Il n’y a pas de rubrique pour
la pêche dans cette étape car
le planning de la journée pendant la croisière et le type de bateau ne
s’y prêtaient guère. Que les pêcheurs se rassurent, j’espère
pouvoir leur offrir de belles images de pêche après mon périple en
Polynésie française et je leur promets de belles aventures en Équateur.
En attendant de voir des poissons hors de l’eau, en voici dans leur élément.
A propos, je n’ai toujours pas compris pourquoi il y a si peu de pêcheurs
pratiquant la plongée et vice-versa.
LA PLONGÉE SOUS-MARINE
Je vous ai déjà dit que la pêche était un prétexte pour me
retrouver au bord de l’eau (page « pêche » Nouvelle-Zélande
1). Qu’en est-il de la plongée ? Depuis mon baptême de plongée
aux Galápagos il y a dix ans, j’ai toujours été séduit par l’apesanteur
avec cette prodigieuse sensation de planer. J’apprécie aussi de pouvoir
m’approcher d’une kyrielle de poissons d’espèces différentes
à chaque plongée sans les faire fuir. J’ai ainsi la
possibilité d’observer probablement cent fois plus d’espèces en
une heure que ce que nous pouvons découvrir sur terre après de longues
et patientes recherches. Contrairement aux animaux terrestres, la faune
aquatique n’a pas encore assimilé l’homme à un ennemi. Les sujets
d’intérêt sont par ailleurs inépuisables et plus je plonge, plus je
m’émerveille de la complexité et de la diversité de cet écosystème.
Il y a aussi de la beauté dans l’architecture corallienne et dans la
robe multicolore des poissons. Finalement, cela permet d’une part de nouer
des amitiés car nous plongeons toujours à deux et le
partage des émotions est intense et d’autre part de découvrir de
nouveaux pays et la culture locale C’est ainsi que la plongée
sous-marine m’a permis de connaître les Maldives par exemple.
J’affectionne
particulièrement la pratique de la plongée sous-marine pendant une croisière
car cela permet d’accéder à des sites éloignés, d’économiser
notre énergie, favorise
les rencontres et concentre l’impression de vivre une aventure, … et
parfois de pêcher à la traîne comme, par exemple, aux Maldives.
Le déroulement
d’une plongée est toujours identique. Nous avons d’abord un
« briefing » avec le moniteur de plongée qui nous donne à
cette occasion des informations sur la topographie du site, la présence
d’un courant, les rencontres attendues et possibles, et les dangers éventuels.
Ensuite nous nous équipons et nous embarquons dans le bateau qui nous
amène directement sur le site. Dès que le moniteur a vérifié que
nous sommes bien au bon endroit en fonction du courant, nous sautons les
uns après les autres. Généralement nous commençons par l’endroit
le plus profond, entre vingt et trente mètres puis nous remontons
progressivement pendant l’heure de plongée jusqu’à cinq à sept mètres
sous la surface où nous procédons à notre palier de décompression (élimination
de l’azote concentrée dans les tissus en évitant la formation de
bulles gazeuses). Finalement, nous sommes récupérés par le bateau de
plongée qui nous ramène au bateau principal. Il faut compter environ
un peu moins de deux heures entre le « briefing » et
la douche terminale. Vous pouvez lire les informations historiques et
techniques sur la plongée à la page « infos divers »
En sachant que nous
avions la possibilité de plonger cinq fois par jour pendant
cette croisière, cela représente dix heures quotidiennes consacrées
à cette activité. De fait, nous nous levions vers les sept heures et
terminions la dernière plongée de nuit vers vingt-deux heures trente.
Entre deux plongées, nous nous dépêchons de manger et essayons autant
que possible de nous reposer. Pour ma part, j’ai profité de
l’opportunité offerte sur ce bateau pour étudier et passer
l’examen qui me permet de plonger au "nitrox" (mélange
gazeux avec 32% d’oxygène au lieu des de 20%).
Mais qu’est-ce
que l’on peut bien faire sous l’eau ? Je me dis parfois que les
poissons doivent bien rigoler à nous voir suspendus dans l’eau à
faire bruyamment des bulles et le derrière dans le grand bleu. De plus,
nous avons la majeure partie du temps les yeux rivés sur les coraux,
que nous prenons garde de ne pas toucher, avec une attitude
mi-contemplative, mi-attentive à la recherche d’une rencontre
exceptionnelle allant du plus gros (par exemple une murène ou un mérou)
au plus petit (par exemple une micro-crevette ou nos tant aimé
nudibranches). Si par chance vous apercevez une rareté, vous êtes bon
pour danser la samba et faire toute la gamme de vociférations de votre
répertoire dans votre embout dans le but d’attirer l’attention de
votre partenaire de plongée. Les photographes et cinéastes vidéo
rappliquent alors pour bombarder de flashs ultra-puissants la pauvre
petite créature (mais ne les critiquons pas trop car nous sommes bien
heureux de pouvoir admirer leur travail pas la suite, vous compris,
n’est-ce pas ?). Privé pendant si longtemps de la parole, vous
aurez certainement droit aux éructations verbales des autres plongeurs
dès qu’ils sortent la tête de l’eau. J’avoue que je suis encore
mieux sous l’eau dans ces moments.
Le décor étant
planté, parlons maintenant un peu de cette fameuse croisière.
LA CROISIÈRE
Une surprise m’attendait à
bord en la personne de Robert, un Genevooois, qui m’informa d’emblée
que le café du soleil allait fermer (bistrot célèbre servant la
fondue), le cauchemar ! Excusez-moi, je plaisante. Ce qui est vrai,
par contre, c’est qu’il m’avoua avoir mangé une excellente fondue
avec ses collègues la veille. Vous imaginez mon état d’excitation en
entendant ces mots. Ma patience est grande mais a ses limites. Et bien,
j’ai eu l’occasion d’exécuter mon envie à la fin de la croisière
comme vous pouvez le constater avec la photo ci-dessous.
Il me présenta
ensuite les commodités de ce somptueux navire. Cabine avec grand lit,
toilette et douche individuelles, air conditionné. Salon confortable
avec télévision et lecteur vidéo, large choix de vidéos et de
livres. Bar avec divers alcools et eaux minérales avec self-service
gratuit à volonté. Étage supérieur avec plusieurs hamacs et chaises
longues. Le plus impressionnant, c’était l’espace réservé à la
plongée sous-marine à l’arrière du bateau. Le bateau de plongée était
soulevé à l’arrière après chaque plongée. Nous avions autant de
place que nous le souhaitions pour ranger nos affaires et nous habiller.
Toujours au même endroit, il y avait aussi deux douches chaudes, des bacs pour combinaisons et matériels photographiques séparés,
plusieurs prises d’air comprimé pour le nettoyage de ce matériel.
Possibilité de développer ses photos à bord. A la fin de la croisière,
nous avons pu admirer le diaporama de la semaine de Robert et le film
vidéo de Belinda que nous pouvions acquérir. C’est la croisière
pour la plongée sous-marine la plus luxueuse que j’ai fait à ce
jour. Rien ne manquait pour notre confort.
Il va sans dire que
les trois moniteurs de plongée et l’équipage étaient soucieux de satisfaire nos demandes et de nous rendre cette
croisière aussi agréable que possible.
Nous étions par
ailleurs treize touristes, tous anglophones et de nationalité américaine
pour la plupart, sauf trois Suisses dont un couple de Suisse-allemand.
L’ambiance était excellente à bord. J’ai eu la chance de
plonger avec Janice, une charmante américaine, et ensemble nous avons
probablement vu plus de choses que le reste des plongeurs.
Les plongées étaient
du même ordre que la croisière : de toute première qualité.
J’ai vécu ma meilleure plongée de ma vie avec l’observation d’un
requin gris, puis d’un requin marteau d’assez près. Dans les
coraux, j’ai vu trois murènes rubans bleus et pour la première fois
deux poissons-scorpions feuilles verts et blancs. Pendant toute la durée
de la plongée, nous avons pu admirer un balai de raies manta et leurs
loopings répétées dans le but de se nourrir de plancton.
Lors d’une autre
plongée dans une passe, nous avons observé l’étrange comportement
d’une dizaine de requins gris en maraude qui pénétraient un banc de
carangues puis de barracudas sans aucune manifestation d’agressivité.
Ceux-ci se frottaient à leur tour à la peau rappeuse des squales dans
le but d’éliminer des parasites. Alors que nous étions tous installé
à regarder ce fascinant manège, voilà que nous recevions la visite
pressante d’une énorme loche quelque peu jalouse de l’attention que
nous portions aux requins.
Il va de soit que
toutes ses scènes ont été filmées ce qui me permet de vous livrer
ci-contre quelques images de ces plongées.
La croisière
aurait été incomplète sans la visite d’un authentique village (Waikama)
sur l’île de Ngau et de notre participation à un « meke »(sorte
de danse traditionnelle accompagnée de chants) et au partage du
« kava » (boisson tirée de la racine du Yagona
aux effets légèrement anesthésiante, suffisamment pour que le
produit soit interdit aux USA). Nous avons tous apprécié nos
interactions avec les enfants, toujours très curieux des rares
visiteurs qu’ils rencontrent.
Plus que de longues
discussions, je vous laisse le soin d’admirer les photos ci-contre et
je me réjouis de vous retrouver après mon séjour en Polynésie
française.
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