1. PRÉSENTATION
Nouvelle-Zélande,
pays insulaire du Pacifique Sud, membre du Commonwealth, à environ
1 600 km au sud-est de l'Australie. Le pays est formé de deux
grandes îles, l'île du Nord et l'île du Sud, séparées par le
détroit de Cook, et de nombreuses petites îles : l'île Stewart,
Tokelau, ou les îles Cook, qui bénéficient du statut de territoire
extérieur. La superficie globale du pays est de 270 534 km2.
La capitale est Wellington, située dans l'île du Nord.
L'île
du Nord
L'île du
Nord s'étend sur près de 114 600 km2,
présente un potentiel économique plus grand que l'île du Sud et
concentre la majorité de la population. Au centre de l'île se trouve
un plateau, zone d'activité volcanique et théâtre de fréquentes
secousses sismiques. Il existe trois volcans en activité dans la
région du plateau dont le mont Ruapehu (2 797 m), point
culminant de l'île, ainsi que des geysers, des boues bouillonnantes et
des sources chaudes. À l'est et au sud du plateau, des montagnes
s'étendent de l'East Cape au détroit de Cook. Le versant oriental
domine des plaines côtières, et le versant occidental un pays
vallonné connu pour ses produits laitiers et ses élevages de moutons.
À l'ouest du plateau volcanique, le paysage assez montagneux laisse
place à des terres agricoles fertiles, dans la région de Taranaki.
4. ÉCONOMIE
Le produit
intérieur brut (PIB) de la Nouvelle-Zélande approchait
64,57 milliards de dollars en 1997, soit un revenu moyen par
habitant de 17 170 dollars. Le secteur primaire représente
aujourd'hui moins de 7,4 p. 100 du PIB, contre
26 p. 100 pour le secondaire et environ 66,6 p. 100
pour le tertiaire. Depuis le milieu des années quatre-vingt, la
Nouvelle-Zélande est passée d'une économie protectionniste et
réglementée à l'une des économies les plus libérales et
déréglementées des pays industrialisés. Les changements avaient pour
but de restaurer la croissance économique après deux décennies de
stagnation, de contrôler l'inflation et de réduire le déficit
budgétaire et l'énorme dette publique. Au milieu des années
quatre-vingt-dix, plusieurs de ces objectifs semblent être ou sur le
point d'être atteints. Le taux d'inflation a été réduit à
1,8 p. 100 en 1996, alors qu'il était de 11 p. 100
à la fin des années quatre-vingt. La croissance économique atteignait
environ 6 p. 100 en 1994 (par rapport à environ
2 p. 100 au cours des années quatre-vingt) est retombée à
2 p. 100 en 1997. La dette publique est passée de plus de
50 p. 100 du PIB à 38 p. 100. Elle devrait être
réduite à 18 p. 100 d'ici 1998. Les dépenses publiques
devraient à nouveau augmenter dans les trois prochaines années dans
les secteurs de l'éducation et de la santé. En 1997, le taux de
chômage atteignait 6 p. 100 seulement.
4.1.
Population
active Environ
11 p. 100 de la population active travaille dans le secteur
primaire et 16 p. 100 dans le secteur secondaire. La majorité
travaille dans le secteur tertiaire : environ 28 p. 100
dans les services sociaux et communautaires, 11 p. 100 dans le
secteur financier et 21 p. 100 dans le commerce de gros et de
détail, l'hôtellerie et la restauration. Jusque dans les années
quatre-vingt, le taux de chômage était généralement bas, et le
niveau de vie relativement élevé grâce au système de protection
sociale. Cependant, les réformes économiques introduites au milieu des
années quatre-vingt ont contribué à la hausse du chômage. Début
1991, près de 11 p. 100 de la population active, estimée à
1,64 million de personnes, étaient au chômage. En 1997,
cependant, ce chiffre est revenu à 6 p. 100. Au début des
années quatre-vingt-dix, la Nouvelle-Zélande comptait environ
80 syndicats rassemblant plus de 600 000 membres. En
1991, la syndicalisation obligatoire dans certains secteurs de
l'économie a été abolie, et le système de négociations collectives,
en place depuis longtemps, a été remplacé par un système de contrats
individuels et d'accords salariaux locaux.
4.2.
Agriculture
L'agriculture
est toujours importante en raison de son poids dans le commerce
extérieur : 60 p. 100 des recettes d'exportations. Les
fermes de Nouvelle-Zélande sont parmi les plus productives du monde,
grâce à la mécanisation intensive et au climat humide tempéré du
pays. Ce climat donne au pays de riches pâturages où paissaient, en
1998, quelque 8,77 millions de bovins et près de
47,6 millions d’ovins.
La
production arable concerne essentiellement le blé
(265 000 tonnes en 1998), le maïs (176 000 tonnes)
et l'orge (340 000 tonnes). Les fruits, les agrumes, la pomme
de terre et l'avoine sont également des productions importantes. Depuis
les années soixante-dix, les agriculteurs se tournent vers de nouveaux
produits, afin de trouver d'autres marchés. L'élevage du cerf connaît
ainsi une croissance rapide avec un cheptel de 1,1 million de
têtes. La Nouvelle-Zélande est aujourd'hui le plus gros exportateur de
kiwis dans le monde. La viticulture se développe également, située
autour de Marlborough, dans l'île du Sud, et à Wairarapa et Manuwato,
dans l'île du Nord.
Les
exportations de viande, de produits laitiers et de laine sont encore
vitales pour l'économie. Elles représentaient environ un tiers des
recettes à l'exportation au début des années quatre-vingt-dix. La
Nouvelle-Zélande est le plus gros exportateur du monde de beurre et de
fromage, l'un des plus gros exportateurs de viande, et deuxième
derrière l'Australie pour la production et l'exportation de laine. Le
pays possède une importante industrie du bois. La production en 1997 se
montait à environ 17 millions de m3
annuels, dont environ 40 p. 100 sont utilisés pour la
fabrication du papier. Plus de 96 p. 100 du bois proviennent
des plantations de conifères de l'île du Sud.
Le secteur
de la pêche est également très actif et progresse rapidement. Les
prises de poissons et de crustacés ont augmenté d'environ
15 p. 100 depuis le début des années quatre-vingt-dix, pour
atteindre 612 223 tonnes en 1996. Les principales espèces
pêchées sont la morue, le merlan bleu, le maquereau, l'orange
roughy, le barracuda et le calmar.
4.3.
Mines et
industries La
production de minerais est centrée sur le charbon (3,09 millions
de tonnes en 1997), les sables ferreux (2,3 millions de tonnes), le
calcaire (2,7 millions de tonnes), la bentonite (1,4 million
de tonnes), la pierre ponce (52 644 tonnes) et l'or. Dans les
années soixante-dix, le secteur minier s'est énormément développé,
lorsque des gisements de pétrole et de gaz naturel ont commencé à
être exploités. La production annuelle au début des années
quatre-vingt-dix avoisinait 13,7 millions de barils de brut,
6,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel et
265 500 m3
de gaz de pétrole transformé à partir de gaz naturel.
La transformation des produits agricoles et alimentaires
fait partie des activités industrielles les plus importantes. D'autres
secteurs non négligeables sont le papier et la papeterie, les produits
chimiques, les métaux, les machines, l'habillement, le bois de
construction, les véhicules motorisés, les machines électriques, le
raffinage du pétrole et l'imprimerie. Le secteur de la transformation
s'est continuellement développé, soutenu durant les années
quatre-vingt par le gouvernement qui protégeait les industries
nationales. Au début des années quatre-vingt-dix, l'économie de la
Nouvelle-Zélande a été déréglementée et librement ouverte aux
importations, ce qui a particulièrement touché certains secteurs,
comme l'industrie automobile et le secteur des biens de consommation des
ménages. La pénurie de matières premières et le coût élevé de
leur importation a freiné le développement de l'industrie lourde.
Environ les trois quarts de l'électricité
néo-zélandaise proviennent des installations hydroélectriques. Le
reste est produit dans des usines de charbon et de gaz naturel. En
outre, la vapeur géothermique du plateau volcanique central de l'île
du Nord devient une source d'énergie de plus en plus importante. Les
principales installations hydroélectriques se trouvent sur la rivière
Waikato, dans l'île du Nord, et sur les rivières Clutha et Waitaki,
dans l'île du Sud. Un câble passant sous le détroit de Cook assure le
transport de l'électricité de l'île du Sud vers l'île du Nord, plus
peuplée.
4.4.
Échanges Lorsque
le système monétaire décimal a été instauré en Nouvelle-Zélande
en 1967, le dollar néo-zélandais a remplacé la livre
néo-zélandaise. Le dollar néo-zélandais est divisé en
100 cents (1,56 $NZ = 1 $US en 1995). La
Banque nationale de Nouvelle-Zélande, créée en 1934, est la banque
émettrice, responsable de l'application et de la formulation de la
politique monétaire. Au début des années quatre-vingt-dix, elle est
devenue indépendante du gouvernement, avec pour contrat de maintenir
l'inflation en dessous de 2 p. 100. Jusqu'au début des
années quatre-vingt, le secteur financier était dominé par quelques
banques nationalisées et établissements étrangers. Il a été
déréglementé dans le cadre du programme de restructuration
économique. Depuis, ce secteur est devenu très concurrentiel avec des
banques commerciales et d'affaires privées mais aussi des caisses
régionales d'épargne.
L'économie de la Nouvelle-Zélande dépend énormément
de ses relations commerciales. Jusqu'au début des années soixante-dix,
son premier partenaire commercial était la Grande-Bretagne et ses
exportations étaient dominées par la viande, le fromage et le beurre.
Cependant, en 1973, le pays a vu son principal marché perdre de son
potentiel lorsque la Grande-Bretagne est entrée dans la Communauté
européenne (aujourd'hui Union européenne). La Nouvelle-Zélande a
également dû affronter le protectionnisme croissant des pays
industrialisés face à ses exportations agricoles. En conséquence, le
pays a dû revoir fondamentalement l'orientation de son commerce, et
élargir sa gamme d'exportations. L'Australie, le Japon et les
États-Unis assurent aujourd'hui environ la moitié de tous les
échanges commerciaux de la Nouvelle-Zélande en valeur, la
Grande-Bretagne environ 6 p. 100. En outre, le commerce avec
d'autres pays du Pacifique, comme la Chine, l'Indonésie, la Malaisie et
Taiwan, s'est rapidement développé au cours des années
quatre-vingt-dix. En 1997, les exportations de la Nouvelle-Zélande
atteignaient 18,5 milliards de dollars, pour un volume
d'importation de 19,2 milliards de dollars.
4.5.
Transports
Les
transports publics sont de bonne qualité, même dans les régions les
plus éloignées. En 1996, la Nouvelle-Zélande comptait environ
92 200 km de routes et 4 029 km de voies ferrées
exploitées par New Zealand Rail, privatisée en 1993. On comptait,
à la même période, plus de 2,3 millions de véhicules
immatriculés, dont environ 1,5 million de voitures particulières.
Les principaux ports du pays sont Auckland, Wellington, Tauranga et
Lyttelton (près de Christchurch). Les transports aériens sont
largement utilisés, avec des aéroports dans tout le pays, pour les
pilotes privés.
4.6.
Communications
et médias Jusqu'à
la fin des années quatre-vingt, les services de communication étaient
pour la plupart assurés par des entreprises subventionnées par
l'État. Cependant, en 1991, la Telecom Corporation a été privatisée.
Un an auparavant, la télévision par satellite avait fait son
apparition en sus des deux chaînes de Television New Zealand et de
TV3 lancée en 1989. En 1991, Canterbury Television, la première
télévision régionale privée, a commencé à émettre. Au début des
années quatre-vingt-dix, il y avait en Nouvelle-Zélande, environ
1,5 million d'abonnés au téléphone, 3,1 millions de radios,
et 1,1 million de foyers possédaient la télévision. On compte en
Nouvelle-Zélande 28 quotidiens avec un tirage total d'environ
1 million d'exemplaires. Le New Zealand Herald à
Auckland est cependant le seul à avoir une couverture nationale.
5. HISTOIRE
5.1.
La
colonisation Les
îles de la Nouvelle-Zélande sont découvertes et habitées pour la
première fois, mille ans avant l'arrivée d'Abel Tasman, par un
peuple originaire de l'est de la Polynésie, probablement des îles Cook
ou de Tahiti. Les plus vieux sites polynésiens découverts sur l'île
du Nord remontent au XIe siècle.
Le terme « Maori » remonterait quant à lui au milieu du
XVIIIe siècle,
lorsque les descendants des premiers colons l'ont adopté pour se
différencier des pakeha (Européens) ; il signifie « ordinaire »
ou « normal ». Selon une légende maorie, la découverte
du pays revient à Kupe, qui lui a donné le nom d'Aotearoa (« terre
du long nuage blanc »). Les premiers colons vivaient
essentiellement dans les régions côtières chaudes de l'île du Nord.
Le navigateur hollandais Abel Janszoon Tasman est le
premier Européen à atteindre ces îles en décembre 1642. Elles sont
baptisées Nouvelle-Zélande par un cartographe hollandais inconnu. Il
est suivi par l'explorateur britannique James Cook, qui les visite en
1769 et les revendique au nom de la Grande-Bretagne. À l'époque de
l'arrivée de Cook, on pense que la population de Nouvelle-Zélande
atteignait environ 125 000 habitants.
Les Français, avec à leur tête le capitaine Marion du
Fresne, suivent les traces de Cook et visitent les îles en 1772.
Cependant, ce n'est qu'à la fin du XVIIIe siècle
et au début du XIXe
que des Européens, essentiellement des Britanniques, des missionnaires
et des baleiniers, établissent des colonies et des comptoirs de
commerce, principalement dans la Bay of Islands sur l'île du Nord.
Malgré une certaine opposition, les Maoris jouent généralement un
rôle actif dans cet établissement, profitant notamment des
possibilités de commerce. En 1814, les premiers missionnaires de la
Church Missionary Society de Samuel Marsden débarquent dans l'île. Une
immigration systématique débute en 1839 et 1840, sous les auspices de
la New Zealand Company créée en 1839 à Londres par Edward Gibbon
Wakefield.
5.2.
La
souveraineté britannique
Inquiet de
la présence de navires de guerre français dans cette partie du
Pacifique, le gouvernement britannique envoie en 1840 le capitaine
William Hobson en Nouvelle-Zélande comme consul, avec le pouvoir de
négocier avec les chefs maoris. Aux termes du traité de Waitangi,
rédigé par Hobson, les Maoris cèdent leur souveraineté à la
Couronne en échange de garanties sur leurs terres et de la protection
britannique. Ils acceptent également de ne vendre leurs terres qu'à la
Couronne et non à la New Zealand Company. Le 6 février 1840,
45 chefs du Nord signent le traité, 500 autres font de même
au cours des semaines suivantes. Le 21 mai, sur la base des
signatures, Hobson proclame la souveraineté britannique sur l'île du
Nord et revendique l'île du Sud. L'année suivante, la
Nouvelle-Zélande est créée comme colonie britannique, avec Auckland
comme capitale. À cette date, les Européens sont au nombre de
2 500 en Nouvelle-Zélande. La colonisation se poursuit très
rapidement au cours des décennies suivantes, avec l'établissement de
deux grandes colonies dans l'île du Sud : Otago (aujourd'hui,
Dunedin), en 1848, et Canterbury (aujourd'hui, Christchurch), en 1850.
En 1854, le nombre de colons est de 31 000 sur l'île du Nord et de
20 000 sur l'île du Sud. Des conflits entre les nouveaux arrivants
et les Maoris pour la possession des terres déclenchent finalement des
guerres dans l'île du Nord entre 1845 et 1848 puis de 1860 à 1872. Ce
dernier conflit est le plus grave, exacerbé par la confiscation par les
Britanniques de la terre des Maoris rebelles. Cependant, les autorités
coloniales dirigées par sir George Grey adoptent une attitude
conciliante qui permet finalement l'établissement d'une paix permanente
entre Européens et Maoris.
Dans l'île du Sud, épargnée par les combats et avec
une faible population maorie concentrée sur la côte, la colonisation
se poursuit sans interruption. La découverte d'or alluvionnaire dans la
péninsule d'Otago vers 1860 entraîne un nouveau flux d'immigrants, qui
se reconvertissent dans l'agriculture lorsque les filons aurifères sont
épuisés. L'élevage du mouton dans les plaines du Sud et
l'exploitation aurifère sont les principales sources de richesse du
pays dans la dernière partie du XIXe siècle.
L'apparition des premiers navires frigorifiques en 1882 permet à la
Nouvelle-Zélande d'exporter de la viande fraîche et donc de stimuler
l'immigration et une agriculture plus intensive.
5.3.
Le
gouvernement parlementaire Un
gouvernement central, avec un Parlement élu et un cabinet est
officiellement créé, mais le gouvernement ne commence à fonctionner
qu'en 1856. Au XIXe siècle,
le pouvoir politique est détenu à tour de rôle par différents
groupes de libéraux qui instaurent le vote des hommes et l'éducation
obligatoire, et de conservateurs, généralement de grands
propriétaires terriens. En 1891, après l'échec, l'année
précédente, d'une grève maritime, les leaders syndicaux soutiennent
la faction libérale. Plusieurs gouvernements du Parti libéral se
succèdent au pouvoir jusqu'en 1912, soutenus par les travailleurs
jusqu'à la création d'un Parti travailliste en 1910. Ces
gouvernements, dirigés tout d'abord par le journaliste John Ballance
puis, à sa mort, par Richard John Seddon et sir Joseph George Ward,
mettent en place un programme de réforme agraire et une législation
sociale fondée sur un salaire minimum et une procédure d'arbitrage
obligatoire dans les conflits du travail. En 1893, la Nouvelle-Zélande
devient le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes. C'est
au cours de cette période de pouvoir libéral-travailliste que
s'établissent les bases du système de sécurité sociale.
5.4.
D'une
guerre à l'autre En
1907, la Nouvelle-Zélande devient officiellement un dominion de
l'Empire britannique. Les conservateurs, qui font campagne sous le nom
de Parti de la réforme, reprennent le pouvoir en 1912. Pendant la
Première Guerre mondiale, le pays est gouverné par une coalition du
Parti de la réforme et du Parti libéral et 124 211 Néo-Zélandais
servent dans l'armée britannique. Ces troupes se battent en Égypte et
pendant la campagne de Gallipoli de 1915. Les corps d'armée australiens
et néo-zélandais deviennent célèbres sous le nom d'Anzac. En 1916,
les unités néo-zélandaises sont réorganisées dans une division
séparée et arrivent en France au moment de la bataille de la Somme ;
la cavalerie légère sert ensuite pendant la campagne de Palestine. La
Nouvelle-Zélande perd plus de 16 000 hommes pendant la guerre
et 40 000 sont blessés.
La fin de la vague de spéculations foncières
d'après-guerre est une cause essentielle de la récession économique
de 1921 à 1926, aggravée par la crise des années trente. Lors des
élections parlementaires de 1935, le Parti travailliste remporte une
première victoire sur le Parti national créé en 1931 à partir d'une
coalition entre le Parti libéral et le Parti de la réforme. Le nouveau
gouvernement, dirigé par Michael Joseph Savage, nationalise certains
secteurs de l'économie et instaure un système complet de protection
sociale. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Nouvelle-Zélande est le
pays qui envoie au front le plus gros pourcentage de sa population parmi
les Alliés, hormis le Royaume-Uni. L'armée de terre se bat en Grèce,
à Chypre, en Afrique du Nord, en Italie et dans le Pacifique. L'armée
de l'air est présente sur tous les théâtres d'opérations. Les pertes
de la Nouvelle-Zélande dépassent 11 600 morts et
15 700 blessés.
5.5.
Depuis les
années cinquante
En 1949,
le Parti travailliste perd les élections face au Parti national. Dans
le domaine des affaires étrangères, la Nouvelle-Zélande participe au
plan Colombo pour l'Asie du Sud-Est en 1950, et, en 1951, elle conclut
le pacte de défense mutuelle Anzus avec l'Australie et les États-Unis.
La Nouvelle-Zélande intègre l'Organisation du traité de l'Asie du
Sud-Est (Otase) en 1954. Les forces néo-zélandaises servent dans les
forces des Nations unies en Corée et à Chypre. Des forces nationales
symboliques participent depuis à des missions de paix de l'ONU dans le
cadre de plusieurs autres conflits.
Le Parti travailliste reprend la direction du pays lors
des élections générales de novembre 1957 qui coïncident avec le
début de la crise économique des années soixante, en partie due à
une baisse des recettes à l'exportation. Le Parti national revient au
pouvoir en 1960 et, sous la direction du Premier ministre Keith J. Holyoake,
conserve la majorité jusqu'en 1966. Le déficit de la balance des
paiements et l'inflation conduisent le gouvernement Holyoake à
maintenir de nombreux contrôles économiques établis par le Parti
travailliste.
Lors des élections de novembre 1972, le Parti
travailliste revient au pouvoir, dirigé par Norman Eric Kirk, qui
devient Premier ministre. En 1973, Kirk et son homologue australien
Gough Whitlam décident d'accroître la coopération économique entre
les deux pays, en partie en réaction contre l'entrée de la
Grande-Bretagne dans la Communauté européenne, devenue effective au
début de l'année. La même année, la Nouvelle-Zélande noue des liens
diplomatiques avec la république populaire de Chine. En 1975, le Parti
national remporte les élections avec Robert Muldoon, et il conserve la
majorité de justesse en 1978 et en 1981, en essayant, avec des
résultats limités, de faire face aux problèmes économiques de plus
en plus graves. Les élections de juillet 1984 voient le Parti
travailliste retrouver le contrôle du Parlement, sous la direction de
David Lange. Durant son mandat, de grandes réformes économiques sont
engagées, réduisant le contrôle du gouvernement et les barrières
douanières. Bien que de nombreuses mesures soient impopulaires, le
gouvernement travailliste gagne les élections de 1987. Malade, Lange
démissionne en 1989 et est remplacé par Geoffrey Palmer. En septembre
1990, des conflits internes au sein du parti et la baisse de popularité
du gouvernement entraînent la démission de Palmer en faveur de Michael
Moore.
Lors des élections d'octobre 1990, dont les enjeux sont
surtout économiques, les travaillistes sont défaits par le Parti
national, dirigé par James Bolger. Son gouvernement pousse le processus
de réformes encore plus loin, en étendant les privatisations des
entreprises d'État et en imposant des réductions strictes sur les
services de l'État providence. Ces politiques rencontrent une forte
opposition et, en 1992, lors d'un référendum les Néo-Zélandais
votent afin de changer le système électoral et de passer ainsi à un
mode de scrutin mixte à la proportionnelle, qui augmenterait le pouvoir
des petits partis du pays. Le nouveau système électoral, introduit
lors des élections d'octobre 1996, ne permet cependant pas de dégager
de majorité : le Parti national ne remporte que 44 voix, soit
7 de plus que le Parti travailliste, et le parti populiste et xénophobe
New Zealand First, avec 17 voix, se trouve en position d'arbitre
pour la formation d'un gouvernement de coalition.
Le Premier ministre sortant Jim Bolger forme un
gouvernement de coalition avec le parti nationaliste New Zealand First
de décembre 1996 à novembre 1997. En décembre 1997, c'est une femme,
Jenny Shipley, qui est nommée pour la première fois Premier ministre.
Celle-ci, qui remplace également Jim Bolger à la tête du Parti
national, forme un nouveau gouvernement de coalition.
5.6.
La
question maorie L'une
des questions les plus importantes de l'après-guerre, et
particulièrement au cours des trente dernières années, est celle des
droits des Maoris. Le militantisme maori s'intensifie en effet pendant
les années soixante et soixante-dix. Les revendications principales
sont liées à la restitution des terres par le traité de Waitangi. Le
tribunal Waitangi est créé en 1975 afin d'étudier les revendications
maories concernant les terres et leur dédommagement et d'établir des
recommandations à ce sujet. Au début des années quatre-vingt-dix, une
grande partie du pays fait l'objet de réclamations devant le tribunal,
mais la plupart des litiges concernent les nombreuses terres appartenant
à l'État. Plusieurs litiges avec des tribus particulières ont été
réglés, notamment dans le cadre de l'accord de décembre 1994 entre
les Maoris de Waikato et le gouvernement, mais les progrès sont lents,
et les protestations des militants maoris se multiplient au cours des
années 1994 et 1995. Le 22 mai, Bolger et Dame Arkinui Te Atairangikaahu,
reine des Tainu, la plus grosse fédération tribale maorie, signent un
accord réglant définitivement les litiges concernant quelque
50 000 ha de terres saisis illégalement par les colons
européens dans les années 1860. Cet accord comprend des remboursements
et la restitution d'une terre contrôlée par le gouvernement, d'une
valeur estimée à 116 millions de dollars US. À partir de 1997,
87 lieux devaient retrouver leur nom maori — le mont Cook
est ainsi rebaptisé Aoraki-Mount Cook.
L’année 1998 est marquée par les répercussions de
la crise asiatique sur l’économie de la Nouvelle-Zélande, toutefois
la situation reste maîtrisée, puisque les perspectives de croissance
sont optimistes (3,4 p. 100 en 2000, puis 4 p. 100
en 2001) et le chômage s’est maintenu en dessous de
7 p. 100. Le Premier ministre Jenny Shipley a par ailleurs
poursuivi une politique libérale (relançant notamment les
privatisations) et tenté de donner au Parti libéral, dans un climat de
mécontentement de l’opinion publique, la popularité nécessaire en
vue des élections de novembre 1999.
|