C’était
en 1986, lors d’un périple aux Etats-Unis, que je
visitais pour la première fois le parc national du Yellowstone.
Je me rappelle avoir été en bus à Old Faithful (trad.:
le vieux fidèle) pour admirer le plus célèbre geyser
qui a donné son nom à ce lieu. Il n’était pas question de
s’arrêter en chemin et encore moins d’aller pêcher. Par contre
les belles rivières du parc m’avaient déjà arraché la promesse
d’un retour.

Le
temps de terminer mes études de médecine et d’apprendre l’art
de la pêche à la mouche, je revenais déjà en été 1999 après
un séjour en Alaska.
Michel Fontan - guide de pêche à West
Yellowstone - m’a fait découvrir cette magnifique contrée qui a
su préserver son caractère sauvage et unique, malgré la horde de touristes
qui circule. C’était tout simplement magique de
pouvoir pêcher à côté d’un troupeau de bisons broutant à
trente mètres de soi et à proximité de geysers. Les truites aussi participaient à cet
enchantement car elles mordaient sur d’énormes imitations de
mouches de pierre.
Je souligne
ici la chance du pêcheur
qui, les pieds dans l’eau, à l’immense privilège de sortir des
sentiers balisés pour se retrouver dans l’intimité de
l’harmonie naturelle.

Cette
année, je souhaitais approfondir mes connaissances de cette région des Etats-Unis et redécouvrir le charme de ces lieux en dehors de la forte
affluence touristique, et cette fois avec la liberté d’un véhicule.

Arrivé
à Helena, capitale du Montana, j’ai découvert les aventures des premiers
explorateurs de ces contrées. Je veux parler de Lewis et Clark. Mandatés par le président des Etats-Unis pour trouver un chemin qui
relierait la Missouri à l’océan Pacifique, ils ont été les premiers Américains
– entre 1804 et 1806 - à narrer leurs rencontres avec les Indiens des
grandes plaines et de la côte ouest, ainsi que l’existence de toute une
faune et flore inconnues jusqu’alors.

Marchant
sur leurs pas,
je me suis intéressé à la culture et à l'histoire des Natifs
d'Amérique du Nord. C'est ainsi que j'ai découvert la grande diversité
des nations indiennes, le
choc idéologique qu'ils vécurent avec l’arrivée des pionniers
et le génocide culturel amérindien qui s’ensuivit.
De talentueux artistes, comme les peintres Ch. M. Russell et le
photographe E. S. Curtis, nous ont laissés de remarquables témoignages
picturaux de
cette époque que je me suis permis de
reproduire dans mon journal afin de les ressusciter. Plus loin, c’est la visite
du village fantôme de Garnet qui nous rappelle le passé des
pionniers. Là aussi, quelques photos glanées dans les livres et sur place
illustreront mes propos.
A
l’instar de M. Moussorgski qui nous invitait à une promenade orchestrée entre
« les
tableaux d’une exposition », je vous invite maintenant à une
promenade parmi des tableaux de transposition, avec ma canne à
pêche en guise de baguette magique. J’essaierai ainsi de partager avec vous les
réflexions et les émotions
que le présent et le passé conjugués m’ont fait vivre.

|