POLYNÉSIE FRANÇAISE: INFORMATIONS DIVERSES

Bougainville, Louis Antoine de (1729-1811), officier et navigateur français, connu pour son importante contribution à la science et à la géographie au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Bougainville naquit à Paris où il fit ses études. Il abandonna le droit et rejoignit l'armée française en 1754. À l'âge de vingt-cinq ans, il écrivit un traité sur le calcul intégral et fut par la suite nommé membre de la Royal Society de Londres. Pendant la guerre qui opposa les Français aux Indiens, il fut l'aide de camp du marquis Louis Joseph Montcalm de Saint-Véran au Canada, prenant part à la défense de Ticonderoga et de Québec. Par la suite, Bougainville se battit en Allemagne pendant la guerre de Sept Ans. En 1764, il tenta de fonder une colonie française aux Malouines, bientôt abandonnée en raison des contestations de l'Espagne qui revendiquait ces îles. Il fut le premier navigateur français à faire le tour du monde (1766-1769). Parti de Brest, il franchit le détroit de Magellan, traversa l'océan Pacifique, atteignit Tahiti, les Samoa, les Salomon et Vanuatu. Il fut accompagné par des naturalistes et des astronomes et fit de nombreuses découvertes scientifiques et géographiques. Il relata ses expéditions dans son Voyage autour du monde (2 vol., 1771-1772).

Pendant la guerre de l'Indépendance américaine, Bougainville servit dans les forces françaises d'Amérique conduites par l'officier de marine français le comte François Joseph Paul de Grasse. Il fut promu contre-amiral en 1789, et maréchal en 1790. Peu de temps après, il se retira pour se consacrer à la science.

Bougainville fut élu membre de l'Institut de France en 1796, année de sa fondation. Napoléon Ier le fit sénateur, comte de l'Empire et officier de la Légion d'honneur. La plus grande des îles Salomon, un détroit de ces îles et un canal de Vanuatu furent nommés d'après Bougainville, comme le fut le bougainvillier, plante grimpante tropicale d'Amérique.

Publié à partir de 1771, le Voyage autour du monde de Bougainville n’est pas seulement la relation du premier voyage de circumnavigation réalisé par un Français, c’est aussi une œuvre littéraire de grande qualité. Esprit curieux, marqué par la pensée philosophique de ce siècle des Lumières, Bougainville a contribué à l’élaboration du mythe du « bon sauvage », à travers, notamment, la description du paradis terrestre qu’il découvre à Tahiti. Avant d’engager sa traversée du Pacifique, il navigue dans les eaux d’Amérique du Sud, où il rencontre les Tehuelche, peuple de Patagonie aujourd’hui disparu, jadis présenté par les découvreurs européens comme des géants.

 

Melville, Herman (1819-1891), romancier américain, figure marquante de la littérature de la fin du XIXe siècle, qui mit en scène, dans des nouvelles et des romans métaphysiques, le combat millénaire du Bien et du Mal et l'échec des êtres de bonne volonté. Herman Melville naquit le 1er août 1819, à New York, dans une famille de patriciens. En 1837, renonçant à un destin tout tracé dans l'enseignement, il s'embarqua comme mousse sur un navire en partance pour Liverpool. Après un bref retour aux États-Unis, il s'embarqua à nouveau, cette fois sur le baleinier Acushnet, en direction des mers du Sud (1841). Après un voyage de dix-huit mois, il déserta dans les îles Marquises et y demeura jusqu'à pouvoir s'embarquer pour Papeete, capitale de Tahiti. Il travailla ensuite comme ouvrier agricole, s'embarqua pour Honolulu. C'est là qu'il s'engagea sur la frégate de la marine américaine United States (1843). En 1844, il mit un terme à sa carrière de matelot et commença à écrire des romans nourris de ses expériences maritimes. Il participa dès lors à la vie littéraire de Boston et de New York. C'est en 1850 qu'il décida de s'installer à la campagne près de Pittsfield, dans le Massachusetts, où il fit la connaissance de Nathaniel Hawthorne ; ce dernier eut une influence décisive sur son œuvre et il lui dédia son chef-d'œuvre Moby Dick (1851). Par la suite, entre 1866 et 1885, Melville dut revenir à New York occuper un poste d'inspecteur des douanes afin de subvenir à ses besoins. Il mourut à New York le 28 septembre 1891, peu après avoir achevé Billy Budd.

 

1. PRÉSENTATION  
Gauguin, Paul (1848-1903), peintre et sculpteur français qui fut l’un des représentants majeurs de l’école de Pont-Aven avant de s’installer en Polynésie.


Paul Gauguin naquit à Paris le 7 juin 1848. Après une enfance passée en partie à Lima — sa mère était issue de la noblesse péruvienne —, il s’engagea dans la marine marchande puis devint agent de change sur les conseils de son tuteur, Gustave Arosa. Marié et père de famille, il se mit à peindre durant ses heures de loisirs.

2. DE L’IMPRESSIONNISME À L’ÉCOLE DE PONT-AVEN  
Devenu l’ami de Camille Pissarro qui l’encouragea dans la voie de la peinture et de la sculpture, il exposa pour la première fois au Salon de 1876 (la Seine au pont d’Iéna, 1875, musée d’Orsay, Paris). Il fut accepté par le groupe impressionniste et participa aux expositions de 1880, de 1881, de 1882 et de 1886.


L’exemple de Cézanne, avec qui il travailla à partir de 1881, mais aussi ceux de Degas et de Puvis de Chavannes l’incitèrent toutefois à évoluer vers une facture plus personnelle. Décidant de se consacrer exclusivement à la peinture à partir de 1883, il partit pour Rouen puis pour le Danemark où il abandonna femme et enfants avant de revenir à Paris en 1885. En 1886, lors d’un séjour à Pont-Aven, en Bretagne, il fit la connaissance du jeune Émile Bernard avec qui il fonda ce que l’on a appelé l’école de Pont-Aven, posant les jalons d’une esthétique nouvelle, le cloisonnisme, qu’il opposait au néo-impressionnisme : inspiré par l’art primitif et les estampes japonaises, ce style se caractérisait par le refus de la perspective et l’utilisation de grands aplats de couleurs saturées et de larges cernes sombres (la Vision après le sermon, 1888, National Gallery, Édimbourg). Sa rencontre avec Vincent Van Gogh à Arles en 1888 se solda par un échec : il réalisa à cette époque une série de toiles graves et baignées de mysticisme (le Christ jaune, 1889, Albright-Knox Gallery, Buffalo, État de New York).

3. GAUGUIN ET LA POLYNÉSIE  
De retour à Paris, Gauguin décida de quitter l’Occident et la civilisation industrielle. En 1891, après avoir organisé une vente publique de ses œuvres, il s’embarqua pour les mers du Sud. Son premier séjour à Tahiti (1891-1893) fut pour lui une révélation : séduit par la beauté des indigènes et des paysages, il se lança dans une production intense où il privilégia les couleurs vives et denses en aplats, les formes simplificatrices, tout en abandonnant l’illusion de la perspective (Sur la plage, 1891 ; Quand te maries-tu ?, 1892, Kunstmuseum, Bâle, et surtout L’esprit des morts veille, 1893). Il composa également de nombreuses sculptures et statuettes, taillées dans des bois rares, qui s’inspirent des mythes et des légendes polynésiens (Idole à la coquille, 1893, musée d’Orsay).



Malade, Gauguin rentra à Paris en 1893. Présentés à la galerie Durand-Ruel, ses tableaux suscitèrent l’admiration de Bonnard, de Vuillard et de Maurice Denis, mais l’exposition ne rencontra pas le succès financier escompté. Il retourna alors à Tahiti en 1895, y composant certains de ses plus grands chefs-d’œuvre : Nevermore (1897, Institut Courtauld, Londres), les Seins aux fleurs rouges (1899, Metropolitan Museum of Art, New York) et surtout le triptyque D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? (1897, Museum of Fine Arts, Boston), qui reflète ses interrogations sur la mort et que lui-même considérait comme son testament artistique.

Après une tentative de suicide, il s’installa en 1901 à Hiva-Oa, aux îles Marquises, où il peignit notamment Et l’or de leur corps (1901, musée d’Orsay) et Cavaliers sur la plage (1902, Folkwang Museum, Essen).

Graveur, dessinateur et sculpteur, Gauguin écrivit également de nombreux textes dont le dernier fut Avant et Après, le roman de sa vie. L’exposition de ses œuvres, qui fut organisée à Paris après sa mort, attira de nombreux artistes, parmi lesquels Picasso que la force de ses dessins bouleversa et Matisse que transporta la couleur des dernières toiles. L’art de Gauguin fut déterminant pour les nabis et la naissance du fauvisme, mais surtout anticipe d’une génération l’intérêt qu’allaient porter les expressionnistes allemands et les cubistes au primitivisme.

 

ILE   DE   PÂQUES

Située à 3 700 km des côtes chiliennes, l'île de Pâques est célèbre pour ses statues mégalithiques, au nombre de 500 environ, qui constituent l'un des problèmes les plus importants de l'anthropologie. Ces statues immenses, ou moai, sculptées dans la pierre volcanique il y a plus d'un millénaire et représentant d'impassibles visages tournant le dos à la mer, peuvent atteindre 21 m. C'est sur le flanc du volcan Rano Raraku que se trouve le berceau de ces géants. On en trouve certains à peine commencés, d'autres presque achevés et qui gisent immobiles dans différentes positions. Les rangées de moaïs, ou « ahu » étaient peut-être des autels réservés aux cérémonies.

Everen T. Brown

 ART ET CULTE DES ANCÊTRES  
Dans toute l’Océanie, on trouve un panthéon de dieux créateurs, d’esprits d’ancêtres déifiés ou de héros légendaires. Si de nombreuses œuvres d’art sont censées les représenter, l’interprétation exacte de leur rôle et de leur fonction au sein de la communauté est souvent complexe. Les sculptures par exemple comportent de multiples sens cachés. Chacune d’entre elles renvoie à une histoire spécifique, dont l’interprétation est connue des seuls initiés. À la variété des messages correspond une complexité plastique : les sculptures se composent souvent d’une multitude de figures ajourées et sont ornées de très nombreux motifs peints. En Mélanésie, elles interviennent directement dans les cérémonies funéraires. Chez les populations du sud de Malekula, au Vanuatu, lorsqu’un homme de rang élevé meurt, un guerrier ou un chef par exemple, son corps est enterré puis exhumé après putréfaction complète de la chair. Une statue de bois ou de bambou (rambaramp) censée représenter le défunt est alors façonnée puis placée à l’intérieur de la « maison des hommes ». Sa présence doit pouvoir garantir la protection de l’esprit du mort sur la communauté. Chez les Malangan de Nouvelle-Irlande, on retrouve le même type de rituel funéraire, mais les statues sont brûlées ou abandonnées au terme de la cérémonie.


En Nouvelle-Calédonie, le culte des ancêtres s’illustre dans la confection de masques spectaculaires. Ceux-ci peuvent représenter simultanément le chef décédé, le père fondateur du clan et l’esprit qui guide les esprits des morts dans l’autre monde. La coiffure du masque est élaborée avec les cheveux des hommes du même clan que le défunt et surmontée de plumes noires.

Les Polynésiens donnent le nom de mana au lien qui existe entre création artistique et forces spirituelles. Il s’agit d’une force active, associée aux ancêtres d’essence divine et héritée de ces derniers. Cette force est indispensable à toute entreprise humaine et accompagne les guerriers, les chefs et les prêtres. Dans toute la Polynésie où ce concept est répandu, l’œuvre d’art est l’un des principaux moyens permettant d’invoquer le mana. Le choix des matériaux et l’iconographie répondent à cette préoccupation, comme en témoignent les célèbres pétroglyphes (gravures sur pierre) et statues monumentales de l’île de Pâques. Ces gigantesques têtes ont été sculptées dans la roche tendre extraite du cratère volcanique de l'île. Aujourd’hui encore, le contexte rituel qui a présidé à leur élaboration reste obscur.

Moins spectaculaires mais tout aussi symboliques, les hei tiki ou pendentifs d’ancêtres, que confectionnent les Maoris, créent un lien entre les vivants et les morts, supprimant les distances engendrées par le temps et l’espace. Ils sont transmis par héritage aux générations suivantes et portés lors d’événements importants qui peuvent donner lieu à leur échange comme la ratification d’un traité, d’une alliance, la célébration d’un mariage ou de funérailles. Généralement en jade (wai pounamou en langue maorie), ils portent le nom de l’ancêtre défunt.


En Micronésie la sculpture, influencée par l'art polynésien, est plus rare ; elle est constituée de petites amulettes, de proues de pirogues sculptées et de bols incrustés de nacre. De l’île Nukuoro, toutefois une statue en bois monumentale représentant la déesse KoKawe nous est néanmoins parvenue. Cela s’explique en partie par le fait que, bien que située en Micronésie, Nukuoro est habitée par des populations d’origine polynésienne. La statue de KoKawe doit être certainement mise en relation avec la tradition polynésienne de sculpture monumentale, qui a donné naissance aux statues de l’île de Pâques évoquées précédemment.

On trouve également dans toute la partie occidentale des îles Carolines de petites figurines anthropomorphes, utilisées comme fétiches pour protéger les pirogues du mauvais temps. Les navigateurs les portaient jusqu’à un cocotier proche du lieu où étaient entreposées les pirogues. Ils invoquaient alors par des psalmodies les yalulawei, esprits bienveillants de l’eau, avant d’attacher les fétiches à la bôme de la pirogue.

À Satawan, atoll de l’archipel des Mortlock dans les îles Carolines, les esprits des ancêtres protecteurs étaient matérialisés par des masques portés par des danseurs, unique manifestation de ce genre connue à ce jour en Micronésie. Le nom donné aux masques, tapuanu, se compose de deux mots : tapu, qui signifie « sacré, chargé de mana », et anu, qui signifie « esprit d’ancêtre ».

 

Heyerdahl, Thor (1914- ), anthropologue et explorateur norvégien, qui tenta de reproduire d’anciennes expéditions maritimes. Thor Heyerdahl est né à Larvik.

Cherchant à prouver que le peuplement des îles du Pacifique résultait — pour partie du moins — de migrations effectuées à partir de l’Amérique du Sud, il réussit, avec un équipage de cinq hommes, à parcourir en 101 jours les 6 920 km qui séparent le port de Callao, au Pérou, des îles Tuamotou, en Polynésie. Ils avaient pris place à bord d’un radeau de balsa, le Kon-Tiki, fabriqué sur le modèle des embarcations traditionnelles des anciens Péruviens. À la suite de ce succès, Thor Heyerdahl conduisit d’autres expéditions archéologiques aux îles Galápagos (1954), puis à l’île de Pâques et dans le Pacifique oriental (1955-1956), toujours dans le but d’étayer sa théorie des mouvements migratoires à partir du continent américain.

À la fin des années 1960, il appliqua ses théories aux Égyptiens ; selon lui, ceux-ci auraient pu atteindre l’Amérique du Sud et fonder les civilisations aztèque et inca, il y a quatre mille ans. Il s’embarqua à nouveau, sur un bateau en papyrus cette fois-ci, pour traverser l’Atlantique à partir de l’Afrique du Nord. La première tentative — en 1969 sur le Ra I — échoua après 4 500 km de navigation. Le Ra II, en 1970, parvint à rallier l’île de la Barbade après 57 jours en mer.

Peu de temps après, Heyerdahl entama un nouveau voyage de près de 10 000 km sur une embarcation en roseaux, le Tigris, en suivant la voie migratoire que les Sumériens auraient empruntée à partir de l’Irak pour gagner l’océan Indien. Cette expédition trouva son terme en mer Rouge, les combats opposant alors Éthiopiens et Érythréens l’empêchant de relâcher dans le port de Massaoua.

Thor Heyerdahl est l’auteur de plusieurs ouvrages : L’Expédition du Kon-Tiki ; Île de Pâques : l’énigme dévoilée ; Aku-Aku ; Tigris : à la recherche de nos origines.

Voir aussi Exploration géographique.

 

 

1. PRÉSENTATION  récif corallien, relief sous-marin des mers chaudes construit par accumulation de madrépores. Encadrant des zones peu profondes, les récifs coralliens sont formés d'une accumulation d'exosquelettes calciques de corail, d'algues rouges et de mollusques. Construits par dépôts successifs donnant un aspect rocheux, ils s'élèvent de 1 à 100 cm par an et se développent dans la zone intertropicale, là où la température de l'eau de surface n'est jamais inférieure à 16 °C et où les eaux sont suffisamment claires pour laisser passer la lumière.

2. FORMES DE VIE  
Les récifs coralliens forment des écosystèmes constitués à la fois de végétaux photosynthétiques et d'organismes consommateurs (voir écologie). La couche externe d'un récif est constituée de polypes de coraux vivants. À l'intérieur de ceux-ci se développent des algues unicellulaires sphériques appelées zooxanthelles. Un squelette calcique, à la fois vivant et mort, contenant des algues filamenteuses vertes, se trouve sous ces polypes et les entoure. Ces algues, avec d'autres végétaux associés, constituent les producteurs primaires.


Les zooxanthelles photosynthétiques et les algues filamenteuses vertes transfèrent directement une partie de l'énergie solaire aux polypes des coraux. Ils se nourrissent également la nuit du zooplancton qu'ils capturent à l'aide de leurs tentacules ; ils en retirent des nutriments, en particulier le phosphore, plus que des calories. Avec la digestion, les coraux libèrent ces nutriments au bénéfice des algues, qui les leur restituent, réduisant ainsi la perte de nutriments dans l'eau.


Les poissons herbivores, tels les poissons-papillons bariolés, les holothuries, les ophiures, ainsi que de nombreuses espèces de mollusques, se nourrissent d'algues. Cachés dans les innombrables crevasses du récif, les prédateurs, tels que les petits crabes, les labres (poissons allongés à épines), les murènes et les requins ajoutent à la grande variété biologique des récifs coralliens.

3. TYPES DE RÉCIFS  
Il existe trois types de récifs coralliens : les récifs frangeants, les récifs-barrières et les atolls. Les premiers s'étendent sur une côte non-corallienne. Les récifs-barrières se situent au large de la côte, dont ils sont séparés par un lagon ou un chenal. Les atolls (les plus répandus des édifices annulaires) sont des îles coralliennes formées généralement d'un récif étroit en forme de fer à cheval et au milieu duquel se trouve un lagon peu profond.

Un récif frangeant est un type de récif corallien qui s'étend depuis le rivage d'une île ou d'une terre continentale, sans qu'un bras d'eau ne sépare la terre du récif. Ce type de récif entoure la majeure partie de l'île polynésienne de Moorea.

Nicholas DeVore III/Bruce Coleman, Inc.

Un récif corallien peut être séparé de la côte par une étendue d'eau qui constitue un lagon. Ce type de récif s'appelle récif-barrière. Il en existe au large de l'île polynésienne de Moorea.

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Les récifs sont frangeants lorsqu'ils longent la côte d'une île ou d'un continent, barrières lorsqu'ils se forment au large des côtes et annulaires lorsqu'ils isolent un lagon. On distingue la partie interne de l'atoll (revers), la partie externe (front) et la partie émergée (platier).

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4. BLANCHIMENT CORALLIEN  
Les récifs coralliens ont été récemment affectés par le blanchiment, c'est-à-dire la décoloration ou la perte des zooxanthelles symbiotiques. En 1979 et en 1980, plusieurs cas apparurent aussi bien dans l'Atlantique que dans le Pacifique. Une épidémie se déclara en 1982 et 1983, touchant les récifs de l'est de l'Afrique, de l'Indonésie, de la côte ouest de l'Amérique du Sud et de celle de l'Amérique centrale. Des cas de blanchiment plus graves et plus destructeurs se déclarèrent de 1986 à 1988, touchant des régions aussi diverses que Taiwan, Hawaii, les îles Fidji, l'île de Mayotte et le nord-est de l'Australie (Grande Barrière).


La raison de cette épidémie n'est pas connue ; on soupçonne la pollution, le réchauffement global de l'atmosphère et les rayons ultraviolets. Bien que l'on ne dispose d'aucune preuve tangible, de récentes découvertes indiquent que la température inhabituellement élevée des eaux serait à l'origine de ce phénomène. Les températures maximales permettant la croissance du corail sont 26 °C et 27 °C. Les températures supérieures à 29°C peuvent augmenter le taux de photosynthèse des zooxanthelles symbiotiques, entraînant ainsi de fortes concentrations de toxines à radicaux libres dans les tissus coralliens. Les polypes coralliens ainsi stressés peuvent activement rejeter les zooxanthelles, provoquant ainsi leur blanchiment.

Les coraux blanchis se régénèrent difficilement ; plusieurs années sont nécessaires pour qu'un récif s'assainisse et des cas de blanchiment successifs peuvent être fatals au corail : sans les zooxanthelles symbiotiques, ils sont incapables de fabriquer les squelettes de carbonate de calcium qui constituent la base du récif corallien.

Hormis la pollution de l'eau, certaines actions anthropiques affectent les édifices coralliens. Ainsi la chasse à la dynamite, bien qu'interdite, crée des brèches définitives dans ces édifices. Les essais nucléaires effectués dans les atolls du Pacifique depuis la Seconde Guerre mondiale ont profondément affecté les récifs ; toutefois, il faut bien considérer que les endroits touchés restent très localisés.

Lorsque le corail est affecté, c'est l'ensemble de l'édifice et des divers habitats écologiques qu'il abrite qui sont menacés. Les récifs coralliens, qui forment un merveilleux monde de couleurs et de vie, sont donc parmi les écosystèmes les plus fragiles au monde.

atoll, chapelet circulaire de récifs coralliens entourant un lagon. La planète compte quelque quatre cents atolls, situés pour la plupart dans le Pacifique. Le plus étendu (120 km) est celui de Kwajalein, qui fait partie de l'archipel Marshall.

 

 

perle, concrétion ronde produite par certains mollusques bivalves et appréciée en joaillerie. Les perles sont constituées de nacre, substance tapissant les parois des coquilles des mollusques. La nacre est composée principalement de cristaux d'aragonite. La perle est sécrétée par couches successives autour d'un corps étranger venu se loger dans la cavité du bivalve, un petit grain de sable, par exemple. La particule « irrite » le mollusque qui la recouvre de matière nacrée. Les mollusques, tant marins que d'eau douce, produisent des perles, mais les variétés les plus précieuses viennent des huîtres perlières du golfe Persique.

Les perles peuvent avoir différentes formes : hémisphérique, en forme de poire, cloche ou goutte. Les plus coûteuses sont sphériques. Les perles sont diversement colorées, les teintes les plus prisées étant blanc, noir, rose et crème.

Les pêcheries sont situées dans le golfe de Panamá, aux Antilles, dans les îles du Pacifique sud et le long des côtes de l'Inde, du golfe Persique, du Japon, du Mexique et de l'ouest de l'Amérique centrale, en particulier dans les îles des Perles, près de la côte du Nicaragua, et en Australie occidentale.

Les perles de rivière sont produites par des moules d'eau douce dans différentes régions du monde. La Chine en est le principal producteur.

Les perles naturelles rondes sont cultivées avec succès depuis 1920. On introduit dans l'huître perlière un corps étranger de la taille approximative de la perle souhaitée. Pendant plusieurs années, l'huître l'enrobe de couches de nacre. Les perles de culture ne sont pas faciles à distinguer des perles véritables, si ce n'est par un expert. La technique de production de perles de culture a été mise au point au Japon et la culture des perles est une importante industrie japonaise. Les perles artificielles, entièrement fausses, sont le plus souvent en verre.

 

vanillier, liane formant un genre d'orchidées, qui comprend une centaine d'espèces. Cette liane à tige cylindrique s'attache à un support par ses racines. Les fleurs sont grosses, charnues mais de couleur terne.

Seule une espèce à feuilles verdâtres produit le fruit appelé vanille. Cette orchidée est originaire d'Amérique centrale, mais l'essentiel de la production actuelle de vanille provient de Madagascar et des îles voisines (Comores, Réunion, Seychelles). La vanille était déjà très appréciée des Aztèques, qui l'utilisaient pour aromatiser le chocolat. Le fruit, une gousse de 15 à 23 cm, est récolté vert, puis séché. Le séchage permet de libérer des substances (vanilline et huile odorante), qui donnent à la vanille son parfum caractéristique.

La pollinisation de ce vanillier (qui déclenche la fructification) ne peut se faire que par un insecte spécifique, qui ne vit qu'en Amérique. Les producteurs de l'océan Indien doivent donc polliniser chaque fleur de vanillier à la main, pour en obtenir les précieuses gousses.

Classification : l'espèce productrice de vanille a pour nom scientifique Vanilla planifolia.

 

 

arbre à pain, arbre tropical de la famille du mûrier, originaire des îles du Pacifique Sud. Son fruit constitue une ressource vivrière importante de cette région. Il a la taille d'un melon, est pourvu d'une écorce épaisse et renferme une chair blanche amylacée qui, une fois cuite, est un peu sucrée, de texture douce. Une fois séchée et écrasée, on peut en faire des biscuits, du pain et des desserts. Les graines, également comestibles, ont l'aspect et le goût de châtaignes. L'arbre peut atteindre environ 12 m de haut. Ses feuilles sont brillantes, longues, découpées, résistantes. Les fleurs mâles sont disposées sur des chatons jaunes et les femelles sur des inflorescences épineuses. On fabrique des vêtements à partir de son écorce, des meubles et des canoës à partir de son bois léger et tendre. Sa sève est un latex utilisé pour l'imperméabilisation.

Le jacquier, dont les fruits comestibles peuvent peser jusqu'à 20 ou 30 kg, est un proche parent de l'arbre à pain.

Classification : l'arbre à pain appartient à la famille des Moracées. Son nom latin est Artocarpus altilis. Le jacquier a pour nom latin Artocarpus integrifolia.

 

 

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