SAMOA ET FIDJI: INFORMATIONS SUR LE PAYS

1. PRÉSENTATION  Samoa occidentales, officiellement État indépendant des Samoa occidentales, État de Polynésie, faisant partie de l'archipel des Samoa, dans l'océan Pacifique, à l'ouest des Samoa américaines.

2. GÉOGRAPHIE  
L'archipel des Samoa occidentales se compose de deux grandes îles, Savai'i et Upolu, et de sept îles plus petites, parmi lesquelles deux seulement, Apolima et Manon, sont habitées. Entourées de récifs coralliens, les îles sont d'origine volcanique. La présence de nombreux champs de lave rend plusieurs d'entre elles totalement inhabitables. Les Samoa occidentales sont montagneuses et culminent au Mauga Silisili (1 858 m) sur Savai'i. Le climat est tropical, les précipitations les plus fortes ayant lieu entre octobre et mars (2 800 mm à Apia). La température moyenne annuelle est de 22 °C. La capitale et port principal est Apia, située sur l’île d’Upolu.

3. POPULATION  
Les Samoa occidentales connaissent en 1998 une densité de population proche 79 habitants au km². Apia (environ 39 000 habitants), en est le centre commercial. Les Samoans constituent, par ordre d'importance, la deuxième population polynésienne après les Maoris de Nouvelle-Zélande. Aujourd’hui, près de 50 p. 100 des Samoans habitent ou travaillent à l’étranger. La grande majorité part pour la Nouvelle-Zélande ou l’Australie, voire aux Samoa américaines, toutes proches, et qui constituent une première étape pour une immigration vers les États-Unis.


Les Samoans sont à 99,7 p. 100 chrétiens (anglicans, catholiques, méthodistes, adventistes). L'anglais et le samoan sont les langues officielles. L'éducation est conçue sur le modèle du système néo-zélandais, et le taux de fréquentation des écoles est assez élevé. L'université nationale de Samoa (1988), le collège Avele (1924) et l'université agricole du Pacifique Sud (1977) sont établis dans la capitale.

 

  

La population des Samoa occidentales est majoritairement chrétienne, et la religion joue un rôle important dans la vie quotidienne. Traditionnellement vêtus de blanc, des habitants se rendent à la messe.

Nicholas deVore III/Bruce Coleman, Inc.

        4. ÉCONOMIE  
Le PIB des Samoa occidentales est de 194 millions de dollars en 1997 et le produit intérieur brut (PIB) par habitant proche de 1 110 dollars. L'unité monétaire est le tala, divisé en 100 sene.


L'agriculture est le pilier de l'économie et représente 40 p. 100 du PIB. Le taro, l'arbre à pain et l'igname sont les principales cultures vivrières. Parmi les cultures commerciales figurent le coprah, la banane et le cacao. On élève, par ailleurs, des porcins et des volailles et la pêche est localement importante. La production de bois d'œuvre et les industries légères sont en expansion. L'économie des Samoa occidentales souffre d'un déficit commercial chronique (plus de 90 millions de dollars en 1996). Depuis quelques années, le gouvernement samoan essaie de réduire de façon rigoureuse ses importations, mais l’équilibre économique est loin d’être atteint. Si le tourisme international tend à se développer (près de 68 000 touristes en 1997), ce sont surtout les « rentrées invisibles » d’argent envoyées par la diaspora des Samoans émigrés qui donnent jusqu’ici au pays ses revenus économiques les plus sûrs et réguliers.


L’État indépendant des Samoa occidentales est le seul pays du Pacifique à avoir été classé par les Nations unies dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA). Cette classification permet toutefois au pays d’attirer toute l’aide internationale possible. Selon les années, l’aide économique provient, en grande partie, des organismes internationaux, le reste étant fourni par des accords bilatéraux avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Allemagne. La dette extérieure représente, en 1996, 169 millions de dollars soit environ 40 p. 100 du PIB.

En dépit d’une situation économique globalement difficile, les Polynésiens des Samoa occidentales ne connaissent ni problème alimentaire, ni problème réel de survie, une situation dont les chiffres ne peuvent que difficilement rendre compte.

5. GOUVERNEMENT  
La société des Samoa occidentales a conservé son organisation traditionnelle. Sa clef de voûte reste la structure clanique (l'aiga), dont les chefs (mataï) se partagent le pouvoir politique et territorial. Les mataï forment une communauté noble de dirigeants qui se succèdent la plupart du temps héréditairement, mais parfois aussi de façon élective. Toutes les terres et les propriétés du clan leur appartiennent. Les Samoa occidentales sont gouvernées selon la Constitution de 1962, qui confie le pouvoir législatif au Fono, assemblée composée de 45 membres samoans exclusivement mataï et de 2 membres représentant la communauté non samoane. Le suffrage universel a été introduit pour le Fono aux élections de 1991. Le pouvoir exécutif est dévolu au chef de l'État, poste actuellement détenu à vie et depuis 1962 par un membre de la famille royale Malietoa Tanumafili II. À sa mort, celui-ci sera remplacé par un chef d'État élu pour cinq ans par le Fono.

6. HISTOIRE  
Peuplées depuis au moins 1000 av. J.-C., les îles Samoa ont été découvertes en 1722 par le Hollandais Roggeveen, avant d'être visitées par Bougainville en 1768 et La Pérouse en 1787. Très vite, l’archipel est convoité par les Britanniques qui nomment un consul, en 1845, sur l’île d’Upolu, à Apia. Un consul allemand lui succède, puis un consul américain. Les guerres internes violentes qui alimentent la chronique de l’île se conjuguent avec la rivalité des puissances occidentales, désireuses de s’assurer la maîtrise d’un archipel stratégique dans le Pacifique. En 1899, à la suite d’un accord entre les puissances, les îles occidentales deviennent des possessions allemandes, tandis que les îles orientales passent sous domination américaine (les Samoa américaines). Même si elle n’a été que de courte durée, la période de colonisation allemande a profondément marqué le pays, notamment par l’établissement d’un système de grandes plantations sur l’île d’Upolu et par la mise en place d’une solide organisation administrative. Apia, qui n’était qu’un comptoir, devient alors une véritable ville. En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, les Samoa occidentales sont occupées par la Nouvelle-Zélande qui bénéficie d’un mandat de la Société des Nations de 1921 à 1946, date à laquelle l’archipel est placé sous tutelle néo-zélandaise par les Nations unies. L’administration néo-zélandaise se heurte tout au long de son mandat à un puissant mouvement nationaliste samoan de résistance passive et non violente, les Mau. Par un plébiscite, organisé le 9 mai 1961, les Samoa occidentales se prononcent pour l'indépendance et le 18 octobre, l'Assemblée générale de l'ONU vote à l'unanimité la fin de la tutelle de l’archipel. Les Samoa occidentales deviennent alors, en 1962, les premières îles du Pacifique à reprendre leur souveraineté et à s’ériger en nation moderne.

L'écrivain Robert Louis Stevenson, qui vécut aux Samoa à la fin de sa vie, est enterré à Vailima, sur l'île d'Upolu.

Superficie terrestre : 2 935 km² ; superficie maritime : 120 000 km² ; population (estimation 1998) : 224 713 habitants.

 

1. PRÉSENTATION  
Fidji, officiellement république des Fidji, pays insulaire de l’Océanie (Mélanésie), situé dans le Pacifique Sud, au nord de la Nouvelle-Zélande et traversé par le méridien 180° (antipode de celui de Greenwich).


L’archipel des îles Fidji est formé de 800 îles, îlots et atolls, dont une centaine seulement sont habités. Les deux îles principales sont Viti Levu (10 429 km²) et Vanua Levu (5 556 km²). Elles représentent, à elles seules, 87 p. 100 de la superficie totale du pays (18 376 km²). Les autres îles sont Taveuni (435 km2), Kandavu (409 km2), Ovalau (104 km2), Ngau (140 km2), Koro (104 km2) et Rotuma, située au nord-ouest. L’archipel comporte également plusieurs groupes d’îlots : le groupe de Yasawa constitue, à l’ouest, un chapelet de seize îles ; le groupe de Lau, à l’est, entoure la mer de Koro. La population, estimée en 1998 à 802 611 habitants, comprend 49 p. 100 de Fidjiens (d’origine mélanésienne) et 46 p. 100 d’Indiens. Elle est à 53 p. 100 chrétienne et à 38 p. 100 hindoue. La langue officielle est l’anglais. Le fidjien (langue malayo-polynésienne) et l’hindi sont couramment pratiqués.

2. LE PAYS ET SES RESSOURCES  
Les plus grandes îles, d’origine volcanique, sont montagneuses et accidentées. Elles culminent à 1 324 m d’altitude au mont Tomanivi (Viti Levu). Des plaines côtières alluviales, fertiles mais discontinues, les frangent sur leur pourtour. Les petites îles sont des îlots volcaniques ou des atolls coralliens. Le climat est tropical. Il est très humide dans les zones exposées aux alizés du sud-est, couvertes d’une forêt dense. Les zones « sous le vent », abritées, sont le domaine de la savane boisée. Une partie de l’archipel est régulièrement frappée par des cyclones. La capitale de la république des Fidji est Suva, sur l’île Viti Levu.

Les îles de Yasawa, à l'est des îles principales de Viti Levu et Vanua Levu, constituent un archipel composé de seize îles principales et de nombreux îlots qui s'étendent sur environ 135 km2. Du nord au sud, les principales îles composant le groupe sont Yasawa, Nacula, Vuake, Matayelevu et Nativiti.

James L. Stanfield/National Geographic Image Collection

3. ÉCONOMIE  
L’économie du pays repose encore essentiellement sur l’agriculture. Elle est, en effet, dominée par la culture de la canne à sucre (aux mains des Indiens) qui représente plus du tiers des exportations. Les autres cultures commerciales sont le cacao, la noix de coco, le coprah, la banane, le café, l’ananas, le tabac. Elles coexistent avec des cultures vivrières (riz, maïs, taro, tubercules, haricots, potirons, manioc). L’élevage (bovins, porcs, chèvres) se développe. L’exploitation forestière et la pêche sont actives. Les industries dérivent, pour la plupart, de la transformation des matières premières agricoles (industrie sucrière, industrie du bois, traitement du coprah, manufacture de cigarettes). Les exonérations fiscales ont encouragé, récemment, le développement d’une industrie textile (vêtements). Le tourisme est en plein essor. Les îles Fidji possèdent, en outre, d’importants gisements d’or (Viti Levu) et de manganèse. Les principaux produits d’exportation sont le sucre, l’or, le poisson, le bois de construction, les vêtements et l’huile de coco (coprah). La Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon sont leurs principaux partenaires commerciaux. L’université du Pacifique Sud a été fondée à Suva en 1968.

4. HISTOIRE  
L’archipel est habité depuis plus de trois mille ans par des Mélanésiens. Découvertes par le navigateur hollandais Abel Janszoon Tasman en 1643, les îles Fidji sont visitées par les navigateurs britanniques James Cook en 1774 et William Bligh en 1789, puis par le Français Jules Dumont d’Urville en 1827. L’exploration complète des îles est menée par une expédition américaine en 1840. Les Britanniques annexent juridiquement les îles Fidji en 1874 et en font une colonie de la Couronne. De 1879 à 1916, se développe un important courant d’immigration de travailleurs indiens venant travailler dans les champs de canne à sucre. Durant la Seconde Guerre mondiale, les îles Fidji sont une importante base d’approvisionnement alliée.


Elles deviennent un État indépendant, membre du Commonwealth, le 10 octobre 1970. Jusqu’en 1987, le pouvoir reste aux mains du parti de l’Alliance, fondé par le Mélanésien Ratu Kamisese Mara. En 1987, après le coup d’État militaire mené par le lieutenant-colonel Sitiveni Rabuka, le pays devient une république (démocratie parlementaire) qui se retire du Commonwealth. En 1994, Ratu Kamisese Mara est choisi comme président par le Grand Conseil des chefs qui rassemble les chefs de tribus des Fidji. Une violente rivalité oppose, depuis plusieurs décennies, Indiens et Mélanésiens (émeutes raciales de décembre 1959). Avant le coup d’État de 1987, la population indienne est majoritaire (49 p. 100 de la population). À partir de 1987, un grand nombre d’Indiens quittent le pays et, en 1990, la promulgation d’une nouvelle constitution renforce, en la légitimant, la prépondérance politique des Mélanésiens. Mais devant la crise économique consécutive au départ des Indiens et un certain isolement international, en raison notamment de l’hostilité affichée par l’Inde face au nouveau régime, le général Sitiveni Rabuka, Premier ministre, fait adopter, en juillet 1997, par le Parlement, une révision constitutionnelle qui ne réserve plus que le seul poste de président de la République à un Fidjien de souche autochtone et assure une répartition ethnique rééquilibrée des sièges au Parlement. Cette nouvelle orientation permet ainsi aux îles Fidji de réintégrer, après la levée du veto de l’Inde, le Commonwealth en octobre 1997. Cependant, un certain nombre de problèmes demeurent en suspens, notamment la renégociation des baux des terres, d’une durée de trente ans minimum, que les Mélanésiens, seuls autorisés à être propriétaires, louent aux Indiens. En effet, la plupart de ces baux commencent à arriver à terme, or les Mélanésiens manifestent leur envie de récupérer leurs terres ou d’augmenter fortement les baux, ce qui risque, à terme, de fragiliser le secteur de la canne à sucre, la principale ressource du pays. En mai 1999, le dirigeant syndical Mahendra Chaudhry est nommé Premier ministre après la victoire aux élections générales de la coalition dominée par le parti travailliste, qui obtient 52 sièges sur 71. Il est le premier Fidjien d’origine indienne à occuper cette fonction. Avec cette victoire, la communauté indienne retrouve une position dominante au Parlement. 

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