Arrivée aux Marquises
Tour de l'île de Nuku Hiva
Murènes à gogo
Visite de Raiatea
Croisière aux îles de la
Société
Bora Bora, l'île
merveilleuse
L'île de Pâques
Conclusion
Arrivée aux Marquises
:

Avec sa position relativement
centrale dans l'Océan Pacifique, je me suis vraiment senti loin
de tout. Les rumeurs sur les ennuis du genre humain dans ce bas monde
que nous transmettent les mas médias paraissent presque abstraites. Comment
voulez-vous ressentir le désespoir de millier de Français face aux
inondations qui survenaient à cette époque de l'année quand il fait
plus de trente degrés et que vous admirez un coucher de soleil. Ceci
nous est réellement arrivé - à la famille Amiel et à moi-même - alors
que nous mangions en regardant les nouvelles françaises accoudés au
rebord d'une roulotte-restaurant.
D'autre part, l'archipel des
Marquises a toujours éveillé ma curiosité, pas seulement parce que
c'est loin, mais aussi parce que nous trouvons ici plus qu'ailleurs la
créativité du peuple Polynésien sous la forme de nombreux tikis, de
pétroglyphes et d'une tradition de tatouage et de sculpture sur bois et
sur pierre. Jacques Brel et Paul Gauguin ne se sont pas
trompés en cherchant un coin tranquille et une population accueillante
sur cette terre. Pour mémoire, je mentionne que Thor Heyerdahl
et sa femme y ont également passé une année en 1937 avant
d'entreprendre leur expédition avec le Kon-Tiki (cf. "infos
divers").
Nous avons quitté l'atoll
des Tuamotu sous une pluie battante. Quel changement de décor en
atterrissant sur une
île montagneuse et boisée sans plage blanche ni lagon après un
séjour aux Tuamotu. Notre transfert de l'aéroport à Taiohae,
de l'autre côté de l'île, nous a donné loisir de découvrir des
vallées profondes, une ferme expérimentale située sur le
plateau central,
une végétation à base de conifères importés (cf. à ce sujet la
page "curiosités") et des chevaux. La route, non goudronnée
sur 90 % du trajet, est boueuse à cette époque de
l'année et praticable qu'avec un 4 X 4. Elle est en cours
d'aménagement mais cela ne va pas vite, surtout en dehors des périodes
électorales. Ce trajet de presque quatre heures nous a d'emblée fait
pressentir l'isolement et l'éloignement des Marquises par rapport au
reste de la Polynésie française et nous a fait vivre un vrai petit
safari en soi.
Nous logions dans un petit
hôtel central à mi-chemin sur la route longeant le bord de mer de ce
village. Il n'y avait pas grand chose à faire ce premier jour qui coïncidait
avec le lundi de Pâques. En nous promenant le long de la
mer, nous avons été intrigué par les chants mélodieux en provenance
d'une église. Ce fut suffisant pour que nous nous y dirigions et
restions le temps du culte (église protestante). Ce faisant, nous avons
manqué la grande messe de Pâques de l'église principale du village,
regroupant la majorité de la population. La religion chrétienne joue
en effet un rôle centrale dans la vie de ces insulaires.

A la sortie, nous avons
discuté avec un "circumnavigateur" et sa femme ayant
bourlingué sur toute les mers du sud, travaillant de ci et de là
pendant leurs escales. J'entend par ce terme une personne qui navigue
sur les mers du monde dans un petit voilier. Bien qu'il ait, paraît-il
beaucoup de barreur Suisse, c'était pour moi une expérience nouvelle
que de rencontrer autant de gens ayant quelque fois larguer les amarres
avec leur mère patrie pour se retrouver sur de frêle embarcation à
affronter les océans pendant des semaines et des mois. J'ai
beaucoup d'admiration pour ces gens courageux, parfois très jeune, que
l'école de la survie en mer rend très mûr. Thomas, notre skipper de
la deuxième croisière, en est un typique exemple.
Comme nous n'avions que
quatre jours à Nuku Hiva, nous avons décidé d'en passer une pour une
visite guidée de l'île et l'autre pour la plongée.

Tour de l'île de Nuku Hiva
:
Cela fut l'occasion de découvrir
l'intérieur des terres et de découvrir un peu plus l'âme de ce
peuple. Les Marquisiens sont renommés pour la qualité artistique de
leurs ouvrages en pierre ou en bois. Accompagné de notre guide, nous
avons saisi un sculpteur travaillant un bois de rose et admirer
certaines de ses oeuvres terminées. Les motifs sont souvent
répétitifs et donnent une unicité à ces chef-d'œuvres à travers toute les îles
des Marquises. Les gros yeux globuleux des figures humaines en sont un
exemple. Après lui, nous avons effectivement visité d'autres artisans et constaté à quel point le métier est
fréquemment pratiqué, sans être
cependant banalisé. Il faut admirer la qualité exceptionnelle de leur
oeuvre dans les églises pour ce rendre compte de leur talent dans ce
domaine. La valorisation de la sculpture a aussi comme
fonction de conserver une culture locale et le respect des traditions
ancestrales. Le tatouage nous a paru par contre nettement moins
usités qu'à l'époque, même si nous avons vu de convaincants
témoignages de la pratique de cet art ancestral. A ceux qui sont
intéressés par ce coin du monde et ces habitants, je leur recommande
vivement la lecture de "Taïpi" de H. Melville (cf.
"infos divers"). Cet auteur a
eu la chance de vivre dans un village marquisien en 1842, au moment où
les Français s'emparaient de l'île. Il y narre les coutumes et les
traditions de ce peuple avant qu'il ne soit complètement transformé
par notre culture.

Les Marquisiens souffrent beaucoup de
la centralisation de l'administration à Papeete, ne laissant que peu
d'emplois intéressants aux jeunes ayant terminé leur études. Pour
endiguer l'exode de ces travailleurs vers la capitale et donner une
formation aux jeunes en difficulté, une école existe offrant
diverses formations allant de la sculpture à l'hôtellerie. L'accent
est mis sur la polyvalence dans ce cursus, leur permettant de conserver
une activité en tout temps sur l'île.
J'ai été frappé par une scène,
somme toute simple, mais significative à mon sens. Alors que nous
faisions route vers Anaho - sur le versant nord de l'île - , j'ai vu un cavalier discuter en chemin avec
un automobiliste. Image symbolique du choc de deux cultures, de deux
générations : l'une résolument tournée vers l'avenir et l'autre
lorgnant encore sur le passé. Le plus drôle c'est que sur cette île
dépourvue d'infrastructure efficace pour la conduite automobile et de
taille modeste, le cheval reste certainement un moyen plus sûr que le
4X4 pour circuler. Alors que nous déjeunions à Anaho chez Simone
(célèbre restaurant des Marquises) un plat de "chevrettes"
(petites crevettes d'eau douce), quelle n'a pas été ma surprise de
revoir ce même cavalier croisé au début de la matinée avec à peine
une ou deux heures de retard sur nous. Existerait-il encore des chemins
équestres permettant des raccourcis ?

Murènes à gogo :
S'il y a une chose que nous ne
voulions pas manquer, c'était bien nos deux plongées. En effet, les
Marquises sont une structure géologique jeune, sans encore d'atoll
corallien comme dans les îles de la Société (cf. formation des atolls
dans "infos divers"). Le stade ultime étant
représenté par les Tuamotu où il ne reste rien de l'île d'origine
sinon que l'atoll corallien qui forme le typique chapelet d'îles
circulaires. Au-delà de l'intérêt culturel de la visite de ces trois
archipels, il y a aussi la possibilité de confronter in situ ces
différences géologiques et leurs conséquences sur la faune locale.
Mais avant d'arpenter les fonds
marins, il fallait surmonter l'effet d'une forte houle pendant tout le
trajet en même temps que s'équiper dans un espace restreint. Je me
rappelle ainsi d'un autre couple dont le M. prenait Mme comme modèle
photographique pour ses prises de vues sous-marines. Le trajet a aussi
été l'occasion d'admirer la côte escarpée telle que vous pouvez le
découvrir ci-dessous.

Et les plongées ? Difficiles en
raison de la houle et d'un fort courant (lors de la deuxième plongée)
et d'une visibilité réduite, mais quelle densité extraordinaire de poissons. Un vrai ballet de
carangues sous la surveillance de requins gris. Surgissant de nul part,
patrouillaient des gros thons à dents de chien. Une fois, nous avons
entre-aperçus un requin marteau. Il n'y avait pratiquement pas de
coraux dans ce fond d'éboulis où la visibilité était très limitée
(environ 10 à 15 m) par contre j'ai rarement vu autant de nouvelles
espèces de poissons qu'ici, comme les poissons savonnettes par exemple.
Le plus stupéfiant était cependant la densité incroyable de murènes
représentée par cinq espèces différentes dont une, la murène
dragon, était une première pour moi. Peu de plongeurs ont observé
une telle espèce et là, en une plongée, nous en avions dénombré une
demi-douzaine. Il y avait là des murènes pratiquement dans tout les
trous à tel point qu'il fallait faire bien attention où nous posions nos mains. Dans
notre champ visuel, il pouvait y avoir jusqu'à quarante
murènes. Spectacle inoubliable !
Deux petites plongées certes, mais
deux petites plongées qui comptent dans l'expérience d'un plongeur et
dans un carnet de plongée.
Puis ce fut le retour à l'aéroport
en hélicoptère pour mieux se rendre compte de la géographie
particulière de cette île. A Tahiti, nous avons fait nos adieux à
Philippe, avant le départ avec ses parents pour Raiatea.

Visite de Raiatea
Si l'envie vous prend un
jour d'aller visiter la Polynésie française, je ne peux que vous
recommander de faire une croisière avec Marie-Laure et Vincent
GUILLON.
Ces français ont eu le courage de faire le grand saut et d'aller vivre
leurs rêves à Raiatea. Ils ont acheté un voilier - le Titaina
- et proposent des
croisières, avec ou sans plongée, à des groupes de taille restreinte. Leur site
Internet vous donnera plus ample information : www.titaina.com
et vous pouvez les joindre à leur e-mail : cruisepolynesia@mail.pf
.
Nous avons été
chaleureusement accueilli
par Marie-Laure à l'aéroport et transféré dans une petite pension
tenue par leur voisine et amie : Annette. Je me rappelle que nous avions
une vue superbe sur une anse de la mer et les collines boisées en face
qu'un couché de soleil paraient de couleurs dorées. Le programme des
jours suivant fut vite établi : baignade dans la petite piscine, remontée
d'une rivière en canot à moteur et visite de l'île avec Maria demain
avant de partir en croisière.

J'ai déjà dit que j'estime
avoir eu beaucoup de chance avec mes guides. Pour changer c'était une
femme, avec beaucoup de charme et une parfaite connaissance de
l'histoire de son pays qu'elle raconte avec un indescriptible humour. En
prime, je vous ai mis sa photo à la page "curiosités" et
vous révèle son e-mail ici : raidiscovery@mail.pf
. A bord de son 4X4, nous avons découvert les paysages secrets de
l'arrière pays, diverses forme de culture et le marae Taputapuatea.
J'ai appris plein de choses avec elle, allant de la botanique (cf.
"curiosités") aux traditions et rites ancestraux. Tous le
monde sait que les Polynésiens étaient d'excellents navigateurs qui
savaient trouver leur route en connaissance des étoiles et en repérant des petits signes sur l'eau ou
dans les nuages. Savez-vous qu'un atoll se voit de loin par le reflet
verdâtre du lagon sur un nuage situé au-dessus ? Savez-vous qu'en jetant
un cochon à la mer, ce dernier - doué d'un excellent odorat - se dirigera
instinctivement vers la terre la plus proche et donne ainsi la direction
à prendre pour aller à terre (à moins qu'il ne soit mangé par des
requins) ? Savez-vous qu'il existe encore beaucoup de croyance populaire
et d'histoires bizarres autour du marae Taputapuatea qui est par
ailleurs un des marae les plus important historiquement de Polynésie
française ? Je ne suis pas sûr d'avoir tout retenu car c'était un
délice que de regarder et écouter Maria nous raconter ses histoires.
Le tour de l'île fut par
ailleurs délicieux. Les jardins sont bien entretenus et on
trouve devant chaque maison une "boîte à pain" où le pain
est livré quotidiennement. Il y a même un Suisse qui propose tous les
matins cette livraison sur mer en allant à la rencontre des bateaux de
plaisance.

Tout cela fait rêver et je
suis certain que plus d'un aimerait gagner le gros lot à la loterie
pour s'offrir une petite vie sympa sous les Tropiques. Cela dit, même
si l'infrastructure du pays paraît neuve, il ne faut pas oublier que
cela est en grande partie dû aux subsides français, notamment en
échange de la possibilité de procéder aux essais nucléaires. Or tout
cela est terminé et les subsides vont prendre fin d'ici quelques
années. Nous nous sommes tous demandés comment les Polynésiens
allaient négocier cette prise d'indépendance. La stabilité de ce coin
du Pacifique ne me paraît pas acquise à moyen terme.
Croisière aux îles de la
Société , toute voiles dehors : 
Après ce petit tour de l'île de
Raiatea, nous étions impatients de partir à la découverte de Tahaa -
l'île de la vanille - et
de Bora Bora. Imaginez que vous embarquiez sur un voilier que vous
partagez à sept seulement. A part Christine et Jean-Pierre, il y avait Vincent,
Gisèle ( monitrice de plongée), Thomas (skipper) et Céline
(hôtesse). De nouveau, j'avais droit à une cabine pour moi tout seul,
le luxe quoi. Nous avions des plats aussi variés et savoureux que sur
le Nemo grâce aux bons soins de Céline. Les plongées étaient palpitantes et nous
avons presque fait tout le trajet à la voile.
Nous avons d'abord commencé par
quelques plongées "d'échauffement" dans les passes de
Raiatea et très vite nous nous sommes dirigé vers Bora Bora. Le temps
fut clément pendant tout le trajet comme les photos en témoignent. La
pêche à la traîne ne fut par contre pas très productive.
Je vous
avoue franchement que j'aurai bien voulu pouvoir suspendre l'envol du
temps car je suis bien conscient de la chance qu'il m'est donné de
pouvoir vivre ces moments exceptionnels.
Bora Bora, l'île
merveilleuse : 
Tout le monde a entendu parler de
Bora Bora ou vu des photos dans des revues publicitaires. Eh bien, je
n'ai pas été déçu. Pour une fois, je peux vraiment dire que le
cliché n'est pas surfait et que cette île possède effectivement un
charme incroyable, un grand lagon d'un bleu turquoise et une richesse
impressionnante des fonds marins. Rien que l'approche de l'île est à
couper le souffle car avec ses pics rocheux et son lagon, j'avais
l'impression de conquérir un château fort, l'île au trésor de mon
imaginaire d'enfant, l'île du capitaine Crochet (et moi le léger Peter
Pan pardi !).
N'oubliez cependant pas de
prendre vos Travellers Cheques ou la carte Visa car, comme tout en
Polynésie, le rêve à un prix et la carte Master Card ne m'a été
d'aucune utilité pour retirer de l'argent dans les banques de Vaitape. Heureusement que nous prenions nos repas et dormions
sur le bateau. Tout compte fait, la croisière reste paradoxalement le
meilleur moyen de découvrir ces îles à prix raisonnables.
L'île est petite mais nous n'étions
pas las de l'admirer pendant que nous en faisions le tour en suivant
d'étroits chenaux dans le lagon. Pour les adeptes du "palmes masque tuba"
il existe une longue passe remplie de coraux - surnommé la "mer de
corail" - où profitant d'un courant entrant, vous pouvez vous
laisser dériver en surplombant les coraux et les poissons multicolores
de très prêt. Gare au traître poisson pierre. Nous en avons déniché
deux à un mètre de profondeur alors que nous sortions de l'eau. Leur piqûre
peut être fatale.

Je garderai un souvenir inoubliable
des quelques plongées que nous avons effectué ici, à savoir deux sur
le versant externe du récif corallien en compagnie des requins citrons et une
dans la lagune avec une raie
manta.
Qui parmi vous à déjà vu un requin
citron ? C'est comme pour les cachalots, pas grand monde je pense.
Effectivement, l'espèce n'est pas en danger mais les plongeurs la
rencontrent rarement. Heureusement d'ailleurs car ce requin à
mauvaise réputation. Non pas qu'il soit aussi dangereux que le requin
blanc ou le requin tigre, mais il a déjà plusieurs attaques sur
l'homme à son actif et il est réputé pour être sournois. La
Polynésie française représente une des lieu où le plongeur peut
avoir la chance d'un honnête face à face avec lui. Désolé mais je
n'ai pas de photo à vous montrer car mon appareil ne supporterait pas
une telle profondeur. Car il a fallu l'attendre à plus de vingt-cinq
mètres pour le croiser. Aplatis sur le fond, nous les avons admirez
nous tourner autour. Ils ont une mâchoire impressionnante toujours à
demi entre-ouverte laissant déborder la première rangée de dents
pointues. Ils ont de tout petits yeux qui ne laissent en rien
transparaître leurs états d'âme ou leurs intentions. Longs d'environ
trois mètres et trapus, ils imposent le respect au plongeur.
Comme leur rencontre est rarissime ailleurs, nous n'avons pas hésité une seconde
pour refaire une plongée en leur compagnie avant le retour.
Mais la plus belle plongée de tout
le voyage, nous la devons à une raie manta. Ces géantes de grâce ne
sont pas si rare et nous les avons déjà aperçues à plusieurs
reprises en Polynésie, mais aussi en Australie, aux Maldives et dans
maints autres lieux.
Elles sont cependant un peu craintives et ne s'approchent que rarement
des plongeurs. Là, ce fut différent et pendant une bonne demi-heure
nous avons vécu dans l'intimité d'une raie manta. Elle venait nous
visiter à tour de rôle nous frôlant de ses grandes "ailes".
Nous échangions des regards à tel point que nous avions l'impression
que nous lui devenions familier. C'est très rare de vivre de tel instant sous
l'eau où au mieux nous ressentons de la curiosité de la part de notre
vis-à-vis aquatique mais rarement quelque choses se rapprochant des
plus subtiles sentiments humains. Je précise que nous ne l'avons pas
nourri mais qu'elle était certainement accoutumée à voir beaucoup de
plongeurs car le site est connu. La visibilité n'était pas
extraordinaire et mon appareil photo n'est pas des plus sophistiqué,
cependant je vous livre quelques images qui témoignent de cette
rencontre exceptionnelle.

Cela vous a plu ? Allez, ne soyons
pas avare, une petite ligne de plus n'a jamais fait de mal à personne,
non ?

Dite, vous avez vu ces beaux yeux ?
N'est-ce pas que c'est extraordinaire, non ? A un moment, alors qu'elle
s'approchait de moi, j'ai levé ma main pour qu'elle vienne se frotter
dessus. Elle est restée perplexe un instant, puis elle a ondulé sa
nageoire de telle manière que mon doigt est resté à quelques
millimètres de son épiderme. Familière mais pas débauchée, mais quelle
proximité. J'en suis encore tout chose et j'en ai encore des frissons
à ce jour. De retour sur le bateau, nous avions tous ressenti les
mêmes émotions et cela restera pour longtemps un souvenir partagé
avec mes amis d'un moment privilégié.

Après ces plongées, vint le temps
du retour, avec une halte à Tahaa où nous nous sommes arrêtés à une
ferme perlière et avons visité une culture de vanille. Puis ce fut le
retour sous une pluie battante à Papeete. Le temps d'un repas d'adieu
chez François - un autre ami de Christine et Jean-Pierre - et voilà
que je me retrouve en indépendant pour la suite de mes aventures aux Galápagos.

L'île de Pâques
:

Je vous avais promis une
petite surprise dans l'"index" de Samoa et Fidji; la voici
avec l'île de Pâques. Ce n'était pas une destination prévue de mon
voyage mais j'y ai fait escale pendant quelques heures lors de mon vol
avec la compagnie aérienne Lan Chile. J'ai pensé que vous seriez
intéressé de voir quelques photos de cette île que j'ai prise lors de
mon premier tour du monde il y a dix ans. Par ailleurs, cette île
correspond à la pointe sud-est du triangle Polynésien et a été le
théâtre d'une civilisation Polynésienne des plus intéressante qui
n'a pas manqué de faire évoquer les plus folles hypothèses dans la
tête des voyageurs et des chercheurs. Il a été question des restes de
l'Atlantis, voire même d'une culture ancestrale disparue. Maintenant,
les archéologues se sont mis d'accord et pensent que cette île a été
colonisée au alentour de 500 après J.C. probablement en provenance des
îles Marquises. Vous trouverez de plus amples informations à la page
"infos pays" et les photos de mon séjour à la page
"photos".
Pour la petite histoire, je
me rappelle avoir rencontré un psychiatre français qui préférait
venir ici chaque année plutôt que de passer ses vacances avec sa femme
et ses enfants qui eux préféraient les stations balnéaires. Il
m'expliquait qu'il avait été très impressionné par les récits d'un
oncle archéologue qui avait mené des recherches ici. Son pèlerinage
annuel devant les ahus ne devait pas être suffisant car il a
fait ériger dans son jardin un moai grandeur nature ! Ah, ces
psychiatres ! C'était en sa compagnie que pendant cinq jours nous avons
sillonné dans tout les sens cette île confetti. Bien que je ne suis
pas certain d'avoir partagé le même enthousiasme que mon confrère, je
dois reconnaître que ces gigantesques monolithes m'ont vraiment
impressionnés. On se demande en effet comment sur une si petite île
dépourvue de richesse particulière, un peuple isolé a pu tailler et
ériger des siècles durant la même forme de sculpture, par ailleurs
gigantesque et très expressive. Cela rappelle un tant soit peu la civilisation
égyptienne antique ... sur une plus petite échelle.
ahu Naunau avec cinq moais
Conclusion :
Après la visite de la
Nouvelle-Zélande, de Samoa et de Fidji, la Polynésie française venait
clôturer mon passage en Polynésie. Comme j'ai déjà eu l'occasion de
visiter les îles de Hawaï et l'île de Pâques lors de précédant
voyage, j'estime donc avoir fait un peu le tour de ce que l'on pourrait
appeler le "sixième continent". En effet, même si la surface
réunie de toute ces îles ne doivent pas dépasser la superficie de la
moitié de la France, leur dispersion en ferait un des plus vaste
continent. D'autre part, il existe bien une unicité culturelle et
historique de leur habitants les reliant toutes entre elles.
Pour ma part, cette lente
traversée du Pacifique avec de multiples escales répondait
bien à mon souhait de profiter de mon congé sabbatique pour
visiter des contrées lointaines et peu profitable avec les courtes
vacances d'un mois. Le fait de regrouper en un voyage la visite de tout
ces lieux permettait mieux, à mon sens, un jeu de résonance
tant affective que de mémoire. Les plongées aux Marquises
m'ont rappelées celles de Nouvelle-Zélande et la visite de plusieurs
musées dans ces pays m'ont mieux permis d'appréhender la culture
Polynésienne dans sa richesse et diversité. D'un point de vue
intellectuel, ce voyage à donc rempli ces objectifs.
Reste le plaisir tout court
d'avoir vécu plusieurs croisières en agréable compagnie, découvert
de nouveaux horizons, d'avoir pu faire des rencontres intéressantes et
effectués des plongées palpitantes dans des cadres différents. Sans
oublier que pendant ces quelques mois, j'ai pu profiter d'un
généreux soleil et d'une mer chaude à souhait. Oui, ce sont
assurément des mois qui comptent dans une vie et qui valent largement
le déplacement et tout les efforts de préparation !
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