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Il existe des sites qui ont de tout temps excité l’imagination des hommes. Plus que tous autres lieux, la Polynésie française en est  un exemple typique. Nul besoin de rappeler les pics abrupts de ces îles entourés d’un lagon bleu turquoise et ces plages blondes caressées par la houle et la frange des  cocotiers. Des générations de poètes et d’écrivains  ce sont relayés pour faire l’apologie de ces confettis d’îles du Pacifique où ils ont fait s’aimer et mourir leurs aventuriers dans ce somptueux décor.

Bougainville le premier a magnifié ces contrées et la beauté de ces  insulaires à la sexualité soi-disant libérée. H. Melville écrira même dans son roman « Taïpi » que les Marquisiens sont les plus beaux êtres humains qui lui ait été donné de rencontrer. Il regrettait, comme bien d’autres auteurs, que l’homme blanc y soit venu, ait pris possession de ces îles et ait perturbé le fragile équilibre qui existait entre ces peuples mélanésiens et la nature.

Depuis la colonisation, il y a de cela environ cent cinquante ans, et l’introduction de notre système de valeurs et de notre culture, les choses ont bien changé : fini la douceur de se laisser vivre, fini les vahinés qui s’offrent au premier venu, fini la tranquillité de la pénombre des cocotiers et des plages blanches. L’industrie du tourisme turbine plein tube à l’affût de nos insaisissables francs CFP. 

Reste, comme toujours et j’y reviens, la beauté impassible des paysages, parfois riante mais aussi mélancolique et énervante comme peuvent l’être les îles dont on a vite fait le tour. C’est dans ces lieux, le plus loin possible de Papeete, que porté par les voiles j’ai découvert le charme envoûtant de ces îles si différentes les unes des autres selon l’atoll auxquelles elles appartiennent.

Avec mes amis français, nous avons découvert les richesses de ses fonds marins, de nouvelles saveurs, rencontrés des barreurs du grand large.

Je n’étais plus un pêcheur à la ligne, mais un pêcheur de lumière et un chasseur d’images.