SAMOA ET FIDJI: INFORMATIONS DIVERSES

1. PRÉSENTATION  Cook, James (1728-1779), explorateur et navigateur britannique, célèbre pour ses trois grands voyages d'exploration dans le Pacifique sud et les eaux côtières d'Amérique du Nord. Cook, naquit à Marton, en Angleterre ; il s'engagea dans la marine royale britannique en 1755.


                  

Les trois expéditions conduites par James Cook dans l'océan Pacifique ont permis de définir avec précision les contours exacts des terres du pôle Sud, de procéder à de nombreux levés hydrographiques et d'engager les premiers échanges entre la culture occidentale et la culture polynésienne.

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2. LE PREMIER VOYAGE  
En 1768, lieutenant à bord de l'Endeavour, il entreprit son premier grand voyage dans le Pacifique sud. Il accompagna, par le cap Horn, des astronomes britanniques qui allaient observer à Tahiti, île tout juste découverte, le passage de Vénus devant le Soleil en juin 1769. Il se rendit ensuite en Nouvelle-Zélande, où il effectua le relevé de 3 860 km de côtes. Bien qu'il n'ait pas disposé de chronomètre au cours de ce voyage et qu'il n'ait donc pas pu déterminer la longitude dans l'absolu, il réalisa des cartes côtières de Nouvelle-Zélande d'une telle précision qu'elles furent utilisées jusqu'au XIXe siècle. Il contourna les deux îles et franchit le détroit qui les sépare (aujourd'hui le détroit de Cook), prouvant ainsi qu'elles ne constituaient pas la pointe méridionale d'un continent plus étendu. En 1770, il fut le premier Européen à débarquer sur la côte orientale de l'Australie, à Botany Bay ; il en effectua le relevé et la conquit pour le compte du Royaume-Uni, lui donnant le nom de Nouvelle-Galles-du-Sud. Le lieu de son mouillage fut ainsi nommé à cause de la grande variété d'espèces botaniques jusque-là inconnues des Européens, que catalogua Joseph Banks, botaniste de l'expédition. Remontant vers le nord, Cook fit le relevé de quelque 3 200 km de côtes et réussit l'exploit de naviguer sans dommages entre la côte et les récifs de la Grande Barrière de corail. Il franchit le détroit de Torrès avant d'accoster sur Java, où trente de ses hommes périrent de la dysenterie contractée à terre. Il prouva également en franchissant le détroit de la Sonde que les îles de Java et de Sumatra étaient séparées. De retour en Angleterre, en 1771, Cook fut promu au rang de capitaine de frégate.

3. LE DEUXIÈME VOYAGE  
En 1772, au commandement de la Resolution et accompagné d'un autre navire, l'Adventure, il entama sa deuxième grande expédition à la recherche du légendaire continent méridional, Terra Australis, dont on croyait que l'Australie n'était qu'une partie. Cette légende datait des Grecs de l'Antiquité, qui croyaient qu'une telle masse terrestre était nécessaire pour « équilibrer » les grands continents de l'hémisphère Nord. Cook s'engagea dans le Pacifique sud et longea la banquise de l'Antarctique. Le 16 janvier 1773, il franchit le cercle polaire Antarctique pour la première fois. En 1773, il débarqua sur les îles qu'il nomma Hervey, mais qui devaient plus tard prendre le nom d'îles Cook. En 1774, il réalisa la cartographie des Nouvelles-Hébrides (aujourd'hui Vanuatu), des Marquises et de l'île de Pâques. Il fut le premier Européen à débarquer sur plusieurs autres îles du Pacifique, comme la Nouvelle-Calédonie et Niue. Au cours de ce voyage, il franchit trois fois le cercle polaire et établit un nouveau record en atteignant 71° 10’ de latitude sud. Pour finir, il continua vers l'est, doubla le cap Horn et découvrit les îles Sandwich du Sud et la Géorgie du Sud. Il s'arrêta brièvement dans Table Bay avant de rentrer en Grande-Bretagne. Sa grande expédition, qui avait duré trois ans, avait prouvé qu'il n'existait pas de continent méridional de la taille de l'Asie mais seulement la grande masse glacée de la région antarctique. Bien que n'ayant jamais débarqué sur l'Antarctique, Cook comprit probablement en observant les fragments de roche contenus dans les icebergs qu'il y avait une masse terrestre plus au sud. Ce voyage fut également extraordinaire par le fait que l'équipage fut maintenu, grâce à l'insistance de Cook, en bonne santé : les cas de scorbut furent rares au cours de l'expédition.

4. LE TROISIÈME VOYAGE  
En juillet 1776, Cook reprit la mer afin de déterminer s'il existait un passage du Nord-Ouest entre les océans Atlantique et Pacifique au nord du continent nord-américain. Pendant la première partie de cette expédition, il sillonna à nouveau le milieu du Pacifique. Au début de l'année 1778, il découvrit certaines des îles Sandwich, aujourd'hui îles d'Hawaii, et en effectua le relevé. Il atteignit la côte du continent nord-américain au large de l'actuel Oregon et chercha en vain le passage du Nord-Ouest. Il longea cependant la côte jusqu'en Alaska, s'engagea dans ce qui est appelé aujourd'hui le détroit de Cook, puis poursuivit sa route vers le nord, remonta jusqu'au détroit de Béring qu'il franchit avant d'être contraint de faire demi-tour face à la banquise de la calotte glaciaire. Il remit alors le cap vers les îles Sandwich, où il fut contraint d'hiverner. Les rapports avec les Hawaiiens se dégradèrent peu à peu ; victime d'un larcin, Cook voulut récupérer son bien et il fut poignardé au cours d'un bref affrontement avec les habitants de l'île.

 

 

LE   CANNIBALISME

cannibalisme, pratique rituelle de manger de la chair humaine, phénomène social observé dans certaines sociétés traditionnelles. Le terme « cannibalisme » provient de caníbale, le nom espagnol d'Indiens des Caraïbes qui avaient la réputation de manger des êtres humains et vivaient dans les Antilles à l'arrivée de Christophe Colomb. La pratique du cannibalisme fut attestée dans de nombreuses parties du monde. Certains témoignages laissent penser que le phénomène remonte à des temps aussi anciens que le Néolithique. L'historien grec Hérodote ainsi que d'autres auteurs de l'Antiquité décrivent quelques peuples qu'ils qualifient de cannibales. Au Moyen Âge, le voyageur italien Marco Polo rapporta que des tribus, du Tibet jusqu'à Sumatra, pratiquaient le cannibalisme. Le phénomène fut relevé également chez de nombreux Indiens d'Amérique du Nord, en particulier dans les tribus de la côte ouest du golfe du Mexique. Jusqu'à une époque récente, on pensait que le cannibalisme existait en Afrique centrale et occidentale, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Mélanésie, à Sumatra, en Nouvelle-Guinée, en Polynésie et dans des régions éloignées d'Amérique du Sud.

Plusieurs motifs furent invoqués pour expliquer la pratique du cannibalisme. Dans certaines cultures, on pensait que la personne qui mangeait un cadavre acquérait les qualités de celui qu'il mangeait, surtout s'il s'agissait d'un ennemi valeureux. Il existe quelques exemples qui semblent prouver que le cannibalisme n'est dicté que par un désir de vengeance. Selon certaines croyances, le fait de manger le corps d'un ennemi permettrait de détruire totalement l'âme de celui-ci, qui ne trouverait plus où se loger. Le cannibalisme faisait partie d'une pratique religieuse. En Inde centrale, les adorateurs de la déesse Kali mangeaient le corps des personnes âgées et des malades, cet acte étant censé réjouir leur déesse, selon leur croyance. Au Mexique, des milliers de victimes humaines étaient sacrifiées tous les ans par les Aztèques à leurs divinités. Après la cérémonie du sacrifice, les prêtres et la population mangeaient les corps des victimes, croyant qu'ils se rapprocheraient ainsi de leurs dieux.

Dans les sociétés occidentales, où le cannibalisme semble n'avoir jamais existé en tant que rite institutionnalisé, on releva des cas isolés de consommation de la chair humaine dans des circonstances particulières. Ainsi, en Union soviétique, la population durement touchée par la grande famine des années 1932-1933 se serait parfois nourrie de cadavres, de même que les membres d'une équipe de football uruguayenne, rescapés d'un accident d'avion en 1972, choisirent la même solution pour survivre pendant soixante-dix jours.

 

 

LES   MISSIONS

1. PRÉSENTATION  missions, ensemble des moyens mis en œuvre par certaines religions organisées pour convertir à leur foi les habitants de régions d'où elles sont absentes ou dans lesquelles elles sont faiblement implantées. Les principales religions missionnaires dans le monde sont le christianisme, le bouddhisme et l'islam.

Portrait du missionnaire espagnol Bartolomé de Las Casas, surnommé l'Apôtre des Indiens pour avoir évangélisé et protégé de l'esclavage les indigènes du Guatemala.

Bartolomé de Las Casas. Bibliothèque Colombina, Séville.

Archivo Fotografico Oronoz


On appelle mission le projet lui-même de conversion des croyants d'autres religions (ou des incroyants), l'envoi en prédication et, dans la tradition chrétienne, les communautés constituées ou les aires géographiques conquises par ces mouvements. Les missions ont souvent mêlé apostolat et conquête militaire, économique et politique, et se sont rarement faites sans violence. Une réflexion s'est amorcée, au XXe siècle, dans le christianisme, sur le respect de l'autre dans la mission, et notamment sur le respect dû aux cultures locales. On parla, notamment dans l'Église catholique après le concile Vatican II, d'« inculturation », ancrage de la foi dans une culture donnée. Néanmoins, de nombreux groupes religieux méconnaissent encore cet aspect, et ne prennent en considération que leur propre démarche spirituelle.

2. CHRISTIANISME  
Le christianisme, religion missionnaire dès l'origine, fut d'abord, à la demande de Jésus de Nazareth, répandu par ses apôtres, puis par saint Paul, et par des croyants laïcs au cours de leur existence ordinaire comme de leurs voyages.

2.1. Église primitive  
L'Église primitive se répandit rapidement dans le nord de l'Afrique (Éthiopie et Alexandrie, Égypte), à travers l'Asie Mineure et, vers le IIIe siècle, jusqu'en Inde. Au VIIe siècle, elle atteignit la Chine. Elle se répandit rapidement en Europe, gagnant la Grèce, l'Arménie et la péninsule italienne. Entre le Ve et le IXe siècles, le christianisme fut répandu à travers toute l'Europe, au nord jusqu'en Islande, au Groenland et chez les Slaves, à partir de Rome par des missionnaires comme saint Patrick, saint Augustin de Canterbury et saint Boniface, à partir de Constantinople par deux frères, saints Cyrille et Méthode, évangélisateurs des Slaves.

2.2. Moyen Âge  
Avec le développement de l'Église, les ordres religieux catholiques romains, notamment les Dominicains, créés spécialement en vue de la prédication missionnaire, mais aussi les Franciscains, puis les Jésuites, organisèrent le travail des missions et portèrent l'enseignement de l'Église aux Amériques et en Extrême-Orient.

L'œuvre missionnaire exigeait en effet, et ce d'autant plus que les pays à évangéliser se trouvaient loin de l'Europe, une lourde logistique. Des écoles de langues furent créées, qui dispensèrent en outre aux missionnaires des cours sur les religions et les cultures locales. Les missions devinrent souvent une affaire politique et souvent militaire, et de nombreux conflits eurent lieu à leur propos au sein de l'Église, entre les ordres religieux ou entre les États, comme par exemple lorsque Bartolomé de Las Casas prit la défense des Amérindiens que les conquistadors réduisaient en esclavage en Amérique centrale (proposant de les remplacer par des Noirs importés d'Afrique, qu'il considérait comme inférieurs).

2.3. Après la Réforme  
À la suite de la Réforme, catholiques et protestants entreprirent d'actifs programmes d'implantation missionnaire. Chez les jésuites, saint François-Xavier fut particulièrement actif en Extrême-Orient. En 1622, la Sacrée Congrégation pour la propagation de la foi fut créée par Rome et le travail des missions catholiques dans le monde fut conduit sous la direction de la papauté ; il l'est d'ailleurs toujours.


Chez les protestants, en 1698, la Société missionnaire pour la promotion de la connaissance chrétienne fut fondée en Angleterre et la Société pour la propagation de l'Évangile dans le monde travailla chez les colons britanniques à partir de 1701. Au cours du XVIIIe siècle, des sociétés missionnaires furent fondées dans un grand nombre de pays européens.

Au XIXe siècle, les missionnaires européens orientèrent leurs activités vers de nouvelles régions. La colonisation de l'Afrique et de l'Asie permit aux Églises européennes d'accentuer leur présence dans ces régions.

2.4. L'activité missionnaire à l'heure actuelle  Avec la Révolution russe et l'expansion soviétique, les Églises orthodoxes orientales ont perdu une partie de leur influence. Malgré l'hostilité officielle à l'égard de la religion dans le bloc soviétique, un travail important fut réalisé par la Société des Amis, une des rares organisations autorisées à y exercer des activités religieuses. Le développement du communisme en Chine stoppa l'activité missionnaire dans ce pays et, dans un grand nombre d'états post-coloniaux, la montée du nationalisme fut accompagnée par une tendance à assimiler le christianisme au colonialisme.

Ces événements amenèrent un changement de direction dans le domaine des missions. Dans l'activité missionnaire, l'accent fut mis sur l'unité chrétienne plutôt que sur le confessionnalisme. Dans les pays en voie de développement, cibles traditionnelles des missions, les autochtones accédèrent à des positions dirigeantes dans leurs Églises respectives. Les conversions furent de plus en plus considérées comme une tâche incombant aux Églises nationales autonomes.

Dans le christianisme contemporain, et notamment pour l'Église catholique, depuis la Seconde Guerre mondiale, le terme de « mission » fut également employé pour désigner la prédication à l'intérieur d'un même pays. Le livre France, pays de mission, paru immédiatement après guerre, fit en effet le constat de la déchristianisation de la France et de la nécessité d'un travail missionnaire en France même. La déchristianisation des pays occidentaux entraîna une réaction apostolique au sein des Églises : des institutions vouées à assurer la présence d'un prosélytisme chrétien fut créées, telle, en France, la Mission de France.

3. RELIGIONS ORIENTALES  Deux des principales religions orientales ont des programmes missionnaires actifs : le bouddhisme est une religion missionnaire depuis longtemps, alors que l'hindouisme n'a acquis cette dimension qu'au cours des cent dernières années.

3.1. Bouddhisme  En termes de nombre de nouveaux adeptes, le bouddhisme fut une des religions missionnaires les plus efficaces. Au IIIe siècle av. J.-C., il se répandit dans tout le sous-continent indien, surtout grâce à l'influence du roi Asoka. Des missions furent envoyées jusqu'à la Méditerranée, d'ailleurs sans grand résultat. Des missionnaires bouddhistes eurent plus tard beaucoup de succès au Sri Lanka et, au Ier siècle apr. J.-C., en Asie centrale et en Chine. C'est notamment grâce aux traductions de ses textes sacrés que le bouddhisme se répandit dans ces régions. Au IVe siècle apr. J.-C., des moines bouddhistes implantèrent également leur religion dans un grand nombre de pays d'Asie du Sud-Est, où c'est aujourd'hui la religion principale, ainsi qu'en Corée. Au VIe siècle, à partir de la Corée, il se répandit au Japon, où il devint religion d'État, constituant un facteur d'unification du pays. De nos jours, le bouddhisme joue un rôle essentiel et souvent prédominant en Asie de l'Est. Mais, comme le christianisme, il n'est pas resté une religion importante dans son pays d'origine, l'Inde ; cependant, le travail missionnaire récent a augmenté le nombre de bouddhistes indiens en se consacrant aux hindous des castes inférieures. Un petit nombre de missions bouddhistes existent en Europe et aux États-Unis.

3.2. Hindouisme  L'hindouisme a pris au cours des cent dernières années une orientation missionnaire, et de petites missions existent dans de nombreux pays. Ces missions insistent sur le mysticisme et sur l'action sociale. Des groupes comme la Société internationale pour la conscience de Krishna et la Mission de la lumière divine se sont fait connaître en Occident vers le milieu des années 1970. Le premier a converti un bon nombre d'Occidentaux.

4. ISLAM  L'activité missionnaire est essentielle pour l'islam. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'activité missionnaire en tant que telle fut surtout l'œuvre d'individus, principalement les marchands et les voyageurs arabes en Afrique. La poursuite systématique d'un effort missionnaire date de la création du mouvement Ahmadiyya, en 1889. L'activité missionnaire islamique a surtout réussi en Afrique de l'Est et de l'Ouest. De petites missions se sont installées dans les pays occidentaux.

 

 

LA   PLONGÉE   SOUS-MARINE  

1. PRÉSENTATION  plongée sous-marine, action de plonger puis de séjourner sous l'eau à des fins de travail, d'exploration ou sportives.

2. LES PREMIÈRES TENTATIVES  
La plongée en apnée, sans aucune aide mécanique, se pratique depuis l'Antiquité pour la récolte de perles et d'éponges, jusqu’à une profondeur qui ne dépasse pas 20 m. Divers systèmes destinés à alimenter le plongeur en air et lui permettre ainsi de prolonger son séjour sous l'eau ont été tentés depuis le IVe siècle av. J.-C. : Alexandre le Grand aurait effectué une descente dans une machine qui ressemblait à une forme primitive de cloche de plongée et Aristote a mentionné des systèmes qui permettaient aux plongeurs de respirer sous l'eau. Aucun appareil pratique n’a cependant été développé avant le XVIIIe siècle.

3. CLOCHES DE PLONGÉE  
Dès 1717, l'astronome britannique Edmund Halley décrit l’une des premières cloches de plongée comme une chambre en bois sans fond munie de fenêtres en verre dans la partie haute pour laisser entrer la lumière. Les occupants de la cloche y sont alimentés en air par l'intermédiaire de tubes en cuir reliés à des fûts pouvant être immergés selon les besoins ; au fur et à mesure que l'eau entre dans les fûts, l'air que ceux-ci contiennent est envoyé par l'intermédiaire des tubes dans la partie supérieure de la cloche, d'où l'eau est évacuée par la pression de l'air. Une version en acier de ce système, alimentée en air comprimé par un tuyau, est utilisée pour des travaux sous-marins tels que la construction de ponts, de digues et de jetées. (voir bathyscaphe ; bathysphère).

Le scientifique américain William Beebe pose, dans les années trente, sur la gauche d'une bathysphère dont il est l'inventeur. Cette « cloche » de plongée destinée à explorer les fonds marins était reliée à un bateau en surface par l'intermédiaire d'un câble auquel elle était suspendue et d'un téléphone permettant de communiquer entre les deux engins.

Ralph B. White/CORBIS-BETTMANN

Travailler sous l'eau avec des outils à main ordinaires se révélant difficile, les plongeurs emploient généralement des marteaux, des perceuses, des clés et d’autres matériels de type pneumatique. La découpe et la soudure sont effectuées à l'aide de chalumeaux ordinaires. La lumière du jour ne dépasse pas quelques mètres de profondeur, c’est pourquoi il est nécessaire d'ajouter une source de lumière artificielle pour permettre aux plongeurs de travailler ; des lampes électriques à incandescence de grande puissance sont généralement utilisées.

4. L’APPARITION DES HABITATS IMMERGÉS  
Les habitats immergés, ou stations de plongée, permettent aux scientifiques de mener des recherches sur les fonds marins jusqu'à 100 m de profondeur. La pression de l'air à l'intérieur de ces stations est équilibrée par rapport à celle de l'eau à l'extérieur afin d'éviter l'affaissement des parois. Grâce à une technique dite de « plongée à saturation », il est possible de vivre dans ces stations et d’y travailler de façon prolongée sans risquer de développer une maladie connue sous le nom de « mal des caissons ». Les plongeurs respirent un mélange d'air comprimé et de gaz légers et inertes comme l'hélium. Même si le plongeur revient à la surface après plusieurs semaines ou plusieurs mois, une fois son sang saturé en hélium, le temps nécessaire à la décompression n'est pas plus important qu'après quelques heures de plongée.

5. L’INVENTION DES SCAPHANDRES  
À partir du XVIIe siècle, des recherches sont entreprises pour mettre au point un casque ou une combinaison destinés à offrir aux plongeurs une protection et une liberté de mouvements maximales. En 1819, l'anglo-allemand Augustus Siebe invente un dispositif fondé sur le principe de la cloche de plongée qui consiste en une veste de cuir fixée à un casque métallique dans lequel l'air est envoyé depuis la surface par l'intermédiaire d'un tuyau flexible. Malgré le manque d’étanchéité du casque, la pression de l'air maintient le niveau de l'eau sous le menton du plongeur.

Le scaphandre moderne, comparable à un modèle présenté par Siebe en 1830, est fait de tissu caoutchouté étanche. Des vannes sur le casque permettent au plongeur de réguler la pression de l'air dans le scaphandre et ainsi de contrôler la flottabilité. L'équipement auxiliaire du scaphandre comprend des souliers lestés pour maintenir le plongeur à la verticale, et des plaques de plomb dans le dos et dans la poitrine pour l'alourdir. Un câble contenant des fils téléphoniques relie le plongeur à la surface. Des scaphandres articulés en métal suffisamment robustes pour résister à une pression d'eau importante sont utilisés pour la plongée plus profonde ; la pression de l'air peut y être maintenue à la normale et le plongeur subit moins de contraintes que dans une eau moins profonde avec un scaphandre ordinaire. Les accidents de décompression ont été nombreux : lorsque le scaphandrier remontait en effet trop vite à la surface, l’air dissous dans son sang à cause de la pression redevenait brusquement gazeux et formait des bulles dans le sang.

Les scaphandres ordinaires présentent l'inconvénient de posséder de longs tuyaux d'air peu maniables que les plongeurs doivent emporter avec eux. Ce problème a été résolu par le développement de scaphandres équipés d'une réserve d'air autonome, constituée d'une bouteille sous pression remplie d'un mélange d'air et d'oxygène, et d'une chambre de régénération remplie de soude caustique. L'air exhalé traverse la chambre de régénération, le dioxyde de carbone en est extrait, et l'air régénéré est combiné à l'air et à l'oxygène de la bouteille pour être de nouveau respiré. La réserve d'air de tels dispositifs permet une autonomie de quarante-cinq minutes à deux heures.

6. LE SCAPHANDRE AUTONOME 

 

Un scaphandre autonome totalement indépendant, davantage conçu pour nager que pour marcher au fond des océans, a été mis au point pour la plongée autonome. Une forme de ce dispositif, un masque de plongée léger fonctionnant selon le même principe, a été utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale par les équipes de démolition sous-marines dont la mission consistait à éliminer les mines et autres obstacles.

Aujourd'hui, la forme la plus répandue est le scaphandre autonome conçu en France pendant la Seconde Guerre mondiale par l'officier de marine et explorateur sous-marin français Jacques-Yves Cousteau. Composé d'un, deux ou trois cylindres d'air comprimé (portés sur le dos) qui alimentent le masque du plongeur par l'intermédiaire de vannes assurant un flux constant à une pression automatiquement équilibrée par rapport à la pression extérieure de l'eau, le scaphandre autonome de Cousteau et Gagnan a permis au plongeur, dès 1946, de ne plus dépendre de la surface ; celui-ci emportait son air comprimé dans des bouteilles en acier, et un détendeur équilibrait automatiquement la pression de l’air inhalé avec celle de l’eau. Les risques d’accidents de décompression n’ont toutefois pas été éliminés pour autant, mais l’instauration de paliers, à des profondeurs et à des durées bien précises, ont permis de les réduire.

La plongée à l’air comprimé s’est trouvée limitée à une soixantaine de mètres en raison d’un phénomène mal expliqué : l’ivresse des profondeurs. L’azote dissous dans le sang provoque, en effet, une narcose qui rend le plongeur euphorique et le met en danger.

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