POLYNÉSIE FRANÇAISE: INFORMATIONS SUR LE PAYS

1. PRÉSENTATION  
Polynésie-Française, territoire d'outre-mer (TOM) français, situé dans l'océan Pacifique Sud.

2. GÉOGRAPHIE  
La Polynésie-Française est composée de cent trente îles, îlots et atolls regroupés en cinq archipels : îles de la Société, constituées des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, les îles Gambier, les îles Australes et les îles Marquises (l'île Clipperton, atoll désert au sud de la côte mexicaine, en fait également partie). S'étendant sur une superficie maritime de près de 5 millions de km², soit la taille de l'Europe, les terres émergées de Polynésie-Française ne représentent en réalité que 4 200 km².


Objet depuis plus de deux siècles de tous les fantasmes et de tous les mythes, la Polynésie a longtemps été une terre d'accueil pour les « Blancs », appelés « popa », désireux d'évasion. Ainsi le peintre Paul Gauguin, le chanteur Jacques Brel, l'explorateur Paul-Émile Victor ou l'acteur Marlon Brando se sont installés sur ces îles.


Tahiti, située dans l'archipel de la Société, est l'île phare du territoire puisqu’elle regroupe plus des deux tiers de la population de la Polynésie-Française. Sa principale ville, Papeete, en est la capitale et le principal centre économique.


Le population est composée à 70 p. 100 de Polynésiens, à 15 p. 100 d'Européens et à 8 p. 100 de Chinois.

3. ÉCONOMIE  
L'agriculture occupe une place non négligeable dans l'économie de la Polynésie-Française. Outre les cultures vivrières, composées de taro, de manioc et de patates douces, la Polynésie produit de la vanille et du coprah, ainsi que des fruits tropicaux. Malheureusement, ces cultures souffrent de la concurrence internationale et de l'éloignement des centres de consommation. Par ailleurs, la culture de la vanille a considérablement pâti de l'apparition et du développement de la vanille synthétique. La pêche occupe une place croissante dans l'économie locale, en particulier depuis que le territoire mène une politique active pour attirer notamment les chalutiers japonais. Néanmoins, les retombées de la pêche restent pour l'instant limitées. La construction et la maintenance navales ne constituent pas encore des secteurs moteurs de l'industrie polynésienne. Celle-ci demeure encore pour l'essentiel limitée à la transformation des produits agricoles, avec en particulier des brasseries. Une part importante des ressources polynésiennes provient toutefois de la mer avec les perles noires de Tahiti, renommées et exportées dans le monde entier. Les ventes de perles noires procureraient actuellement le tiers des recettes d'exportation du territoire.

Pendant près de trente-cinq ans, l'économie polynésienne a largement profité des retombées économiques du Centre d'expérimentation du Pacifique (CEP) de Mururoa et Fangataufa où la France a mené ses campagnes d'essais nucléaires. L'image de la Polynésie a été quelque peu ternie par ces essais, mais leur arrêt définitif en 1996, après une dernière campagne fort contestée dans le monde, a engendré sur le territoire une nouvelle source d'inquiétude. Certes, la France s'est engagée à verser une indemnité destinée à compenser cet arrêt mais pendant dix ans seulement. Entre-temps, le défi auquel doit faire face le territoire consiste en un redéploiement complet de ses activités économiques.

Outre la culture des perles, le principal espoir réside désormais dans le développement de l'activité touristique. Mais, si le mythe tahitien reste toujours aussi vivace dans les imaginations, les chiffres disponibles ne reflètent que modestement cette attirance. Il est vrai que l'équipement hôtelier local, s'il est de bonne qualité, pratique des prix peu concurrentiels. De plus, la Polynésie-Française a pendant longtemps souffert dans la région d'une mauvaise image de marque liée aux essais nucléaires. On note toutefois, depuis deux ans, une forte croissance du secteur touristique, puisqu'en 1998 celui-ci représente plus de 20 p. 100 du PIB, soit une hausse de plus de 10 p. 100 par rapport aux cinq années précédentes. L'effet psychologique de l'arrêt des essais a certes pu jouer, mais c'est surtout la déréglementation aérienne qui, en diminuant les coûts du transport aérien, a permis d’accroître la clientèle potentiellement intéressée par la Polynésie. Néanmoins, des infrastructures adaptées restent encore à développer et à améliorer afin d’attirer une clientèle plus internationale, en particulier les Australiens et les Néo-Zélandais qui disposent d'un niveau de vie plus élevé que celui de la clientèle métropolitaine. Le PIB global de la Polynésie-Française atteint aujourd’hui 1 760 millions de dollars et son PIB par habitant environ 8 000 dollars.

4. HISTOIRE  
La Polynésie n’est peuplée que tardivement en raison de son éloignement des principaux foyers de peuplement en Océanie. Les îles de la Société sont les premières îles polynésiennes occupées par les migrations en provenance de l'ouest de l'Océanie qui deviennent par la suite le point de départ à l'occupation progressive des autres archipels polynésiens.


Magellan est, en 1521, le premier navigateur européen à « découvrir » quelques îles qui font aujourd'hui partie intégrante de la Polynésie-Française. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, les navigateurs Mendena, Quiros, Schouten, Le Maire approchent à leur tour des rivages polynésiens. Mais c'est à l'Anglais Samuel Wallis que reste attaché dans la mémoire collective le souvenir de la découverte de Tahiti en 1767. L'année suivante Bougainville baptise cette île « la Nouvelle Cythère » en souvenir des fortes impressions laissées sur l'équipage par les habitantes des lieux. Cook fait également escale deux fois dans l'île mythique, en 1769 et en 1774.

En 1797, la London Missionary Society (LMS), d'inspiration calviniste, envoie sur place dix-huit fervents prosélytes. Cette présence après bien des péripéties est finalement couronnée de succès en 1815 lorsque l'un des rois de Tahiti, Pomare II, se convertit au christianisme. L'influence politique de la LMS s'accroît alors si puissamment qu'elle se taille un véritable royaume temporel qui exclut d'emblée toute autre obédience religieuse et plus précisément celle de l'Église catholique romaine.

La présence française résulte paradoxalement de cet ostracisme. C'est effectivement en cherchant réparation pour les humiliations subies par son clergé, interdit de séjour, que les représentants français décident en représailles d'imposer un protectorat sur Tahiti et sur Moorea. L'amiral Dupetit Thouars force alors la main à la monarchie tahitienne, en profitant de l'inertie des Anglais, et ce, en dépit des protestations de leur consul Pritchard. Les Français élargissent par la suite leur domaine, tant institutionnellement (passage du statut de protectorat à celui de colonie en 1877) que géographiquement : aux Marquises et à Tahiti, déjà sous contrôle français, s'ajoutent les dernières îles de la Société (1897) et les îles Australes (1900).


Cette patiente consolidation de la présence française masque en fait la profonde léthargie économique dans laquelle sombrent ces archipels polynésiens, même si l'on doit relever, ici ou là, le développement vite contrarié de la culture du coton, avec l'aide d'une main-d'œuvre chinoise importée, de la vanille ou du café. Seule l'exploitation du coprah dans de gigantesques cocoteraies offre alors au territoire un semblant de dynamisme. Elle permet néanmoins l'émergence d'une petite bourgeoisie, qui finit par occuper une place clé dans la société tahitienne.

La Seconde Guerre mondiale sort réellement la Polynésie-Française de son assoupissement colonial : ralliés dès 1940 à la France Libre, ceux que l'on appelle alors les Établissements français d'Océanie (EFO) mettent à la disposition des Alliés tant leurs ressources humaines, avec la création d'un bataillon du Pacifique, que leur situation géographique. Les Américains, profitant de sa position stratégique, aménagent alors un aérodrome dans l'île de Bora Bora. Du traumatisme laissé par les années de guerre émerge la conscience d'une identité polynésienne incarnée par un leader charismatique Pouvanaa a Oopa, qui joue un rôle de premier ordre entre 1947 et 1977, mobilisant une importante minorité sur des positions indépendantistes exprimées dès 1958.

En 1960, l'ouverture de l'aéroport international de Faaa (Tahiti) permet un désenclavement progressif du territoire. Cet événement précède de quelques années la décision de transférer la base d'expérimentation nucléaire du Sahara en Polynésie-Française. Pour les besoins du CEP (Centre d'expérimentation nucléaire), les atolls inhabités et relativement isolés de Mururoa et Fangataufa sont réquisitionnés pour les besoins des essais qui se sont poursuivis au rythme de quatre à cinq par an, dans l'atmosphère jusqu'en 1975, puis souterrains. En 1996, après une ultime série d'essais, le gouvernement français met définitivement fin aux expérimentations.

À la suite de la pression croissante exercée par le parti indépendantiste, un nouveau statut est accordé en 1984 au territoire qui bénéficie d'une plus large autonomie interne. Il est aujourd’hui doté d'une Assemblée territoriale de quarante et un membres qui élisent un Conseil des ministres ainsi qu'un président, tandis que la France est représentée par un délégué du gouvernement notamment chargé des questions de maintien de l'ordre. Le président du territoire est depuis 1991 Gaston Flosse, leader du Tahoeraa Huiraatira (parti favorable au maintien de la Polynésie-Française au sein de la République). Aux dernières élections de mai 1996, le parti indépendantiste d'Oscar Temaru (le Tavini Huiraatira) arrive en seconde position avec plus de 10 p. 100 des voix. (voir Dom-Tom)

Superficie terrestre : 4 200 km2 ; superficie maritime : 5 030 000 km² ; population (estimation 1998) : 237 844 habitants.

Tahiti, île de la Polynésie-Française, la plus grande de l'archipel de la Société, dans les îles du Vent. Tahiti regroupait en 1990 115 820 habitants sur une superficie de 1 042 km2. Elle mesure environ 50 km de long pour 25 km de large. Cette île volcanique culmine à 2 241 m d'altitude au mont Orehena, au centre. À l'est, la presqu'île de Taiarapa, dont le point culminant se trouve à 1 323 m d'altitude au mont Roniu, est reliée au reste de l'île, Tahiti Nui, par l'isthme de Taravao. Tahiti est entourée d'un récif de corail. La population, qui comprend de nombreux métis et une colonie chinoise, se concentre sur les côtes. Papeete, dans le nord-ouest, regroupe les deux tiers des habitants. Les bananes, les noix de coco, le sucre de canne et la vanille constituent les principales productions agricoles. Le tourisme est une importante ressource de l'île.

L'île fut abordée pour la première fois en 1767 par un Européen, Samuel Wallis, qui la nomma île du Roi-George III. Bougainville y passa en 1768, la renomma Nouvelle-Cythère et revendiqua l'île au nom de la France. James Cook y séjourna l'année suivante. Le Britannique Bligh, capitaine du Bounty, y fit relâche en 1788, un an avant la mutinerie de ses matelots. Des missionnaires français venus s'installer dans l'île furent expulsés en 1836 par la reine Pomaré, à la demande des Britanniques. La France instaura alors, avec l'amiral Dupetit-Thouars, un protectorat en 1843. Tahiti devint une colonie française en 1880, puis un territoire d'outre-mer en 1946 ; son statut fut élargi en 1977 puis en 1984. Paul Gauguin y séjourna dans les années 1890.

Tuamotu, îles, archipel de la Polynésie française, situé à l'est de Tahiti et au sud-ouest des îles Marquises, dans le sud-est de l'océan Pacifique. L'archipel comprend environ 80 atolls s'étendant, en deux chaînes parallèles, sur une distance de 1 400 km. D'une superficie de 880 km2, il regroupe 12 374 habitants. Ces îles, très basses, sont souvent sans eau douce courante. Les îles principales sont Rangiroa, Fakarava, Hao et Makemo. Le ramassage des perles et la récolte du coprah constituent les principales activités économiques de ces îles, reliées pour certaines à Papeete par avion. Les atolls de Mururoa et de Fangataufa sont utilisés par la France pour les essais nucléaires. Visitées par les Espagnols en 1606, les îles devinrent protectorat français en 1844 et furent annexées en 1880.

Marquises, îles, archipel de la Polynésie-française (territoire français d'outre-mer), dans l'océan Pacifique, sur le 10e parallèle sud. L'archipel est situé au milieu du Pacifique, au nord-est des îles Tuamotu. Les dix îles Marquises ont une superficie totale de 1 274 km2 pour une population totale estimée en 1988 à 7 538 habitants. Le groupe nord-ouest comprend Nuku Hiva, Ua Huka et Ua Pou ; le groupe sud-est comprend Hiva oa, Fatu Hiva et Tahuata. Taiohae, le chef-lieu, se trouve sur Nuku Hiva. D'origine volcanique, culminant à plus de 1 000 m d'altitude, les îles Marquises sont montagneuses et fertiles avec des noix de coco, du tabac et des arbres à pain. Hiva oa abrite la tombe du peintre Paul Gauguin. Abordées pour la première fois par un Européen en 1595, les îles Marquises furent touchées par James Cook en 1775, puis annexées par la France en 1842 par Dupetit-Thouars. Elles furent incluses dans les Territoires français de l'Océanie en 1880 puis dans la Polynésie française en 1958.

 

Société, îles de la, archipel situé dans l'océan Pacifique-Sud, faisant partie du territoire d'outre-mer de la Polynésie-Française. L'archipel est divisé en deux groupes : les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent. Les îles du Vent comprennent Tahiti, Moorea et Mehetia ; les îles Sous-le-Vent comprennent Raiatea, Huahiné, Tahaa et Bora Bora. La superficie totale des terres est d'environ 1 685 km2, Tahiti en occupant environ 1 036 km2. Les îles sont volcaniques, montagneuses et entourées de récifs de corail qui forment un lagon côtier. Le plus haut sommet, le mont Orohena, à Tahiti, culmine à 2 241 m d'altitude. Le climat est chaud et humide. Les principaux produits agricoles sont la noix de coco, le café et la vanille ; le café, le coprah, la nacre et la vanille représentent la majeure partie des exportations. Le tourisme constitue également une industrie importante des îles. La population de l'archipel s'élevait en 1990 à 140 341 habitants.

Les îles furent visitées la première fois par des Européens en 1607 quand le navigateur et explorateur portugais Pedro Fernandes de Queirós y accosta. C'est l'explorateur britannique James Cook qui, le premier, fit une description précise des îles, après les avoir explorées en 1769, 1773, 1774 et 1777. Les îles devinrent un protectorat français en 1843 puis une colonie française en 1880. Elle sont devenues une partie du territoire d'outre-mer de la Polynésie française en 1958.

 

Les moai sont des statues taillées dans la pierre volcanique. Ces géants se dressent sur des plates-formes funéraires (ahu), comme autant de vestiges d'une civilisation disparue.

Z. Roberts/ALLSTOCK, INC.

Pâques, île de, île de forme triangulaire appartenant au Chili, dans l’océan Pacifique Sud, à environ 3 700 km à l’ouest de la côte chilienne. L’île, constituée de trois volcans éteints, a une superficie de 117 km2, pour une population estimée en 1992 à 2 000 habitants. Balayée par de forts vents alizés, l’île bénéficie d’un climat chaud tout au long de l’année. La végétation est essentiellement composée d’herbages. Le sol fertile permet de cultiver la pomme de terre, la canne à sucre, le taro, le tabac, ainsi que les fruits tropicaux. La première source d’eau douce est l’eau de pluie qui s’amoncelle dans les lacs des cratères. Le point culminant de l’île se situe à 538 m d’altitude. En 1722, quand les premiers Européens arrivèrent, plusieurs centaines de Polynésiens habitaient l’île, mais la maladie et les rafles des marchands d’esclaves réduisirent ce nombre à moins de 200 à la fin du XIXe siècle. Des mariages eurent lieu entre Polynésiens et Chiliens.

L’île doit son nom à l’explorateur hollandais Jacob Roggeveen, qui y accosta le jour de Pâques 1722. Le gouvernement chilien annexa l’île en 1888. Sur la côte ouest, une zone est réservée par le gouvernement à la population indigène ; le reste de l’île est utilisé comme pâture pour les moutons et le bétail.

L’île de Pâques est d’une importance archéologique considérable car il s’agit du site le plus riche en monuments mégalithiques de toutes les îles du Pacifique ; de plus, la découverte de tablettes a permis d’apporter la preuve de l’existence précoce d’un système d’écriture en Polynésie.

Les hommes qui taillèrent les mégalithes et gravèrent les tablettes restent cependant méconnus. Le moment de l’arrivée des premiers habitants est incertain : était-ce voici dix-huit siècles ou plus tardivement ? Des preuves archéologiques et botaniques tendent à démontrer que les premiers habitants de l’île étaient d’origine sud-américaine. Par la suite, les ancêtres des Polynésiens sont venus en pirogue des îles Marquises, ils ont massacré les habitants et fait de l’île leur patrie. De nombreux archéologues pensent qu’au temps de l’invasion les mégalithes (environ 600 statues) étaient érigés sur toute l’île et que beaucoup furent détruits par les Polynésiens au cours d’une période de violences sur l’île de Pâques.

Les grandes plates-formes d’inhumation, appelées ahus, qui furent utilisées comme support des rangées de statues sont les plus grands monuments de pierre existants. Les ahus étaient situées sur des promontoires ou des sites dominant la mer. Chaque ahu était construite avec des blocs de pierre ordonnés et ajustés sans mortier. La plate-forme d’inhumation supportait habituellement 4 à 6 statues, bien qu’il existe une ahu, appelée Tongariki, qui en supporte quinze. À l’intérieur de la plupart des ahus, des caveaux abritent des sépultures individuelles ou collectives.

Environ cent statues, ou moai, sont encore érigées sur l’île ; leur hauteur varie de 3 à 12 m. Taillées dans le tuf, roche volcanique tendre, elles représentent des êtres humains aux oreilles et au nez allongés. La roche était extraite du cratère nommé Rano-Raraku, où demeurent plusieurs statues inachevées, dont une mesure 21 m de long. La plupart des statues sur les plates-formes d’inhumation portaient des couronnes cylindriques de tuf rouge ; la plus grosse couronne pesait environ 27 tonnes.

Des fouilles ont également révélé la présence de grottes cachées contenant des vestiges de tablettes en bois endommagés, et de nombreuses petites sculptures de bois. Les tablettes sont décorées de personnages finement sculptés et stylisés, qui semblent être une forme d’idéographie, celle-ci restant à ce jour encore indéchiffrable.

 

 

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