se bat en Grèce, à Chypre, en Afrique du Nord, en Italie et dans le Pacifique. L'armée de l'air est présente sur tous les théâtres d'opérations. Les pertes de la Nouvelle-Zélande dépassent 11 600 morts et 15 700 blessés.

5.5. Depuis les années cinquante  
En 1949, le Parti travailliste perd les élections face au Parti national. Dans le domaine des affaires étrangères, la Nouvelle-Zélande participe au plan Colombo pour l'Asie du Sud-Est en 1950, et, en 1951, elle conclut le pacte de défense mutuelle Anzus avec l'Australie et les États-Unis. La Nouvelle-Zélande intègre l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (Otase) en 1954. Les forces néo-zélandaises servent dans les forces des Nations unies en Corée et à Chypre. Des forces nationales symboliques participent depuis à des missions de paix de l'ONU dans le cadre de plusieurs autres conflits.

Le Parti travailliste reprend la direction du pays lors des élections générales de novembre 1957 qui coïncident avec le début de la crise économique des années soixante, en partie due à une baisse des recettes à l'exportation. Le Parti national revient au pouvoir en 1960 et, sous la direction du Premier ministre Keith J. Holyoake, conserve la majorité jusqu'en 1966. Le déficit de la balance des paiements et l'inflation conduisent le gouvernement Holyoake à maintenir de nombreux contrôles économiques établis par le Parti travailliste.

Lors des élections de novembre 1972, le Parti travailliste revient au pouvoir, dirigé par Norman Eric Kirk, qui devient Premier ministre. En 1973, Kirk et son homologue australien Gough Whitlam décident d'accroître la coopération économique entre les deux pays, en partie en réaction contre l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté européenne, devenue effective au début de l'année. La même année, la Nouvelle-Zélande noue des liens diplomatiques avec la république populaire de Chine. En 1975, le Parti national remporte les élections avec Robert Muldoon, et il conserve la majorité de justesse en 1978 et en 1981, en essayant, avec des résultats limités, de faire face aux problèmes économiques de plus en plus graves. Les élections de juillet 1984 voient le Parti travailliste retrouver le contrôle du Parlement, sous la direction de David Lange. Durant son mandat, de grandes réformes économiques sont engagées, réduisant le contrôle du gouvernement et les barrières douanières. Bien que de nombreuses mesures soient impopulaires, le gouvernement travailliste gagne les élections de 1987. Malade, Lange démissionne en 1989 et est remplacé par Geoffrey Palmer. En septembre 1990, des conflits internes au sein du parti et la baisse de popularité du gouvernement entraînent la démission de Palmer en faveur de Michael Moore.

Lors des élections d'octobre 1990, dont les enjeux sont surtout économiques, les travaillistes sont défaits par le Parti national, dirigé par James Bolger. Son gouvernement pousse le processus de réformes encore plus loin, en étendant les privatisations des entreprises d'État et en imposant des réductions strictes sur les services de l'État providence. Ces politiques rencontrent une forte opposition et, en 1992, lors d'un référendum les Néo-Zélandais votent afin de changer le système électoral et de passer ainsi à un mode de scrutin mixte à la proportionnelle, qui augmenterait le pouvoir des petits partis du pays. Le nouveau système électoral, introduit lors des élections d'octobre 1996, ne permet cependant pas de dégager de majorité : le Parti national ne remporte que 44 voix, soit 7 de plus que le Parti travailliste, et le parti populiste et xénophobe New Zealand First, avec 17 voix, se trouve en position d'arbitre pour la formation d'un gouvernement de coalition.

Le Premier ministre sortant Jim Bolger forme un gouvernement de coalition avec le parti nationaliste New Zealand First de décembre 1996 à novembre 1997. En décembre 1997, c'est une femme, Jenny Shipley, qui est nommée pour la première fois Premier ministre. Celle-ci, qui remplace également Jim Bolger à la tête du Parti national, forme un nouveau gouvernement de coalition.

5.6. La question maorie  L'une des questions les plus importantes de l'après-guerre, et particulièrement au cours des trente dernières années, est celle des droits des Maoris. Le militantisme maori s'intensifie en effet pendant les années soixante et soixante-dix. Les revendications principales sont liées à la restitution des terres par le traité de Waitangi. Le tribunal Waitangi est créé en 1975 afin d'étudier les revendications maories concernant les terres et leur dédommagement et d'établir des recommandations à ce sujet. Au début des années quatre-vingt-dix, une grande partie du pays fait l'objet de réclamations devant le tribunal, mais la plupart des litiges concernent les nombreuses terres appartenant à l'État. Plusieurs litiges avec des tribus particulières ont été réglés, notamment dans le cadre de l'accord de décembre 1994 entre les Maoris de Waikato et le gouvernement, mais les progrès sont lents, et les protestations des militants maoris se multiplient au cours des années 1994 et 1995. Le 22 mai, Bolger et Dame Arkinui Te Atairangikaahu, reine des Tainu, la plus grosse fédération tribale maorie, signent un accord réglant définitivement les litiges concernant quelque 50 000 ha de terres saisis illégalement par les colons européens dans les années 1860. Cet accord comprend des remboursements et la restitution d'une terre contrôlée par le gouvernement, d'une valeur estimée à 116 millions de dollars US. À partir de 1997, 87 lieux devaient retrouver leur nom maori — le mont Cook est ainsi rebaptisé Aoraki-Mount Cook.

L’année 1998 est marquée par les répercussions de la crise asiatique sur l’économie de la Nouvelle-Zélande, toutefois la situation reste maîtrisée, puisque les perspectives de croissance sont optimistes (3,4 p. 100 en 2000, puis 4 p. 100 en 2001) et le chômage s’est maintenu en dessous de 7 p. 100. Le Premier ministre Jenny Shipley a par ailleurs poursuivi une politique libérale (relançant notamment les privatisations) et tenté de donner au Parti libéral, dans un climat de mécontentement de l’opinion publique, la popularité nécessaire en vue des élections de novembre 1999.

 

 

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